Lily était heureuse. C'était son 5ème anniversaire, et elle le fêtait avec ses parents, sa grande soeur, et ses amis de l'école maternelle. Elle avait hâte d'ouvrir ses cadeaux, de souffler ses bougies. Le moment tant attendu arriva enfin. Elle découvrit 3 nouvelles poupées, des jeux, un nécessaire de maquillage, et une dînette. Le rêve. Et le gâteau était magnifique. Mais cette joie fut assombrie par un accident : une des poupées, en faïence, tomba, et se cassa. Lily se mit à pleurer. Son père essaya de la consoler :

« Ne pleure plus, petite princesse : demain, j'irai, et je te ramènerai une poupée intacte. »

Mais Lily ne voulait pas une autre poupée, elle voulait SA poupée. Elle l'arracha des mains de son père et partit en pleurant dans sa chambre. Soudain, elle cessa de pleurer : elle ressortit de sa chambre en criant :

« Ma poupée s'est soignée ! Ma poupée s'est soignée ! »

Et effectivement, la poupée était de nouveau intacte. Les autres enfants oublièrent vite l'incident, mais pas ses parents. Ce n'était pas la première fois que des choses bizarres se produisaient avec Lily. Et ce ne fut pas la dernière non plus.

Un jour, alors qu'elle avait 7 ans, en se promenant dans Londres, elle fit remarquer à sa mère :

« Regarde ce bar étrange, avec des gens habillés bizarrement, maman ! »

« Hein ? Il n'y a pas de bar, là, ma petite Lily, ce n'est qu'un bâtiment en ruine et qui sera bientôt démoli. »

« Non, maman, il n'est pas en ruine, il y a des gens qui y rentrent. »

Sa mère s'arrêta, surprise, et observa la bâtiment. Mais plus elle le regardait, et plus elle le voyait en ruine et dangereux. Elle prit donc Lily par la main, et l'éloigna de cet endroit. Mais elle garda cet incident en mémoire, alors que la petite Lily l'oublia très vite.

Lorsqu'elle était âgée de 9 ans, à l'école, une de ses camarades de classe, jalouse des bons résultats et de tous les amis qu'avait Lily, se débrouilla pour lui massacrer sa coupe de cheveux à coups de ciseaux. Bien évidemment, la coupable fut punie, mais les beaux cheveux roux de Lily n'étaient plus qu'un amas informe de mèches de différentes longueurs. Elle pleura longtemps dans sa chambre du 4 Privet Drive. Mais le lendemain matin, en se lavant, elle eut la surprise de constater que ses cheveux avaient repoussé de manière équilibrée, et qu'elle était de nouveau la jolie petite princesse de ses parents. Ceux-ci furent stupéfaits, mais ne dirent rien, et personne à l'école ne fit de remarque.

Lily était une excellente élève, travailleuse et intelligente. Elle n'avait aucun problème pour toujours être, sinon la meilleure, du moins toujours dans les tous meilleurs de sa classe. Elle passait à chaque fois facilement en classe supérieure, et ses professeurs ne tarissaient pas d'éloge sur elle. Car elle était en plus très disciplinée, pas seulement intelligente et douée, et n'avait donc absolument aucun problème de comportement.

On était en juillet. Lily avait 11 ans, et en septembre, elle rentrerait au collège, le même que sa grande soeur Pétunia. Celle-ci n'était pas à la maison, mais en vacances avec des amis. Un matin, alors que Lily prenait son petit-déjeuner dans la cuisine, un oiseau rentra par la fenêtre ouverte. Une chouette. Et non seulement cette chouette volait de jour, ce qui était déjà remarquable en soi, mais en plus elle tenait une lettre dans son bec. Elle laissa tomber sa lettre devant Lily. Celle-ci était stupéfaite. Elle regarda la lettre et vit son nom dessus. Elle s'écria :

« Papa, maman, cette chouette m'a apporté une lettre ! Regardez, c'est mon nom : Mlle Lily Evans, dans la cuisine, 4 Privet Drive ! »

