Les personnages et l'histoire de base appartiennent bien-sûr au créateur de la série Bryan Fuller. Je vais essayer de respecter le plus possible les personnages mais je peux me laisser emporter. Puisque je veux axer l'histoire sur la relation d'Hannibal et Will dans le quotidien de leur vie ''normal'', je commence dès l'instant où Will tue Randall Tier puisqu'il est plus difficile de construire quelque chose après l'épisode final ou le début de la saison 3 qui met dans le doute et qui change complètement leur train de vie. J'ai imaginé une autre version plus…Hannigramé? Donc pas d'aventure au lit entre Margot et Will, et puisque je n'ai jamais apprécié le personnage d'Abigail (Sa personnalité est un peut trop victimisé à mon goût, donc je ne suis pas fan de la murder family) elle est réellement morte dans cette fanfiction. Je préviens d'avance, je n'ai ni schéma ni plan donc peut-être que les chapitres futurs peuvent s'avérer choquants vu mon esprit qui ose parfois s'aventurer dans le tordu. Âmes sensibles s'abstenir, ne vous attendez pas à une histoire uniquement à l'eau d'eau rose…


Même si mon encéphalite semble complètement disparue, il m'arrive encore d'errer la nuit non loin de ma maison pour observer le tout et me sentir calme dans ce silence nocturne. Mes rêves sont toujours présents, ils le seront toujours, mais maintenant je les accepte et ne me réveille plus en sursaut me demandant si c'est bien réel. Je respire une énorme dose d'air frais et lève la tête vers les étoiles. Une question traverse mon esprit; Les regarde-t-il aussi? Je chasse son image de ma tête, il me hante. Heureusement Jack me rappelle à chaque semaine le but de cette mascarade, de ce jeu de rôles. Parfois je me demande si je joue toujours un rôle. Je sors mes mains de mes poches et observe mes jointures encore abimées mais en pleine guérison grâce à lui. Un côté de moi le veut mort ou enfermé dans les pires conditions qui existent, l'autre reste intrigué par tout ce qui fait de lui Hannibal. Chaque jour la pensée de tout lui dire et de trouver un autre coupable pour ses mœurs me traverse la tête comme une balle de fusil. Puis, je me rends compte à quel point mon raisonnement n'est pas normal, c'est un tueur et un monstre; aucune amitié n'est possible. En marchant jusqu'à ma demeure je sens le cerf se déplacer gracieusement dans la neige derrière moi, entendant à peine ses pas. Je m'endors sans difficulté, les yeux dans les siens.

Il est 19h30, je viens de quitter l'académie de police dans laquelle j'ai repris mes cours. Je ne peux pas dire que tous ses regards sur moi m'avaient manqué, ce fut presque supportable de voir leurs airs intrigués et surpris. Je m'assois dans la salle d'attente du bureau du et attend. Deux minutes passèrent puis la porte s'ouvrit brusquement; un homme de ma taille en sortit avant Hannibal, comme s'il avait tenu à prendre le contrôle en ouvrant lui-même la porte du psychiatre. Le connaissant, il devait avoir détesté ce geste. L'homme porte des lunettes sur ses yeux d'un bleu glacial et ses cheveux sont complètement frivoles. Il se fige me voyant et me tend la main d'un sourire malsain :

-Bonjour! Mason Verger. Nouveau patient du FAMEUX Docteur Lecter.

Sa voix est joueuse. Je lui serre la main nerveusement sans répondre, j'évite tout contacte du regard. Il continue à parler :

-Vous êtes Will Graham, l'homme accusé à tort. Votre cas m'a toujours bien intéressé, j'espère vous revoir.

Il quitte la pièce sous le visage inexpressif d'Hannibal. Ce dernier change complètement d'attitude et m'offre un sourire courtois:

-Will, c'est bon de te voir.

J'entre en silence dans son bureau et m'assois dans le siège de cuire; je peux encore sentir la présence de Mason.

Il se dirige tranquillement vers son siège et m'observe une dizaine de secondes, il fait probablement le bilan de mon état.

-C'était ton premier jour de cours aujourd'hui, comment t'es-tu senti?

-Observé, comme un animal qui venait de s'échapper du zoo.

-Mais tu ne l'es pas.

-Non, je ne le suis pas car je ne me suis pas échappé et je suis loin d'être un animal.

-Les humains sont des animaux quand ils veulent; le sadisme, l'impolitesse, la chasse, l'instinct de survie, l'impulsivité…

-Il y a des catégories d'animaux, TU, peux être un animal lors de ta chasse même si tu es dépourvu des autres caractéristiques.

-Tout comme toi, je t'ajouterais une certaine impulsivité.

-La tienne semble plus réfléchie, c'est étrange; une impulsivité réfléchit. Quelle ironie.

Il ne commente pas mais considère mon point de vu. Après un moment de silence il se lève et dit:

-J'ai vu ce que tu peux faire lorsque ton instinct prend le dessus, lorsque ton potentiel se fait accepter. Rêves-tu de Randall Tier?

-Non, pas du tout. Au contraire, je suis apaisé.

-Bien, maintenant dessine-moi une horloge.

Il sort un papier et un crayon de son bureau et me les tend. Je frôle légèrement son pouce en prenant le tout.

-Je m'appel Will Graham, il est 19h45 et je suis à Baltimore dans le Maryland.

Je lui donne mon dessin, il l'observe et sourit. Je ne peux m'empêcher de lancer :

-Tu souris parce qu'elle est exacte ou parce que tu projettes de me manipuler à nouveau vu son imperfection?

-Ne t'inquiètes pas Will, je n'ai plus besoin de te cacher des choses et encore moins de te manipuler.

Trois jours passèrent, trois jours où personne du FBI ne demanda mon aide, ce qui me rassurait. Je pouvais réfléchir la tête vide à ce que j'allais faire d'Hannibal. Personne ne pouvait m'influencer et rien ne pouvait s'incruster dans ma tête. Je ne peux quitter avec lui, mon attachement à Wolftrap et mes chiens sont trop importants. J'ai ma vie, ma rivière, mes souvenirs… Je dois faire accuser quelqu'un d'autre, ma haine pour Hannibal n'est pas aussi grande que mon intérêt. S'il doit mourir, c'est de mes propres mains, quand je le déciderais et quand mon intérêt se dissipera. Résister ne me sert plus à rien, seulement m'enfoncer.