J'ai eu envie d'écrire sur Sirius, comme ça, sans réelle raison. J'ai eu envie d'écrire sur Sirius, mais je n'avais pas vraiment envie d'écrire une histoire d'amour. J'ai donc saisit ma plume et voilà le résultat qui en a découlé. Je dois vous avouer que je suis plutôt fière de cet OS qui est assez différent de tout ce que j'ai pu écrire. Un OS qui n'a aucune chance de tourner à la guimauve! :D Avant que certains d'entre vous pense à le demander, je serais claire toute de suite, il n'y aura pas de suite à cette histoire. Je crois que tout est dit et que la fin est suffisante pour fermer la boucle. Je me refuse d'y retoucher ou de le poursuivre de peur de le gâcher. J'espère que vous comprendrez, et que vous l'apprécierez comme moi je l'apprécie, je vous souhaite une agréable lecture!
Pairing : Sirius/James/Remus/Peter, pas de slash
Disclaimer : Cette histoire ne m'appartient pas, pas plus que les personnages qui sont à J.K. Rowling
Résumer
Être un maraudeur, c'est beaucoup plus que ce que peuvent croire les gens.
Le dernier des maraudeurs
Nous parlons souvent de cette amitié légendaire qui lie Harry, Hermione et Ron, mais il ne faut pas oublier, qu'avant eux, un autre groupe d'adolescents de Poudlard, a aussi connu ce phénomène d'amitié légendaire. Il faut se les rappeler comme nous nous rappellerions d'une histoire d'amour, parce qu'en réalité, c'était bien ça, leur amitié, c'était l'amour de leur vie, ce pourquoi ils étaient prêts à tout donner…
Remus Lupin
J'ai eu l'impression que ça n'avait durée qu'une seconde. J'ai vu la lumière qui s'est échappée de sa baguette, sans entendre le sort qui fut prononcé. J'ai fermé les yeux et je me suis senti tomber, laissé tomber. Ma tête est devenue lourde, je n'arrivais plus à ouvrir les paupières. Même lorsque mon dos heurta violemment le sol. Il n'y avait plus que le sourire de Tonks qui dansait devant mes yeux et des rires… Vos rires que je croyais perdus. J'ai ouvert les yeux après une seconde. Les ai frotté du revers de la main et les ai ré-ouvert de nouveau. Vous étiez toujours là, me saluant joyeusement, m'invitant à vous rejoindre. Il ne manquait que Peter et le tableau aurait été parfait. J'ai alors sut que j'avais fait un long voyage, beaucoup plus long qu'il m'en avait paru.
Sirius Black
Déjà. Ce jour était déjà arrivé. Les Maraudeurs s'étaient à jamais éteints avec la chute de Remus. Tous morts au combat. Pour protéger Harry et lui donner la chance d'accomplir son destin. Il ne resterait désormais plus que les légendes pour parler de nous, les histoires pour raconter nos bêtises et nos coups de génie.
Vous vous rendez compte, ce ne fut que sept années de notre vie, mais je n'ai jamais pu les oublier, les laisser aller. J'ai tant voulu retourner à cette époque que parfois, dans ma cellule à Azkaban ou parfois, encore, parmi les moments passés avec Harry, j'ai mélangé les deux réalités. La nôtre et celle que je vivais. Je t'ai vu en lui, Cornedrue, en ton fils, en ce dernier instant de bataille commune, juste avant que cette folle de Bellatrix m'envoie valser derrière le voile. Vous m'avez tellement manqué! Votre souvenir m'a empêché de sombrer face à la froideur des détraqueurs.
James Potter
Lunard ! Il y a si longtemps, tellement de temps à rattraper, tous les deux, tous les trois. N'est pas l'air si triste, Lunard. La mort, c'est un peu comme des vacances, tu vas adorer!
Je ne savais plus que dire, si je devais parler ou si je devais me taire. J'ai longtemps eu l'impression que ces retrouvailles ne se feraient jamais ou que, si elles se faisaient, rien ne seraient comme jadis, quand je les ai laissé. J'avais attendu un malaise qui ne semblait pas vouloir venir. J'étais perturbé, de voir à quel point les années ne semblaient pas s'être écoulées depuis le drame. Alors, comme le Gryffondor courageux que j'étais, ou que j'avais été, je me lançais, dans tous ces mots qui se bousculaient en moi.
