T/N : Hello tout le monde. Me voici avec une nouvelle histoire, cependant, elle ne m'appartient pas, je ne fais que la traduire ! C'est la première (et la seule en fait) fanfic que je lis sur la Triloge de Bartiméus, et elle m'a beaucoup plue. Alors voila, j'ai décidé de partager.
Auteur : AgiVega.
Traductrice : Eileen Fairie.
Titre : The Forbidden Heir L'Héritier Interdit.
Résumé : L'histoire d'un jeune homme qui recherche tellement le pouvoir qu'il ne remarque pas ce qui est réellement important dans la vie. Et Jane est là pour le ruiner toujours plus...
Basée sur : La Triloge de Bartiméus, de Jonathan Stroud.
L'intrigue se situe après le deuxième tome de la trilogie.
Chapitre 1 : Le Début d'Une Très Mauvaise Journée
Jane regardait affectueusement le jeune homme étendu près d'elle. Ses longs cheveux étaient étendus épars sur l'un de ses oreillers rose en soie, et son torse dénudé se soulevait et s'abaissait en un rythme paisible. Elle n'avait pas souvent eu l'occasion de voir Mandrake afficher un air paisible –la plupart du temps, il était irritable, hargneux, et s'inquiétait toujours à propos de la politique. Sans aucun doute –étant le Ministre des Affaires Intérieures, il avait un énorme poids sur les épaules- un poids qu'il portait depuis 5 ans.
John avait 19 ans maintenant et était un assez beau jeune homme dont le teint était pâle, les yeux bleus énigmatiques, et avait de longs cheveux qui avaient l'habitude d'assombrir les traits élégants de son visage tel un rideau noir. Son physique avait aussi changé depuis sa première rencontre avec Jane : étant un Ministre, il pouvait se permettre de posséder une immense maison avec une piscine de taille également imposante à l'arrière du jardin. Apparemment, il avait toujours aimé nager, même lorsqu'il était un petit garçon. Maintenant, quiconque avait la chance de le voir sans chemise aurait pu dire que c'était un nageur enthousiaste. Ce n'est pas que tout le tout le monde avait eu la chance de le voir sans chemise –seule Jane Farrar avait eu ce privilège. Elle était sa maîtresse depuis 2 ans maintenant.
Leur relation ne se basait pas sur l'amour –ils auraient volontiers maudits quiconque aurait affirmé qu'ils tenaient l'un à l'autre- c'était une relation de commodité. Jane était attirée par la belle apparence du jeune et sa haute position au sein du gouvernement, et espérait qu'un jour le monde la connaîtrait telle Madame Mandrake. Quant à John (le seul nom qu'elle lui connaissait, même si elle avait essayé –et échoué- de découvrir à maintes reprises son nom de naissance), Jane était le parfait objet anti-stress. Et sa vie était stressante, en effet :
Malgré le petit triomphe qu'il avait exercé sur la toujours plus forte Résistance, en dénichant et en incarcérant l'un de leurs meneurs, Kathleen Jones, le jeune homme savait que la « guerre » avec les plébéiens était loin d'être terminée. Si possible, ils n'en deviendraient que plus vicieux depuis que Mademoiselle Jones avait été envoyée à la Tour et provoquaient des bagarres dans tout Londres.
Pour couronner le tout, la situation en Amérique n'était pas aussi rose que l'aurait souhaité le gouvernement, et John était constamment après des espions Américains suspectés qui soit s'infiltraient dans la société magique de Londres, soit se mélangeaient aux plébéiens britanniques, devenant instigateurs de la rébellion.
Pour résumer, John Mandrake avait une vie pleine de stress dont le seul apaisement était de s'épuiser dans sa piscine ou de « s'épuiser » dans le lit de Jane Farrar.
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Les premiers rayons du soleil levant apparurent à travers la fenêtre, incitant Jane à se lever et faire le café. Léger pour elle, et un extra fort pour son amant. Aucun doute, John aurait certainement une nouvelle journée difficile : le Premier Ministre lui-même avait exigé sa présence pour une rencontre d'une grande importance ce matin-là. Il était plus que probable qu'ils discuteraient de la Résistance, ou de la situation en Amérique, ou des deux.
