Bonjour tout le monde ! Après Retour à Forks, j'ai décidé de me lancer dans une autre fiction, où tous les personnages sont humains, comme dans RAF. Les personnages sont adultes. Ensuite, je tiens à préciser que les chapitres seront postés au minimum 1 fois par semaine, car mon temps se retrouvera réduit au fur et à mesure qu'on approchera de la rentrée. Je ferai de mon mieux pour rester assez régulière. Le prologue est court, les chapitres seront nettement plus longs. Le premier chapitre sera posté dans quelques jours maximum. Merci et bonne lecture ! =)
Les personnages ne m'appartiennent pas = propriété de Stephenie Meyer
Suite à un gros beug, j'ai supprimé "Collocation" et je la republie. Le pemier chapitre suit le prologue.
Désolée pour cet inconvénient =S
PROLOGUE
« Aaaaahhhh !!!!! ALICE CULLEN RAMENE TES FESSES TOUT DE SUITE !!!! »
Comme tous les matins depuis deux mois, je m'étais pris les pieds dans ses chaussures à talons dans l'entrée : je n'avais rien dit. Comme tous les matins depuis deux mois, je m'étais servie de son tube de fond de teint comme dentifrice : je n'avais rien dit. Comme tous les matins depuis deux mois, elle avait laissé une pile de vêtements et sous-vêtements sur une chaise, espérant que je daigne enfiler un article, et il dépassait un string rouge : je n'avais rien dit. Mais ce matin-là, quand j'ouvris la porte des toilettes, je tombai face à un bel inconnu aux cheveux blonds. Il s'était vivement retourné, avait rangé son engin, et m'avait salué de la main gauche, me demandant comment j'allais. Et c'était là, que je m'étais mise à hurler.
Elle accourut, en petite tenue, et attrapa la main du jeune homme qui avait les joues encore plus rouges que le string.
« Désolée Bella. Je te présente Jasper, tu sais, je t'en ai parlé ?
- Euh non.
- Bon ben voilà, c'est Jasper. »
Ma bouche devait être légèrement entrouverte, contrairement à mes yeux qui manquèrent de quitter leurs orbites.
« Bye ».
Elle partit presque en courant, tirant son copain par la main. Ce dernier bégaya un « ravi de t'avoir rencontré coloc' à Alice » avant de disparaître de ma vue.
Cela faisait cinq mois que j'avais emménagé avec Alice. Nous avions toutes les deux 22 ans, mais c'était bien là notre seul point commun. Elle était pleine de vie, très féminine, adorait magasiner, se maquiller, et elle était d'une beauté époustouflante. Moi j'étais brune, les yeux marrons, 1m60 en arrondissant, et j'avais une petite poitrine. Je n'avais aucune passion, aucun but dans la vie, si ce n'est celui de garder mon job et vivre tranquille. Je m'étais assez bien entendue avec Alice. C'était une fille simple, qui ne se prenait pas la tête, et elle était très sympathique. Nous avions beaucoup parlé, en apprenant le plus possible l'une sur l'autre. Je savais qu'elle était fille unique, que son père était médecin et sa mère décoratrice d'intérieur. Elle était venue s'installer à Phoenix pour son boulot : elle était styliste. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne s'était pas installée à New York, elle y aurait eu plus sa place. Elle m'avait répondu simplement qu'elle ne voulait pas voir trop grand, et qu'une petite vie dans un coin tranquille lui suffirait. Soit, ça m'avait permis de la rencontrer. Elle ressemblait le plus à ma meilleure amie. À vrai dire, je n'avais pas d'amis. J'avais toujours été timide et réservée, et les copines que j'avais eu au lycée m'avaient bien vite oublié. Je travaillais dans un bar depuis un peu plus d'un mois, et mon faible revenu me permettait de payer ma part de loyer et de quoi manger. Je ne manquais de rien, et parvenais parfois à rendre visite à mon père, vivant seul à Forks. Mais il était temps pour nous d'avoir une nouvelle colocataire. Je ferais part de mon idée à Alice une fois qu'elle aurait renvoyé son Jules.
Voici le premier chapitre !
Merci beaucoup à tous pour vos reviews et également pour me lire (et pour m'avoir suivi dans ma deuxième fic =D)
J'espère que ce début vous plaira !
