J'ai vraiment du mal à comprendre ce site dis donc ...
Quel idée de tout mettre en Anglais... Enfin, mes efforts ont payés, et j'ai enfin réussit à publier cette fiction.
J'espère sincèrement qu'elle vous plaira, et je préfère ne pas faire de long discours, alors...
Bonne lecture =) !
OoO Chapitre I OoO
Je ne sais pas pourquoi je vais raconter ça. Je sais pourtant que tout ce que je dirais, à la seconde où plus aucun son ne sortira de ma bouche, aura disparu de vos mémoires. Peut-être faudra-t-il que je vous le répète plusieurs fois, peut-être que vous vous endormirez, peut-être que je ne devrais pas vous le dire. Je suis assez pessimiste aussi vous savez.
Après tout je ne suis qu'un homme parmis tant d'autres. Vous savez comment je m'appelle ? De toute façon ça n'a aucune importance, je n'ai pas de nom. Je n'ai plus de nom plutôt, plus de prénom, plus de maison, plus de famille, plus de vie.
Je ne suis qu'une ombre sans destin qui marche au rythme de ses envies. Je ne sais même pas si je vis ou si je rêve. Peut-être suis-je mort, qui sait ?
Grand-père ? tu es là ?
Je me suis toujours représenté la mort avec tous nos ancêtres qui nous accueillent en souriant tout de blanc vêtu et pieds nus. Enfin, peut-être qu'ils se cachent, ils doivent trouver ça drôle.
Pas moi.
Ça fait un moment que je traîne ma peine comme un boulet dans tous les endroits que je visite. Combien de temps ? Je ne sais pas. Peut-être seulement quelques minutes, peut-être juste une année, peut-être quelques semaines… Dans ces environs-là. Peut-être plus, peut-être moins.
J'aimerais vous raconter mon histoire, mais je ne sais même plus si j'en ai eu une. Je ne me souviens que de ce brouillard, de ce trou dans mon cœur et d'une tristesse immense. La mienne peut-être.
Je sais que j'ai souvent envie de pleurer. Je sais que je ne veux pas me souvenir, et je sais que personne ne viendra m'aider. Je sais qu'ici je suis seul. Ça fait peu de choses que je sais contrairement à ce que je ne sais pas, mais je n'ai pas envie d'en savoir plus. Je préfère errer sous la pluie sans parapluie. Je suis déjà complètement mouillé.
Peut-être que je suis en enfer alors.
Moi qui ai toujours détesté la religion.
Je ne veux pas me souvenir. Je ne veux pas savoir si j'ai eu une vie avant maintenant. Je ne veux pas savoir où je suis et ce que je suis.
C'est ça de trop parler, le cerveau se fissure et laisse passer des flashs. On se souviens par bride. On revit ce qu'on ne voulait pas revivre. On se rappelle, et on subit.
C'est pour ça que je suis là alors, je fuis. Je fuis ma vie.
Il s'est arrêté de pleuvoir, ou plutôt nous sommes maintenant au-dessus du nuage noir. Il déverse ma tristesse sur la Terre et je reste simple spectateur d'un spectacle que j'ai l'impression d'avoir déjà-vu.
À quoi je ressemble ? Je n'en sais rien, la seule chose que je regarde ce sont mes pieds. Je suis pieds nus, mes pieds sont beau je trouve. J'ai les cheveux qui m'arrivent aux épaules, attachés avec un catogan. Je suis vieux peut-être ? Ou alors jeune.
Je voudrais me taire, me taire pour ne plus avoir ces horribles flashs, je voudrais crier, mais tous les sons restent coincés dans ma gorge. Mais si je me tais, je disparaîtrais. Encore une chose dont je suis sûr.
Et je ne veux pas disparaître. Je veux rester ici, sans souvenirs, me cacher de la réalité. De ma réalité.
Cet immeuble me semble familier, ce toit me semble familier, et cet homme qui fume en regardant mon nuage me semble familier. Je le vois écraser sa cigarette et redescendre à l'intérieur. Je n'ai pas envide de le suivre, mais mes pas semble avoir une volonté propre. J'ai l'impression de haïr cette personne tout en sachant qu'elle n'a rien fait contre moi.
Mais je ne veux pas le voir, pourtant je le suis. Je n'ai pas l'impression de marcher, plus celle de flotter, je flotte entre ces gens en blouse blanche, je flotte entre ces brancards.
Je suis dans un hôpital.
