[N'oublie jamais que je t'aime]

Chapitre 1 : Lettre à Hermione

Date de publication : 26 septembre 2015


Note de l'auteur : Bonjour !

Dans le monde de la fanfiction, le personnage de Drago a été décliné en des centaines de versions. Il y a énormément de versions de Drago que j'apprécie, et dans cette histoire, j'ai voulu montrer une de ces versions. Drago est donc, bien sûr, OOC.

Bonne lecture !


« Hermione,

C'est la première fois que je t'appelle ainsi, la première fois que je t'écris. Seulement je ne peux plus t'appeler 'Granger'. Je ne peux plus. Plus maintenant. Je te supplie de lire cette lettre jusqu'à la fin. S'il te plaît. C'est le seul service que je te demanderais. Enfin non ce n'est pas le seul. Je te prie aussi de croire tout ce que tu liras. Fais-le pour moi.

Je n'ai pas eu une enfance heureuse. Mon père m'a élevé mais il a recours au sortilège Doloris depuis mes trois ans. Il m'a éduqué selon les principes des Sangs-Purs, ce qui explique ma détestation des Nés-Moldus et mon attitude hautaine. On pourrait croire que je ne suis qu'un sale gamin pourri gâté et que j'avais ce que je voulais au moment où je le désirais mais c'est faux. La seule chose que j'aie jamais désirée, de toutes mes forces, de toute mon âme, je ne l'ai jamais possédé. Je n'ai jamais reçu aucun cadeau pour mon anniversaire, ou Noël. Je n'avais pas d'amis. Mon père m'a empêché de nouer des liens. Il disait que les amis ne servent qu'à nous ralentir dans la vie et qu'ils peuvent représenter une faiblesse dont notre ennemi pourrait profiter. Et je l'ai cru. Mon père ne m'aimait pas. Il ne m'a jamais aimé mais moi je l'aimais, j'ai tout fait pour qu'il soit fier de moi. Effort inutile : Lucius Malefoy ne sera jamais fier de son fils. Ma mère, elle, m'aimait. J'en suis sûr. Elle ne m'a jamais fait souffrir, elle était fière de moi. C'est grâce à elle que j'ai tenu jusqu'à mes 11 ans. Mon entrée à Poudlard.

Au moment de la Répartition, j'étais fier de me retrouver à Serpentard comme tous les Malefoy. Fier de représenter ma famille dans l'illustre maison de mes ancêtres. Mais après, je vous ai vu, Potter, Weasley et toi. Vous étiez heureux et j'étais jaloux. Jaloux de Potter, de sa célébrité, de son courage de Gryffondor. Jaloux de Weasley, de sa famille aimante. Jaloux de toi, de ton intelligence, de ta répartie, de ta capacité à rester au-dessus de ceux qui t'insultent. Mais plus encore, j'enviais votre bonheur, votre amitié, votre liberté. Je n'ai jamais été libre, je n'ai jamais pu faire mes choix. Alors je vous ai insulté. Encore et encore, peut-être en espérant que cela entacherait votre vie qui semblait si parfaite. J'ai souvent rêvé de rejoindre les Gryffondor. Vous gagniez tout, il y avait une bonne ambiance dans votre maison, on pouvait même le percevoir de l'extérieur. Il régnait un tout autre climat chez les Serpentard. J'étais sans cesse surveillé, mes moindres faits et gestes rapportés à mon père. Je ne pouvais me confier à personne. J'aurais tué pour avoir une amitié qui aurait ressemblé ne serait-ce qu'un tant soit peu à la vôtre. Si unis…

Puis le Seigneur des Ténèbres est revenu. Je savais que je devrais devenir un de ces partisans un jour ou l'autre et j'en avais peur. Quand j'ai entendu parler de l'Ordre du Phénix, je n'avais qu'une envie : le rejoindre. Mais ma mère, qui m'avait toujours protégé et aimé, en aurait pâti. Alors je me suis tu. Et j'ai attendu mon heure. Mes seize ans. Mon père m'a envoyé voir V… V… Voldemort. Il m'a envoyé me faire tatouer comme un vulgaire animal afin d'appartenir aux Mangemorts. A ce moment-là, j'ai détesté mon père d'une haine si pure et si profonde que j'aurais pu le tuer. Mais que vaut la puissance magique d'un gamin de seize ans qui n'a jamais tué face à un Mangemort aguerri ? Rien du tout. Alors je me suis laissé faire. Comme un lâche. Et j'ai compris pourquoi je n'aurais jamais pu, et ne pourrais jamais, me retrouver à Gryffondor. Parce que je suis un lâche de la pire espèce qui suit son Mangemort de père comme un chien.