*
Veronika : Merci pour ta review ! J'espère que tu aimeras tout autant cette fiction =)
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Chapitre 1 : Première impression
Alice et Jasper s'étaient tous les deux enfermés dans la chambre de ma colocataire, et n'en étaient toujours pas ressortis. J'avais décidé de les ignorer et de profiter de mon jour de congé tranquillement. Je me posai sur le canapé, attrapai le journal et lus les petites annonces, à la recherche de quelqu'un voulant un appartement. Je repérai quelques numéros, environ cinq, et reposai le papier avant d'allumer la télé. Je détestais le dimanche, je n'avais jamais rien à faire, et il n'y avait jamais rien à la télé. Alors que je commençais à désespérer, les deux tourtereaux sortirent de la chambre. Alice raccompagna son amant jusqu'à la porte. Les adieux durèrent environ dix minutes, et quand elle me rejoignit dans ce qui nous servait de salon, elle avait un sourire de cinq kilomètres sur les lèvres, et ses yeux n'en étaient plus, tellement ils brillaient. À se demander si elle était encore en vie. J'attendis environ 55 secondes avant d'oser la sortir de sa léthargie.
« Euh … Alice ? Tu … Tu vas bien ? m'enquis-je.
- Oui, oui pourquoi ? Oh Bella si tu savais à quel point cet homme est fabuleux …
- Euh je n'en doute pas. Je peux te parler deux minutes ?
- N'est-ce pas ce que nous faisons ? renchérit-elle sans se départir de son sourire de débile heureuse.
- Si, mais j'ai besoin de te parler de quelque chose. Je me disais qu'on pourrait peut-être trouver un autre colocataire ? Tu sais pour pouvoir baisser un peu notre part … »
Je la laissai rêvasser quelques secondes de plus avant de la frapper. Chose que je n'aurais pas dû faire, puisque la puissance de son coup me fit tomber du canapé.
« Aïeuh !
- C'est toi qui as commencé ! Et pourquoi tu m'as tapé d'ailleurs ? demanda-t-elle en redevenant normale.
- Je m'inquiétai de ton état de santé ! T'avais l'air … ben lobotomisée.
- Je suis d'accord.
- Heu ? »
Pouvait-on être d'accord sur ce genre de choses ? Je savais encore si je la trouvais lobotomisée ou non !
« Ben oui ! A trois, ça peut être mieux. Oh on va s'amuser comme des folles, tu vas voir ! » cria-t-elle en frappant dans ses mains.
Je lui souris, ravie d'avoir son accord et récupérai le journal. Je lui montrai les cinq numéros, et après avoir lu les annonces, elle en refusa trois d'un coup.
« Alice, ce ne sont pas des critères d'élimination !
- Attends Bella, elle s'appelle Gertrude. GER-TRU-DE ! C'est inhumain d'appeler sa fille comme ça !
- Moi j'aime bien, bougonnai-je.
- C'est parce que tu t'appelles Isabella.
- Hé ! criai-je. Très bien, alors dis-moi pourquoi tu refuses … Maria ?
- Elle a 19 ans ! »
Elle me fit sa tête « t'es-bête-ou-quoi-c'est-logique », et je me demandai si le choc de ma chute ne m'avait pas rendu stupide.
« Euh … lançai-je, fronçant les sourcils.
- C'est une gamine, m'expliqua-t-elle. Elle n'a même pas le droit de boire, t'imagines si en plus elle tombait sur Jasper dans les toilettes ? Non, elle irait pleurer chez sa mère et elle porterait plainte. Oh mon Dieu, c'est définitif, on ne choisit pas Maria ! cria-t-elle, alarmée par son histoire tordue.
- Ok … et pourquoi pas Zintirami... Zintarimalo...
- Tu me demandes vraiment pourquoi ? dit-elle en arquant un sourcil.
- On peut toujours lui donner un surnom ! »
Elle leva les yeux au ciel et m'arracha le journal des mains. Elle composa le premier numéro.
« Allô Rosalie Hale ? … Alice Cullen, j'appelle suite à votre annonce … Oui, sur Phoenix, c'est ça … Et bien c'est exactement notre prix ! … Nous serions trois … Vous aimez le shopping ? »
Je ne pus m'empêcher de soupirer face à sa question. Non mais vraiment, qui irait demander ça pour un entretien quelconque ? Je fus plus qu'étonnée quand j'entendis la voix sortant du téléphone crier hystériquement : impossible de comprendre un mot de sa tirade.
« C'est gé-ni-al ! Emménage dès maintenant si tu le souhaites ! … Ce soir est parfait ! … Merci à toi … A ce soir ! »
Je dus cligner plusieurs mes yeux avant de me rendre compte que c'était réel.
