Il était une fois, dans un petit village de la campagne Irlandaise, une église qui faisait également office d'orphelinat, un peu en retrait des habitations. Rares étaient les enfants qui y vivait, car tous ceux qui atterrissait dans ce village, finissait toujours par être adopté et recueilli par une famille de bon chrétien. Tous, sauf un. Une petite fille, qui était là depuis l'âge de ses quatre ans, et qui allait désormais sur ses onze ans, dont la chevelure rousse flamboyante et le petit nez retroussé la faisait ressembler à un elfe ou un lutin qui se serait égaré trop loin de la forêt. Cette petite fille avait de grand yeux doré, et une peau laiteuse mais personne ne voulait d'elle. Car tout le monde la disait maudite.

Autour d'elle, d'étrange phénomène se produisait, mais surtout, une sombre histoire entourait son arrivée dans le village. On racontait qu'une femme aux allures désespérés étaient venu la déposer chez le prêtre, et qu'elle aurait donné pour consigne de l'enfermer à double tour dans une pièce sans ouverture chaque soir de pleine lune. A partir de là, les rumeurs étaient allées de bon train, et même si l'on croyait peut aux histoires de loup garou, le mot avait quand même été évoqué, et sans que la petite fille y puisse quelque chose, elle s'était retrouvé exclu de la communauté. Seul le prêtre, qui n'avait jamais accepté de participer à la rumeur, restait gentil avec elle, mais invariablement, à chaque pleine lune, il l'enfermait dans la cave, et elle n'en ressortait pas avant le lever du soleil.

Son nom était Aslinn. Elle n'allait pas à l'école, car les parents d'élèves avaient protesté contre son admission, évoquant les accidents qui arrivaient systématiquement autour d'elle, aussi était-ce le prêtre qui lui enseignait la lecture, l'écriture, à compter ainsi que le catéchisme. Elle était une élève attentive, mais il paraissait évident qu'elle n'était pas aussi heureuse qu'une petite fille aurait dut l'être. Un jour pourtant, durant l'été de ses onze ans, les choses changèrent. La messe du dimanche venait de se finir, et Aslinn s'était assise dans l'herbe, contre un arbre, avec un livre, Alice au pays des merveilles. Elle aimait beaucoup ce livre, car il parlait de choses étranges et merveilleuses, d'aventure et de lapin parlant, un monde fantastique qui lui semblait tellement plus familier que le sien. Elle connaissait l'histoire par cœur, mais aimait se plonger dans ce livre qui sentait l'ancien et le riche, parcourir les pages du bout des doigts et imaginer qu'elle était soudain aspirée dedans et se faisait des amis.

Le prêtre lui avait dit un jour que son prénom voulait dire « rêve » dans l'ancienne langue des celtes, et en effet, rêver était son occupation favorite dans la vie. Elle ne savait pas faire quand chose d'autre, et en plus rêver était gratuit. Elle n'avait rien qui soit à elle, tout était au gentil prêtre qui s'occupait d'elle. Elle songea qu'elle aimerait bien, aujourd'hui, être un oiseau, aussi se lança-t-elle dans la contemplation du ciel pour essayer de s'imaginer les sensations d'un être aussi libre que le volatile, et ne remarqua pas qu'un étrange spécimen faisait son chemin vers elle, jusqu'à ce qu'il se pose a quelque pas d'elle. Elle se releva, surprise, et le contempla en entrouvrant la bouche, hébétée.

« Mais… Tu es un hibou ! » S'exclama-t-elle.

Non je suis une carpe enchantée qui s'est vu pousser des plumes, ne répondit pas le hibou en la fixant avec ce qu'Aslinn interpréta comme de l'exaspération, ce qui était curieux étant donné que c'était un oiseau. Mais après tout, il y avait déjà du mystère dans la présence de cet oiseau nocturne sur l'herbe fraiche de la cour de l'Eglise. Elle avisa alors qu'il y avait un papier au pied de l'animal, et elle s'en empara précautionneusement.

