Bonjour à tous et à toutes,

Je reviens aujourd'hui avec cette fiction qui était à la base un OS, mais j'ai eu assez d'inspiration pour écrire une suite. Il s'agit d'une republication, j'ai quelque peu modifier ce texte notamment pour qu'il soit plus cohérent avec le second volet de cette fiction qui est en cours de peaufination et ne tardera pas à être publié.

J'espère que vous vous laisserez tenté par ce chapitre qui traîne depuis Mathusalem sur mon ordi. Il s'agit d'une fin alternative de la saison 8 dites-moi ce que vous en pensez :D

Sur ce, bonne lecture à tous.


Winchester déchu, ange sacrifié.

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Le Monde était sauvé, son monde détruit

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- Sam, si tu finis ces épreuves, tu meurs.

Il l'avait dévisagé, gardé un temps le silence, ravalé sa salive, sembla réfléchir un instant avant de répondre. Réponse qui laissa son frère sans voix.

- Et alors ?!...

[...]

- Dean ! Regarde-le ! Regarde-le ! continue-t-il en montrant du doigt le démon plus proche de l'humain désormais. « On est si proche du but et d'autres mourront si je ne termine pas cette épreuve ! »

[...]

- J'ai tué Benny pour te sauver. Je suis prêt à laisser cette enflure, et toutes les pourritures qui ont tué Maman, s'en tirer, pour toi. Alors ne t'avise pas de croire que je puisse placer quoi que ce soit, passé ou présent, avant toi. Ça n'a jamais été le cas, jamais ! Je t'en prie, je t'en supplie, crois-moi.

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*...*...*...*...*...*...*

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Il resta immobile.

Incapable d'esquisser le moindre mouvement. Tout son être lui était douloureux. Chaque mouvement lui demandait un effort inhumain. Le souffle lui manquait. Le sang battait douloureusement dans ses veines. Son sang pulsait dans ses tympans. Son visage demeurait aussi sec qu'un puits tari bien que la situation lui accordait bien ce droit. Le droit de pleurer, de se laisser assaillir par son chagrin. Mais il n'en fit rien, il était tout bonnement incapable de faire quoi que ce soit. Même respirer lui était insupportable.

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Il avait fait son choix, le choix de toute une vie, le choix de la vie, un choix existentiel comme on dit. Quelle ironie quand on sait que ce choix existentiel lui a mené à sa mort.

Il avait pris une grande inspiration, trouvé le courage au fond de son être avant de lancer un dernier regard pour son grand-frère. Aîné qui l'avait laissé faire. Un ultime échange entre deux frères inséparables, deux frères qui s'aimaient, et peut-être même un peu trop. La porte s'était refermée derrière lui puis un silence absolu avait plongé le monde, laissant à ses habitants une sensation de plénitude.

La brise, les nuages, la faune, la flore, lui ; plus rien n'était vivant, tout s'était arrêté. Le monde mit sur pause, la Terre avait sans doute cessé de tourner, en tout cas le sien s'était carrément brisé. Le temps suspendu, la vie perdue de son sens en souvenir du Winchester tombé, en souvenir de son ange qui n'était plus.

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Il ne l'avait pas écouté. Il ne l'avait pas convaincu. Il avait abandonné. Ses mots ne l'avaient pas touché, n'avaient pas suffis et il avait agis dans un dernier acte désespéré.

Mais en vérité, qui avait baissé les bras ? Qui, si ce n'est lui ? Et Lui qui osait se dire prendre soin de lui ! Lui, qui avait toujours pensé penser à son frère, n'avait en fait pensé qu'à lui-même.

Trop effrayé pour le laisser faire, c'est lui seul qui avait baissé les bras.

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Il ne voulait pas être seul, il ne le voulait plus. Ironie tragique d'un destin infortuné ! Désormais, il était seul au monde. Plongé dans l'épais brouillard de la solitude, du chagrin, des regrets.

Il était perdu, désorienté, incapable d'agir. Sa raison n'était plus, la folie l'avait remplacé quand il prit conscience. Il était parti. Son essence avait disparu et seules les larmes se frayaient silencieusement un chemin sur ses joues rougies. Enfin. Il ne comprenait pas vraiment. Son frère l'avait-il abandonné ? Ou bien avait-il abandonné son propre frère ? Avait-il délaissé sa famille ? Ou est-ce elle qui lui avait tourné le dos ?

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Le vent soufflait, les nuages avaient disparu laissant place à un calme trop serein pour être rassurant à ses yeux. Le souffle coupé, il attendait. Voir ce qui allait l'attendre, mais rien. Rien ne l'attendait plus. D'ailleurs plus personne ne l'attendait. Il était seul. Sa mère, son père, son frère, son ange. Tous morts. Plus personne. Plus de famille. Plus d'amis. Plus rien que sa voiture.

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Le sang encore frais, l'odeur de soufre, la poussière, dernier vestige d'une bataille acharnée d'un Winchester fatigué, d'un frère aimé. Frère qu'il n'avait su sauver de sa perdition. Les genoux trempés dans son sang, il sentait sa gorge se nouer sans parvenir à réaliser son futur proche. Son futur seul. Quel futur ?