« Tu … Tu l'as tutoyée ? J'hallucine pas là, tu l'as vraiment tutoyée ?!
- Du calme chérie, je l'ai pas demandée en mariage, rit-elle. C'est elle qui me l'a demandée. On s'est même dit qu'en tant que futures colocs, on devrait faire une virée shopping. Tu es de la partie bien sûr.
- Tu lui as dit d'emménager ? On aurait peut-être pu en parler, non ? demandai-je, légèrement vexée.
- T'inquiète Bell's, cette fille est géniale.
- Tu ne la connais pas !
- Pas encore, mais tu me connais, j'ai toujours un bon feeling là-dessus.
- Hmm … »
Nous passâmes le reste de la journée à faire de la place pour la future arrivante. Nous mangeâmes un truc vite fait, réchauffé au micro-ondes, et finîmes par faire un peu de ménage. À 19h tapantes, trois coups furent portés à la porte. Alice alla ouvrir en sautillant.
« Salut ! Tu dois être Rosalie ? aborda-t-elle, la bouche en cœur.
- Je t'en prie, appelle-moi Rose.
- Ok Rose, entre. Oh tu as de la compagnie ? »
Oh non. J'aimais pas voir les gens. Surtout que là, j'étais vêtue d'un débardeur moulant et décolleté, sans parler du mini short en jean. Fringues que je ne mettais quand j'étais sûre de ne voir personne. Et voilà qu'elle ramenait du monde ? Quel était mon pourcentage de chance pour atteindre ma chambre sans qu'ils ne me voient, sachant que pour cela, je devais passer devant la porte d'entrée grande ouverte ? Autant souffrir en silence quelques minutes.
« Oui, j'ai emmené des bras pour m'aider à m'installer plus rapidement. Ta coloc n'est pas là ? »
Allez Bella, c'est le moment de te montrer …
J'avançai timidement vers elles, et remarquai la beauté extraordinaire de Rosalie Hale. Ses longs cheveux blonds tombaient en cascade dans son dos, et elle avait de magnifiques yeux bleus à faire pleurer les miens. Elle était grande, 1m76 probablement, et sa jupe laissait apparaître de longues jambes fines et bronzées. Je me sentis vite ridicule avec mes gros mollets blancs.
« Euh … Salut, bafouai-je, rougissante, en tendant ma main vers la belle blonde. Bella.
- Rose, me sourit-elle. Lui, c'est Emmet. »
Je vis un grand costaud dans le couloir, dans le genre grosse brute. Ses bras étaient musclés et portaient un gros carton. Il avait les cheveux bruns et courts, et un grand charme s'échappait de sa carrure. Je me sentis encore plus ridicule.
« Il me sert de petit-ami, blagua Rosalie.
- Ouais, c'est ça, c'est moi l'objet … ronchonna-t-il. Ça dérange quelqu'un si je dépose ça ? Non parce que il y en a encore environ dix dans le coffre et j'ai pas envie de passer ma vie ici. »
Wow, celui-là ne semblait pas très aimable. Je lui dis de me suivre, que j'allais lui montrer où était la chambre.
« Vous allez partager la chambre à deux ? s'étonna-t-il.
- Hum oui, répondis-je, mal à l'aise. On verra ce soir qui perd à la courte-paille. Alice refusait de laisser sa place sans se battre.
- Sacrée numéro celle-là, hein ?
- Hum oui. »
Il semblait énervé ou déboussolé. Son regard était toujours ailleurs et sa mâchoire était fermée.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? osais-je demander – et je fus la première à être surprise de mon audace !
- Quoi ? lança-t-il, surpris.
- Euh non rien, désolée je sais pas pourquoi …
- Oh non t'inquiète pas, c'est juste que … Je ne pensais pas que ça se voyait.
- Ah. »
Je commençai à triturer mes mains, mal à l'aise. Je n'avais pas l'habitude de parler avec les gens, et encore moins d'écouter leurs problèmes. J'espérais juste qu'il n'allait pas se mettre à pleurer, en m'expliquant à quel point sa vie craignait. Mais non, il haussa les sourcils. Avais-je loupé un chapitre ?
« Tu bouges ? ma lança-t-il, pas très gentiment.
- Pardon. »
Je le devançai et rejoignis les filles. Alors que nous nous arrêtâmes à peine à leur niveau, un homme, non un Dieu grec, le fruit de mon imagination franchit la porte. Ses cheveux avaient une couleur peu banale, virant dans la couleur bronze, et son regard vert était des plus captivant. J'aurais pu mourir tout de suite, je serais morte avec la plus belle image qui soit.
