Bijour les gens, je sors enfin de ma tanière ! Je ne sais pas combien de mois se sont écoulés depuis mon dernier (et premier) OS, j'ai pas compté. J'ai au moins appris une chose : ne jamais avoir plusieurs trips en même temps lorsqu'on veut écrire, JAMAIS- !
Parce que si vous croyez que c'est simple de pouvoir se concentrer sur un scénar' qui jaillit dans la tête alors qu'on sort juste d'une séance d'écoute complète de Shuuen no Shiori, ou encore d'une partie de Tokimeki... Ouais, vous voyez le genre de totale opposition, je suis juste incroyable.
Mais ça faisait un petit moment que j'avais envie de poster quelque chose, et je voulais du neuf, car même mes fanfictions actuelles (qui ne sont pas vraiment dignes d'être sur FF) ralentissent ! Alors, histoire de pas perdre le fil, je me suis lancé dans un long OS plutôt que dans une histoire complète, car je déteste écrire des trucs courts. Alors les drabbles, brr, jamais. Pas que j'aime pas en lire, c'est même en général parce qu'ils sont marrants et que je suis en manque de lecture que je le fais, à l'instar des mangas que j'ai à rattrapé... J'ai d'ailleurs acheté les trois tomes d'Hetalia en anglais, et je suis déçue de ne pas avoir quelques scènes cultes dans mon étagère !
Ouais mais non quoi, vous êtes là pour l'OS, on en a rien à cirer de ma vie, je vous la raconterais le jour où je sortirais une fanfic en bonne et due forme, histoire de pouvoir y mettre un gros pavé comme celui-là à chaque fois, et toc, vous avez une histoire parallèle de la vie d'Asa-chan découpée en chapitres.
Je suis incroyable, je vous l'ai dit.
Disclaimer : la clique d'Hetalia ne m'appartient pas, elle revient entièrement à Hidekaz Himayura.
Si vous voulez the univers d'Hetalia avec la gueguerre et tout ça, vous vous trompez de sujet : ici, j'adhère totalement à l'UA (Univers Alternatif) alors on se pousse ceux qui veulent du WTF habituel (je dis pas que toutes les guerres d'Heta' sont ouf, je vous ai pas tous lu, vive le sérieux et les sentiments cruels, je vous suis carrément).
Note : Et si des liens entre les personnages sont faux, on s'en moque, c'est pas la trame originale non plus. Moi j'adapte les arbres généalogiques en fonction du scénario.
Note 2 : Je n'espère pas grand chose, mais j'essaye toujours de donner un genre d'ambiance et de concept que j'espère vous pourrez capter... Oui, je rêve beaucoup, ça s'appelle l'otaku-mania ~
Note 3 : J'aime écrire, mais j'aime pas la conjugaison/l'orthographe. Je m'excuse d'avance pour l'avalanche de fautes, même si vous êtes un ou une maniaque qui aime corriger, c'est toujours la bienvenue, sinon vous pouvez juste lire, aussi...
Arthur priait pour que cette fois, il ait la paix.
Pas que son quotidien était dérangé en permanence par un phénomène quelconque presque tout les jours. Juste qu'il est rare de le savoir assis sur sa chaise, les pieds croisés sur la table, en train de lire un de ses ouvrages favoris sans qu'un événement imprévu ne vienne bousculer son quart d'heure tranquille et silencieux. On finit quand même par savoir que c'est toujours lorsqu'il est détendu et décontracté que quelque chose le titille ensuite, passant du repos bien mérité à l'effort surhumain de devoir encore régler un problème qui n'est pas totalement sien. Car malgré le fait qu'il n'ait rien en particulier, un ennemi, ou une broutille à régler, il est toujours impliqué dans les soucis de ses proches. La plupart, en tout cas. Mais maintenant qu'il se rend compte que, jusque-là, rien de grave ne s'est produit, il commence à se demander s'il ne doit pas justement se méfier. Mais y penser jusqu'au soir reviendrait donc, une fois de plus, à gâcher cet après-midi qu'il rêvait de passer depuis longtemps. Il leva la tête. L'aiguille de l'horloge murale avait fait le tour du cadran, même plus. Une bonne heure. Une bonne heure s'est écoulée sans que rien n'arrive. Pouvait-il lâcher un soupir dans lequel il se débarrasserait de toute sa frustration ?