« A Mlle Aslinn Greyson » Lut elle a voix haute.

Elle resta perplexe. C'était bien son prénom, mais comment ce faisait-il qu'il y ait un nom de famille ? Personne ne connaissait son nom de famille, même pas elle. Pourtant, ce devait bien être le sien, elle ne connaissait pas d'autre Aslinn dans la région, et l'adresse de l'église était bien sur l'enveloppe. Elle hésita, et jeta un regard incertain à l'oiseau, avant de prendre son courage à deux même et d'ouvrir la lettre.

« P… Poudlard ? Une école de… de Magie. »

Etait-ce vrai ? Ou bien rêvait elle éveillé ? Mais avait-elle suffisamment d'imagination pour ça ? Elle fronça les sourcils et s'accorda le temps de la réflexion. Puisqu'elle était ce qu'elle était après tout il n'y avait rien d'improbable à ce que la Magie soit réelle. Et puis, songea-t-elle en effleurant la croix a son cou, elle pouvait bien croire après tout, c'était le propre des humains. Elle relu la lettre, et décida qu'elle y croirait, par ce qu'elle en avait vraiment très envie, et qu'il s'agissait aussi peut être là d'une de ces épreuves de la vie dont le prêtre parlait durant ses sermons. Elle réfléchit alors à ce qu'elle devrait faire. Elle ne savait pas si elle pouvait en parler au prêtre, mais ne voyait pas comment elle pourrait se débrouiller sans lui. Puis son regard se posa sur le volatile et elle eut une idée.

« Excuse moi mais tu veux bien m'attendre encore un peu s'il te plait ? »

Et elle se précipita vers l'église pour remonter dans sa chambre récupérer de quoi écrire et redescendis pour s'assoir dans l'herbe et commencer la rédaction de sa lettre.

« Madame la directrice de Poudlard, je suis Aslinn Greyson et je vous écrit car je ne sais pas quoi faire pour acheter les choses qu'il y a sur la liste. Je n'ai pas d'argent et je ne pense pas que le prêtre pourra m'en donner, ni s'il saura les trouver en ville. Si vous pouviez m'aider ce serait très généreux de votre part. Merci. »

Ce n'était pas de la grande littérature, mais la jeune fille ne savait pas quoi écrire d'autre, aussi plia-t-elle la feuille et la donna-t-elle timidement au hibou qui la regarda froidement avant de le saisir dans son bec et de prendre son envol. Elle le regarda devenir un point noir à l'horizon puis rentra à l'intérieur.

Les trois jours qui suivirent furent très dur à supporter pour la petite fille, qui voyait un peu plus chaque jours ses espoirs disparaitre. Mais le quatrième jour, vers deux heure de l'après-midi, quelqu'un qui n'était pas de la ville arriva. C'était un grand homme, au corps sain, entendez par là qu'il n'était pas gros ni maigrelet, et avait un visage un peu joufflu mais sérieux et gentil qui inspirait confiance.

« Bonjours, je suis le professeur Londubat » Se présenta-t-il quand le prêtre vint l'accueillir. « Je suis ici pour voir la jeune Aslinn. »

« Aslinn ? » Demanda le prêtre surpris et inquiet. « Que lui voulez-vous ? »

Londubat le dévisagea un instant avant de demander : « Elle ne vous a rien dit ? »

« Rien dit à quel propos ? »

« Au sujet de l'école. »

« Aslinn ne va pas à l'école, je me charge de son éducation. »

Aslinn, qui l'avait vue arrivé depuis sa fenêtre, était discrètement descendu et s'était tapis derrière la porte pour les écouter. Elle trépignait littéralement de joie à l'idée que quelqu'un soit finalement venu pour elle !

De son coté, le professeur réfléchissait rapidement pour comprendre la situation.

« Etes-vous Mr Greyson ? » demanda-t-il finalement.