« Bordel, il y a un abruti de première qui m'a fait tomber avec le carton ! Tout s'est renversé la galère ! Je te dis pas pour … »
Il s'arrêta net et croisa mon regard. Puis il regarda le reste de mon corps, et repensant à mes vêtements, j'eus envie de me cacher sous terre. Mais il finit par arrêter son observation, qui n'avait duré que quelques secondes, avant de planter son regard dans le mien, me souriant gentiment.
« Excusez-moi, je ne me suis pas présenté. Edward Masen, frère d'Emmet. »
Il tendit sa main vers moi, et pour une raison que j'ignorai, je le détestai. Pourquoi ? Comme je le disais, je n'en savais rien. Je crois qu'en fait, je n'avais pas apprécié sa façon de me détailler comme un morceau de viande. Ou bien son sourire charmeur. Non, en fait, c'était tout simplement qu'il me faisait de l'effet. Et il le savait. Je pouvais le voir à sa tête, son sourire, son regard …
Je serrai sa main en retour, les lèvres pincées, sans rien répondre. Il fronça légèrement les sourcils et je suivis son frère, qui quittait l'appartement pour chercher d'autres cartons. Il marchait vite et je ne pus le rejoindre qu'à l'ascenseur.
« Qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il, toujours aussi poliment.
- Je viens aider. »
Il haussa les épaules et ne parla plus. Il m'indiqua d'un signe de main où était la voiture de sa chérie, et je ne pus m'empêcher d'être admirative. Je n'y connaissais rien en voiture, alors je ne pouvais pas dire la marque, la puissance, etc … simplement qu'elle était magnifique … et remplie de cartons. Emmet en avait déjà pris deux et était reparti que je n'avais pas bougé d'un pouce. Soupirant, j'attrapai un carton et marmonnai dans ma barbe.
« Même pas foutu d'être poli celui-là … »
Je me relevai trop vivement et me cognai la tête contre le coffre. J'étouffai un juron et rattrapai mon carton.
« Besoin d'aide ? » dit une belle voix sexy dans mon dos.
Je me retournai et vis Edward, arrivant vers moi, souriant à moitié. Je me concentrai de nouveau sur le carton, ignorant mes mains devenant moites.
« Non », répondis-je.
Je m'éloignai, passant juste à côté de lui, et partis attendre l'ascenseur. Il était au dixième étage, j'avais donc le temps qu'il redescende. Un jeune homme se tenait à côté de moi, et j'avais l'impression qu'il lorgnait un peu sur mon décolleté. Je me maudissais intérieurement.
« Salut, dit-il.
- Salut. »
Je ne dis rien de plus, regardant le chiffre numérique de l'ascenseur.
« Je m'appelle Jacob. »
Il me lança un sourire à la colgate auquel je ne réussis pas à répondre.
« Ok. »
Le pauvre aurait pris une douche froide que ça aurait fait le même effet. Je ne comprends pas pourquoi ma mère me dit que je suis associable …
« Peut-être dois-je t'envoyer des signaux de fumée pour avoir ton nom ? »
Je ne pus m'empêcher de rire quand je remarquais qu'il avait l'air d'un indien, avec sa queue de cheval noir et sa peau bronzée.
« Ravi de te faire rire, lança-t-il, amusé.
- Désolée, me repris-je.
- Ne le sois pas, tu as un joli rire. »
Je fronçai les sourcils devant sa mauvaise drague. Puis je sentis la présence d'Edward, juste derrière nous. Enfin, les portes s'ouvrirent et nous nous y engouffrâmes tous les trois.
« Tu emménages ici ? me demanda Jacob.
- Non.
- Ah. »
Je n'aimais vraiment pas parler aux gens, c'était pas mon truc.
« Tu parles toujours monosyllabiquement ?
- Non, d'habitude je ne parle pas.
- C'est une première alors ? Je suis flatté que tu me parles. »
Je vis le visage d'Edward se fermer et je me sentis légèrement coupable. Le pauvre, je l'avais trop vite jugé. L'ascenseur s'arrêta au troisième étage et Jacob sortit.
« Au revoir, et j'espère à bientôt.