Lorsque Jane retourna dans la chambre avec deux tasses de café fumant, la vue qui l'accueillit l'arrêta sur le seuil de la porte.
John était en train de faire un cauchemar. Il se tordait et se retournait dans son sommeil, les bras fouettant l'air comme s'il se battait contre un démon. « Je t'aurais Lovelace…je t'aurais pour ça… » murmura-t-il comme ses bras s'abaissèrent sur le matelas. « Bartiméus…tu iras voler l'Amulette chez Lovelace…Bartiméus, c'est un ordre ! »
Soudainement, le murmure s'arrêta, et le jeune homme se redressa, haletant. Son regard retomba sur la jeune femme se tenant dans l'encadrement de la porte. « Que…que s'est-il passé ? »
-Je ne sais pas, répondit Jane d'une voix neutre, et elle se dirigea vers lui avec le plateau. Peut-être as-tu fais un mauvais rêve ?
Il glissa ses doigts à travers ses mèches noires, les balayant de son visage. « Peut-être. Je n'ai pas…parlé, n'est-ce pas ? »
Durant une seconde, il ressembla à ce même petit garçon vulnérable qu'elle avait failli réussir à ensorceler 5 années plus tôt. « Non, tu n'as pas dit quoique ce soit, tu n'as juste pas arrêté de convulser. » répondit-elle, lui tendant une tasse de café. « Tiens, ça t'aidera à t'éclaircir les idées. Dépêche-toi, Deveraux t'attends pour dans une demi-heure. »
-Une demi-heure ? s'étrangla John, jetant un coup d'œil furtif au réveil près du lit. Fait chier. Tu aurais pu me réveiller plus tôt, tu sais.
Il avala son café d'une traite et s'engouffra rapidement dans la salle de bains voisine.
J'aurais pu, pensa Jane avec amusement. Mais alors, je ne t'aurais pas entendu mentionner le nom de Bartiméus, mon tendre. Je l'avais presque oublié, stupide que je suis. Ca ne fait jamais de mal de se rappeler de telles choses…Je t'aime bien John, mais tu peux être un formidable ennemi autant que tu es un bon amant. Peut-être un jour me révèleras-tu ton nom de naissance dans ton sommeil…Elle s'autorisa un rictus de contentement. Avoir John Mandrake pour amant avait de nombreux avantages.
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Nathaniel, irrité, écrasa le klaxon de sa limousine. Il était au volant de la voiture –il la conduisait lui-même depuis qu'il était assez âgé pour avoir un permis de conduire. Ne pas avoir à compter sur un chauffeur lui procurait la grande liberté d'aller où il voulait, quand il voulait.
Maintenant, pourtant, sa liberté était restreinte par l'embouteillage du trafic matinal. Durant dix minutes, il avait avancé centimètre par centimètre dans la queue sans fin allant vers Whitehall.
Il commençait à perdre patience. Non, il l'avait même déjà perdue. La seule chose qui le retenait d'aboyer à travers la fenêtre de sa voiture à quiconque écouterait était sa dignité. John Mandrake, le plus jeune ministre de tous les temps, ne s'abaisserait pas au point de laisser de répugnants plébéiens le voir perdre ses moyens.
Le matin avait été horrible, et de loin. Il se rappelait encore vivement de son rêve –un rêve qui le hantait depuis maintenant neuf ans : l'humiliation dont il avait souffert entre les mains de Simon Lovelace. Dans les dernières semaines qui s'étaient écoulées, il avait fait ce rêve presque chaque nuit. Il suspectait que cela aie quelque chose à voir avec la pression dont il faisait l'objet. Il était en train de craquer, mais il ne se l'admettrait pas.
Et maintenant, il se trouvait affublé d'un nouveau poids sur les épaules : la suspicion que Jane aie entendu quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Elle lui avait bien dit, avec un doux sourire, qu'elle l'avait seulement vu convulser et se retourner, mais Nathaniel était pris d'un mauvais sentiment au creux de son estomac qui lui disait ne pas croire cette femme. Il n'avait d'ailleurs jamais vraiment eu confiance en elle –il la connaissait trop bien pour ça.