Tu sais Lunard, chaque fois que j'ai vu se lever la pleine lune ces seize dernières années, vos visages se sont imposés à mon esprit. J'avais le sentiment de, non seulement, avoir abandonné mon fils, mais de vous avoir abandonné, vous aussi, dans un moment crucial. On murmurait ici, dans l'au-delà. J'entendais le vent me souffler les dires, me tourmenter en me disant Oh ! Combien cruelle était cette guerre, bien loin de ce qu'avait été la précédente, et à quel point j'y étais impuissant. J'ai vu tant de gens que j'ai connu traverser la frontière entre ses deux mondes alors que leur temps n'était pas venu. Il faut croire que d'épouser Lily et de tenir un être aussi précieux qu'Harry contre moi, même si ce ne fut que trop peu de temps, est venu à bout de mon arrogance dont tu t'évertuais à me débarrasser, Lunard, car j'en ai versé des larmes. Plus que tu ne te l'imaginerais. Chaque fois qu'un nouveau scintillement se faisait entendre annonçant l'arrivée d'une autre âme, je paniquais. J'avais peur de voir mon fils, de vous voir vous qui m'êtes si précieux. Seize années durant lesquelles je n'ai pas vécu tranquille. À chaque pleine lune, pour m'apaiser, je redevenais Cornedrue et me couchait dans l'illusion que j'avais fait naître du saule cogneur. Et je me demandais où vous étiez, si vous alliez bien. Quand j'ai entendu le scintillement suivit de ton nom, Patmol, j'ai eu peur comme jamais. J'ai cru que le monde s'était arrêté de tourner. Que nous venions de céder à l'autre facette de la magie une digue de plus vers le triomphe. Un autre maraudeur qui s'éteignait, une autre personne qui ne pourrait plus rendre justice à ce monde. Et ton nom, il y a à peine quelques heures, a sonné, lui, comme la plus belle des mélodies, Lunard. Toutes mes craintes ont disparu, tous mes doutes se sont envolés. C'était l'annonce que j'attendais, celle de notre triomphe. Ta mort m'attriste certes, mais je la vois comme un renouveau, comme d'autres moments que nous passerons ensembles. J'ai appris pour Tonks et toi, elle est là elle aussi. Ne t'en fais pas pour ton fils, il sera heureux comme fut le mien, tu lui as choisi un bon parrain.
Je tus finalement le flot de paroles qui se déversaient de moi, toutes ces choses que j'avais voulu leur dire, mais que leur absence avait gardé prisonniers en moi. Je gratifiai Sirius d'un sourire, puis Remus, les remerciant silencieusement d'avoir été là pour mon fils alors que moi-même je n'avais pas pu l'être.
Sirius Black
Que dire après cette complainte bouleversante de James. Jamais je ne l'avais entendu s'épancher comme ça, nous ouvrir ainsi son cœur. Il ne parlait que très peu de ce qu'il ressentait dans le passé, comme nous tous à bien y réfléchir, parlant plutôt par plaisanteries déguisées pour nous faire passer les messages. Nous avions toujours su nous comprendre à demi mots, cette tirade me venait droit au cœur. C'est là que le nom de Patmol prit davantage de sens à mes yeux : j'étais mou, j'avais envie de pleurer. Rendant son sourire à mon ami de toujours, je tentais de détourner la conversation qui en venait gênante pour nous tous. Pour James qui ne semblait plus si à l'aise de nous avoir ouvert la porte; pour Remus qui ne savait plus où se mettre et doutait d'être à sa place, les larmes aux yeux; pour moi qui devait camoufler mes états d'âmes.
J'ai entendu l'écho d'une rumeur. Elle va te plaire, Cornedrue. Severus Rogue aurait lui aussi trépasser au cours de cette guerre, il y a quelques heures. Si j'en crois mon arrivé ici, il doit être déboussolé, sans personne pour le guider. Ça te dit, Cornedrue? Sans toi, ce n'était plus aussi drôle de le bassiner.
Un « tu m'as manqué » déguisé, j'y excellais.
Remus Lupin
Des gamins… Toujours d'indomptables gamins. Vous n'avez donc pas changé? La noirceur des temps que l'on a subit ne vous a pas appris à réfléchir un peu avant d'agir? Laissez le tranquille, laissez le reposer en paix.
Je ressortais mes grands discours d'antan, sans grande conviction, laissant parler le professeur que j'étais devenu. Et le maraudeur que j'étais, qui semblait vouloir reprendre sa place depuis que mes yeux s'étaient posés sur eux, semblait vouloir reprendre sa place oubliée. Je n'avais jamais été réellement démonstratif en ce qui concernait Severus Rogue, me contentant d'observer à demi yeux, plongé dans un livre, feignant d'être ennuyé. Je les laissais faire, parce que ça me plaisait aussi. Parce que la tête de Severus ne m'était jamais revenue. Or, il avait grandement aidé, l'Ordre. Avait donné sa vie pour l'Ordre. C'est ce qui me poussait à sortir de tels propos moralisateurs. Mais m'avait-il seulement rendu la vie facile lors de cette année que j'avais passé à enseigner à Poudlard?
Sirius Black
Oh! Lunard… Ne soit pas si rabat-joie! Tu meurs d'envie de t'amuser, comme nous, ne sois donc pas si sérieux! Ces airs ne te vont pas, ils ne t'ont jamais été. Nous ne lui ferons pas de mal, juste le taquiner un peu, c'est promis.
Victoire! Le sourire que Lunard ne put retenir me confirma qu'il rouspétait pour la forme comme toujours, mais qu'il ne tenterait pas réellement de nous empêcher dans nos actions.