Pas qu'il se faisait trop de sang non plus, mais quand on côtoie un petit frère trop petit dans sa tête, un cousin maladroit qui a le chic pour s'attirer des ennuis qu'il n'a même pas à chercher, on a de quoi stresser un peu de temps en temps. L'anglais baissa donc les yeux pour en revenir à sa page.
« Arthur ! »
Une forte voix masculine attira son attention depuis l'extérieur. Il se mordille la lèvre inférieure à l'avance – même qu'il ne s'en rend pas compte. À travers la fenêtre de son salon, il put distinguer un grand blond bien coiffé, les yeux clairs mais fatigués, soutenir une loque humaine qui avait du mal à traîner son pied... ou les deux. Ce dernier, il le reconnut aussitôt. Il s'agissait de Matthew, le fameux cousin. Il bondit de son siège, posa brusquement le livre sur la table, et accouru en dehors de sa maison. À peine dépasse-t-il le paillasson qu'il parvient à mettre un nom sur la tête du plus grand qui l'accompagnait.
« Ludwig...
- Ton frère est là ?
- Nan, il est sortit.
- … Bon, ben, on va le transporter à deux, viens. »
Ludwig avait pratiquement le même âge que lui, mais il était largement plus grand. Cependant, ça ne lui donnait pas plus de muscles, et il fallait avouer que ramener Matthew dans le salon pour l'asseoir sur un fauteuil était plus facile avec une poigne en plus. Dés que le jeune à lunettes – qui étaient de travers et cassées – fut allongé de presque tout son long dedans, il se recroqueville aussitôt afin de cacher son visage en sang, couverts d'égratignures et de bleus. Il était bien amoché, et on aurait dit qu'il était sur le point de pleurer. Mais Arthur savait pertinemment qu'il réagissait ainsi surtout parce qu'il avait honte. Enfin, c'est ce qu'il ressentait à chaque fois. Mais il n'était pas la personne à blâmer. Après un court silence, le plus grand reprend :
« Il voulait voir Feliciano. »
Je l'aurai parié... pense Arthur. Feliciano était un type à part, si on peut dire ainsi. Un mec simple, bonne poire mais surtout saint d'esprit, ce qui lui donnait un air un peu idiot des fois. Mais dans le bon sens, il n'était pas un imbécile qui ne savait rien faire de ses dix doigts. Il était fréquentable, largement. Le problème, c'est que ses proches ne l'étaient pas, eux.
« Tu veux que je reste jusqu'à ce qu'Alfred revienne ? propose-t-il. Je me doute qu'il va encore lui faire une leçon de morale à sa façon, dés qu'il reviendra...
- Pas la peine, rétorque Arthur. Je vais m'occuper de Matthew et on le lui cachera. »
Pas que c'était grave que le dit Alfred l'apprenne, mais il ne sait que cracher des réflexions stupides lorsqu'il ne s'agit pas de lui. Par exemple, il lui dirait une énième fois de laisser tomber le coup d'essayer de devenir l'ami de Feliciano. Lui le voudrait bien, mais sûrement pas son grand frère. Et s'il ne s'agissait que de lui... Ce dernier lui-même fait de ses embrouilles – bien que le cercle d'amis de son frangin n'en soit pas – celles de sa petite bande. Ludwig n'en dit pas plus et fit lentement volte-face pour sortir de la maison. Même s'il ne paraît pas très amicale à première vue, on peut lui faire confiance. Arthur n'aurait jamais cru qu'il pouvait avoir autant d'occasions de discuter avec lui, même si ça ne dure jamais longtemps. Après que l'allemand lui ait demandé encore une fois si tout allait bien, il met un pied sur le paillasson avant d'ajouter :
« Au fait. Si Matthew a croisé la bande à Francis si rapidement, c'est parce qu'ils étaient pas si loin d'ici. »
Puis, il sortit, comme un « au revoir ».
Arthur détourne lentement le regard de la porte jusqu'à Matthew. Le pauvre n'avait toujours rien dit, et ses yeux étaient toujours rivés sur ses chaussures. Décidé à le remettre d'aplomb – du moins pour lui effacer cette tête – il s'en va d'un pas pressé dans la salle de bains en disant seulement :
« T'inquiètes pas, personne d'autre le saura. »
Il ne savait pas quoi dire d'autre en fait. Devant le miroir de la salle d'eau, il fit disparaître son reflet en l'ouvrant, révélant l'emplacement de la pharmacie. À l'intérieur, il se saisit des pansements, du coton et d'autres crèmes nécessaires. Il revient très vite dans le salon et pose le tout à ses pieds, s'accroupissant pour avoir un meilleur angle. Face à cela, Matthew décida de plonger un peu plus la tête en avant.
