Chocolat
chaud
Disclaimer : les personnages de cette fanfic appartiennent bien sûr à J.K. Rowling, excepté celui d'Elsa qui est à elle-même, mais qu'elle a eu la mauvaise idée d'accepter de mettre à notre disposition…
Chapitre 1 : 1er septembre
Onze heures
sonnaient à la garde de King's cross, sur le qui de la voie
9 ¾. Le train s'ébranla, répandant des volutes
de fumée dans cette matinée brumeuse. Décidément,
les vacances étaient belles et bien finies, le soleil s'était
éclipsé avec elles. L'air était encore doux en
cette journée de septembre et les élèves étaient
toujours vêtus d'habits estivaux afin de profiter de ces
derniers jours d'été.
« Où
peuvent bien être les autres ? » se demandait
un jeune homme. Cela faisait en effet quelques instants qu'il
recherchait les visages familiers de ses amis parmi les va-et-vient
incessants des apprentis sorciers. Tous étaient en quête
d'un compartiment vide dans lequel ils pourraient s'installer
confortablement et se raconter leurs récentes péripéties.
Soudain, il entendit un éclat de rire, suivi bientôt
par d'autres voix bien connues. Il sentit les battements de son
cœur s'accélérer, et se retourna pour voir celle
dont il avait rêvé tout l'été… Elle
était toujours aussi resplendissante que les années
passées, plus peut-être si cela était possible.
Ses cheveux roux, aux reflets sombres, glissaient jusqu'à
mi-dos. Son visage fin, aux traits harmonieux, était éclairé
par deux yeux étonnement verts. Ah ! Qu'il aimait ces
yeux en amande toujours pleins de malice ! Ils s'accordaient
parfaitement avec son débardeur émeraude. Son jean,
très bien coupé, la seyait merveilleusement bien. Elle
était en pleine discussion et ne semblait même pas avoir
remarqué sa présence…Il soupira. C'était
toujours pareil…Il ne voyait qu'elle, et elle ne le remarquait
même pas…Qu'aurait-il donné pour un simple regarde
de sa part, pour le moindre signe d'attention ? Sa vie pouvait
à présent se résumer en un mot : elle. Il
ne comptait plus les heures qu'il avait passées à
l'attendre en vain, à l'admirer, à la contempler à
son insu…Il souffrait tellement de la voir rire avec d'autres,
sourire à d'autres que lui… Une jalousie venimeuse
s'emparait de lui à chaque fois qu'un garçon osait
s'approcher d'elle, et ce n'était pas ce qui manquait !
Elle était sans aucun doute la plus belle fille de Poudlard,
et même du monde entier…, que disait-il, de l'Univers !
Bien trop belle pour lui…Comment avait-il pu s'imaginer qu'elle
l'aimerait ? Et pourtant, malgré leurs incessantes
querelles durant leurs cinq premières années, puis
cette indifférence et cette froideur, lors de leur sixième
année, il n'avait jamais cessé d'espérer…
Il sentit des larmes lui monter aux yeux, et détourna son
regard. Il ne pleurerait plus, il se l'était promis.
Puisqu'il n'était rien pour elle, alors, elle devrait ne
plus rien signifier pour lui. Mais cela était beaucoup plus
facile à dire qu'à faire…Tiens, songea-t-il
ironiquement, cela faisait aujourd'hui un an exactement qu'ils ne
s'étaient pas parlé… Du jour au lendemain, à
la rentrée de leur sixième année, elle avait
cessé de lui adresser la parole, et même de voir qu'il
existait… Depuis, sa vie n'avait plus de sens. Si seulement il
pouvait retourner en cette période heureuse durant laquelle
ils se disputaient si souvent… Elle lui en voulait, certes, mais au
moins, il existait. Il parvenait à la mettre en colère…
Elle était si belle lorsqu'elle se fâchait !
Non ! Il ne devait plus penser à elle : tout était
fini.
« Mon vieux Cornedrue ! Qu'est-ce qui te
fait tirer une tête pareille le jour de la rentrée ?
Pas content de retrouver tes acolytes pour faire les quatre cents
coups ? » s'exclama un grand brun en lui
administrant une magistrale tape amicale, le sortant ainsi de sa
torpeur. Un large sourire s'afficha instantanément sur le
visage du dénommé Cornedrue.
« Patmol,
Lunard, Queudver ! Bien sûr que je suis heureux de vous
revoir, » répondait-il avec entrain. « Quel
est le programme de cette année ? Explosion de la salle
commune des Serpentard ? » Cette proposition fut
acclamée à grand bruit par le groupe.
« On
ferait mieux de se dépêcher de trouver un compartiment
vide, je ne tiens pas à me faire le voyage en compagnie de
Rogue, couina un petit garçon grassouillet.
- Tu as peur,
Peter ? Tu fais pourtant partie des Maraudeurs, ne nous fais pas
honte ! lui lança Patmol.
-Queudver a raison, on
devrait y aller, je n'ai pas non plus envie de partager mes
souvenirs de vacances en mauvaise compagnie, et ce n'est pas une
question de courage, » rétorqua le dernier
Maraudeur.
Les quatre jeunes gens se mirent alors en quête
d'un compartiment inoccupé. Ils s'installèrent
finalement en queue de train. Le voyage se déroulait sans
encombres, entre les anecdotes estivales l'évocation de
leurs meilleures blagues et l'élaboration de plans
diaboliques pour les semaines à venir.
