Bonjour à tous,
C'est ma deuxième fic que je consacre à un personnage trop souvent pris comme une blonde sans cervelle et très superficielle. J'ai eu envie de l'approfondir et voilà ce que cela donne.
Pour l'instant, je ne sais pas si je fais une fin heureuse ou non... seuls les mots me le diront...
Bonne lecture en espérant que cela vous plaise,
Chapitre 1
Quand on s'appelle Ino Yamanaka, qu'on a dix-sept ans, qu'on est jolie et pourtant toujours célibataire, il est tout à fait normal de se poser certaines questions sur ce dernier point. Ce n'était pourtant pas faute de ne pas avoir tenté sa chance ! Elle avait eu le béguin pour Sasuke pendant de nombreuses années avant qu'elle ne se rende compte qu'il n'était finalement pas son type. Elle l'avait aimé pour son apparence mûre et sa beauté passant outre son mépris, sa froideur, son manque d'humour et son indifférence pour tout autre chose que sa vengeance. A vrai dire, Ino en était venu à se demander comment elle avait pu tomber amoureuse de lui et le rester pendant de si nombreuses années. Elle avait aussi eu une attirance pour son coéquipier, flemmard numéro un à Konoha : Shikamaru Nara de son prénom. Mais elle avait vite compris que ça n'avait rien à voir avec de l'amour, mais que c'était plutôt une profonde amitié dans laquelle elle avait cru voir une issue à son célibat. Ensuite elle avait trouvé en Saï un petit ami potentiel mais avait finalement abandonné face au caractère instable dont il faisait preuve et une certaine froideur qu'elle ne supportait pas.
Et puis son cœur avait commencé à sombrer d'amour pour lui. Kiba Inuzuka. Maître chien du clan Inuzuka, leader de l'équipe 8, meilleur ami d'Hinata et charmeur inconstant, au sourire sauvage à tomber par terre. Mais Ino avait décidé de garder son amour secret. Sasuke l'avait repoussée, et ceux de son équipe ne l'avaient jamais vue comme une petite copine potentielle, cela avait miné sa confiance en elle. Brisant son amour propre. C'est pourquoi la jeune fille se contentait d'être en apparence une amie tout en l'observant discrètement dès qu'il avait le dos tourné. La peur d'un autre rejet avait été plus forte que son envie d'avouer son amour. Oui, Ino était avant tout quelqu'un de fière qui avait en horreur la défaite, et une défaite de plus finirait par la faire sombrer.
Ça elle le savait.
Elle paressait, les coudes sur le comptoir, son regard perdu dans le vague. Le parfum des fleurs de la boutique lui chatouillait les narines, un parfum qui l'accompagnait depuis toujours. Un parfum qui lui rappelait son enfance et les jours tendres où Sakura et elle étaient amies. Les souvenirs affluaient comme toujours dans cette période creuse de la journée, où l'odeur se faisait plus forte. Sakura et elle à l'arrière du magasin à composer des bouquets, ses premiers entraînements avec Shikamaru et Chôji sur la colline en fleurie, sa première mission un jour de printemps, sa première journée à tenir le magasin seule, le premier sourire de Kiba pour elle à côté d'un cerisier en fleur, ses rendez-vous avec son équipe et Asuma…
Tout était si simple avant. Avant qu'elle ne tombe profondément amoureuse, avant qu'elle ne soit pas constamment en train de douter, avant qu'Asuma-sensaï ne meure. Ses yeux bleu ciel se voilèrent à ce souvenir, la mort de leur sensaï avait déchiré le cœur de son équipe, un grand vide s'était installé depuis son trop tôt départ. Un vide que la fumée des cigarettes de Shikamaru n'arrivait pas à combler. Un vide qui semblait à la fois détruire leur équipe et la souder encore plus. La tristesse envahie son cœur, et Ino sentit poindre aux coins de ses yeux des larmes. Sa prétendue stabilité n'était qu'une façade, en vérité à la moindre peine elle doutait et avait l'impression de basculer dans une tristesse dont finalement elle ne sortait jamais totalement.
