Titre: Les Roses de Décembre

Couple : Klaine

Rating : T

Spoilers : Aucun

Résumé : AU. "Je ne sais pas vraiment ce que je recherche mais je suis persuadé que je le saurais quand je le verrais."

Disclaimer : Evidemment Glee ne m'appartient, pas plus que Kurt et Blaine, ni même cette histoire. Il s'agit d'une traduction. L'histoire originale "Roses in December" est écrite par ckofshadows. Merci à elle d'avoir accepté que je traduise son histoire.

Note: Cette histoire n'est pas terminée. Elle compte 7 chapitres pour le moment. Il s'agit de ma première traduction et j'espère avoir réussi à retranscrire les émotions de l'histoire originale. Le résumé peut sembler énigmatique mais je peux vous assurer que vous ne serez pas déçu par cette histoire. Elle est simple mais prenante. Et si le nombre de reviews est une quelconque indication de la qualité d'une fiction, sachez que celle-ci en possède plus de 700 en seulement 7 chapitres. Bref, je vous laisse lire le premier chapitre, en espérant que cela vous plaise.


Ces derniers mois, je me suis donné pour mission de trouver le parfait café. Je ne sais même pas vraiment ce que je recherche mais je suis persuadé que je le saurais quand je le verrais. J'ai testé tous les Starbucks dans un périmètre de 60 km autour de Westerville et bien que leurs saveurs soient intrigantes – surtout pendant les fêtes – elles sont un peu trop commerciales à mon goût. Alors dernièrement, j'ai commencé à fréquenter les endroits plus petits.

Mais le café noir du Daily Grind a tendance à être bouillant, et chez Cuppa Jo' ils utilisent des tasses en plastique, et les chaises de Brew-Ha-Ha sont inconfortables. Rien n'est assez bien et, chaque jour, je raye un autre café de ma liste.

C'est par un matin froid de Décembre que je m'arrête à l'extérieur d'un endroit appelé le Lima Bean. Ca ne paraît pas extravagant de l'extérieur mais si mon expérience en tant qu'Anderson m'a appris quelque chose, c'est qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Je me gare sur le côté du café et je me dirige rapidement vers l'entrée en boutonnant ma veste pour me protéger du vent glacé.

L'endroit est presque entièrement vide. Il fait chaud et ça sent le café moulu et le lait chaud. Je m'arrête au milieu de l'entrée à l'instant où une étrange sensation parcourt mon corps.

C'est ici.

C'est le parfait café.

Je ressens comme un véritable et palpable soulagement, comme si je pouvais enfin arrêter de chercher. Comme si j'avais trouvé ce que je cherchais depuis toujours. Je m'approche du comptoir cherchant encore à comprendre ce qui rend cet endroit différent. La serveuse me regarde avec insistance.

"Un café noir moyen, s'il-vous-plait."

Je n'ai pas de liquide sur moi alors je lui tends ma carte de crédit et compose mon code avant de me diriger vers le bout du comptoir. Quelques instants après, une tasse de café, sur laquelle est griffonné Blaine, est pressée dans la paume de main. Je suppose qu'elle a du voir mon prénom sur ma carte de crédit. Après avoir ajouté de la crème et du sucre dans mon café, je me tourne et jauge la salle du regard à la recherche d'une place agréable.

Il y a beaucoup de tables vides proche des fenêtres – ce qui veut dire une bonne lumière pour lire – mais mes yeux sont attirés par une petite table au milieu, où un garçon de mon âge est assis, son regard fixé sur moi. Un séduisant garçon de mon âge. Il me fixe vraiment – il ne se contente pas de me regarder – et il y a quelque chose à son sujet qui me pousse à m'approcher.

Je me dirige vers lui en souriant, avec une confiance que je n'ai pas vraiment. "Salut".

Ces yeux sont grands ouverts. Ils sont d'une nuance de bleu que je ne peux expliquer même si j'aimerais en être capable. "Salut" répond-il d'une voix aigüe et légère.

"Je m'appelle Blaine."

Son sourire s'estompe un peu. Je ne lui en veux pas, c'est un nom idiot. "Moi c'est Kurt"

"Kurt. Est-ce que je peux me joindre à toi ?"

"Um... bien sûr." Je m'assieds en face de lui et place mon ordinateur à mes pieds sous la table.

