Salut !

C'est une histoire qui commence par trois courts "one-shot" pour mettre en place le contexte essentiellement. Elle se base sur les light novels qui sont sortis à partir de 2015 il me semble, dont plus précisément de grosse références à Kakashi Hiden (que vous pouvez lire en version anglaise, ou bien trouver des résumés un peu partout sur le net). Par précaution je citerai les éléments des novels qui me semblent essentiels, même si je n'en ai véritablement la connaissance que de quelques uns.

Les trois prologues sont chacun focalisés sur un membre de la Team 7. Le premier démarre sur l'histoire de Kakashi, pour le second cela concernera Sakura/Sasuke et puis le dernier parlera de Naruto.

Concernant le rating, rien n'est encore défini, je ne sais pas encore si je vais écrire quoique ce soit qui nécessite un notation M, mais je préfère prévenir ;)

Une fois les trois one-shot terminés, la suite se fera un peu attendre, histoire que je puisse régulièrement avoir matière à publier.

En vous souhaitant bonne lecture ! (N'hésitez pas à me donner votre avis, c'est important ! :) )


Une chose était sûre : il l'aimait comme un homme aimait sa femme. Le seul problème, c'est qu'elle ne le serait probablement jamais.

Il n'était pas tout à fait dix-neuf heures, et elle savait que la route serait longue pour lui, largement trop pour qu'il se permette de laisser fuir les minutes de cette douce soirée, banale soirée de début de printemps.

« Je pense qu'ils s'en sortiront sans moi », dit-il d'un air distrait vaguement occupé à lire une de ces histoires dont le suspens n'avait pour lui aucun secret.

« Un Kage n'a pas de remplaçant, tes clones d'ombres ne dureront pas éternellement. Tu as besoin de ton chakra pour reprendre la route », argumenta-t-elle, une main dans les cheveux éparses de l'homme masqué, dont le sourire demeurait pourtant toujours un mystère. Non pas qu'elle n'avait pas eu l'occasion de poser les yeux sur cette magnifique trogne, mais les fois où son amant se démasquait au cours d'une année se comptaient sur les doigts d'une main. Du moins, elle en avait l'impression.

Kakashi Hatake concéda d'un léger hochement de tête, sans formuler d'autres remarques à ce sujet. Il partirait. C'était un fait. Quand le moment viendrait, il se lèverait avec lourdeur, lui ferait ses adieux et disparaîtrait de sa vie jusqu'au moment où le destin les réuniraient de nouveau. Les émotions ne se comptabilisaient pas dans son champ de compétences. Son instinct lui dictait d'agir tel qu'il devait le faire, et non comme les autres voulaient qu'il le fasse. Aussi jeune qu'il l'avait été, on lui avait toujours reproché son manque d'implication, de ponctualité et ses dérives en matière sociale. Il n'était pas non plus le Sixième Hokage que tous avaient espéré, mais comme toujours, il avait fait ce qu'il y avait de mieux à faire. Outre cela, une exception était apparue dans cette vie monotone. La seule véritable dérive qu'il ne s'était jamais permise.

« Pourquoi me pousses-tu à reprendre la route ? » questionna-t-il soudainement, concerné à un point tel qu'il leva son regard noir – mais doux, de ses très chères pages.

Un beau sourire se forma sur le visage de la gardienne de la prison de haute sécurité du continent. Et il n'était ni joyeux, ni triste. Il était tout juste le fruit de ce qu'on appelait « au jour le jour » : chaque jour est nouveau, qu'il soit mauvais ou bon. C'est la vie. Kahyo avait tout simplement appris à prendre ce qu'elle lui donnait, même si son existence aurait pû en d'autres circonstances être plus agréable.

« As-tu déjà pensé au jour où il n'y aurait plus rien à faire ? » C'était une question qu'elle se posait souvent. Pas pour elle-même, car son destin – sa vie était liée à ces immenses fortifications qui gardaient les plus grands montres que l'humanité n'ait engendrée à l'écart des bonnes âmes. Il s'agissait là juste d'une interrogation dont elle aurait aimé avoir un jour le plaisir de se poser. Elle ne voyait simplement pas Kakashi s'arrêter dans ce qu'il faisait. Ce dernier s'était replongé dans sa lecture, ses traits visibles ne montrant aucune réaction à cette soudaine question. Elle répondit à sa place : « Passer tes journées à relire les mêmes bouquins ? ».

