Attention, ce texte contient des scènes violentes qui peuvent heurter la sensibilité de certains. Merci de prendre soin de vous.
J'espère en tout cas que l'histoire vous plaira au fil de chapitre.


C'était le grand jour, celui où il quittait enfin le nid familial pour voler de ses propres ailes. Il avait choisi une Faculté de Musicologie dans la ville d'à côté, il connaissait quelques personnes sur place donc il ne serait pas totalement dépaysé. Son nouveau quartier était calme et principalement habité avec des retraités suffisamment âgés pour ne pas entendre les décibels monter. Un endroit parfait pour composer et faire autant de fêtes qu'il voulait. Hizashi était désormais l'heureux propriétaire d'un appartement au deuxième étage d'un immeuble qui s'était vu refaire la façade assez récemment, mais dont l'intérieur était encore à retaper. Son logis, lui, avait été refait par la propriétaire pour motiver des locataires à s'installer. Et cela avait suffit pour le convaincre et il avait directement signer les papiers.

Le jour de son arrivé, les déménageurs étaient déjà entrain déplacer les meubles avec les clefs qu'il leur avait donné. Il était dans son appartement, faisant la mise en place du tout pour trouver sa propre harmonie. Il allait lui manquait encore quelques rangements mais le principal était déjà sur place. Il proposa d'acheter des bouteilles aux gars pour les remercier, chose qui fut volontier accepté. La petite épicerie du bas était un peu cher, mais il ne se voyait pas partir à la recherche d'une grande surface et risquer de se perdre.

Sur le chemin du retour, alors qu'il montait les escaliers, il aperçut à quelques marches au dessus un brun aux bras chargés de courses. Il avait un magnifique petit... air fatigué qui lui donnait un charme tout particulier. C'était plutôt une bonne occasion de se sociabiliser avec ses voisins.

Malheureusement pour lui, ses pieds s'emmêlèrent et il se vautra en beauté dans les marches. Le bruit de l'impact attira l'attention du voisin qui se retourna pour le regarder sans bouger. Puis il se mit à ricaner avant de reprendre sa route sans aucune intention de venir l'aider.

Il gronda un peu en se redressant, frottant son menton douloureux. Quel sale type ! Enfin bon, c'était qu'un voisin parmi d'autre, il avait juste à l'ignorer et c'était tout.

De nouveau dans son appartement, il offrit les bouteilles aux déménageurs. Une bonne demi-heure plus tard, il se retrouva enfin seul dans son chez lui. Il se vautra, cette fois-ci, dans son canapé en poussant un soupir de bien être avant de se saisir de la télécommande de sa chaine Hifi et l'allumer histoire de s'ambiancer un peu. Les basses commencèrent à résonner dans l'appartement, et bientôt dans l'immeuble. Il commença à battre le rythme avec ses doigts, se redressant alors que son bassin commença à s'agiter à la même cadence. Ce qu'il aimait ce groupe ! Il ouvrit son PC, et rechercha les noms des restaurants qui livraient près de chez lui. Pour un premier soir, il pouvait bien se le permettre. Il trouva un vendeur de sushi, cela ferait parfaitement l'affaire.

Au bout de dix minutes quelqu'un frappa déjà à la porte. Wow, ils étaient sacrément rapide. Il devrait leur laisser un pourboire. Il ouvrit avec enthousiasme la porte sauf que ce fut la déception qu'il trouva. C'était le voisin qui s'était foutu de sa gueule..

" - Vous pouvez baisser le son ? J'aimerai du calme pour travailler"

Nom de Dieu quelle voix grave ! Mais il avait quel âge ce type ? Il lui donnait à peine la vingtaine et il avait la même intonation qu'un gars fumeur de 53 ans.

" - Ca dépend, la musique est plutôt bien pourtant.

- . . . -What is love-? De la bonne musique ?

- Wow, tu connais ?"

Le brun leva les yeux au ciel, visiblement il n'avait pas envie de se sociabiliser avec qui que ce soit.

"- Peu importe, vous pouvez la baisser ?

- Rabat-joie.

- Si vous voulez."

Il était un peu blasé mais il se plia aux exigences du voisin et baissa le son de quelques décibels. Quinze minutes plus tard, on frappa de nouveau à sa porte et il fut heureux de constater que ce n'était pas encore le brun et que c'était bel et bien son repas du soir.

Il n'y arrivera jamais. Pourquoi insister comme ça tout le temps ? Jamais son mémoire n'aurait aucun impact sur la vie de quiconque. Qui pouvait-il intéresser de toute façon ? De toute son existence, rien n'avait eu de sens, il suffisait de voir comment ses parents l'avaient traité.

Il n'avait jamais eu d'ami, sa famille n'avait jamais été la pour lui. Il était seul, encore seul, toujours seul. Pourquoi se forcer à vivre si c'est juste pour n'avoir personne au bout du chemin ?

Et s'il... oui... S'il disparaissait, plus rien ne pourrait lui faire de mal. Il serait enfin en paix, sans plus rien à réfléchir. Plus besoin de prouver sa valeur. Plus besoin de faire semblant. Plus besoin de rien.

Il laissa tomber son stylo au sol et quitta son appartement en silence. Il descendit jusqu'au premier étage et il entra au numéro 2. C'était là où vivait George Willson, un vieux soldat qui avait toujours un fusil chez lui. Il était suffisamment sourd pour ne pas s'apercevoir qu'il était là et qu'il avait pris l'arme pour la ramener chez lui. Se l'enfoncer dans la gorge, et appuyer sur la détente.

Le coup de feu retentit plus fortement que sa musique, le faisant sursauter et tout éteindre. Hizashi n'était pas sûr d'avoir bien entendu, cela lui semblait bien trop irréaliste pour que ce soit vraiment ça, si ?

Il s'aventura en dehors de son appartement, regardant à droite à gauche... Cela semblait venir de l'étage. Il monta les marches, non sans trembler un peu des genoux. Il avait peur de sur quoi il allait tomber. En haut des escaliers, il n'y avait qu'un appartement, le plus petit de l'immeuble, probablement une ancienne chambre de bonne. La porte était à peine ouverte... Il s'avança et toqua un peu.

"- Heho..?"

Aucune réponse. Il osa pousser la porte, laissant la lumière envahir la salle. Ce qu'il vit lui donna la nausée, il manqua de rendre ses tripes sur l'instant. Au lieu de cela, il sentit son corps presque convulser, ses genoux cédant bien vite. Il n'arrivait simplement pas à détacher ses yeux de l'horreur qu'il lui était offert à voir.

Une arme fumante.

Une marre de sang.

Une tête déformé.

Tout devint flou, tremblant. Sa respiration paniquant l'empêchait d'articuler la moindre parole, le moindre appel à l'aide. Personne ne l'entendait de toute manière. Sa tête tournait de plus en plus, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, et se laisse aller dans les ténèbres de son propre esprit.