Je suis scolarisé à domicile ce qui, pour certains, veut dire être assis à la table de la cuisine à suivre des cours d'algèbre donnés par leur mère. Mais pour moi, cela veut dire des devoirs et des dissertations que je complète chaque mois à mon propre rythme. En septembre, j'ai commencé à me rendre dans un café différent chaque jour et à emporter mon ordinateur avec moi. C'était le moyen d'échapper au silence oppressant de ma maison et d'avoir accès à un flot incessant de café, sans compter que des biscuits frais ne font de mal à personne non plus.

Cependant, c'est la première fois que je cherche à avoir de la compagnie. Peut-être est-ce l'excitation d'avoir enfin trouvé le parfait café qui m'en donne le courage.

"Tu viens souvent ici ?" me demande Kurt, un sourcil délicatement relevé. Il est tellement beau que c'en est presque douloureux de le regarder.

Je souris légèrement en réponse avant de boire une gorgée de mon café. "C'est la première fois" répondis-je après avoir avalé. "En tout cas, ça ne sera pas la dernière. Le café est excellent" dis-je en remuant légèrement ma tasse afin d'appuyer mes propos.

Il acquiesce avant de boire une gorgée de sa propre tasse. Nous restons là, assis en silence sans réellement croiser le regard de l'autre mais sans non plus regarder complètement ailleurs. "Et donc" finit-il par dire "qu'est-ce qui t'amène à Lima ?"

"Qu'est-ce qui te fait dire que je ne suis pas de Lima ?" je questionne en retour. Il me regarde simplement, un air impénétrable sur le visage et, au final, je ne peux m'empêcher de rire. "Ok, tu m'as démasqué, je ne suis pas de Lima. J'habite à Westerville. Qu'est-ce qui m'a trahi ?"

"Sixième sens" répond-il sèchement. "Et tu n'as pas répondu à ma question."

"J'aime faire mes devoirs dans les cafés."

"Tu vas au lycée ?"

"Oui, je suis en terminale."

Il jette un coup d'œil à l'horloge murale. "Il est dix heures du matin et on est mardi. Pourquoi n'est-tu pas en classe ?"

"Je suis scolarisé à domicile."

Cela à l'air de le surprendre. "Oh. Je n'avais pas réalisé."

"Nous ne sommes pas tous des inadaptés sociaux, je le jure."

"Je pensais que tu étais à Dalton ou quelque chose comme ça."

"Non, mais tu n'es pas très loin de la vérité. J'ai étudié à Dalton pendant deux ans" j'admets.

"Huh." Il attrape son café de nouveau et je ne peux m'empêcher de remarquer que ses mains trembles. Est-il nerveux ?

"Et toi ?" je demande, en penchant légèrement la tête, curieux. "Tu ne devrais pas être en classe ?"

"Non. J'ai eu mon bac l'année dernière."

"Donc tu as mon âge." Comme il ne dit rien, je précise. "J'aurais du avoir mon diplôme au printemps dernier, comme toi, mais j'ai passé plusieurs mois loin du lycée. Au final, j'ai manqué trop de classes pour rattraper mon retard. Donc je redouble ma terminale."

"Ah."

J'attends les inévitables questions mais à ma plus grande surprise aucune ne vient. Nous retombons dans le silence. Je regarde autour de moi, cherchant encore une fois à comprendre ce qui rend cet endroit si parfait mais mon esprit ne peut s'empêcher de se tourner vers mon nouvel ami. Mon nouvel ami au charmant visage, aux expressions impénétrables et dont les cheveux paraissent si soyeux. Je me demande ce que cela ferait de passer mes doigts dans ses cheveux pendant que nous nous embrassons, appuyés contre son 4x4, nos mains errants sur l'autre alors que notre couvre feu approche–

"Désolée d'interrompre." Je relève la tête pour voir la serveuse debout à côté de nous, se balançant légèrement d'avant en arrière, incapable de rester immobile. "On vient juste de sortir une nouvelle fournée de biscuits du four, et je voulais vous en apporter un peu à tous les deux." Elle pose sur la table une assiette remplie de biscuits et je commence instantanément à saliver.

Kurt la regarde presque furieusement. "Merci Bethany."

"De rien, Kurt" répond-elle, un sourire éclatant au visage. Je commence à sortir mon porte-monnaie mais elle m'arrête d'un signe de la main. «

"Ne sois pas idiot Blaine. C'est offert par la maison."

