Hello ;) Je poste ce début de fic sur Stranger Things sans avoir de chapitres d'avance ni de bêta pour corriger mes petites fautes parce que j'avais vraiment envie de me lancer sans vraiment réfléchir pour une fois !
Je ne sais donc pas quand je posterai le premier chapitre (la moitié est quand même écrite) ni si il y aura un rythme régulier dans la publication des chapitres et je ne sais pas non plus combien de chapitres comportera cette fiction. J'ai pas mal d'idées donc si ça j'arrive à les mener à bien elle devrait être assez longue.
Bref, j'espère que ce début vous plaira ! Bonne lecture !
P.S : pour le peu de lecteurs qui ont lu Believe in Earth (mon autre fiction sur The 100) et qui se retrouvent ici, désolée mais je ne continuerai probablement jamais cette histoire, je me suis totalement démotivée et je n'étais plus vraiment inspirée :(
Un temps considérable s'était écoulé depuis le fameux Halloween de 1984.
Le fameux, le mémorable, le surprenant ? Il était difficile, voire impossible, de mettre un mot sur cette période tant elle avait marqué Mike au plus profond de lui-même.
Ces quelques jours remplis de larmes et de cris avaient laissé une marque indélébile dans son cerveau et dans son cœur. Il avait beau se dire, se répéter et se rabâcher encore et encore et encore un peu plus que cette cicatrice allait s'effacer ou du moins s'estomper comme toutes les blessures, rien n'y faisait. La semaine suivant le drame, l'été d'après, la rentrée au lycée, les Noëls qui s'enchainaient, les années qui défilaient, le temps qui dégoulinait entre ses doigts comme l'eau qui s'écoule à travers les ruisseaux, la cicatrice était toujours rouge, toujours boursouflée, toujours douloureuse, elle ne disparaissait jamais.
Sa blessure semblait même se rouvrir ces derniers temps, comme si elle voulait lui rappeler cette période qui ne sortait pourtant jamais de sa tête. Halloween arrivait à grands pas, et bientôt le temps qui glissait entre ses doigts allait sonner la troisième année depuis… tout ça.
Sa cicatrice qui lui semblait s'infecter, se propager dans tout son corps, se hissant jusqu'à son cerveau au fil des semaines lui remémorait un tas de choses. Comme la possession de son meilleur ami par un monstre effroyablement puissant. Ou encore ces Démodogs mangeurs d'hommes qui avaient causé la mort de tous ces gens, de Bob Newby — super héros. — Il y avait aussi le souvenir de la copie conforme de sa ville natale en plus lugubre, en plus sombre, avec cette atmosphère apocalyptique flottant dans cet air toxique. Mais ce qui le faisait souffrir le plus, c'était le souvenir de la perte d'Eleven, de la pire année de sa vie.
Ces trois-cents-cinquante-trois jours qui s'étaient écoulés au rythme d'un millénaire pour Mike. Ces mois qu'il avait passé à l'appeler tous les soirs, à tenter de trouver le sommeil pour au final s'imaginer les pires scénarios, à devoir aller au collège, écouter les cours de Mr Clarke et faire comme si tout allait bien alors que rien n'allait, à rentrer chez lui et à se torturer avec la vision de ce qui avait été la maison de la jeune fille pendant quelques semaines, à simuler sans arrêt un bonheur factice dans sa propre maison. Pour recommencer, recommencer et recommencer chaque jour pour n'avoir aucune réponse à chaque parole prononcée à son talkie-walkie qu'il avait de plus en plus envie de balancer par la fenêtre. Cette cicatrice qui ne guérissait pas, ce creux dans sa poitrine qui était presque douloureux, cette boule dans la gorge à chaque fois qu'il pensait à elle.
Aujourd'hui, elle était revenue, mais ses souvenirs le hantaient toujours autant, il était paralysé par la peur de perdre à nouveau cette fille qui était devenue le centre de son existence, la peur de voir à nouveau Will en proie à cet effroyable monstre, la peur que tout recommence.
Mike avait peur, tout le temps, depuis trois ans.
Évidemment, il tentait par tous les moyens de dissimuler cette peur. La plupart du temps, ça fonctionnait plutôt bien. Le lycée, Lucas, Dustin, Max, Will et Eleven occupaient une majeure partie de son temps si bien que les seuls moments où cette peur s'emparait entièrement de lui comme le Mind Flayer avait pu s'accaparer l'esprit et le corps de Will, c'était la nuit. Seulement, plus cette blessure se frayait un chemin à travers ses entrailles, moins ses tentatives de dissimulation étaient fructueuses.
C'était un soir d'automne. Dehors, le vent soufflait à travers les arbres, les feuilles virevoltaient, offrant un tourbillon de nuances d'orange et de rouge. Le soleil dégringolait au fil des minutes, emmitouflant la ville sous un manteau crépusculaire. C'était une jolie fin de journée.
Mike, assit à son bureau, un crayon entre ses lèvres, avait la tête occupée par ses exercices de physique-chimie et de mathématiques. Loi de Beer-Lambert, coefficients binomiaux, courbe spectrale, espérance, coefficient d'extinction molaire, écart-type, concentration molaire…
Le crayon posé contre sa feuille, la main de Mike se stoppa net. Son cerveau bouillonnant changea brusquement de préoccupation.
En un claquement de doigts, les sciences étaient à des années-lumière de ses pensées, il avait cette impression étrange d'avoir oublié ce qu'il devait faire, ce qu'il faisait dans cette pièce, à ce moment précis.
Au moment où ses pensées s'éclaircirent à nouveau, Mike jeta un coup d'œil à sa montre et fronça les sourcils en se rendant compte que la grande aiguille avait avancé de trente minutes alors qu'il avait l'impression que le temps de cet égarement avait été de l'ordre de quelques secondes.
Mettant cette absence sur le compte de ses devoirs, le jeune homme prit l'initiative d'arrêter de travailler sur deux matières à la fois.
Initiative que, bien entendu, il n'appliquait pas. La première était une classe difficile et sa charge de travail augmentait tandis que son énergie dégringolait.
Alors, quand ce moment d'inattention se reproduisit la semaine suivante, Mike ne s'inquiéta pas : « Ce n'est rien. »,
Il ne se fit pas de soucis non plus quand cette absence de presque trois-quarts d'heure arriva à nouveau : « Ça va passer. »
Quand son esprit semblait s'éteindre pour la quatrième fois, il mit cela sur le compte de la fatigue, et trouva une excuse à chaque fois que ces moments d'égarement se produisirent.
« Ce n'est rien, ça va passer. »
