Cette fanfiction se situe juste après le final de la saison 5.

Les personnages de Smallville ne m'appartiennent pas, et c'est bien dommage…

Les paroles qui l'illustrent sont tirées de la chanson « Gloomy Sunday » la version de Billie Holliday. Je vous conseil de l'écouter pour vous mettre dans l'ambiance, car c'est elle qui m'a inspiré cette fiction.

Ce long préambule donnera suite à quelques chapitres, c'est pour ça qu'il y'a peu d'action dans cette première partie, elle a été écrite pour planter le décors et le contexte, afin d'expliquer tout ce qui va suivre. L'univers de cette fanfic devrait être assez sombre, Je prévois un développement de la relation Clark/ Lex probablement vers un yaoi, (relation homosexuel : donc si sa vous répugne, passez votre chemin) et peut être même un Chlana (Chloé/Lana) mais beaucoup moins direct. Enfin, on verra bien.

2 + 2

"Sunday is gloomy, my hours are slumberless"

(Dimanche est sombre, mes heures sont insomniaques)

Emmitouflée dans une couverture, assise au coin du feu, Lana n'arrivait pas à se réchauffer.Il ne faisait pas spécialement froid, un simple gilet aurait suffit à contrer cette petite fraîcheur nocturne, du moins, dans des conditions normales.Ce soir, elle était frigorifiée : pas de l'extérieur, non, à l'intérieur. Un peu comme si ces os eux-mêmes étaient touchés, ainsi que son sang, son cœur et ses pensées.

Elle porta à ses lèvres un gobelet de café chaud en songeant que Lex ne prenait même plus la peine de boire dans un verre. Il était assis à quelques mètres d'elle, devant son ordinateur portable, en train de travailler. A ses pieds, végétaient quelques bouteilles de whisky.

A l'autre bout de Smallville, dans une chambre d'hôpital, Loïs regardait Martha dormir paisiblement. Elle n'avait pas ouvert les yeux depuis l'accident de l'avion et son état ne s'améliorait pas. Loïs se surprit tristement à envier son sort, d'une certaine façon, elle avait la chance de ne pas assister à toute cette misère qui rongeait les être humains encore lucides du monde entier.

La jeune femme sursauta au contact d'une main sur son épaule puis se détendit légèrement en voyant qu'il s'agissait de Lionel Luthor. « Vous ne devriez pas être ici » dit-il, d'une voix pleine de reproche. Les heures de visites étaient terminées depuis longtemps, mais personne ne s'en souciait vraiment vu le chaos qui venait à peine de s'apaiser. « Je sais » répondit-elle, sans quitter des yeux la femme qu'elle considérait comme une seconde mère.

Clark empilait rageusement les bottes de foin dans une vaine tentative de s'occuper l'esprit.

« Qu'est-ce que tu fais ?» lui demanda Chloé, a moitié endormie. Elle referma sa robe de chambre, pour préserver le peu de chaleur qui lui restait.

« Je n'avais pas terminé. » dit il, s'en s'arrêter.

« Clark, il est tard. Tu finira demain »

Il ne l'écouta pas, perdu dans sa propre souffrance. Seule la douce caresse de Chloé, sur sa joue, le ramena à la réalité.

Il sembla soudainement se rendre compte de la situation.

« Oh. Je ne voulais pas te réveiller » s'excusa-t-il.

« Ce n'est pas grave. » Elle lui fait un faible sourire. « Allons dormir, veux tu ? »

Il resta immobile, au milieu de l'étable. Devant son manque de réaction évident, elle lui prit délicatement la main, comme à un enfant, et le raccompagna jusqu'à son lit.

"Dearest, the shadows I live with are numbless"

(Mon très cher, les ombres avec lesquelles je vis sont agitées

Lana reposa le gobelet sur la petite table en verre, elle jeta un bref coup d'œil à Lex qui fixait encore son écran. Ces deux derniers mois avaient été les pires de sa vie. Evidemment, rien ne pouvait égaler la souffrance qu'elle avait ressentie à la perte de ses parents, mais la situation actuelle était quasiment invivable. Tout avait dégénéré en si peu de temps et ils n'avaient rien vus venir.

Elle ferma les yeux, retenant ses larmes. Elle se devait d'être forte, pour Lex.

Depuis que Zod avait quitté son corps, il semblait affreusement vide.Il passait la majeure partie de son temps à réparer les dégâts qu'avait causé le virus informatique sur Lexcorp et refusait tout autre contact avec l'extérieur. Lana aussi ne sortait pratiquement plus, ils se faisaient tout livrer a domicile.