Soudain, le tintement clair de la clochette retentit et un jeune homme d'une vingtaine d'année entra, un sourire béa sur les lèvres. Un sourire qui torpilla le cœur d'Ino. Touchée-Coulée. Pas qu'elle soit tombée brusquement amoureuse d'un inconnu, non, plutôt le fait de le voir si heureux avec une tête de quelqu'un dont les souhaits les plus chers viennent de se réaliser. Il ne lui demanda même pas son avis et prit au hasard un bouquet. Des violettes. Ino ne fit aucun commentaire n'ayant même plus la force d'afficher un sourire tranquille et amical sur son visage. Aujourd'hui elle était vidée, elle attendait la fermeture avec impatience. Puis, le jeune homme après un bref « Au revoir » disparut. Ino soupira en jouant avec les stylos sur le comptoir. Et enfin vient l'heure où elle descendit les stores, compta l'argent de la caisse avant de fermer le magasin. Sous son bras, elle avait callé une brasée de jonquilles. Ses pas l'entraînèrent vers le cimetière. Elle marchait droite, la tête haute, d'un pas décidé, affichant une tranquillité et une détermination qu'elle était pourtant loin d'avoir. Ses cheveux blonds comme ses fleurs, étaient soulevés par un vent doux. Elle slaloma entre les tombes, ne s'arrêtant pas pour chercher celle qu'elle venait voir. Elle connaissait l'emplacement par cœur. C'était une tombe aussi sobre et froide que les autres.
Une tombe qui semblait banale et sans signe de distinction.
Une tombe qui pourtant était plus importante.
Doucement elle posa son bouquet dessus, le visage fermé, puis elle s'assit devant. Le silence l'enveloppa de ses bras froids. La bise balayait les feuilles, les entraînant dans une lente valse, les derniers rayons du soleil n'étaient pas assez forts pour la réchauffer. Alors, comme toujours lorsqu'elle venait, elle parla de sa journée d'un ton guilleret, léger qui se voulait joyeux. Elle conta les ragots du village, les dernières nouvelles importantes, les efforts de Chôji pour faire un régime, la flemmardise de Shikamaru qui ne faiblissait pas, les colères de Tsunade contre les bêtises de Naruto, les dernières débilités de Gai et la beauté du bébé qui dormait dans les bras de Kurénai. Son cœur se serra à cette pensée. Elle savait qu'elle n'allait pas réussir à retenir ses larmes, que même si elle s'empêchait de pleurer maintenant, tôt ou tard elles allaient couler.
Alors elle les laissa rouler le long de ses joues, couvrant son visage de ses fines mains et laissant s'échapper de sa bouche des gémissements de bête blessée. Entre deux hoquets, elle confessa ses doutes quand à ses capacités, sa peur de l'avenir, ses peines de cœur, sa douleur de voir son équipe se déchirer, son amour pour Kiba qu'elle savait vouer à l'échec. Elle pleurait sans retenue dans le cimetière où personne ne s'aventurait à cette heure tardive. Elle savait bien qu'elle avait l'air ridicule à parler à une tombe, mais cet endroit pas bien confortable, exposé au vent, et souvent froid, était devenu son refuge, son endroit où se confesser.
Lorsqu'il était encore là, Asuma l'avait toujours encouragée et crue en ses capacités, en sa force et sa volonté. Alors même si aujourd'hui il n'était plus ici, Ino faisait comme s'il pouvait l'entendre de là où il était. Parce qu'elle n'avait personne d'autre à qui parler. Chôji s'entraînant jusqu'à l'épuisement, Shikamaru s'étant enfermé dans sa bulle impénétrable, Sakura dont elle n'était plus l'amie, Kiba et tous les autres à qui elle ne voulait pas laisser entrevoir ses faiblesses. Alors elle parlait à un mort. Elle était pathétique. Ino dont les pleurs étaient devenus silencieux, se leva et sourit du mieux qu'elle put à l'inscription sur la tombe comme si à travers elle pouvait y voir le visage d'Asuma-senseï. Ce visage qu'elle n'avait pas pu sauver. Ce visage qui la hantait. Puis, elle s'éloigna, ne se retournant qu'à l'entrée du cimetière pour essayer de distinguer la sépulture parmi toutes les autres. Elle n'y arriva pas, la brume qui s'était déposée sur la colline mortuaire était trop épaisse pour que l'on puisse y distinguer quoi que se soit.
