coucou à toutes et tous!
L'épisode 4x11 de cette semaine m'a passionnée!
Je vois encore et toujours cette relation Jane/Lisbon grandiose, complexe à la fois sombre et nimbée de lumière évoluer de manière incroyable si bien qu'une fois encore je fus inspirée.
Comme je n'ai semble-t-il (à en juger par vos adorables comm ) pas trop massacré le show dans mes 2 OS précédentes, je me suis laissée aller à en rédiger une nouvelle.

Alors voici mon bébé; elle est constituée de 2 parties (elles sont déjà écrites ) qui font directement suite au 4x11 donc forcément SPOILER;

La première que je poste à présent se place du point de vue de Lisbon. Je n'ai pas écrit à la 1ère personne car j'aime la distance de la 3ème mais la focalisation est indéniablement interne. Ici quasiment pas de dialogue car nous suivons le cheminement de Lisbon, en revanche dans la seconde partie on va avoir droit à un gros échange (assez..mouvementé entre nos 2 héros principaux, du coup plus de dialogue par la suite! ).
Moi qui d'habitude chasse au possible les répétitions, j'ai volontairement usé et abusé ici des termes "vérité" et "mensonge" car je souhaitais poser les bases nécessaires pour la 2ème partie que je posterai si vous êtes intéressés bien sûr!

Voilà, trève de blabla, je partage avec vous ce que j'ai vraiment pris plaisir à écrire. Comme d'habitude j'espère rester fidèle à l'esprit de la série même si j'avoue avoir une vision bien personnelle de ce qui pourrait se passer dans la suite de la saison 4... BIZZZZZZZZZZZZ (caly part vite se cacher au cas où... )

La vérité n'est que mensonge… ( OS post 4x11).

Les rayons de soleil avaient beau chauffer le fond de l'air, des frissons ne cessaient de parcourir le corps de Térésa. Là debout au milieu de ce cimetière, elle observait Madame Meyer rendre hommage à son défunt mari. Ce dernier, victime avant toute chose de la folie des hommes, reposait à présent dans un coffret de bois renfermant un secret que Lisbon était seule à connaître…enfin, seule... pas vraiment.

Les yeux émeraude de Térésa se tournèrent alors brièvement vers son voisin de droite qui demeurait stoïque et digne devant ce spectacle affligeant. En effet rien de semblait désarmer Patrick Jane, pas même le fait d'avoir fait accuser un innocent d'un crime qu'il n'avait pourtant pas commis. Pas même le fait de faire passer un mensonge pour la vérité… Pour tout le monde aujourd'hui Tom Meyer avait tué l'assassin de sa fille et n'ayant pas supporté le poids de cette responsabilité, s'était donné la mort. Mais la vérité était tout autre. La vérité était que Jane faisait accuser Meyer du meurtre de Panzer pour détourner l'attention de la police, pour éloigner tout le monde de la vérité, vérité selon laquelle John le Rouge était vivant. La vérité était mensonge, le mensonge devenait vérité.

Perdues dans ses pensées incohérentes, Lisbon ferma un instant les yeux et se reconcentra sur son objectif. Elle entendit Madame Meyer lire la lettre d'adieu de son mari, une lettre qui n'était bien sûr que mensonges…La pauvre femme, dévastée par le chagrin, ne put aller au bout et supplia Jane de prendre le relai. Lisbon sentit alors son voisin inspirer profondément pour se donner de la contenance et le vit s'avancer devant tout le monde pour saisir la lettre que lui tendait la veuve avec un air reconnaissant. Cette dernière partit s'asseoir, aidée du prêtre, tandis que Jane commença sa lecture d'un ton solennel et respectueux.

" Tuer l'homme qui a assassiné notre fille est la meilleure chose que j'ai jamais faite. »

Lisbon releva son regard et le posa sur le mentaliste : l'entendre prononcer de tels mots serra un peu plus le cœur de la flic. Elle savait parfaitement qu'il avait lui-même écrit cette lettre et que les termes choisis revêtaient un sens profond. Il avait peu ou prou prononcé les mêmes paroles quelques mois auparavant devant un tribunal qui devait juger son acte criminel. Mensonge là encore, ce jour où les remords et la fausse sincérité de Jane avaient touché les cœurs des jurés, les poussant à relaxer l'assassin qu'il était pourtant.