- Bye. »
Les portes se fermèrent de nouveau. L'appartement était au douzième étage. Le trajet allait être long. Quand le chiffre 5 s'afficha en rouge, Edward se racla la gorge. Au numéro 7, il avala sa salive. Au numéro 9, il ferma les yeux. Au numéro 11, il me regarda. Au numéro 12, il sortit. Je le suivis pendant qu'Emmet entrait. J'avançai dans le couloir quand un groupe de jeunes passa en courant. Je fus propulsée contre le mur et m'étalai comme une merde par terre. Je me relevai alors qu'ils poursuivaient leur route.
« Abrutis ! » criai-je avant de retourner dans l'appartement.
Quand je refermai la porte, énervée et probablement toute rouge, les trois autres me regardaient, étonnés.
« Qui viens-tu tout juste d'insulter gratuitement ? me lança Alice.
- Oh euh … Des jeunes, rien de bien … méchant, bredouillai-je en me dirigeant vers la chambre, afin d'y déposer le carton, cabossé suite à la chute. J'espérais simplement qu'il n'y avait rien de fragile à l'intérieur …
-Je le pose ici également ? demanda Edward, sans me regarder.
- Euh oui. »
J'étais incroyablement gênée. J'avais agi comme une brute avec lui, le snobant complètement. Je cherchai quelque chose à lui dire, pour lui prouver que je n'étais pas une garce.
« Alors tu … »
À peine avais-je commencé, qu'il tourna les talons, m'ignorant royalement. Je me laissai tomber sur un des lits en soufflant. Que pouvais-je être idiote des fois !
« Bell's ? »
Je me redressai et vis Alice, s'approchant de moi.
« Il t'a mordu ou quoi ? s'enquit-elle.
- Rhô ça va, je sais que j'ai pas été très polie mais … t'as vu comment il m'a regardée ?
- Bella, t'as vu comment t'es fringuée ?
- Je ne pensais pas qu'il y aurait du monde, me défendis-je, mal à l'aise.
- Peut-être, mais c'est un mec. Tu devrais plutôt être flattée, répondit-elle en haussant les épaules.
- Flattée ? Je devrais être … flattée ??!! Alors quoi, sous prétexte que Monsieur est beau et séduisant, je devrais me trouver heureuse qu'il lève le regard sur moi ?! m'énervai-je.
- Une chance pour toi qu'il soit descendu chercher des cartons avec Rosalie. Tu me fais honte Bella, tu agis comme une gamine ! »
Je me calmai, me laissant de nouveau tomber sur le dos, quand quelqu'un se racla la gorge. Mon cœur rata un battement. C'était Edward. Je me sentis rougir comme une pivoine et fermai les yeux, priant pour me réveiller d'un instant à l'autre.
« Oui ? demanda Alice d'une petite voix.
- Je voulais juste savoir où étaient les toilettes, répondit-il d'une voix grave.
- La porte dans le salon, celle sur la gauche. Tu ne peux pas te tromper, il y a écrit « WC » dessus.
- Bien, merci. »
Il repartit aussi silencieusement qu'il était entré. Moi je me jetai par terre, à quatre pattes, et fis le tour des murs.
« J'ai toujours su que t'étais pas nette, souffla Alice en croisant les bras sur sa poitrine.
- Je cherche un trou.
- Ah ça oui, tu peux te cacher ! J'aurais honte à ta place !
- J'ai honte, c'est pour ça que je veux me cacher … »
J'arrêtai mon manège et m'assis, dos contre mur.
« Ça va Bella, si ça se trouve, tu le verras plus jamais. »
Je haussai les épaules et me relevai. Mon portable sonnait dans le salon. Je vis que la porte des toilettes était toujours fermée. Ouf, ça m'éviterait de le croiser. Je répondis juste à temps.
« Allô ?
- Allô Bella ?
- Maman ?! »
Ma mère ne m'appelait qu'une fois par semaine, trop occupée dans sa nouvelle vie avec Phil. Ça m'avait fait mal au début, de voir qu'elle m'avait oublié aussi facilement, mais je m'y étais faite. Elle ne m'aimait pas moins pour autant.
« Comment vas-tu ma chérie ? demanda-t-elle, joyeuse.
- Euh très bien. Tu m'as appelée il y a deux jours, quelque chose ne va pas ?