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Il avait persisté dans le combat, il avait gardé l'espoir. Un espoir qu'il avait longtemps perdu ou même peut-être ne l'avait-il jamais eu. Peut-être pensait-il que cette guerre ne se finirait jamais ; peut-être même espérait-il qu'elle n'ait jamais de fin. Mais lui y était arrivé, il avait mis fin au combat, gagné la guerre. Dans un tourbillon étouffant voire écœurant, toutes les horreurs que supportaient le monde furent scellées.

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Il avait mal. Mal au cœur. Cœur brisé. Brisé comme l'est son reflet. Reflet de son désespoir. Désespoir inespéré.

Plus de démon à traquer, plus d'ange à renvoyer. Les uns étaient retourné en Enfer pour toujours, les autres étaient rentrée sans pouvoir descendre un jour. L'un était tombé, l'autre s'était envolé.

Son frère tombé, son ange envolé et le monde était sauvé.

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Mais il n'avait pas seulement été abandonné par son frère - ou bien était-ce lui qui l'avait abandonné il ne savait décidément pas- son ange avait disparu. Comme par enchantement, il était parti aussi vite qu'il était venu, par surprise, semant le doute dans son esprit.

Son ange, doux et unique réconfort qu'il aurait pu avoir après la perte de son frère, s'était volatilisé comme un oiseau qu'on libère enfin. Partis vers le ciel pour veiller sur le monde sans jamais plus pouvoir y remettre les pieds, pour veiller sur lui depuis sa maison. Lui n'en a plus. N'en a jamais eu. Plus d'endroit où retourner, plus personne à retrouver. Lui n'a plus rien. Ni sa famille ni son ami.

Solitude infernale.

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L'Enfer. Pire même. C'est ce qu'il vivait. Il ne voyait pas de futur, pas d'avenir. La rage s'empare. Il pensait à sa fin. A en finir. Une vie sans raison de vivre vaut-elle vraiment la peine d'être vécu ? Mais avait-il le droit de sonner la fin ? Après tous ces sacrifices ? Ceux de sa mère, de son père, de son frère, de son ami ou encore des siens. Tout ce qu'il avait enduré, après toute cette vie qui n'avait jamais été bonne, n'avait-il pas le droit au bonheur.

Mais son bonheur quel est-il ?

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Le Bonheur. Notion bien abstraite de ce que l'Homme cherche absolument à accomplir. Souverain bien de l'humanité. Le sien quel est-il ? N'est-ce pas la famille ? La chasse ? Son train-train quotidien ? Les bières qu'il s'autorise à enchaîner sans les compter ? N'est-ce pas les parties de jambes en l'air avec ces parfaites inconnues ? N'est-ce pas son frère ? N'est-ce pas son ange ? N'est-ce pas tout ce qu'il vient de perdre qui était son bonheur ?

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Il s'enfuit au volant de sa voiture, dernière chose qui lui appartient et à quoi se rattacher. Il s'y accroche désespérément comme dernier point d'ancrage, dernier héritage. Elle est un peu sa bouée de sauvetage, m'enfin le canaux commence à prendre l'eau, il s'enfonce doucement, et est bientôt englouti par les flots. Il tente désespérément et surtout inconsciemment de garder la tête hors de l'eau.

Son Impala et tous les souvenirs qui l'accompagnent ; les instants de rire, de colère, d'inquiétude, d'apaisement. Il pense. Beaucoup trop en fait. Son père, son frère, son ange ; tous ceux qui se sont assis là, à ses côtés. La seule chose qu'il voit désormais c'est qu'il n'y a plus personne pour s'y asseoir.

Il tourne la clef, met le contact et laisse au moteur le loisir de ronronner. Il part. La rage, la peine ; tant de sentiments et plus personne avec qui les partager, plus de frère pour les écouter.

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Il parcourt les paysages. S'enfuit loin, très loin de cette église. Funeste endroit. Jamais plus il n'y retournera. Des heures de route, la pluie torrentielle s'est abattue, le soleil s'est enfui, le ciel maintenant couvert sans qu'une goutte supplémentaire ne tombe, juste des champs ternes et là un pont.

Il est fatigué, ne sait pas quoi faire. La guerre est finie, plus de chasse à faire, plus rien à tuer. Il descend, se penche, le courant se déchaîne, il a soudainement le vertige, Dieu qu'il veut sauter. Sauter et les retrouver.

Les retrouver.

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*...*...*...*...*...*...*

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- Dean, non... Je ne peux pas... Je dois terminer ce que j'ai commencé, après tout ce qu'on a fait je ne peux pas m'arrêter maintenant...

- SAMMY ! NON !

Et il n'eut pas le temps de dire un mot de plus. Sam Winchester avait prononcé ces quelques mots. Il avait guéri Crowley, Roi de l'Enfer. Le chasseur succomba dans un même temps où Castiel referma derrière lui la porte du Paradis, Sam ferma celle de l'Enfer.

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*...*...*...*...*...*...*

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Son frère était tombé. Son ange envolé.

Le monde était sauvé. Son monde détruit.


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Merci d'avoir pris le temps de me lire, n'hésitez pas à laisser des commentaires et des critiques positives ou négatives. Je ré-updated le second chapitre la semaine prochaine.

A bientôt !