Sur le chemin du retour, elle croisa Sakura qui avançait rapidement. Les cheveux roses de la konochi se balançaient dans son dos avec entrain, ses yeux verts étaient pétillant de tranquillité. Ino baissa rapidement son visage pour y cacher la preuve de ses récentes larmes. Mais quand on s'appelle Sakura, et qu'on a été la meilleure amie d'Ino pendant des années, on sait quand celle-ci ne va pas bien. Elle reconnut instantanément le malaise de la blonde à sa marche traînante, ses épaules courbées et sa tête basse.
« Ino ? »
La fleuriste n'avait pas le choix, elle releva sa tête dévoilant ses yeux bouffis et vitreux ainsi que ses lèvres bleuies pas le froid.
« Salut Sakura. Ça va ?dit-elle d'une voix morne.
- Ouais, mais toi pas vraiment je crois. Tu veux qu'on en parle ? Je suis libre ce soir, lança-t-elle. »
La perche était tendue, réconfort inattendu. Ino n'attendit pas plus longtemps. Elle acquiesça en un faible sourire. Sakura sourit gentiment en retour avant d'attraper son coude et de l'entraîner bras dessus bras dessous dans une petite rue animée. Ino reconnut instantanément la ruelle bien éclairée, dans une de ces maisons collées les une contre les autres vivaient Sakura et ses parents. Ino hésita un instant avant de passer la porte, puis finalement elle entra dans cette demeure qui gardait encore en son sein ses parties de cache-cache avec Sakura, leurs secrets d'enfants, leurs rires bruyants et leurs jeux innocents. C'était comme si rien n'avait changé malgré toutes ces années, malgré leur rivalité, malgré leurs disputes. Tout était resté comme dans ses souvenirs. Sakura l'invita à s'asseoir dans la cuisine, cette cuisine qui avait vu les petites filles qu'elles étaient, inventer des recettes de gâteaux. Ino restait fermée comme une huître, plongée dans les souvenirs que ravivait en elle la maison. La mélancolie berçait son cœur. Sakura non plus ne disait rien, après tout ce temps elle ne savait plus comment aborder la jeune fille qui avait remplacé la fillette blonde de l'époque. L'élève de Tsunade prépara un thé qu'elle versa dans des mugs colorés avant d'en tendre un à Ino. Après une gorgée, elle finit par demander.
« Ça va mieux ?
- Oui, merci, répondit sincèrement la fleuriste.
- Tu sais à quoi je pense en regardant ce vase, fit soudainement Sakura en le désignant du menton, au jour où non l'avons brisé en jouant à chat. Maman n'en a jamais rien sut, sourit-elle pensive, nous avions recollé les morceaux tout l'après midi…
- Et quel après-midi, rit Ino sans quitter le vase rougeâtre des yeux. Tu te souviens quand je t'ai appris la composition des bouquets ?
- Et comment ! »
Comme si rien ne s'était passé, la conversation sympathique prit forme, sans vraiment que les jeunes filles ne s'en rendent compte. Leurs souvenirs communs nourrirent en premier leurs paroles, et puis lentement, elles parlèrent de leur amour commun pour Sasuke et Ino finit par confesser qu'elle ne l'aimait plus. Sakura arqua un sourcil et la harcela gentiment sur l'identité du garçon qui occupait maintenant ses pensées mais Ino ne souffla pas un mot sur le maître-chien. Pas encore prête à le dire à quelqu'un d'autre qu'à une tombe. Puis, elles discutèrent de leurs amis, des derniers ragots et du temps qu'il faisait. Riant des âneries de Lee et Naruto, se donnant des conseils pour des techniques de médecine, radotant sur leur enfance. Comme si rien ne s'était passé. Comme si les années de rivalité, d'éloignement et d'insultes s'étaient évaporées dans l'air tiède de la petite pièce. Comme si elles s'étaient quittées hier. Les cendres de leur ancienne amitié rougeoyaient.
Prêts à se rallumer.
Étant donné qu'Ino n'est pas un personnage très développé dans le manga j'ai eu un peu de mal mais j'ai aimé écrire ses émotions. Alors j'ai vraiment besoin d'un avis pour savoir si vous aimez ^^