- Non, tout va très bien. J'appelais pour te dire que Phil et moi comptions te rendre visite dans la semaine. On a quelqu'un à te présenter. Je suis sûre qu'il va te plaire. »
Je soupirai, agacée. Pourquoi fallait-il que les gens voulaient toujours me caser avec quelqu'un ? Tout le monde pensait que j'étais encore vierge. Hors, j'étais sortie avec Mike Newton lors de ma dernière année au lycée, et j'avais expérimenté avec lui toutes mes premières fois. Premier amour, premier baiser, première fois, premier « je t'aime », première déception … Bon ok, c'était le seul. Mais ça ne me manquait pas, vraiment pas. Peu de personne savait qu'on était sortis ensemble. Seules mes copines de l'époque, je n'avais pas tenu à en parler à mes parents.
« Maman, grognai-je, je n'aime pas tes rendez-vous arrangés. Je suis bien capable de me trouver quelqu'un toute seule ! »
Edward sortit des toilettes et pouffa à ma phrase. Après tout, je n'avais pas été très sympa avec lui. Ni même avec le charmant jeune homme de l'ascenseur …
« Mais non chérie voyons ! Il s'agit juste de faire connaissance avec quelqu'un. Bon, il a ton âge et il est très beau mais ça ne veut rien dire …
- Bien sûr. Bon, vous passez quand ?
- Mardi je pense ou vendredi.
- Il faudrait que tu me dises. On a une nouvelle colocataire, elle emménage là.
- Oh d'accord. Écoute, je te rappellerai pour te dire. Bisous ma puce.
- Bye maman. »
Je raccrochai et jetai le téléphone sur le canapé.
« Mauvaise nouvelle ? demanda Alice, inquiète.
- Hmm non … »
Oui !
Nous nous remîmes à la montée des cartons. Au bout de vingt minutes en tout et pour tout, nous étions attablés autour du petit bar américain de la cuisine, sirotant nos sodas et bières. Edward ne me regardait jamais, et quand ça arrivait, son sourire disparaissait. Emmet était dans le même état qu'à son arrivée, et les filles riaient et parlaient comme si elles se connaissaient depuis toujours.
« Et toi Bella ? demanda soudainement Rosalie.
- Euh quoi ? lançai-je, sortant de mes songes.
- Tu as un copain ? »
Alice pouffa.
« Non, répondis-je, irritée. Pourquoi ce sujet venait tout le temps à être abordé ?
- Oh c'est dommage. Je suis sûre qu'une aussi jolie fille que toi ne doit pas rester longtemps célibataire. »
Je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque, provoquant le lever des yeux au ciel d'Alice, un sourire moqueur sur les lèvres d'Emmet et un haussement de sourcil de la part d'Edward. Rosalie me regardait comme si j'avais avalé une araignée.
« Oh pardon, tu es sérieuse ? m'excusai-je.
- Bien sûr que oui ! s'outragea-t-elle.
- Oh euh … Ben merci mais non. Tu te trompes. »
Comment me mettre mal à l'aise ? Comme ça. Ou enfermez-moi avec Edward dans une pièce silencieuse. Je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux. Je n'aimais pas ça, parler de moi et de ma vie affective. Elle était presque déserte.
« Bella n'a eu qu'un seul petit ami, renseigna Alice.
- Et alors, en quoi ça te regarde ? m'irritai-je.
- Elle déteste qu'on parle de Mike. »
C'était puéril mais j'avais envie de pleurer. Je me sentais ridiculisée et sur le moment, je détestais Alice.
« Alors tu serais gentille de ne pas en parler !
- Un seul ? J'ai du mal à le croire ! s'exclama Rose.
- Oui. Oh mais elle a tout fait avec lui, alors ça l'excuse un peu …
- Quand même, je suis sûre que si elle faisait un petit effort, elle arriverait à avoir plein de mecs à ses pieds.
- Bella ne se rend pas compte de ce qu'elle est. Elle se dévalorise tout le temps. Elle ne se rend jamais compte quand un mec la drague. Je crois que c'est parce qu'elle a des problèmes affectifs. Elle est toujours fermée, je suis la seule personne à qui elle parle en dehors de ses parents. Après ce que lui a fait Mike, je comprends qu'elle repousse tous les mecs qui s'approchent d'elle … »
Je me levai, furibonde. De quel droit se permettait-elle de parler de ma vie privée à de parfaits inconnus ?
« Je vais faire des courses. »
Je partis le plus rapidement possible, trébuchant sur un carton et manquant de peu de tomber. J'attrapai ma veste et mon sac et sortis en trombe. Je pris les escaliers au lieu d'attendre l'ascenseur. J'étais énervée, furieuse ! Elle savait très bien que cette histoire m'avait fait mal, que je m'étais confiée à elle ! Et elle s'amusait à raconter cette histoire partout ?