Elle avait quitté le manoir seulement deux fois en l'espace de deux mois.

La première fois, c'était pour avertir Chloé du départ de Zod et empêcher les possibles représailles de Clark. Elle ne pouvait plus lui parler directement, après tout ce qu'elle lui avait dit, après qu'elle ai fait clairement son choix, alors, Chloé était un excellent intermédiaire. Le corps humain de Lex n'avait pas été assez fort pour abriter un être d'une telle puissance, et, en peu de temps, il était tombé gravement malade. Ses pouvoirs s'étaient affaiblis, brisant ainsi la prison de verre de Clark, avant de disparaître complètement. Lana se souvenait parfaitement de ces 15 jours d'horreurs où elle veillait au chevet d'un Lex mourrant.

La seconde fois datait de quelques semaines. Chloé l'avait avertie que Martha était dans le coma, Lana lui avait répondu que Lex était rétabli physiquement. Zod avait définitivement quitté son corps.Cette dernière conversation avait été particulièrement douloureuse, tiraillant encore les entrailles de la jolie brune. Elle se rappelait de Chloé, repoussant son étreinte, et surtout, les mots qu'elle avait prononcés, d'une voix faible qui se voulait dure. « Je suis avec Clark maintenant. Et toi, avec Lex »

Elles appartenaient à deux mondes séparés a présent.

"Little white flowers will never awaken you

Not where the black coach of sorrow has taken you"

(Les petites fleurs blanches ne te réveilleront jamais

De là où le train noir de la peine t'a emmené)

Lex n'était pas insensible, bien au contraire. Il périssait à petit feu avec comme unique compagnie, ses remords. Au fond, il en voulait à Lana de l'avoir soigné. Il aurait préféré succomber à tous ces symptômes étranges plutôt que de survivre en étant un monstre. Un seul des pouvoirs de Zod lui été resté, celui de guérison rapide : il était devenu invulnérable aux petites blessures. Ce n'était pas ce simple détail qui l'écoeurait, non, ce qui le rendait malade c'était son comportement. Cette soif de pouvoir l'avait rendu impitoyable et il savait que Zod n'y était pour rien, il lui avait simplement révélé cette part sombre en lui.

Lex se releva en titubant, à cause du fort taux d'alcool ingurgité. Lana s'était endormie sur le canapé, probablement d'épuisement. Il remonta doucement la couverture sur ses épaules, pour qu'elle n'attrape pas froid. Les cernes sous ses yeux et son visage amaigrit prouvaient son désespoir et le milliardaire se haï encore plus d'être responsable d'autant de souffrance. Il usait Lana et Clark devait le maudire. Sa mère était à l'hôpital, entre la vie et la mort, et Lex savait que des roses et un petit mot ne suffirait pas à s'excuser. Ce n'était pas une simple erreur. Il était allé trop loin, Clark ne lui pardonnerait jamais. Voila pourquoi il n'avait pas osé se manifester, ce serait l'insulter que de se présenter à lui après tout ce qu'il avait fait.

Lionel l'avait ramené à la ferme des Kent, en limousine. Elle le remercia d'un signe de la tête alors qu'il redémarrait en trombe. Loïs rentra dans la maison, aussi pâle qu'un zombie. Tout était trop silencieu, trop vide. Elle retira sa veste qu'elle posa sur un siège en bois, dans la cuisine, puis commença à préparer le petit déjeuner. Elle savait qu'il n'était que 4heures du matin et que personne ne se réveillerait avant plusieurs heures. Elle soupçonnait sa cousine d'avoir glissé un somnifère dans une des boisons de Clark, afin qu'il puisse se reposer. Et peut être d'en avoir prit aussi. Ils en avaient besoin, à cette allure, ils ne feraient pas long feu.

Loïs n'arrivait plus à dormir et avait suffisamment abusé de médicaments, et puis, elle détestait se sentir aussi inutile. Au fond, elle se trouvait des excuses pour ne pas prendre soin d'elle, mais qui pouvait la blâmer ? S'ils ne mangeaient pas, elle les forcerait. Ils étaient jeunes, affaiblis, il fallait bien que quelqu'un s'occupe d'eux.

En sortant les bols, elle remercia silencieusement Lionel pour son soutien financier envers Martha, sans lui, ils ne s'en sortiraient pas.