« Je suis en paix. » poursuivait Jane de sa voix douce.

Mensonge encore et toujours, ne put s'empêcher de penser Lisbon : Tom Meyer était tout sauf un homme en paix. Son suicide l'empêcherait même de trouver un quelconque repos dans l'au-delà. Le plan machiavélique de Jane le présentait comme un père valeureux qui avait pris en main son destin en tuant le meurtrier de son enfant. Or il ne s'agissait rien de moins qu'un homme brisé, meurtri un peu plus à chaque fois qu'il revoyait les vidéos sur lesquelles évoluait gracieusement sa danseuse de fille. Sans doute était- il mort en se haïssant d'être si faible, si inutile…

« Je suis juste désolé de te laisser seule. »

Mensonge ! s'insurgea une fois de plus silencieusement Lisbon qui hocha la tête. Un homme qui abandonnait celle qui tenait à lui, un homme qui infligeait tant de souffrance à une femme qui devait rester forte pour deux, un homme qui choisissait la facilité du mensonge plutôt que la rudesse de la vérité, ne pouvait pas être désolé ! Il n'avait pas le droit de faire des choix aussi graves sans en parler à celle qui était indéniablement concernée ! Pourquoi avait-il décidé le suivre la voie de la folie et de l'égoïsme ? Pourquoi mettre ses proches devant le fait accompli sans avoir cherché à les protéger de cette douleur démesurée ? Comment avait-il osé entrainer dans cette spirale infernale celle qui se tenait là aujourd'hui, perdue et impuissante ?

Au bout de quelques secondes d'agitation intérieure, Lisbon baissa de nouveau la tête, pour tenter de s'apaiser : la colère qui s'était insinuée en elle n'avait pas sa place ici. Elle prenait conscience que le fil de ses pensées avaient doucement dérivé au fil de la lecture de Jane, glissant peu à peu de la relation du couple Meyer à celle entre le mentaliste et son équipière. Pourtant elle ne pouvait mettre ces deux situations sur le même plan. D'un côté il s'agissait d'un couple uni, d'abord privé violemment de leur fille chérie et à présent ébranlé par une séparation des plus rudes. De l'autre, il s'agissait de l'amitié malmenée entre un manipulateur avide de vengeance et une représentante de l'ordre déboussolée, contrainte de cautionner certains actes moralement répréhensibles.

Lisbon se ressaisit mentalement, mettant provisoirement de côté les questionnements qui l'assaillaient depuis des mois et refocalisa son attention sur ce qui se déroulait sous ses yeux : des mensonges encore et toujours. Elle croisa alors le regard azur de Jane, qui, loin d'être aussi maître de ses émotions qu'il le voudrait, ne put s'empêcher de prononcer une des phrases de la lettre avec un ton étonnamment sincère.

« J'espère que tu me pardonneras. »

A ce moment précis, Lisbon ne sut distinguer la vérité du mensonge. Cette phrase était-elle la fausse déclaration de Meyer à sa femme ou une véritable prière de Jane à sa partenaire qu'il fixa intensément une fraction de seconde ?

Finalement, le mentaliste conclut sa lecture, apportant la réponse à Lisbon.

« Et que cela t'apportera en même temps un peu de soulagement. Je t'aime. Tom. ».

Mensonge : Jane ne faisait que déclamer sans une once de vérité les mots couchés sur le papier, prétendument écrits par le défunt.

La vérité n'était que mensonge, une fois de plus…

Déçue, se traitant mentalement d'idiote pour avoir espéré un quelconque infime signe d'espoir, la jeune femme pinça les lèvres et détourna une fois plus son regard, le laissant aller dans le vague, loin de tous ces mensonges…

a suivre...