Bonsoir ou bonjour,

Il est tard chez moi (minuit passé), mais je tenais à publier ce one-shot.

Pourquoi ? Pourquoi pas ?

Il es triste, mais je crois que vous commencez à en avoir l'habitude avec moi :p

J'espère que vous allez tout de même apprécier votre lecture.

N'hésitez pas à laisser une review, si le coeur vous en dit.

Bisous,

Jess-Lili


Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Tu fais du surplace sur ton balai. Toi qui n'as jamais aimé les hauteurs, tu sembles les chercher. Comme si cela pouvait te rapprocher d'elle. Tu espères quoi ? Tu aimerais la rejoindre, la revoir. Tu voudrais la prendre une dernière fois dans tes bras. Mais c'est impossible, ma chérie. Elle est partie. Elle ne reviendra pas.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? C'est comme si tu espérais qu'elle vienne prendre la tienne. Tu voudrais serrer sa main dans la tienne, une dernière fois. Mais c'est impossible. Tu le sais pourtant. Ma chérie, elle ne reviendra pas. Je suis aussi triste que toi devant ce constat.

Elle est morte. Elle est morte. Elle a rejoint les cieux. Il y a six mois de cela. Tu ne te fais pas à l'idée, pourtant. Moi non plus.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? De ta main gauche, tu tiens ta baguette. Fermement. D'un Accio, tu voudrais la faire revenir vers toi. Tu voudrais qu'elle sorte de sa cachette et qu'elle apparaisse devant toi. Tu l'as perdue. J'aimerais le retrouver pour te redonner le sourire. Ma chérie, j'aimerais tellement qu'elle revienne, moi aussi.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Tu cherches un signe de sa présence. Tu te fais mal à son absence. Il n'y aura pas d'autres Je t'aime venant d'elle. Il ne reste que le silence. Que son silence. Elle est partie sans dire un mot. Elle était si volubile, pourtant.

Elle est morte. Elle est morte. Tu repasses cette phrases comme un mantra dans ta tête. Tu dois te faire à l'idée. J'essaie de m'y faire. C'est surréaliste. Depuis quand les parents survivent à un de leurs enfants ?

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Tu sais que même perchée sur ton balai, tu ne l'atteindras jamais. Elle a toujours été une experte à la cachette. Malheureusement pour nous. Tu ne pourras pas la trouver au ciel. C'est difficile à accepter. Tu voudrais tant tendre la main vers elle et la toucher du bout des doigts.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Même dans notre chambre, assise au bord de la fenêtre, tu fixes le ciel comme si tu attendais un signe. Elle est montée si haut qu'elle ne redescendra plus. Tu le sais, pourtant.

Elle est morte. Elle est morte. Pourtant, tu restes là, à la chercher. Tu la cherches dans la maison. Sous notre lit. Tu la cherches en vain. Tu me regardes, hébétée, perdue.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Tu tentes en vain, de faire léviter une ficelle jusqu'au ciel. Comme si elle pouvait l'attraper de ses petites mains. En équilibre précaire sur ton balai, tu fixes le ciel et tu marmonnes que tu l'aimes. Que nous l'aimons.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Son absence se fait sentir encore. Malgré le temps qui passe, tu restes là, le regard fixer sur ce ciel bleu. La neige recouvre une partie du sol. Tu grelottes, sous ta fine veste de laine.

Elle est morte. Elle est morte. Douze mois déjà. Douze long mois, criant de son absence.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? As-tu peur de l'oublier, Fleur ? As-tu peur d'oublier le son de sa voix ? La douceur de son étreinte ? L'odeur de sa peau ? Tu sais, j'ai peur aussi. J'ai peur de l'oublier, notre petite Dominique. Je la cherche encore.

Pourquoi tu restes là, la main tendue vers le ciel ? Il n'y aura pas d'autres rires. Il n'y aura pas d'autres sourires. Les seules traces de sa présence sont des photos où elle bouge, ses cheveux roux au vent. Elle ne reviendra pas. Un jour, nous pourrions la prendre de nouveau dans nos bras. Mais elle aurait voulu que nous vivions pour elle. Petite boule d'énergie et d'amour. Alors essayons.

Elle est morte. Elle est morte. Elle n'avait que trois ans. Elle tenait à peine sur ses jambes. Notre petite Dominique. L'intrépide. La petite fusée. Envolée par la maladie.

Ta main est encore tendue vers le ciel. Tu le fixes, à la recherche d'un signe. Un rare sourire s'esquisse sur ton visage. Ta main libre cherche la mienne et tu la serres autant que tu peux. Tu as peur, je sais. Tu as peur d'être heureuse à nouveau. Peur de trahir sa mémoire.

Ta main retombe le long de ton corps pour venir se poser sur ton ventre. Rempli d'une nouvelle vie. Tu as peur d'oublier notre petite Dominique. Mais elle sera toujours là, ma chérie, dans nos esprits. Tu me regardes. Ton sourire tremblote sur tes lèvres. Tu laisses couler une larme. Victoire joue, un peu plus loin sur la berge. Tu la regardes. Elle court jusqu'à nous. Elle semble voler. La main tendue vers le ciel, elle nous regarde avec sérieux, du haut de ses sept ans.

"Papa, Maman, j'ai rêvé de ma petite sœur cette nuit. Elle va bien. Elle s'amuser dans les nuages. Minique m'a dit qu'elle nous aimait. Vous savez, elle est triste de vous voir comme ça. Elle sera toujours ici, avec nous. Elle va veiller sur bébé Louis."

Dominique est morte. Elle est morte, mais elle restera toujours vivante dans nos esprits et dans nos cœurs. Les autres avaient raison, ma belle chérie. La vie continue. La douleur s'estompe peu à peu. Cependant, son souvenir reste présent.