James Potter
Un bruit derrière nous détourna mon attention de cette charmante conversation. Il était là, nous épiant dans l'ombre. Il n'osait pas nous rejoindre, mais en mourrait d'envie. Trouillard comme toujours. Il était si prévisible, ce traître. J'ignorais le grognement de Patmol, attiré par l'odeur nouvelle qui avait envahi la pièce, l'odeur de la traîtrise. Il avait bien des raisons de lui en vouloir, c'était à lui qu'il devait ces années de captivité, sans joie. Un sourire en coin digne d'un Serpentard apparut alors que je l'interpellais :
Ne reste pas cacher comme un vulgaire avorton, Queudver. Nous sommes une famille après tout, les maraudeurs. Tu ne manquais pourtant pas de courage le soir où tu nous as tous vendu, choisissant de donner ta fidélité au Seigneur des Ténèbres plutôt qu'à tes vieux amis qui avaient tout fait pour toi. Viens donc nous rejoindre, c'est oublié, nous passerons du bon temps ensemble, tu verras, Queudver.
Un sourire enjôleur qui me donnait l'envie de cracher ma hargne. Pas si vite, James, prends patience, le temps viendra de la lui renvoyer à la figure.
Sirius Black
Tu avais peur, Queudver, c'est compréhensible. Nous aurions tous agi comme toi. Nous aurions tous fui nos responsabilités pour sauver notre peau si ça avait été nous. Viens, Queudver, soyons de nouveau les maraudeurs.
Un horrible mensonge destiné à entrer dans le jeu de James. Je n'avais pas fui. James n'avait pas fui. Lunard n'avait pas fui. Dans cette guerre, nous étions allés jusqu'au bout. Nous avons combattu pour ce qui nous était précieux, pas même pour nos propres peaux. Je tournais la tête légèrement, juste assez pour que seul Remus puisse entendre mes paroles.
J'oublie l'autre, il n'a plus d'intérêt pour moi. Celui-là, Lunard, tu nous laisseras jouer avec sans nous faire la morale ?
Une moue suppliante, un regard où brillait le défi de me refuser cette demande.
Remus Lupin
Il sortit de l'ombre, je le regardais avancer vers nous. À petits pas. Il tremblait, incertain. Comme s'il doutait, avec raison, de notre sincérité et de nos mines accueillantes.
Tu ne reconnais plus tes vieux amis, Queudver? Tu nous as manqué, tu sais. Ce ne serait plus pareil sans toi, parmi nous. Tu faisais partie de la famille, tout autant que chacun de nous. Ta place y sera toujours, quoi qu'il advienne.
Je n'avais pas pu m'empêcher de me mêler à leur jeu, allumé par un nouveau souffle de vie : celui de la vengeance. Les encouragements que nous lui prodiguions dans la plus grande hypocrisie vinrent à bout de sa peur, de sa résistance. Il nous rejoint, sourire perfide sur le visage, démarche franche et assurée de celui qui n'était pas un traître.
Celui-là, Patmol, il est tout à vous, pour autant que vous m'en laissiez un morceau.
J'avais grandi, l'éclat de rire de Patmol me le confirma. Je serais plus que spectateur, je serais acteur intégral de ce jeu.
Peter Pettigrow
J'étais heureux, j'oubliais même qu'ils étaient sensé m'en vouloir, qu'ils avaient toutes les raisons pour le faire. Je les revoyais lors de notre septième année à Poudlard, rien ne semblait avoir changé. J'étais prêt à reprendre là où nous avions tout laissé, comme eux y semblaient également prêts. Un nouveau départ vers de nouvelles aventures. D'autres moments à partager avec ces personnes que j'idolâtrais, à qui j'aurais tant voulu ressembler. Ils avaient du courage, le pardon facile. Tout ce que je n'étais pas. Nous étions une famille.
Les maraudeurs réunis au complet dans la mort comme si rien ne c'était passé, prêts pour de nouvelles aventures…
Ils me souriaient tous si chaleureusement comme s'ils avaient oublié et nous laissaient une seconde chance. Me laissaient une seconde chance. Trop emporté par ma jouissance personnelle, je ne remarquai même pas cette étrange lueur qui traversa chacun de leur regard au moment même où les mots franchirent la barrière de mes lèvres. Des mots que j'allais très certainement regretter. Au final, la mort n'était pas un si grand repos, pas de si belles vacances… La mort ne serait pour moi que le prolongement de mes souffrances et de ma lâcheté légendaire…
Une histoire commune, des destins qui se sont séparés, mais rien n'a changé. Une amitié légendaire qui est faite pour rester comme vous pouvez le constater. À une seule exception près, elle ne tolère pas tout. Pas la traîtrise. Se voir octroyer le statut de maraudeur déchu est une honte qui se paie, la rancune et le désir de vengeance sont les pires défauts de cette exception. Des quatre qui étaient initialement, trois survécurent aux épreuves qui leur furent lancés. Oserez-vous braver ces lois de la confiance et choisir la facilité, le chemin de l'ombre? Si l'envie vous en prend, rappelez-vous l'histoire des maraudeurs. Rappelez-vous que l'amitié sera toujours plus forte que l'amour…
Laissez une review, et ils vous laisseront un instant rejoindre le cercler fermé des maraudeurs pour que vous aussi, vous ayez un bout de Peter!
