Premier amour ne rime pas avec toujours.

Je tiens tout d'abord à dire que sans ClaP74 ce petit Os n'aurait pas été posté. C'est aussi d'ailleurs pour ça que je lui dédie. Merci pour tes conseils, ta patiente, tes corrections et ta bonne humeur !

J'espère que vous aimerez cette petite histoire... Bonne lecture !

Vingt-cinq ans, grand, un corps musclé et massif (''vive le Quidditch !'' disait souvent sa sœur en souriant), les cheveux roux pétillants et un regard bleu divin, pas d'erreurs possibles, il s'agissait bien là de Ronald Weasley un homme comblé par ses amis qui le soutenaient depuis des années, par son travail qu'il adorait et par sa femme, sa si belle et si parfaite moitié. Le seul petit bémol ? Sa ravissante et douce épouse ne voulait pas d'enfants, du moins pas tout de suite...

En pénétrant chez eux, Ron sentit l'odeur des fleurs. Il soupira de contentement, Hermione aimait garnir leurs fenêtres de plante et à chaque fois que le rouquin entrait dans leur petit nid il se sentait apaisé par le parfum fleuri de leur demeure. Tout sourire, Ron retira sa veste qu'il pendit au porte-manteau qu'Harry lui avait offert (Hermione râlait souvent quand il déposait son manteau n'importe où, alors leur meilleur ami avait rapporté ce petit cadeau pour le plus grand plaisir de sa brunette).

-Chérie ?

Aucune réponse. Tiens. D'habitude, Hermione rentrait souvent avant lui... Il haussa les épaules, elle avait dû être retenue au Ministère ! Ne perdant rien de sa bonne humeur, Ron décida de faire une surprise à sa femme. Bien qu'il était un piètre cuisinier, il réussissait particulièrement bien la tarte à la mélasse... Surtout quand il allait l'acheter toute faite ! Il se doutait bien qu'Hermione avait compris son manège mais elle ne lui avait jamais fait de remarques, lui faisant croire qu'elle n'y voyait que du feu. Il sourit, sa femme était vraiment parfaite, et qu'est ce qu'il l'aimait. Lorsqu'il l'observait, l'admirait même, il voyait les souvenirs qui les avaient certes privés d'innocence mais qui leurs avaient permis de devenir ce qu'ils étaient en ce jour. Il lisait dans ses yeux la victoire, la récompense de tant de sacrifices.

Ron passa la main dans ses cheveux et se dit qu'il ferait bien de préparer la table avant toute chose. Si ça se terminait tard, Hermione serait fatiguée et il était sûr qu'elle apprécierait qu'il ait tout préparé. Il marcha d'un pas joyeux jusqu'au frigo mais s'arrêta dans son élan. Si sa femme n'était pas rentrée, cela voulait dire qu'elle n'avait pas prit le courrier et si il n'allait pas le chercher maintenant, il oublierait à coups sûrs ! Il fit donc demi-tour, et alla à l'étage où trônait trois hiboux ainsi qu'une lettre déposée sur la commode. Il prit trois petites friandises à hiboux et en donna une à chacun. Facture, lettre de sa mère qui l'invitait à venir déjeuner, facture... Et une lettre sans enveloppe, celle qui était posé sur la commode. Il s'en saisi et descendit tout en dépliant le papier d'auteur inconnu. Il se crispa. C'était l'écriture de sa femme. Pourquoi diable lui avait-elle laissé une lettre ici ? Elle aurait pu lui envoyer sur son lieu de travail. Il se tendit encore plus. Et si il lui était arrivé quelque chose ? Tremblant presque il posa ses yeux sur l'écriture fine et penchée de son épouse qui, il le remarqua, était daté du jour même.


30 Mai 2005

Ron,

Avant tout, je te demande une chose : lis cette lettre jusqu'au bout.

Je te demande également pardon. Tu sais, au début j'y ai cru, vraiment cru. Je me disais qu'après toutes les choses qu'on avait vécu toi et moi, qu'après toutes les horreurs qui avaient hanté nos cauchemars d'enfants, qu'après toutes les épreuves qu'on avait mené à bien sans flancher... Ou presque. Qu'après tout, tout simplement on pouvait encore affronter le destin et le quotidien. Je les trouvais bien faible pour des ennemis, qu'étaient-ils face à notre amour, notre passion ? Que représentaient- ils face à Nous. Je jugeais qu'on s'était suffisamment battu, et qu'on avait le droit enfin (si j'ose le dire) au bonheur. Je me disais qu'avec toute notre expérience de la vie, plus rien ne pourrait nous séparer, tu étais tout pour moi. Tu étais mon premier amour.

Si j'avais pris du recule comme je le faisais habituellement, je me serais sans doutes aperçue qu'on faisait fausse route. Mais j'avais tant besoin d'amour, de réconfort et tu m'apportais tout cela de la plus belle des manières. Alors je me suis enfouie sous les illusions adolescentes où les hormones ont une grande place.

C'était si beau, si magique ! Un rêve où nous paraissions invincibles. On le savait pourtant : tout change, tout évolue ! Et peu de choses restent intactes, surtout pas les sentiments...