"Angels have no thought of ever returning you

Would they be angry if I thought of joining you"

(Les anges n'ont pas pensé à te rendre à jamais

Seraient-ils fâchés si je pensais à te rejoindre)

Lex s'assit un instant devant son ordinateur portable, soupira, avant de taper nerveusement sur son clavier quelques mots. « Je suis désolé. »Ça ne suffisait pas. « Désolé » Le mot était trop faible pour exprimer tout ce qu'il ressentait. C'était tellement lâche et puis, il avait perdu Clark. Leur amitié était définitivement enterrée.Quelque soit les tentatives qu'ils feraient pour la sauver, c'était trop tard.Il ne méritait pas son pardon, ni celui de Lana, ni celui de Chloé, ni celui de toutes ces personnes dont il avait inconsciemment détruit la vie.

Gloomy Sunday

(Sombre Dimanche.)

Le vent vint frapper son visage, lui arrachant quelques frissons. Dans son départ hâtif, il en avait oublié d'enfiler une veste. Tant pis, il ferait sans. Cela n'avait plus vraiment d'importance, à présent.Mélancoliquement, Lex joua un court instant avec les clés de son cabriolet avant d'y monter.

Les rues étaient encore désertes à cette heure ci. Qui serait assez fou pour se lever à une heure pareille, un dimanche matin ? Depuis les émeutes, les gens vivaient dans la peur. Peu osaient s'aventurer dehors le soir, même si l'ordre était à peu prés rétabli. Personne n'oubliait cet incident inexplicable qui avait touché le monde entier : la coupure d'électricité générale les avait plongé dans la panique. Cette atmosphère d'insécurité flottait encore, et les humains gardaient à l'esprit que leur confort n'était plus acquis. Tout pouvait déraper d'un instant à l'autre.

"Gloomy is Sunday, with shadows I spend it all"

(Sombre est dimanche, je passe tout mon temps avec les ombres)

Lionel se servit un autre verre. Dans quelques heures, il devrait être à Metropolis pour présenter un nouveau projet de défense. Bien qu'il n'ai plus autant de parts de la société, son nom était encore symbole de prestige, et puis, son fils ne semblait plus se soucier de ses divers actions. Il n'avait guère protesté quand Lionel avait repris sa place, alors, il se considérait encore comme le gérant de la Luthorcorp, pour l'instant.

Leurs entreprises étaient désormais vues comme des fondations bienfaitrices: les aides financières qu'ils avaient versées un peu partout avait redoré leur image.Les gens leur faisaient aveuglément confiance, ils avaient besoin d'être rassuré et protégé après un tel bouleversement.

Cette situation, visiblement avantageuse, ne le réjouissait pas autant qu'il aurait cru. Le prix de la victoire était amer : Son fils restait inaccessible, enfermé dans sa forteresse : les gardes du corps l'avait dissuadé d'y entrer, même si Lionel était puissant, il ne pouvait lutter contre ce refus.Il camouflait sa tristesse derrière de la colère, prétextant vouloir voir sa progéniture pour affaire, alors qu'il souhaitait seulement le prendre dans ses bras.Leur dernière rencontre, explosive, ne cessait de le tourmenter.

Les chances que Martha s'en sorte étaient de plus en plus faibles, son décès s'avérait inévitable. Plus qu'une question de temps, sans doute.Cette femme extraordinaire allait le quitter sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Le jeune Kent, déjà anéanti, se retrouverait donc orphelin et, à sa merci.

Il posa son verre, arrangea son costume, passa une main dans ses cheveux et revêtit son masque d'invulnérabilité avant de quitter la pièce, pour retrouver son hélicoptère.

"My heart and I have decided to end it all

Soon there'll be candles and prayers that are sad

I know, let them not weep, let them know I'm glad to go"

(Mon coeur et moi avons décidé de tout arrêter

Bientôt il y aura des bougies et des prières, tristes

Je sais, ne les laissez pas pleurer, laissez-les savoir que je suis heureux de partir)

Il s'arrêtât près du petit pont et sorti du véhicule.Adossé contre la barrière, il contempla le lac.Tout avait commencé ici, logique que cela se termine au même endroit.Clark lui avait sauvé la vie, cinq ans plus tôt. Et il avait cru renaître, et il avait voulu devenir meilleur pour mériter cette seconde chance. Quel échec, son ange aurait mieux fait de le laisser se noyer. Cela aurait évité bien des souffrances. Dès qu'il leur rencontre, il lui avait compliqué la vie. Clark aurait été tellement mieux, sans lui. Les autres aussi.