J'avais du mal à m'ouvrir aux gens quand j'étais au lycée. Moins qu'aujourd'hui, mais quand même. Mike avait su me séduire, à me faire tomber amoureuse. Je n'étais pas populaire au lycée. J'étais l'intello coincée dont tout le monde se moquait. Mike me disait des choses qui me faisaient rêver, me promettait des choses que je n'osais imaginer. Nous étions sortis ensemble près de onze mois. Peu avant la fin de l'année, j'avais découvert qu'il s'agissait d'un simple pari. Rester un an avec l'autre courge de Swan, et réussir à la dépuceler si possible. Cette histoire avait fait rire bien du monde, seule moi avais pleuré. C'est à partir de ce moment-là que je décidai de rester seule. On ne pouvait jamais savoir à qui faire confiance.
J'avançai dans la rue, essuyant les larmes qui avaient coulé. Je marchai un certain temps, essayant tout simplement d'oublier tout ça. Je m'assis sur un banc et regardai les gens passer. Je sentis quelqu'un s'asseoir à côté de moi et tournai la tête. C'était une jeune femme blonde. Elle pleurait et tentait tant bien que mal d'essuyer ses joues.
« Bonjour, lançai-je timidement.
- Excuse-moi, répondit-elle, quand je commence je n'arrive pas à m'arrêter.
- Oh je t'en prie. C'est pareil, je viens tout juste de m'arrêter, ris-je.
- Je m'appelle Jessica.
- Moi c'est Bella. »
Elle me sourit, ses larmes ralentissant.
« Tu habites à Phoenix ? me demanda-t-elle.
- Oui, j'habite pas loin. Et toi ?
- Pareil. Peine de cœur ? poursuivit-elle.
- Hmm ancienne on va dire. Et toi ?
- Qu'est-ce qui peut nous mettre dans un état pareil en dehors d'un garçon ? »
Je ne pus m'empêcher de sourire. Nous restâmes sur ce banc pendant une heure je crois, parlant de nos vie respectives. Pour une raison que j'ignore, j'aimais parler avec elle. Elle me raconta que ça faisait deux ans qu'elle sortait avec ce garçon et qu'il n'était en fait qu'un beau salaud. Je compris qu'il n'était pas du genre fidèle. Nous échangeâmes nos numéros, et promîmes de nous rappeler. Ça ne m'était jamais arrivé de me confier ainsi à quelqu'un que je ne connaissais pas. Je retournai à l'appartement l'esprit reposé. J'avais presque oublié Rosalie et les deux garçons qui étaient probablement encore à l'appart. Quand je rentrai, je les vis toujours rassemblés autour du bar. Ils se retournèrent tous vers moi.
« Je vais me doucher », annonçai-je en prenant la direction de la salle de bain.
Je m'enfermai rapidement et fis couler l'eau pour la faire chauffer, le temps de me déshabiller. Je n'avais pas la tête à réfléchir ou à penser à un quelconque sujet sérieux. Ma journée m'avait épuisé, littéralement. Je restai une demi-heure dans la salle de bain, et je m'affublai d'un tee-shirt simple décoré par un gros smiley et d'un short plus grand que l'autre, me couvrant un peu plus que la moitié de mes cuisses. Je séchai grossièrement mes cheveux avec la serviette et sortis. Ils étaient tous toujours là et les garçons semblaient de meilleure humeur. Ils riaient à une bonne blague, accompagnés de Rose et Alice. Je comptai me diriger directement dans ma chambre, pour pouvoir m'endormir, quand je me rappelai que tous les cartons étaient empilés là-dedans. Nous avions commencé à les déballer, mais c'était tout de même le bordel. Je choppai un coussin et une couette et balançai le tout sur le canapé. Cet acte provoqua un gros silence et je devinai tous les regards posés sur moi. J'étais trop énervée pour rougir ou pour me sentir gênée. Je m'assis et réajustai le coussin.
« Euh Bella ? Qu'est-ce que tu fais ? sortit Alice, brisant le silence devenant lourd.
- Je dors.
- On devrait y aller, alors, dit Edward en se levant.
- Non restez, dis-je avec un semblant de politesse qui me venait de je ne sais où. Je suis tellement crevée que vous pourriez faire un karaoké. Je ne me réveillerai qu'en cas d'explosion nucléaire. »
Je le vis sourire avant de se rasseoir.
« Tu vas pas faire ta tête de mule, non ? Et puis qu'est-ce que tu as fait pendant une heure ? persista Alice.