J'ai nagé dans cet océan de rêves trois ans. J'ai compris le jour de notre mariage. Ironique tu ne trouves pas ? J'ai enfin réalisé dans cette simple robe qui était mienne, celle de mon... De notre mariage que tu n'étais pas celui qu'il me fallait, pas celui avec qui je pouvais utiliser le mot ''toujours''. J'ai hésité à dire ''non'' mais quand j'ai vu tes yeux fou de bonheurs, tes sourires fièrent et heureux, quand j'ai observé nos amis et ta famille je me suis dit que je ne pouvais pas vous faire ça, que c'était égoïste ! J'ai cru qu'en te laissant plus de temps pour comprendre par toi-même ce serait moins douloureux, pour tous. Te souviens-tu des larmes que j'ai versé le jour de notre nuit de noce ? J'avais essayé de les dissimulées, mais elles me rappelaient amèrement que je venais de faire quelque chose dont je n'avais plus envie. Je t'avais dit que c'était dû à l'émotion et la joie de m'appeler Madame Hermione Weasley. Tu avais souris comme jamais et avais tout fait pour que je passe la meilleure nuit possible. Je peux bien te le dire maintenant, ça a été la pire car les remords me brûlaient le cœur.

Je ne me comprenais pas, j'avais été si heureuse lorsque pour la première fois tu m'avais embrassé enfin qu'on s'était jeté l'un sur l'autre plutôt ; le jour où tu m'avais demandé ma main j'avais ressenti une once de joie incroyablement forte, je voulais crier, sauter, danser... J'avais tant penser que nous étions fait pour être ensemble ! Mais ce n'est pas le cas, Ron s'il te plaît, ne te crois pas coupable de quoi que se soit, tu as été parfait, le meilleur mari qu'on puisse avoir.

Je n'ai jamais voulu te tromper Ron, jamais, je te respectais trop pour ça. Je tiens à te dire que je n'ai jamais succombé au désir de la chair avec un autre que toi, et crois-moi, c'était dur parfois. Je t'ai trompé de la pire manière qui soit à mes yeux et celle ou malheureusement je ne pouvais rien faire pour y remédier : le cœur. Tu n'étais plus en première place. Je m'en suis tellement voulue, si tu savais ! Je te demande pardon Ron, j'aurais dû te quitter le jour de notre mariage, tu aurais pu passer à autre chose plus rapidement. En croyant bien faire, j'ai juste tout gâché...

Si je te dis tout aujourd'hui c'est parce que je ne vais pas pouvoir résister encore longtemps, il m'aime aussi tu sais, et je ne veux pas le perdre. C'est si égoïste ! J'aurais aimé te dire tout ça d'une manière plus courageuse, plus moi ! Mais je te connais, tu ne m'aurais pas écouté et je ne sais pas si j'aurais pu te regarder en face. Je ne supporte pas faire du mal aux gens que j'aime et tu le sais. Je t'aime Ron, mais pas de l'amour que tu voudrais. Je t'ai aimé ainsi trois ans, et je suis navrée de ne pas t'avoir donné autant que tu le méritais. Sache que je ne t'oublierais jamais. Je te dis ça car je pense que tu vas avoir besoin de recule, c'est légitime. C'est pourquoi je m'en vais. Ci-joint les papiers du divorce, signe-les s'il te plaît. Je te laisse tout. J'ai réunis mes affaires, tu as la maison pour toi. J'ai pris aussi la liberté d'en parler à Ginny, elle s'installera ici demain et c'est elle qui remettra les papiers à notre ami Dean qui est avocat. Refais ta vie Ron, tu mérites mieux que moi. C'est la seule chose que j'ose te demander. J'aimerais vraiment qu'un jour, en passant à l'improviste chez Ginny, je tombe sur toi, ta femme et pleins de petits roux ! Ceux que je ne t'ai pas donné. Je ne te demande pas de me pardonner tout de suite, peut-être n'en auras-tu jamais la force, mais je veux que tu saches que tu restes l'homme le plus important de ma vie, tu es mon premier amour, ne l'oublies jamais.

Hermione.


Étonnamment, il était resté calme durant toute sa lecture, il avait lu la lettre de sa femme comme si il s'agissait de la vie d'une autre personne. Elle ne pouvait pas le quitter, encore moins ne plus l'aimer et ce, depuis avant leur mariage... Si ? D'un coup, son sang se glaça. Peu à peu, diverses émotions se mélangeaient et au fur et à mesure qu'il assimilait les écritures de ce bout de papier, il avait de plus en plus mal. En l'espace de quelques secondes, c'était devenu insupportable ! Il se retenait à grande peine tellement il avait des envies folles. Il voulait hurler son mal-être, taper dans les murs pour évacuer sa rage. Rien d'autre ne lui faisait envie. Pourtant, il n'était pas du genre brutal mais il se sentait si seul, si mal... Il se laissa tomber à même le sol et se mit à pleurer, sa bouche laissait passer de petits bruits fou, fou de rage, de chagrin, de déception, de désespoir... Il fut tenter de déchirer la lettre, mais il ne le fit pas. Elle était ce qui lui restait d'elle. Il donna un coup de poing dans sa table basse, elle était en verre. C'était Hermione qui l'avait choisit, elle l'avait tout de suite aimé mais aujourd'hui, elle lui avait laissé, peut être ne l'aimait-t-elle plus elle non plus... Comme lui. Sa main, toujours serrée contre lui le rappela à l'ordre. Il sentait de violents picotements, les morceaux de verre étaient toujours enfoncer dans sa peau pâle. Pâle comme la mort songea-t-il ironiquement. Il ne fit rien pour moins ressentir la douleur lancinante, bien au contraire, dans un instant de folie, il brandit son poing ensanglanté dans le verre brisé. C'était si bon de penser à cette fichue blessure. Il en oubliait presque l'abandon de sa fem... De son ex-femme. D'un coup rageant il essuya les perles salées qui ondulaient le long de ses joues et de son nez. Il s'écorcha au passage mais il s'en foutait comme de sa première choco... Ah non. Ca il ne s'en foutait pas. Il se rappelait même qu'il avait eu la carte d'Albus Dumbledore. Il secoua la tête, là n'était pas le sujet.

Merci à tous ceux qui m'ont lu, j'espère sincèrement que vous avez aimé.