« Non, je suis le père Mathieu. Et il ne me semble pas que quiconque dans ce village porte le nom de Greyson, vous devez faire erreur. »

« Non ! » S'écria Aslinn en surgissant la pièce, paniqué à l'idée que l'homme reparte. « Je suis Aslinn, monsieur. C'est moi qui aie répondu à la lettre du hibou… »

Elle voulait baisser les yeux, mais si elle le faisait on croirait qu'elle aurait quelque chose à se reprocher, et ce n'était pas vrai n'est-ce pas ? Le regard du professeur se posa sur elle et il lui sourit.

« Bonjours Aslinn, ravie de faire ta connaissance. Tu n'as pas montré ta lettre à ton père ? »

« Hum… c'est dire que le père Mathieu n'est pas mon père, mais c'est lui qui s'occupe de moi… et je… j'avais peur qu'il ne me croit pas… »

« Croire quoi Aslinn ? » intervint le père Mathieu.

« Un hibou m'a apporté une lettre qui me disait que j'étais une sorcière et que je pouvais aller à l'école Poudelard ! »

Le prêtre la dévisagea un instant avant de soupirer. Puis il se tourna vers le professeur Londubat et lui demanda avec un air soulagé :

« Il y a donc d'autre gens comme elle ? »

« Oui, bien sur ! »

« Alors pourquoi l'a-t-on abandonné ici, et pourquoi personne n'est jamais venu pour elle ? » demanda durement le prêtre.

L'étranger commençait à comprendre un peu mieux la situation.

« Je ne peux hélas pas répondre à cette question. Nous ignorions qu'elle avait été abandonnée.

La petite fille se tenait, penaud, au milieu de la salle, le regard baissé. Elle se sentait honteuse que personne n'ait voulu d'elle et d'avoir été abandonné. Elle demanda finalement avec timidité :

« Et… Et vous aussi ça vous arrive ? »

« Quoi donc ? »

« Et bien… vous savez… de… » Elle hésita un instant, effrayé de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, puis lacha d'une traite : « De vous transformer en loup ! »

Londubat fut interloqué quand il réalisa la portée de la question. Ce pouvait-il que… ? Aslinn devina a sa réaction que ce n'était pas le cas et son cœur se serra de détresse.

« Alors c'est vraiment juste moi qui suis maudite ? » demanda-t-elle d'une petite voix.

« Bien sur que non ! » S'écria le professeur. « Il y en a d'autre, je n'en fait pas parti, mais il y en a d'autre, tu n'es pas seule. Est-ce que tu acceptes de venir avec moi ? Comme ça, je pourrais tout t'expliquer, et nous achèterons tes affaires scolaires également. Qu'en dit tu ? »

« Je peux toujours venir ?! » s'exclama Aslinn, ravie. « Je peux ? » demanda-t-elle ensuite au prêtre.

« Bien sur » fut la réponde des deux hommes.

Plus tard, le professeur Londubat lui expliqua tout ce qu'il y avait à savoir sur les sorciers, sur Poudlard, et sur les loups garou… La petite fille s'imbiba littéralement de tout ce qu'il disait, et s'émerveillait de tout ce qu'elle eut l'occasion de voir sur le chemin de traverse. Elle obtint une baguette de 46,7 centimètre en bois d'olivier et cheveux de sirène, ainsi que plusieurs manuels étranges et fantastiques, un chaudron, un uniforme, le tout grâce à la bourse que proposait l'Ecole aux élèves en difficulté. Et c'est ainsi que commença réellement la vie d'Aslinn Greyson.

Disclaimer: Poudlard ne m'appartient pas, c'est l'œuvre de JK Rowling. Quelques OC m'appartienne ainsi que l'interprétation libre des personnalités des personnages dont il sera question.

Et voici pour le prologue d'Aslinn Greyson et le secret des Lycans! J'espère que ça vous a plut et que la petite Aslinn a sut vous charmer dans toute la candeur de son jeune âge ! Je m'attend à ce que certains d'entre vous renonce après avoir réalisé que la place central revient à un OC, mais j'espère que vous lirez quand même la suite !

Je compte sur vous, faites péter les reviews !