Ses parents regardèrent la lettre. Effectivement, c'était bien l'adresse qu'elle portait, à l'encre vert émeraude. Elle était, non en papier, mais en parchemin, scellée avec de la cire, et un sceau étrange avec un aigle, un lion, un serpent et un blaireau. Son père lui dit :

« Il n'y a qu'une seule façon de savoir ce que c'est : ouvre la ! »

Lily ouvrit donc sa lettre et lut :

« Chère Mlle Evans,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. La rentrée étant fixée au 1er septembre, et nous attendons confirmation de votre venue par retour du hibou. Comme vous êtes d'origine moldue, c'est-à-dire que votre entourage n'a pas de pouvoir magique et ignore tout de notre monde, un sorcier viendra vous montrer où acheter vos affaires pour notre école et vous expliquer notre monde. Prévoyez de l'argent à échanger contre de l'argent sorcier pour vos achats. »

Suivait un rendez-vous donné le dimanche suivant, dans une petite rue de Londres. La deuxième feuille contenait une liste d'affaires à acheter, dont une baguette magique, et précisait que les premières années n'avaient pas le droit à leur propre balai, et qu'un animal domestique, crapaud, chouette ou chat, était autorisé. Pour finir, il disait que le train partirait de la gare de King's cross le 1er septembre à 11h, sur le quai 9 ¾.

La mère de Lily, fronçant les sourcils, demanda :

« Fais moi voir ça, s'il te plaît, ma princesse. »

« Qu'en pense tu, chérie ? S'enquit M Evans, en regardant par-dessus l'épaule de son épouse.

« Ca me semble assez extraordinaire, mais ce papier parait trop officiel pour être une farce d'un gamin du voisinage. Je ne sais pas vraiment quoi penser. »

« Et si on y allait ? Proposa Lily, heureuse de recevoir une lettre, qui plus est, une invitation dans une école de magie. »

« Après tout, commença sa mère qui concertait son mari du regard, on ne risque sûrement pas grand choses, n'est-ce pas ? »

Il sembla hésiter un moment, puis prononça :

Cela semble fou, mais après tout, cette chouette est bien là devant nous. Et cela expliquerait certaines choses. Nous irons à ce rendez-vous. Et écrit sur un papier que tu iras, puis donne-le à cette chouette. »

Lily, écrivit, donna le papier à la chouette qui le prit dans son bec et s'envola.

Le dimanche suivant, Lily et ses parents se tenaient au rendez-vous fixé. M et Mme Evans étaient rendus mal à l'aise par la proximité d'un bâtiment délabré, presque en ruine, et menaçant de tomber à chaque instant. Soudain, une femme majestueuse sortit de cette ruine. Elle se présenta :

« Je me nomme Emmeline Vance, et j'ai été chargée de vous guider sur le chemin de Traverse. Pouvez-vous me suivre ? Ne faites pas attention à l'impression de ruine et de danger que vous éprouvez, ce sont des simples sortilèges destinés à repousser les gens qui, comme vous, n'ont pas de pouvoir magique, qui donnent cette impression. Elle disparaîtra une fois que vous aurez pénétré à l'intérieur. »

Ils la suivirent, quoique avec grande réticence. Mme Evans se souvint que c'était là que Lily lui avait signalé un bar quelques années auparavant. Et effectivement, elle se retrouva à l'intérieur d'un bar qui semblait nommé « Le chaudron baveur ». Emmelyn Vance les mena dans une arrière-salle, sortit un morceau de bois, et tapota une brique du mur. Les pierres bougèrent alors, tournant, reculant, allant vers la droite ou vers la gauche. Un trou se forma dans le mur, donnant sur une allée étonnante, ou se trouvaient des magasins et échoppes toutes plus étrange les unes que les autres, vendant des objets, ingrédients et animaux incongrus. Leur guide reprit la parole :

« Désirez-vous visiter un peu le chemin de Traverse, ou d'abord aller changer un peu d'argent moldu contre de l'argent sorcier ? »

« Comment avez-vous dit ? Molquoi ? »

« Moldu. C'est ainsi que nous appelons les gens qui n'ont pas de pouvoir magique. »