« Jusqu'à ce que mes yeux puissent à eux seuls cuire le papier ? » ironisa-t-il sans humour dans la voix. Kakashi se redressa, libérant l'espace des genoux de la kunoichi. Il resta appuyé sur ses mains, légèrement tourné vers elle, ayant réellement l'air d'éluder la question.

« Si seulement Jiraya-sama était toujours en vie, ça m'épargnerait bien des ennuis … » Il pouffa après lui avoir lancé une brève œillade. Kahyo fronça les sourcils, pencha légèrement la tête sur le côté. Les belles boucles de ses cheveux tombèrent sous l'effet de la gravité, déballant dans l'air une senteur de lavande – que Kakashi trouvait bien trop agréable. « L'écriture de livres de ce genre, ça doit rapporter pas mal »

« Si seulement … »

Elle lui tapota bienveillamment l'épaule. « Allez, Rokudaime-sama, ne me faites pas croire que vous n'êtes doté d'aucune imagination ! »

« L'écriture demande énormément de temps, et de calme. Même si j'en avais, j'en disposerai autrement ». Elle enchaîna sans lui laisser le moindre répit : « C'est-à-dire ? ».

« Eh bien … »

Il retomba sur ses genoux découverts, en délaissant cette fois-ci ce livre dont la lecture en public lui aurait manifestement causé tant de tors. Il croisa ses bras sur sa poitrine, les yeux fixant quelque chose dans le ciel qu'elle-même ne pourrait identifier.

« Il y a peu de choses, à part mes obligations de shinobi, que j'ai eu véritablement le temps de faire dans ma vie. Je commencerais peut-être par ces choses-là … », sa voix révéla une certaine hésitation. « Prendre des vacances, par exemple. »

« C'est absurde », s'esclaffa presque Kahyo. Elle ne l'avait jamais entendu dire ça, s'imaginait encore moins l'un des shinobis les plus connus du monde se prélasser au soleil dans un hamac, son livre préféré dans les mains, avec un short de bain qui lui siérait à merveille. « Et où irais-tu ? »

« Pas très loin. Je n'aime ni le froid, ni la chaleur. Le pays reste une valeur sûre. »

Kakashi ne s'était jamais imaginé un jour discuter de ce sujet. Il s'était toujours dit que, de toute façon, il y avait de fortes chances qu'il trépasse avant d'avoir eu le loisir de le faire, à l'instar de beaucoup de ses camarades. Mais il avait survécut, et même si l'idée de croupir paisiblement à passer ses vieux jours en toute tranquillité lui déplaisait d'un côté, il appréciait celle que sa vie ne finirait peut-être pas brutalement.

« Je pourrais également te libérer de ta charge. Ça fait combien de temps ? »

Presque treize ans. Kahyo fut surprise de l'entendre de sa bouche, car c'était la première fois qu'il lui en parlait. « Tu sais que c'est impossible, les criminels ici ne sortent que pour y être enterrés », lui dit-elle avec un brin de mélancolie dans son regard clair. « Et je me rappelle », intervint le Sixième Hokage, « que je t'y ai envoyé pour une durée indéterminée. Tu n'es pas condamnée à finir tes jours ici ». Elle pencha la tête sur le côté, plongea ses yeux perspicaces dans les siens. Il était tellement sincère qu'elle trouvait cette conversation difficile à tenir. Kakashi ne se berçait jamais d'illusion, mais il se le permettait pour une fois. Bien sûr qu'elle refuserait.