Le
temps avait changé, on pouvait à présent voir
par la fenêtre des gouttes de pluie fines et
continues.
Quelques compartiments plus loin, la jeune fille rousse
frissonna :
« Elsa-chou, tu peux me prêter
ta veste ? Je vais prendre froid sinon.
-Ah, Lily ! Tu
es incorrigible !
-Je sais, je sais ! Mais qu'est-ce
que tu deviendrais si tu ne pouvais plus me faire la morale ? »
répondit-elle à sa meilleure amie en souriant. Les yeux
de Lily se posèrent sur la chevelure d'Elsa, qu'elle
admirait depuis toujours. Ses cheveux blonds, très longs,
tombaient jusqu'au bas de son dos.
« Oui, je sais, je
suis magnifique, lui dit la jeune fille dont les yeux bleus,
pétillants, avaient surpris son regard. Elles rirent pendant
quelques instants, puis la jeune fille blonde reprit son sérieux
et sortit de son sac un journal.
« La Gazette du
Sorcier ! Je ne l'ai pas lue de toutes les vacances, s'alarma
Lily. Quelque chose de nouveau ?
-Malheureusement, oui, lui
répondit Elsa d'un air grave. Les partisans de Voldemort ne
cessent de frapper. Des tombes de sorciers d'origine moldue sont
constamment saccagées, souillées…Une tête de
mort, avec un serpent sortant de sa bouche, est apposée sur
chacune d'elles… »
Lily devint blême et lui
demanda d'une voix faible : « Continue ».
« Il
y a une recrudescence des disparitions. On a beau faire des
recherches, cela n'aboutit pas. C'est à en devenir fou !
Ma tante, qui travaille au Ministère, m'affirme que François
Franchomme, le ministre, ne va pas tarder à démissionner
sous la pression…Là-bas, c'est la panique totale ! »
Elle se tut. Les deux amies se regardèrent sombrement et
restèrent silencieuses.
« Ici ? demanda
un garçon qui arborait les couleurs de Serpentard.
-Inutile,
lui répondit un jeune homme aux cheveux blonds d'une voix
tranchante. Ce ne sont que la Sang-de-Bourbe et sa copine, deux
petites Saintes Nitouches !
-Par là, Augustus !
Je crois que j'ai trouvé un compartiment très
intéressant…
-Tiens, tiens…, dit le chef des Serpentard
d'une voix moqueuse en ouvrant la porte que son fidèle lui
avait désignée. Nos farceurs préférés !
- Nous projetions justement de faire exploser votre salle
commune, répondit Patmol avec un sourire goguenard. Qu'en
dis-tu, Malfoy ?
Les yeux gris du Serpentard se
plissèrent.
-Et dire que ta famille passe par notre Maison
depuis des générations ! Tu déroges à
ton rang, Black ! Tu es la honte de notre lignée !
-La tienne, Malfoy ! Je n'y appartiens plus depuis que
j'ai quitté cette prison !
-C'est vrai,
j'oubliais ! Ta mère t'a renié, ricana
Augustus. Tu es déshérité, tant mieux pour ton
frère !
-Tu t'es bien amusé, cet été,
Malfoy ? intervint alors Cornedrue. Ton père a dû
avoir une belle augmentation, non ?
-Qu'est-ce que tu
veux dire, Potter ? grimaça le blond Serpentard.
-Ca
ne paye pas bien, la chasse aux Moldus ? Ah bon, j'aurais
cru… »
Son visage d'ange déformé par
la rage, Augustus sortit sa baguette, aussitôt imité par
ses suivants.
« Impedimenta ! »
hurla-t-il.
Mais sa cible, entraînée à éviter
les Cognards, s'était déjà déplacée
à une vitesse fulgurante. Le jeune homme aux yeux gris se
tourna alors vers son premier adversaire. Mais alors qu'il allait
attaquer Patmol, une voix retentit :
« Expelliarmus ! »
Les trois Serpentard se retrouvèrent immédiatement
désarmés. Sept têtes se tournèrent d'un
même mouvement pour voir celle qui avait osé les
déranger pour certains, et celle qui venait de les aider pour
d'autres. A l'embrasure de la porte se tenait une jeune femme
brune au visage parsemé de tâches de rousseur. Il
n'échappa pas à cette assemblée masculine
qu'elle avait des formes exquises…
« Votre nom,
demanda-t-elle d'une voix sèche en regardant le provocateur
de l'incident.
-Augustus Malfoy, répondit-il d'un ton
où l'orgueil perçait.
-Vous avez de la chance que
l'année scolaire ne soit pas encore officiellement
commencée. Cependant, je vous tiens à l'œil. Au
moindre faux pas, vous aurez droit à une semaine de
retenue. »
Elle rendit leurs baguettes aux Serpentards
qui sortirent non sans jeter des regards furieux aux Gryffondors. La
jeune femme se retourna alors vers ceux-ci :
«
Vous ne devez pas y être pour rien non plus ! Comment vous
appelez vous ?
-Sirius Black
-Remus
Lupin
-Peter Pettigrow
-James Potter »
Elle
les regarda pendant quelques instants, puis dit calmement :
« Tenez-vous le pour dit. »
Sur cet
avertissement, elle tourna les talons.
Le train s'arrêta,
ils étaient arrivés.