« Ha, d'accord. Donc nous sommes des moldus. »

« Oui. Mais votre fille est une sorcière. Cela arrive parfois. »

« Et l'inverse ? »

« C'est très rare, mais oui. Nous parlons alors de cracmols. »

« Etonnant, tout ce monde à coté du notre, et invisible pour nous. »

« Nous nous donnons du mal pour que vous ne nous remarquiez pas. »

« J'imagine assez bien pourquoi. »

Pendant cette discussion, Lily avait commencé à ouvrir des yeux émerveillés sur tous ce qu'elle découvrait autour d'elle. Elle avait d'ailleurs déjà repéré le marchand de glace Florian Fortarôme qui vendait des glaces à la fraise très alléchante. Elle entendit finalement son père dire :

« Nous allons changer de l'argent. J'imagine que vous avez une banque ici. »

« Oui, mais je dois vous prévenir : les banquiers sont des gobelins. »

Elle leur expliqua le système monétaire des sorciers en leur montrant des pièces. Puis ils arrivèrent devant la banque, nommée Gringotts, où M et Mme Evans purent changer leur argent. Ils reçurent une bonne quantité de gallions en échange de ce qu'ils avaient apporté à changer.

Lily commença ses courses par ses robes de sorcière, chez Mme Guipure. Elle y croisa une fille blonde, assez hautaine, qui la regarda de travers et ne lui adressa pas la parole malgré la timide tentative de Lily. En sortant, elle demanda une explication à Mme Vance. Celle-ci répondit :

« Certains sorciers considèrent qu'ils sont au-dessus des moldus et que les enfants de moldus ne sont pas des vrais sorciers. Il existe un terme insultant pour vous désigner. Telle que tu me décris cette fille, ce devait être une Black, une famille de sangs-purs particulièrement orgueilleux. Ne t'inquiètes pas trop d'eux, mais fait attention, car ces derniers temps, on assiste à l'émergence d'un mage noir redoutable qui professe ces idées, et il a des suivants qui n'hésitent pas à tuer. Mais à Poudlard, tu seras en sécurité comme nulle part ailleurs : Albus Dumbledore, le directeur, est le mage le plus puissant vivant. »

Les parents de Lily pâlirent un peu, Mais Emmeline Vance semblait confiante. Après les robes, Lily alla acheter le reste de ses affaires, puis la baguette. Là, ils se rendirent chez Ollivander. Lily lut sur la vitrine :

« Ollivander – Fabriquant de baguette magiques depuis 382 avant J.-C. »

Elle trouva assez vite la baguette qui lui convenait : 25,6 centimètres, souple et rapide, bois de saule et crin de licorne. Selon le vieil homme, cette baguette était excellente pour les enchantements.

Après cet achat, ils se rendirent dans la librairie « Fleury et Bott ». Là, Emmeline Vance leur conseilla quelques ouvrages en supplément de la liste, pour acquérir quelques connaissances sur le monde des sorciers. Ils en achetèrent plusieurs, dont « L'histoire de Poudlard » que Lily voulait avoir pour mieux connaître sa nouvelle école.

Pour finir, Mme. Vance expliqua à Lily comment passer sur le quai 9 ¾. Elle précisa que seule Lily pourrait passer, car ses parents seraient rejetés par la barrière qui ne laisse pas passer les moldus.

Le 1er septembre, alors que Pétunia était revenue depuis 2 jours et faisait la tête depuis qu'elle avait appris ce qu'allait faire sa soeur, Lily fut emmenée par ses parents à la gare de King's Cross.

Devant la barrière magique, elle fit ce que leur accompagnatrice lui avait dit de faire : elle attendit que plus personne ne la regarde, puis fonça en fermant les yeux sur la barrière séparant les voies 9 et 10. Elle s'attendait plus qu'à moitié à se cogner violemment, mais rien. Quand elle rouvrit les yeux, elle vit avec stupeur qu'elle était bien sur le quai 9 ¾, et qu'une locomotive rouge à vapeur l'attendait, ainsi que des élèves sur le quai. Elle était en avance.