C'avait été stupide de sa part de rester toute la nuit, se dit-il. Des mois et des mois plus tôt, il avait passé quelques nuits chez Jane, mais il n'avait pas de cauchemar chaque nuit.
La prochaine fois qu'il ressentirait le besoin d'oublier son stress dans les bras de Jane Farrar, il passerait chez elle, ferait la chose, et rentrerait. Il ne pouvait prendre le risque de la laisser entendre quelque chose qu'il désirait garder secret.
Finalement, avec vingt minutes de retard, Nathaniel arriva à Whitehall. Dans les escaliers, il faillit renverser une vieille dame transportant de grandes piles de papiers. Il ne ralentit que lorsque la porte du bureau du Premier Ministre entra dans son champ de vision. Il sortit un mouchoir bleu pâle de sa poche (il avait abandonné les rouges flashy des années plus tôt) pour essuyer la sueur de son visage, et lissa sa cape pour paraître aussi présentable que possible. Les gardes se tenant à la porte du Premier Ministre le laissèrent entrer sans un mot, l'un d'eux lançant un curieux coup d'œil à son apparence débraillée.
« Ah ! L'homme dont nous avons besoin », l'accueillit Deveraux avec un grand sourire.
Ca commence mal, pensa Nathaniel. Si le Premier Ministre ne le questionnait pas sur ses vingt minutes de retard, alors ça ne pouvait dire qu'une seule chose : il souhaitait obtenir quelque chose d'assez déplaisant de sa part.
-Monsieur, le salua poliment Nathaniel avec un hochement de tête. Je suis désolé de vous avoir fait att...
-Qu'importe, John, qu'importe, dit Deveraux, donnant au jeune homme une vue sur presque toutes ses trente-deux dents. Entrez, asseyez-vous, je vous prie.
Nathaniel prit place sur le sofa entre le Ministre de l'Agriculture, et le Secrétaire d'Etat de la Culture, des Médias, et des Sports. Il remarqua que les secrétaires d'état des Affaires Economiques et de l'Emploi, des Affaires Etrangères, et le Ministre de l'Information, étaient également présents. Cela suffit à augmenter son sentiment d'incertitude. Il ne se rappelait pas la dernière fois où il avait été invité à une rencontre réunissant de si importants ministres. Ces gens attendaient quelque chose de lui.
« Bien, je suis toute ouïe, Monsieur », dit Nathaniel, tentant de paraître insoucieux.
Le Premier Ministre s'éclaircit la gorge. « Vous savez que je vous considère comme mon bras gauche depuis des années, John… »
C'est de pire en pire, se dit le jeune magicien, réprimant son envie de grimacer. Forçant une expression attentive et polie, il acquiesça.
« …ainsi donc, lorsque nous avons trouvé le moyen d'apaiser les plébéiens, nous avons décidé qu'il fallait vous parler.
-Moi, Monsieur ? A quel propos ? demanda Nathaniel.
-Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais poursuivre, dit alors le Ministre de l'Information. Comme vous le savez, M. Mandrake, il est du devoir de mon département de m'informer de ce que pensent de nous les plébéiens, et d'orienter leurs opinions à l'aide de propagande. »
Les lèvres fermement pincées, Nathaniel acquiesça. Pourquoi lui parlaient-ils comme s'il était un nouveau-né qui ne connaissait rien ? Ca n'en était que plus dérangeant.
« Nous en sommes arrivés à la conclusion que les plébéiens ont besoin de compromis.
-Quel genre de compromis ? »
Nathaniel haussa un sourcil à l'attention du Ministre de l'Information.
« Eh bien…nous avons pensé qu'il serait bon d'en laisser quelques uns pénétrer au sein du gouvernement…pour leur donner les rôles les moins importants, comme…Ministre des Arts, Secrétaire d'Etat des Enseignements Supérieurs. Vous savez, les soi-disant rôles « lumière ». Ainsi les plébéiens ne pourraient plus hurler à l'injustice. Ils auront des rôles plus ou moins importants au sein du Parlement.