Mon dos se hérisse à ce mot et j'ai l'impression que je vais vomir. Je veux faire demi-tour, m'enfuir en courant jusqu'à ce que je meure épuisé –si je ne le suis pas déjà- mais mon corps suit l'homme à la cigarette. Mon ventre se tord, comme pour m'avertir mais je ne peux pas détacher mes yeux de la chevelure blonde de l'homme à la cigarette et je le suis. Je le suis en essayant d'ignorer que mon ventre est prêt à vomir toute ma tristesse et que mon cerveau me hurle de m'en aller. L'homme blond s'arrête, vérifiant parfois comment vont ses patients, je le vois sourire aux infirmières et j'ai l'impression que je le connais tout en découvrant une nouvelle part de lui.
Soudain, il s'arrête devant une chambre. La chambre 302.
La pression dans ma tête se fait plus forte et j'ai l'impression que je vais tout découvrir, et je ne veux pas. Je ne veux pas.
L'homme blond prend une forte inspiration et tourne la poignée. Je vais vomir. Il ouvre la porte et entre dans la pièce, m'emmenant sur son sillage. Je vais m'évanouir. Un jeune homme est allongé sur le lit et je ne vois pas son visage, le médecin referme la porte et s'assoit sur le fauteuil à côté du lit. Je veux m'enfuir. Il fixe résolument le moniteur cardiaque qui ne cesse de faire des « bip » réguliers, me donnant encore plus la nausée. Je veux vomir, mais c'est comme si je ne pouvais pas, comme si mon corps ne m'obéissait plus. Comme si ce n'étais pas mon corps, comme si j'étais aimanté à ce lit.
Mais alors que je réussis enfin à prendre ma volonté à deux mains pour partir, le moniteur émet un bruit plus strident que les autres. Le médecin blond se précipite sur le malade pour vérifier que tout va bien. Il étudie son pouls quelques secondes, vérifie les moniteurs et se rassoit en soufflant.
Toujours à faire le con toi, dit-il.
Et comme si ce bruit était un signe de départ, il commence à raconter sa vie au malade. Il lui parle de la pluie et du beau temps, de sa vie en tant que médecin qui accapare tout son temps, des actualités politiques, mais je n'écoute déjà plus.
Dans le lit, le jeune homme me semble familier. Je m'en approche doucement, comme si je pouvais faire du bruit et être découvert. J'ai peur. Le malade doit avoir dans les vingt ans, peut-être plus, et la blancheur de sa peau contraste avec la noirceur de ses cheveux longs.
Je me fige.
Fébrile, j'attrape une mèche de mes propres cheveux et les portes à mon visage : ils sont noirs corbeaux.
Et alors que je laisse retomber ma mèche sur mes épaules, la réalité me frappe de plein fouet : ce malade, ce mourrant, ce jeune homme pour qui ce médecin blond est inquiet, c'est moi.
Alors que le médecin enchaîne sur nouvelles d'une certaines amie dont le nom ne me dit rien, je m'écroule sur le sol froid, ne quittant plus le lit des yeux.
Son école lui prend beaucoup de temps tu sais, enchaîne-t-il.
Mais à nouveau je n'écoute plus. Une seule question se répète dans ma tête comme si je ne la n'arrive pas à la comprendre moi-même, tambourinant dans mon crâne comme pour que je ne l'oublie pas, criant de plus en plus fort jusqu'à ce que je puisse y réponde : Qui suis-je ?
J'ai envie de pleurer, de hurler cette question à cet inconnu qui connaît si bien ma vie, mais je me contente de ne rien faire. De rester assis sur ce carrelage que je devine froid même si je ne sens rien, de ne plus bouger.
Qui suis-je, me demandais-je.
Le son de ma voix me fit faire un sursaut, je ne m'y attendais pas. L'homme à la cigarette se lève et s'approche alors du lit, lentement, je me relève, espérant alors voir ce qu'il fait. Sur mes joues blanches glisse deux petites perles d'eau. Je pleure. Ou plutôt, le jeune homme qui est moi, pleure. Mécaniquement, je passe mes mains sur mes propres joues, comme si je sentais la morsure de l'eau dessus, mais rien. Le blond lève la main et se charge d'essuyer mes larmes d'un geste tendre et apaisant.
A bientôt Harry, murmure-t-il a mon oreille.
Et soudain une étrange vapeur m'enveloppe et je me sens partir. Plus rien n'existe hormis ce brouillard réconfortant qui me donne envie de dormir.
De dormir et de ne jamais me réveiller.
Je suis Harry, juste Harry, et le savoir me fait aussi peur que je suis content.
OoO
Hum... une suite ? =)