Il remonta dans son Cabriolet, fit marche arrière dans l'unique but de prendre assez d'élan. Quelques mètres suffiraient, surtout avec une telle vitesse.Il ne devait pas se rater, cette fois ci, personne ne devrait le sauver.

"Death is no dream, for in death I'm caressing you

With the last breathe of my soul I'll be blessing you

Gloomy Sunday."

(La mort n'est pas un rêve, car dans la mort je te caresse

Avec le dernier souffle de mon âme, je te bénirai

Sombre Dimanche.)

Il n'avait jamais réalisé l'importance que Clark occupait dans sa vie, avant qu'il ne puisse plus le voir.Plusieurs fois, il avait tenté de reprendre contact, sans succès. Dès qu'il entendait la voix de Clark, il raccrochait sans dire quoi que ce soit.Fait pitoyable et tellement classique, on ne se rend compte de la valeur de quelque chose que lorsqu'on ne la possède plus.

Clark était exceptionnel, et il comprenait à présent toutes ses résistances. Avec un secret aussi lourd, normal qu'il prenne des distances. Lex regrettait d'avoir été aussi détestable, d'avoir autant insisté sur l'étrangeté qui entourait son ami au point de le faire fuir.

Il appuya sur l'accélérateur tout en sachant que personne ne comprendrait son geste. Même Clark ne saurait jamais tout ce qu'il ressentait pour lui.

"Dreaming, I was only dreaming

I wake and I find you asleep in the deep of my heart, dear

Dreaming, I was lonely dreaming"

(Rêver, je ne faisais que rêver

Je me réveille et je te trouve endormi au fond de mon coeur, chéri

Rêvais, je rêvais seul)

« Lex est mort »

Clark, livide, s'extirpa prudemment du lit. Il ne tenait pas à réveiller Chloé, même si les somnifères devraient la garder dans un sommeil artificiel encore quelques heures. Sur lui, les médicaments ne faisaient pas effet longtemps, une ou deux heures, tout au plus. Ils l'aidaient à sombrer dans un état d'inconscience mais les cauchemars ne le quittaient pas.Il enfila une des ses habituelles chemises à carreau, rouge terne cette fois ci.

Loïs l'accueillit chaleureusement, dans la cuisine. Elle ne fut pas surprise de le voir levé si tôt, bien qu'elle ne connaisse pas toute l'histoire, elle savait qu'il était directement concerné par ces événements graves.

« Encore des cauchemars ? » demanda-t-elle.

Il hocha la tête en s'asseyant. Elle était tellement gentille, ces temps ci, qu'il aurait bien aimé lui dire mais, elle ne comprendrait pas. Tout était si compliqué. Chaque nuit, il revoyait son combat avec Lex. Toutes ses choses blessantes qu'ils s'étaient dites à propos de leur relation et de Lana. Il n'avait pas voulu croire que ce soit vrai, il espérait que ce soit Zod qui parle à la place de Lex. L'incertitude demeurait.

« Tu n'es pas toi-même »

« Ou peut-être que je le suis enfin »

Il revivait sans cesse cette confrontation. Sans jamais pouvoir changer ce qui arrivait. Pourquoi n'avait-il pas pu le tuer ? Qu'est-ce qui l'en avait empêché ? Etait-ce le fait d'ôter une vie humaine ou qu'il s'agisse de Lex ?

Et ces yeux, sa voix, sa rage, quand il avait enfin découvert la vérité !

« Je savais qu'il y'avais quelque chose de différent en toi »

Il l'avait même traité de malade pour avoir menti et fait souffrir son entourage, Lex devait vraiment le haïr.

Loïs lui apporta du pain grillé avec du beurre et de la confiture, au choix.

« Je n'ai pas faim »dit-il d'une voix éteinte.

« Mange quand même, Smallville »

Quelques minutes plus tard, elle posa deux bols de chocolat chaud et s'installa en face de lui.

Clark n'arrivait pas à s'ôter de la tête, la phrase qu'avait dite son ancien ami, une fois que Zod avait prit possession de son corps. Elle raisonnait au plus profond de son âme :

« Lex est mort »

"Darling, I hope that my dream never haunted you

My heart is telling you how much I wanted you

Gloomy Sunday."

(Chéri, j'espère que mon rêve ne t'a pas hanté

Mon coeur te dit combien je te voulais

Sombre Dimanche.)