-Qu'est-ce qui vous fait croire que donner le rôle de l'Education nous apportera quoique ce soit de bon ? Nathaniel fronça les sourcils. La première chose que fera le nouveau Ministre de l'Education sera de publier de nouveaux livres d'Histoire, racontant les accomplissements des plébéiens. Nous perdrons la face si la population apprend que les grands faits n'ont pas tous été accomplis par des magiciens. Donner aux plébéiens la charge de la Santé a plus de logique. Ca n'a pas vraiment d'importance que ce soit un magicien ou un plébéien qui évite la grippe aviaire de se répandre en Grande Bretagne. Tout comme…
-John, s'il vous plait, coupa Deveraux avec une expression bienveillante que tout le monde savait forcée. Nous apprécions votre avis à ce sujet, mais ce n'est pas pour cela que nous vous avons appelé aujourd'hui.
-Qu'y-a-t-il alors ? » dit Nathaniel d'un ton tranchant.
S'ils n'avaient pas sollicité sa présence pour connaître son opinion, quelle était la raison, alors ?
« Le fait est que nous allons faire des concessions avec les plébéiens, continua le Ministre de l'Information, semblant mécontent que Mandrake, qui avait au moins une trentaine d'années de moins que lui, trouve des failles à ses plans bien pensés. La première étape est de laisser des plébéiens infiltrer le gouvernement –leurs donner du pouvoir dans les sections avec lesquelles ils ne pourront faire beaucoup de dommages. La deuxième étape est de leur donner une chance de se proposer en tant qu'adjoints à Whitehall. La troisième étape…
-Adjoints ? s'écria Nathaniel, le souffle coupé. Mais c'est de la folie ! Donner aux plébéiens l'occasion d'entrevoir les affaires du Ministère ? Leur donner une chance de photocopier d'importants contrats secrets ? Pourquoi ne pas leur donner libre accès à la Librairie Centrale de Magie aussi ? Histoire de leur apprendre comment invoquer des démons et ainsi faire des ravages ?
-John, je vous en prie ! Deveraux leva la main. Nous n'avons pas besoin de votre sarcasme. Nous comprenons votre point de vue et nous allons nous assurer que les plébéiens travaillant à Whitehall n'auront accès à aucun document important.
-Alors que feront-ils ? Servir nos cafés ? riposta Nathaniel.
-Par exemple, dit le Secrétaire d'Etat de l'Emploi. Malgré tout, il n'y a que des plans jusqu'ici. Ils faut qu'ils se présentent au Parlement pour recevoir notre approbation et je suis sûr que cela prendra des mois voire des années pour parvenir à un arrangement. Ce que note ami Dickinson voulait dire, (il s'inclina légèrement dans la direction du Ministre de l'Information), c'est qu'il y a bien une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord, et c'est la troisième étape, qui deviendra très probablement la première, comme elle est la plus facile et la plus rapide à accomplir que les deux autres.
-J'ai peur de ne pas comprendre de quoi vous voulez parler, dit Nathaniel, disposé à avoir l'air calme, alors que ses entrailles tremblaient de nervosité.
-Un mariage, M. Mandrake, dit Dickinson. Un mariage entre Ministre de haut rang et une plébéienne. Cela assurerait la plupart des habitants de Grande Bretagne de nos bonnes intentions.
-Un mariage arrangé ? Nathaniel afficha une expression amusée. C'est la meilleure solution où vous en êtes venus ? Et qui est le malheureux type que vous avez choisi pour cette 'noble tâche' ?
-Eh bien…Deveraux haussa les épaules avec un air d'excuse. Comme tous les Ministres officiels de haut rang atteignent à peu près la quarantaine et sont déjà mariés, il ne reste qu'une personne capable d'accomplir cette 'noble tâche'. »
Le sourire sarcastique disparu du visage de Nathaniel. Ils n'y pensaient tout de même pas ?
« John, nous avons pensé à vous. »