Je la remercie poliment avant d'ajouter "Vous êtes vraiment douée avec les noms."

Ces yeux se reposent rapidement sur Kurt et son sourire faiblit. "Oui. Et bien, je ferais mieux de retourner travailler. Bon appétit."

Elle disparaît une nouvelle fois et je pousse l'assiette vers Kurt, lui indiquant de prendre un morceau de biscuit. Il se sert, son visage toujours fermé depuis l'échange avec Bethany. J'en prend un également et, sans surprise, c'est tout simplement le meilleur biscuit que j'ai jamais mangé. Je retire le couvercle de ma tasse et plonge le biscuit petit à petit dans mon café, savourant le bout imbibé de liquide. Quand je relève la tête, Kurt me regarde, le regard terriblement triste.

"Quoi ?"

"Rien."

Je peux voir qu'il regarde à la naissance de mes cheveux et je porte mes doigts à l'endroit en question, manquant soudainement un peu d'assurance. "C'est une cicatrice" je lui annonce sans détours. "Ca ne fait pas mal", je lui assure.

"Tant mieux."

Le silence grandit entre nous, jusqu'à ce que je finisse par parler. "C'est arrivé quelques mois après le début de mon année de terminale," lui dis-je. "J'ai quitté Dalton pour retourner dans un lycée public et j'ai bien peur qu'il y avait, là-bas, quelques homophobes aux tendances violentes. Je suis… je veux dire… je suis homosexuel." Il n'a pas l'air perturbé ni même surpris par cette information alors je vais un peu plus loin. "Apparemment certains d'entre eux m'ont encerclé et battu assez sévèrement."

"Apparemment ?"

"Je ne me souviens de rien." Je trace, du bout des doigts, le contour de ma cicatrice qui s'étend de la naissance de mes cheveux jusqu'au milieu de mon crâne. "Le pire a été le traumatisme crânien, l'un d'eux avait un pied-de-biche. Je suis resté dans le coma pendant longtemps."

Il déglutit. "Et quand tu en es sorti..?"

"C'était plutôt difficile. J'ai quelque chose qui s'appelle une amnésie rétrograde. J'ai perdu un peu plus d'un an de mémoire."

Cela n'a pas l'air de le dérouter, ce qui est appréciable. La plupart des gens paniquent quand je leur dis. "Et rien n'est jamais revenu ?"

"Pas encore. Non."

Il soupire. "As-tu d'autres séquelles de cette nuit là ?

"Je… Comment sais-tu que s'est arrivé de nuit ?"

"Je m'en suis juste douté. Ce genre d'attaque a tendance à avoir lieu quand il fait sombre dehors."

"Oh. Et bien, non, juste l'amnésie. De temps en temps j'ai des migraines mais de moins en moins. Et…" Je m'interrompt, embarrassé. Kurt me regarde avec insistance, dans l'attente de la suite. "Et j'ai parfois des… absences."

"Des absences," il répète.

"Ce sont des genres d'hallucinations, je crois," j'admets, en espérant qu'il ne me prenne pas pour un fou. "Comme l'autre jour, je suis allé à Gap avec mes parents, et j'ai eu ce rêve éveillé étrange dans lequel je poursuivais un des employés à travers le magasin et je lui chantais une chanson sexuellement chargée et totalement inappropriée. Je dansais et je sautais sur les tables et ce genre de choses." Je ris faiblement. "Bizarre, non ? Personne ne ferait ça."

"Je ne sais pas, quelqu'un le ferait peut-être pour l'un des jeunes vendeurs," il ajoute, impassible. "Cela dit, comment sais-tu que ce n'était pas un souvenir ?"

Je suis incapable de dire s'il se moque de moi ou non. "Tu penses que je me suis vraiment rendu sur le lieu de travail de quelqu'un et que je me suis mis à danser et chanter ?

"C'est possible."

"Nah. Comme je l'ai dit, ça arrive de temps en temps. Les absences, je veux dire. Mon père dit que c'est mon cerveau qui comble les trous de mémoire avec des événements sans queue ni tête." A la mention de mon père, Kurt se raidit visiblement. Peut-être qu'il a une mauvaise relation avec son propre père. J'essaie d'imaginer à quoi peut bien ressembler son père – grand et élancé comme lui, peut-être, avec de grands yeux – mais tout ce qui me vient à l'esprit est un homme chauve portant une combinaison et une casquette de baseball. Je suis à deux doigts de lui dire ça, mais je ne voudrais pas accidentellement l'offenser. "Est-ce que tu vas à l'université ?" je demande à la place.