Mais le « Maître » m'avait confié une mission. Tuer Dumbledore… Impossible pour un jeune Mangemort encore à Poudlard. J'ai vite compris. C'était juste pour faire payer ses erreurs à mon père. Me voir se faire confier une mission, être obligé de l'accepter, tenter la mener à bien et ne pas réussir… Me voir me faire torturer, mourir à petit feu puis se faire tuer juste après… Telle était la punition de mes parents. Alors j'ai tout fait pour réussir. Ce n'est pas un acte louable mais j'étais prêt à tout, y compris tuer quitte à mutiler mon âme, pour sauver ma mère. Lucius ne comptait déjà plus pour moi. J'ai directement trouvé la solution. Réparer l'Armoire à Disparaître qui se trouvait dans la Salle-sur-Demande et faire entrer les Mangemorts par celle de Barjow & Beurk… C'était brillant. Encore fallait-il réparer l'Armoire. J'ai essayé. Durant une année, j'ai tout essayé. J'avais peur d'échouer et j'ai failli te demander de l'aide, plusieurs fois. Tu es la plus brillante sorcière de ta génération, cela aurait été d'une facilité infantile pour toi. Mais non, j'avais ma fierté. J'ai fini par y arriver, et de ma faute… Dumbledore est mort. Je m'en suis voulu tellement de fois. Je me détestais terriblement. Ce n'est pas moi qui l'avais tué, certes, mais j'ai culpabilisé d'avoir contribué à son décès. C'était lui ou moi mais ma vie valait-elle plus que la sienne ? Non. A cet instant, j'ai voulu me foutre en l'air. Mais j'ai tenu bon. Jusqu'à aujourd'hui.

Si je t'écris tout ça Hermione, il y a une raison. Je voulais que tu aies une image plus juste de moi. Une image de qui je suis réellement. Parce que tu comptes énormément pour moi. Au début j'étais intrigué : comment une 'Sang-de-Bourbe' pouvait avoir de meilleurs résultats que moi ? Selon les dires de Lucius, c'était impossible. Puis, même si j'en ai extrêmement honte, je t'ai admirée. Admirée parce que tu m'as toujours tenu tête, parce que tu ne t'inclinais pas devant mon nom de famille. Parce que tu as osé me gifler en troisième année. Depuis ce jour, je n'ai jamais cessé de t'observer, de t'épier à ton insu. J'étais agacé également. Toutes les filles se pâmaient devant moi mais toi… Je n'avais pas l'air de te faire plus d'effet que ça. Et cela m'a considérablement blessé. En sixième année, Potter m'a vu, pleurant dans les toilettes des filles. C'était à cause de toi. Si proche et pourtant si loin, tu me faisais souffrir comme aucune fille, ni personne, ne m'avais fait souffrir auparavant, et ce, sans même t'en rendre compte. Je te haïssais, je me haïssais de t'aimer si fort. Je t'aime Hermione, et je te l'ai toujours caché. Car nous ne pouvions pas être ensemble. Tu étais du bon côté, pure, heureuse, forte… Et moi je ne suis qu'une pourriture de Mangemort. Dans ce cas, pourquoi te le dire et pourquoi maintenant ? Parce que j'ai fait mon choix. Je vais arrêter de suivre Voldemort. Je ne suis pas, je ne suis plus, un lâche.

Ma vie est un désastre mais j'en retire une, et une seule, fierté. Malgré le chemin que mon père avait choisi pour moi, je n'ai jamais tué personne. Mon âme est pure et entière. Si tu lis cette lettre, c'est que je ne suis plus de ce monde. Je suis allé tuer le serpent, Nagini. C'est un Horcruxe, je le sais. Pour une fois dans ma vie j'ai fait mes propres choix. Pour une fois dans ma vie j'ai tracé ma propre voie. Pour une fois dans ma vie, j'aurais été libre. Ce sera ma dernière action mais elle aura fait de moi quelqu'un de meilleur. Tu auras fait de moi quelqu'un de meilleur.

N'oublie jamais que je t'aime

Drago »


Note de fin : J'espère que ça vous a plu.

A bientôt.