- J'ai rencontré quelqu'un. On a parlé et échangé nos numéros. Tu veux peut-être que je ramène une photocopie de sa carte d'identité ?
- Quoi ? Tu veux dire que tu as rencontré un garçon ? Et que tu lui as donné ton numéro ?
- Tu n'entends que ce que tu veux entendre. »
Les quatre me regardaient avec des yeux ronds, ne semblant pas comprendre où je voulais en venir.
« Quand as-tu entendu qu'il s'agissait d'un garçon ? poursuivis-je en remontant la couette jusqu'à ma poitrine.
- Euh … »
Je soufflai en levant les yeux au ciel et fermai les yeux.
« Bonne nuit. »
Ils décidèrent de m'ignorer et poursuivirent leur conversation. Comptaient-ils camper ici, les deux autres ? J'avais menti au Dieu grec, je n'arriverais pas à m'endormir s'ils étaient à côté. Cela devait faire environ vingt minutes qu'ils croyaient que je dormais.
« Bella semble … abîmée, chuchota Rose, de peur que je feigne mon sommeil.
- Comme Dr House ? se moqua gentiment Emmet.
- Je suis sérieuse. Qu'est-ce qui s'est passé avec ce Mike ? »
Oh non ! J'avais bien envie de me lever et de leur dire que je ne dormais pas, mais je ne le ferais pas. Je voulais savoir, par curiosité, la façon de laquelle elle leur dirait. Je sentis mon cœur battre un peu plus fort dans ma poitrine.
« Je ne pense pas que Bella apprécierait. Désolée. Mais je peux vous dire que c'est un énorme salaud. Bella a toujours été fragile, elle a toujours eu besoin de soutien qu'elle n'a jamais pu trouver. Mais ça, elle ne l'avouera jamais. »
C'était faux ! Je savais très bien me débrouiller toute seule ! Je n'avais pas besoin que quelqu'un me prenne en pitié et me dise comment vivre. Je n'étais pas malheureuse, il ne fallait pas exagérer. J'avais deux parents, j'étais en bonne santé, j'avais un logement et de la nourriture … J'avais pas de quoi me plaindre. Même s'il m'arrivait de péter un câble des fois, on a tous nos malheurs, adaptés à notre style de vie.
« Elle semble … hors d'atteinte », murmura Edward.
Mon cœur rata un battement. De quoi parlait-il ? Sa remarque laissa suivre un gros silence qu'Emmet se dépêcha de rompre.
« Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Je ne sais pas, elle est … je veux dire, c'est la première fois que je la vois, mais … Elle ne réagit pas comme les autres, termina-t-il, sa voix se faisant plus basse, comme s'il était gêné.
- Pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas tombée sous ton charme dès que ton sourire est sorti ? réagit son frère.
- Pas seulement. Même avec ce gars dans l'ascenseur. Autant avec moi elle s'est fait froide et distante, autant avec ce gars elle lui a décroché plus d'un mot. Tout en restant un peu cassante …
- Alors quoi ? T'es jaloux ? répliqua Rosalie.
- Je ne la connais pas je vous dis ! Mais elle m'intrigue c'est tout. »
Je ne comprenais strictement rien à ce qu'il disait. Peut-être était-ce parce que je sombrais petit à petit et que j'avais l'étrange impression de rêver …
« Bella ne se laissera pas approcher facilement, je la connais, dit Alice.
- Et je t'interdis d'y penser Edward ! lança Rose soudainement, me faisant presque sursauter. C'est ma colocataire, ne l'oublie pas.
- De quoi tu parles ? intervint Alice, et j'imaginai bien ses sourcils se froncer.
- Edward a toujours eu ce qu'il voulait.
- Arrête Rose, je ne joue pas avec les sentiments des gens, tu le sais bien, se défendit-il avec mauvaise humeur.
- A chaque fois que tu craques pour une fille, tu finis par l'avoir, je sais comment tu fonctionnes, poursuivit la blonde. Et Bella n'est pas une fille avec qui tu peux faire ça. »
Il y eut encore un silence, et je me sentis m'enfoncer encore. La fatigue m'envelopper alors que la phrase de l'adonis fut la dernière que j'entendis avant de m'endormir pour de bon.
« On verra bien … »
Je tiens à préciser que l'intégralité de cette fic sera sous le point de vue de Bella. Pas de POV Edward ici, désolée mas je trouve plus intéressant de ne pas savoir ce qui se passe dans sa tête.
Le prochain chapitre la semaine prochaine normalement.
