Eyh !
Un petit OS venu du tréfonds de mon esprit, parce qu'il n'a pas assez souffert, forcément. (Je me hais...)
Stop praying me, i'm dying.
Ses mains remontèrent dans sa nuque, son visage s'enfouit dans ses genoux alors qu'il retenait à peine le hurlement naissant dans sa gorge. Il avait mal. Comme une vipère descendant dans son dos, glissant dans ses reins pour s'enfoncer dans sa peau et dévorer ses organes. Monstre silencieux qui le tordait et l'asphyxiait de souffrance lourde et lente, malheureux objet de chaire et de sang.
Parce qu'il avait mal.
Il y avait sa voix qui sonnait dans son crâne, qui hurlait dans sa grâce. Sa voix qui lui demandait de revenir, qui s'inquiétait, qui l'insultait. Il y avait sa voix fatiguée au matin, encore brouillonne de ses cauchemars qui grouillaient dans leurs deux esprits. Il y avait sa voix au début d'une chasse, lourde de regret, d'un zeste de délire et de peur. Il y avait sa voix lorsqu'il se retrouvait seul, nouée de sanglots. Il y avait sa voix au couché, murmure fou qui courait dans l'obscurité.
Sa voix le poursuivait, inlassablement, mantra qui résonnait dans son crâne avec violence, avec désespoirs, tendresse et désir. Sa voix qui parfois soupirait son surnom d'un souffle étatique, qui parfois le grinçait douloureusement. Sa voix était là, compagne sans fin qui ne l'abandonnait jamais. Qui souvent était rassurante, une preuve qu'il était toujours vivant, une preuve qu'il occupait toujours ses pensées. Mais elle devenait douloureuse lorsqu'il ne pouvait plus le rejoindre.
Et Castiel avait mal. Tellement mal, Père libérez-moi !
Parce qu'il n'en pouvait plus. Coincé dans ce corps de chaire et de sang, il ne pouvait plus se téléporter d'un battement d'ailes à ses côtés. Il ne pouvait plus effacer ses cauchemars d'un murmure en s'asseyant à ses côtés. Il ne pouvait plus répondre à ses prières.
Cas, Cas, reviens. Reviens idiot. Cas... Cas... Allez l'emplumé. Reviens Cas.
Et Castiel hurlait. Il laissa la douleur courir sur ses doigts, remonter le long de son dos et crier dans ses côtes. La violence qui contracta ses muscles, qui brisa ses résistances, qui brouilla ses idées. Qui fit voler sa grâce et exploser ses neurones. Ses ailes vides et squelettiques s'ouvrant brutalement, claquant dans l'air. Parce que sa voix était là. Parce que sa voix l'appelait. Et Père, que sa voix était belle...
Alors d'un bond, il abandonna sa place recroquevillée au fond de cette vieille maison. Il abandonna sa conscience et ses doutes. Et il courut simplement retrouvé sa voix. Il courut. Parce qu'il mourrait. Ô ! il mourrait. Mais qu'importe, qu'importe, parce que c'était la plus douce des morts. Celle qui brûlait de l'intérieur. Celle qui liquéfiait lentement. Celle qui coupait le souffle et arrêtait le cœur. C'était la mort qu'il avait cherché. C'était la mort qu'il avait fuit.
C'était Dean, juste Dean.