"Moi ? Non." Il fourre un gros morceau de biscuit dans sa bouche, et j'ai la distincte impression que c'est parce qu'il ne veut pas parler de ce sujet. Pendant qu'il mâche, il masse le côté de son cou inconsciemment. Mes yeux suivent le mouvement de ses doigts, sous la fine chaîne qu'il porte autour du coup, et – oh.

"Oh, mon Dieu. Je suis désolé."

"Ne sois pas désolé, j'irais à l'université à un moment ou à un–"

"Non," je l'interromps. "Je suis désolé d'avoir parlé de mon attaque." J'indique son cou, où ses doigts tracent encore le contour de sa cicatrice. Maintenant que je regarde vraiment, je remarque qu'il y en a d'autres. Une près de son œil droit et une plus large le long de sa clavicule. "Tu as eu ton lot d'épreuves toi aussi, n'est-ce pas ?"

Il me regarde, dévasté. Ses yeux s'emplissent doucement de larmes, alors je porte poliment mon regard sur mon café afin de lui laisser le temps de se maîtriser. Quand je relève les yeux, cependant, les larmes ont débordés et il secoue la tête négativement. "Je ne peux pas faire ça," murmure-t-il.

"Faire quoi ? Vivre en Ohio ? Je sais, c'est difficile, mais tu ne seras pas ici éternellement. Moi-même, j'ai prévu de partir à la première opportunité qui se présente. Tu dois juste avoir le courage–"

Un grincement aiguisé emplit la pièce au moment où il repousse sa chaise, et le voilà debout en train de mettre son blouson. "Je dois y aller."

"Est-ce que j'ai dit quelque chose de mal ?" Mon Dieu, j'espère que non. Il y a ce je ne sais quoi au sujet de Kurt qui me donne envie de me presser contre lui et de me perdre en lui. Juste se blottir l'un contre l'autre en regardant The Sound Of Music, et chanter tout du long dans une harmonie à deux temps et – merde. A voir la tête que fait Kurt je devine que je viens d'avoir une autre de mes absences.

"Qu'as-tu vu ?" demande-t-il.

Je le fixe, ne trouvant pas mes mots. "S'il-te-plait ne pars pas."

Il essuie ses joues gorgées de larmes avec le dos de sa manche et jette un coup d'œil à la serveuse qui nous regarde avec ce que je devine être de la pitié. "Je dois y aller."

"Pourquoi ? Reste un peu plus longtemps. Je promets de ne rien dire de stupide cette fois-ci."

"Ce n'est pas toi, c'est… je veux dire, ton père…"

"Mon père ?"

Il détourne son regard un instant et quand il le reporte sur moi c'est avec une expression de nostalgie si profonde que j'en ai le souffle coupé. "Je dois y aller maintenant. Mais… je reviendrais. Demain matin. Vers dix heures. Si tu–"

"Je serais là, j'attendrais."

Je ne peux pas dire si c'est du soulagement ou de l'anxiété dans ses yeux au moment où il acquiesce d'un signe de tête. Puis il se tourne et part. Je reste assis seul pendant une minute, j'essaie de donner du sens à ce qu'il vient de se passer. Bethany me regarde toujours alors je me lève, je jette ma pochette d'ordinateur sur mon épaule et j'attrape mon café et les biscuits. Il y a un siège au fond près de la fenêtre et c'est un peu plus privé.

Une fois assis dans mon nouveau fauteuil, Bethany retourne au travail, discutant avec un nouveau client. Je regarde par la fenêtre et c'est à cet instant que je le vois. Kurt est assis à la place du conducteur dans un 4x4 garé moins de dix mètres plus loin. Son front est posé sur le volant, son visage couvert par ses mains. Je ne peux pas en être sûr mais à en juger par le tremblement de ses épaules, il a l'air de pleurer.

Troublé, je bois une gorgée de mon café tiède. Après quelques minutes, il se redresse, démarre sa voiture et sort du parking. Je sors mon ordinateur, prêt à travailler sur ma dissertation concernant le Saint-Empire romain germanique quand je réalise soudainement.

Comment savais-je qu'il conduisait un 4x4 ?