Titre: Une Utopie forgée de folie et de renouveau

Rating: K+

Warning: Mention de burn-out, de prise de médicaments importante mais rien de bien méchant

Disclaimer: Le prologue ne le mentionne pas encore mais l'histoire va s'inscrire dans l'univers de Tokyo Ghoul qui appartient à Sui Ishida

M/A: Bonjour ! Bon, on ne va pas se mentir, je suis nulle en ce qui concerne les délais. J'écris quand bon me semble, quand l'inspiration me cogne de plein fouet et ce n'est correcte ni envers vous ni envers qui que ce soit. Cependant, une idée fugace m'a traversée donc je la couche immédiatement sur papier et vous la fait partager. Ma question était la suivante en écrivant: Quand ce pourquoi vous avez toujours travaillé, ce pourquoi vous avez fait des sacrifices allant au delà de la raison, ce pourquoi tout votre monde s'était bâti autour, s'effondre: que reste t-il de vous? Qu'est-ce qu'il se passe dans votre tête ?

Les prénoms semblent clichés, j'espère que le reste ne le sera pas trop.

J'espère que vous apprécierez ce début de je-ne-sais-quoi.

Bonne année 2016 à tous

Fléadora


Ma tête cogne le haut de mon stylo une nouvelle fois. C'est douloureux. Tout fait mal, même la Terre qui tourne. Chaque pas fait mal, chaque mouvement. Même respirer est devenu douloureux. L'échec est amer et nous y goûtons toutes. Parce qu'on s'était entraînée dur, vous savez. On avait répété tous les jours à en rentrer crevée, épuisée, moralement et physiquement. A rentrer chez nous sans vouloir manger tant la fatigue rongeait le moindre de nos muscles. Les courbatures devenaient notre quotidien. Les prises d'anti-douleur aussi. Les cures de protéines, de vitamines et d'autres choses s'incrustaient dans nos vies comme des termites dans du bois. Et l'on sait ce que ça fait des termites dans du bois hein? Oui, ça creuse. Ça ronge jusqu'à laisser de gros trous. Que dis-je ? D'énormes trou. Oh, on peut chasser ces termites... Mais les trous ne se referment pas et le bois finit par casser...

Je n'aurais pas pu le prévoir. Tout avait été calculé au mouvement près. Tout avait été dirigé d'une main de fer que nous nous imposions toutes. La rigueur était devenue habitude, de même pour la patience, la persévérance, le calcul, l'autonomie et l'entrainement constant. Pendant les vacances, les temps de pose... Ce sport était entré dans nos vies en forçant toutes les portes, il avait tout fait voler en éclat; amitiés, famille et repos. Combien de fois avais-je vu mes coéquipières revenir de chez le psy avec des anti-dépresseurs. Mais que croyez-vous ? On ne pouvait pas se permettre de louper un entrainement, alors elles ne les prenaient pas pour ne pas perdre leurs capacités et elles travaillaient. Dur. Parce qu'elles se sentaient inférieures aux autres... Tout avait été réglé comme une horloge. Nos gestes étaient parfaits. La perfection prenait vie à travers notre chorégraphie. La perfection venait de trouver ses maîtresses. Tout devenait réalité et s'imprimait dans l'espace ambiant. Nous laissions des yeux écarquillés, des bouches béates et des esprits marqués au fer rouge...

Pourtant cette phrase s'imprime encore et encore. Elle tourne comme une litanie infâme, une chansonnette à gerber. Une phrase que j'aurais envie de hurler à m'en briser la voix, à exploser. Une phrase qui coupa nos jambes et qui cracha sur ces mois qui nous avaient réduit à l'état de vulgaires robots.

" Désolée, vous avez perdu..."

Perdu? Non, non, pitié! Tout mais pas ça!Tout mais pas cette foutue phrase qui brise tout !On a tout fait comme il fallait alors pitié! Ne dites pas ça!

C'est malheureusement fini pour nous... Tout est fini. Même le club de cheerleading va fermer. C'était le deal. Soit on gagnait soit le club fermait définitivement. Tous y croyaient. Nous, le proviseur, les élèves et même le directeur de l'académie. Où avons-nous échoué? Je ne sais pas, on ne sait pas et ça nous fait peur. Les parents ont cependant l'air content. Ce sont les seuls, pour nous, tout vient de tomber en miette pour la première fois.

Cependant, quand on y pense, ce n'est peut-être pas plus mal ... Sans doute que Beth, Lexi et Ruth vont reprendre leur traitement et reprendre un rythme de vie plus sain ? Peut-être que Lydia, Carmen, Cynthia et Cath vont reprendre leurs études sérieusement et finir diplômées? Peut-être que notre vie va reprendre son cours comme si rien ne s'était passé ? Mais est-ce que les douleurs vont s'arrêter, elles? Est-ce que le trou forgé par les termites va se refermer grâce au temps? Je ne sais pas et j'ai peur... C'est pourquoi je pars. J'abandonne, je ne veux plus repasser dans ces vestiaires qui ont été imprégnés par nos souvenirs, nos rires et nos terreurs. J'ai tant de fois retrouvé les filles dans ces vestiaires à une heure du matin pour travailler parce que les insomnies s'installaient petit à petit. Ce gymnase a été témoin de nos réussites, de nos chutes, de nos blessures et de nos victoires. Je ne veux plus y aller parce que mon échec vient d'y être gravé et il est hors de question que j'y sois confrontée. Une fois mais pas deux ! Alors, sans plus hésiter, je finis de remplir de formulaire d'inscription. Adieu New-York. Adieu Amérique. Adieu Beth, Ruth, Lydia, Cath, Lexi, Carmen et Cynthia. Adieu gymnase et pompoms parce que maintenant je pars pour Tokyo.

Je signe brièvement le papier d'inscription sous l'œil attentif de mes parents qui s'empressent de signer, trop heureux de me voir quitter mon université. Dès que le stylo quitte leurs mains, je leur arrache la feuille, la contemple comme face à mon destin et la glisse dans l'enveloppe. Sans dire un mot je la leurs tends, me lève et disparais dans le couloir qui mène à ma chambre.

Pour l'instant rien n'a changé, toujours aussi mécanique. Dans ma tête, je prie simplement pour trouver le sommeil et pour ne plus faire face à cette réalité qui venait de me faire chuter. Ma chambre, mon lit: dormir...