« Peut-être que tu le peux, mais je reste la gardienne de cette prison. Qui fera le boulot si je quitte mon poste ? L'Alliance Shinobi devra mobiliser au moins deux-cents hommes, ce qui signifie que chaque village devra s'affranchir de quelques cinquante chuunins et jounins. Et, sans vouloir me jeter des fleurs, ils ne seront jamais aussi efficaces. Avant mon arrivée, ils avaient comptabilisé des évasions, pour la première fois depuis des décennies. Si la mort de mon prédécesseur a causé un grand vide, alors il en sera de même si je ne suis plus là »

Kahyo avait diablement raison. De plus, il faudrait trouver quelqu'un de confiance et d'intègre pour assurer la supervision de tout cela, quelqu'un qui passerait des années dans ce château sur lequel la pluie et les orages s'abattaient six jours sur sept. Autrement dit personne ne se porterait volontaire, à moins d'avoir une vie encore plus cafardeuse et sombre que cet endroit. Elle perçut de l'agacement chez son amant qui cligna plusieurs fois des yeux, comme il avait l'habitude de le faire quand un sujet épineux était abordé. Un sombre sourire tira le voile de son masque. « C'est vrai », se contenta-t-il de répondre avant de se replonger dans l'étude du bouquin. Elle soupira, reposant son regard vers le loin, ce paysage visible depuis son balcon qui tendait à maintenir chez elle chaque jour de l'espoir. Les nuages stagnants au-dessus de château s'effaçaient progressivement pour faire apparaître le ciel tel qu'il l'était à l'extérieur. Cette fois-ci, cela leur donnait une petite fenêtre pour admirer le coucher de soleil. Les nuances orangées perçaient à travers les reliefs des nuages, se déversant parmi le bleu de la journée qui laissaient place à des teintes plus sombres. Kakashi tourna lui aussi la tête pour y jeter un coup d'œil, lassé d'avoir à reposer ses yeux sur la grisaille ennuagée.

« Comment est-il à Konoha ? » demanda Kahyo pour changer de sujet. Evidemment, elle aurait pu trouver meilleur sujet.

« Exactement pareil, si tu te positionnes tout là-bas. »

Elle avait l'habitude de l'observer à l'endroit où elle avait autrefois habité. Elle n'avait jamais pu le rater toutes les fois où elle passait par cette corniche pour aller chercher son fils au village. Lors du chemin du retour, Hakuhyo la suppliait toujours de rester un peu pour y assister. Elle cédait alors, et ils restaient une petite demi-heure assis côtes à côtes. La mère qu'elle fut était toujours endeuillée par la perte de son enfant. Même si elle n'avait pas fait fausse couche dix ans auparavant et qu'elle avait eu – qu'ils avaient eu un enfant, cela n'aurait en rien fait disparaître ce poids en elle. Une douleur silencieuse qui rendait insupportable le peu de souvenirs heureux qui lui restait de cette époque.

« Tu y penses encore, pas vrai ? »

Un ninja devait paraître aussi lisse et miroitante qu'une lame en acier. Durant toute sa vie de kunoichi, elle s'y était attelée mais force était de constater que sa cuirasse n'était pas aussi hermétique qu'elle n'y paraissait. Souvent, Kakashi levait les yeux vers elle pile à l'instant où elle ne voulait pas qu'il le fasse. Et il lisait en elle aussi facilement qu'il comprenait les lignes de son bouquin tabou.

Est-ce qu'elle pensait encore à Harukyo ? Au premier amour de sa vie ? A son frère ainsi qu'au déshonneur qu'elle s'était elle-même jeté ? Et à l'enfant qui était sorti d'elle mort-né ? Alors la réponse était : « Oui », elle y pensait encore et elle y serait condamnée pour le restant de sa vie. En attendant, elle se contentait du peu de joies qui éclaircissaient ces ténèbres : quand elle entendait le bruit répétitif contre la vitre de sa fenêtre, endroit par lequel Kakashi se signalait. Cela faisait bien longtemps qu'il ne passait plus par l'entrée, car les gardes avaient bien fait de deviner ce qu'il se passait entre eux. Sa position au sein du village ne lui permettait pas d'assumer pleinement sa relation avec Kahyo, et si cela était rendu public pendant qu'il assumait la direction de Konoha, il y aurait des conséquences … néfastes. Alors chaque visite – bien que rare, se transformait en mission d'infiltration : ne jamais emprunter le même chemin, feindre au sein même de son village, pouvoir justifier chaque retard de quelques heures en début de matinée. Même pour un homme comme Kakashi, grand habitué des précautions, c'était fatiguant. Il ne l'avait jamais fait pour une autre femme que Kahyo et même s'il ne se souvenait pas avoir déjà prononcé ces mots en sa présence, il l'aimait. Dès la première fois où leurs regards s'étaient rencontrés. Il ne pouvait l'expliquer. C'était comme ça, et il avait cessé de se torturer à ce sujet comme il s'était contraint de le faire pendant tant d'années en tâchant de modérer ses sentiments à son égard.

Elle sentit la chaleur d'une main se presser contre sa joue, caressant des doigts la pureté parfaite de sa peau pâle. Le contact était doux, rassurant mais il la blessait aussi : bientôt, il partirait et elle n'aurait plus qu'à espérer qu'ils puissent un jour être de nouveau réunis. Kakashi se redressa, se rappuyant sur le carrelage gris du balconnet et passa un bras autour du cou de la kunoichi pour l'attirer au creux du sien.

« Je suis désolé », fut les seuls mots dont il fut capable. Il se savait coupable de nombreux tors. « Pour tout », ajouta-t-il ensuite. Son souffle chaud lui brûlait le cou, traversa la partie basse de son masque, pour lui caresser directement la peau. Kahyo ne pleurait pas, mais elle sentait son cœur battre d'une manière désordonnée, comme soumis aux effets de l'adrénaline.

Il lui manquait déjà.


Pour info : Kahyo est un personnage principal de Kakashi Hiden.

Pour résumer (soyez indulgent, je vais grossièrement expliquer la chose étant donné que ça fait un bail que j'ai lu un résumé) , Kakashi - qui plus est va être prochainement nommé Sixième Hokage, est chargé "d'escorter" une sorte de dirigeable, fruit d'une merveille technologique construite au Pays des Vagues. Sauf qu'un groupe terroriste l'a infiltré, histoire de prendre en otage le personnel et les voyageurs pour demander la libération de leur chef détenu au château Hozuki (vous savez, le lieu morbide d'un des films dans lequel Naruto se fait emprisonné). Kahyo est la sœur de Rahyo, le chef du groupe d'assaut, et ils sont tous les deux des nukenins de Kiri. Elle a le don de pouvoir maîtriser la glace, un peu comme Haku, à la grande différence près qu'elle est capable de geler quiconque ne malaxant pas son chakra, à condition qu'elle ait placé un peu de chakra sur cette personne. Pour son histoire, elle est veuve (son époux est mort noyé, après avoir sombré dans l'alcoolisme juste après avoir déserté Kiri), et son gamin Hakuhyo est mort alors qu'il tentait de sauver son ami d'un nid d'abeille à l'aide de ses dons héréditaires, hérités de sa mère (bien sûr, son ami s'est enfuit quand il a vu que ce gamin était loin d'être ordinaire, et l'a laissé en plan tandis que ce dernier se faisait piquer à mort). Cette suite de tragédies explique en grande partie pourquoi Kahyo a embrassé la voie de son frère, déterminé à poursuivre les desseins de Madara Uchiha et à créer un monde sans violences (et blablabla).

Toujours est-il que, voyant la détermination de Kakashi, prompt à se sacrifier plutôt que de voir des otages être exécutés (y compris des enfants), elle décide de ne pas laisser les choses se passer comme telles et empêche Rahyo de mettre ses menaces à exécution. La situation finit par se dénouer peu à peu (je vous passe les différentes étapes), Rahyo meurt, tandis que Kahyo et Kakashi font en sorte de sauver les passagers et d'empêcher le dirigeable de franchir les frontières du Pays de la Terre. A la fin, Tsunade confie le rôle de Hokage à Kakashi, et sa première décision fut de soustraire Kahyo à la peine de mort et en raison de ses capacités l'envoie pour une durée indéterminée au château d'Hozuki garder les criminels enfermés.

Si vous voulez comprendre pourquoi je poursuis cette romance, lisez l'épilogue de Kakashi Hiden, c'est juste une interprétation de ce que leur relation pourrait devenir.