« C'est bon, montres. »
Son ton tranquille et loin d'être menaçant révélait tout de même l'agacement qu'il avait de le soigner encore une fois. Car ce n'était pas la première. Matthew relève alors le visage, sans pour autant quitter le sol des yeux. Il n'était pas obligé de parler ou de le regarder, du moment que l'anglais pouvait faire ce qu'il avait à faire. Il arrache un morceau de coton, le trempe dans un liquide, et commence son travail. Il pouvait lire le fait que « ça pique », « ça fait mal », sur les traits crispés de son visage. Habitué à la situation, Arthur ignore et continue sans qu'aucun des deux ne bronche pour autre chose. Silence.
La bande à Francis. Composé d'un grand blond, les cheveux qui peuvent arriver jusqu'aux épaules s'il ne les attachait pas en une petite queue de cheval bouclée. Malgré le fait qu'il avait les yeux colorés d'un bleu azur, il n'était pas tout à fait net dans sa tête. Ensuite, il y avait cet espagnol excentrique, Antonio. Il suivait assez bien les mouvements du français. Il ne faisait que l'imiter, presque, c'est pourquoi il était comme « classé » numéro 2 quand on parle du trio. Le troisième était un albinos rarement pris au sérieux, Gilbert. Frère de Ludwig, ce dernier a d'ailleurs coupé les ponts avec lui pour son attitude et ses fréquentations. On pouvait compter un quatrième, en quelques sortes. Lovino, appelé par pratiquement tout le monde « Romano » parce qu'il ne supportait pas son prénom. C'est lui, le fameux grand frère de Feliciano. Il ne fait pas franchement partit de cette troupe, c'est plutôt qu'il est suffisamment proche d'Antonio pour avoir été légèrement enrôlé dedans. Après, il a un caractère repoussant, en totale contradiction avec l'autre saint d'esprit que Matthew avait sélectionné dans sa liste.
Cette petite bande de malfrats amateurs s'était fait connaître dans leur petit village pour n'être que des « racailles sans expériences ». Des « chercheurs de mouise » en quelques sortes. Ils n'avaient rien de très effrayants, mais beaucoup de monde les éviter. Le coin d'ici n'était ni une vraie ville ni un vrai village. De loin, ça ressemble plutôt à un coin de campagne tranquille, parfois silencieux, sans trop de problèmes. Après, place à la bande en question dont le leader, Francis, savait bien se démarquer.
Et c'est justement ce Francis qui préoccupait les pensées d'Arthur à chaque fois qu'il savait Matthew revenu en sang d'une mésaventure avec eux.
« A-Aïe-Aïe !
- Ah, désolé, j'ai appuyé trop fort... ? »
Il n'attendit pas sa réponse et posa délicatement le dernier pansement sur sa joue gonflée et légèrement entaillée. L'anglais se relève aussitôt, les boîtes vides et les flacons à moitié pleins dans les mains.
« Je vais ranger tout ça et je vais faire une course.
- Quoi, mais Alfred est déjà partit en faire, non... ? dit-il enfin de sa voix presque fluette.
- Ouais, mais y'a un truc que j'ai oublié de lui dire, alors je vais aller le chercher moi. »
Matthew n'en dit pas plus et laisse son cousin faire le reste. Lorsque l'autre blond se hâte de passer de la salle de bains à sa chambre à l'étage, il ne peut s'empêcher de fixer le ciel qui a prit une teinte orangée dû au coucher de soleil qu'il ne peut apercevoir d'ici, depuis les fenêtres. Une bonne heure. Une bonne heure qu'Alfred est partit faire ces courses qu'il lui avait demandé de faire. Pour trois personnes qui se contentent de petits trucs, ce n'est pas censé être très compliqué, non ? Tsss, à tout les coups, il en a profité pour gâcher l'argent ailleurs et pour autre chose en plus, grogna intérieurement l'aîné. Il ouvrit en grand le placard, s'empara d'une veste et le referma aussitôt tout en se dirigeant vers la porte d'entrée, quittant donc sa maison...
Les rues étaient entièrement dallées comme dans ce genre de village que des touristes auraient hâte de visiter. C'est dans ce genre d'endroit qu'Arthur aime bien vivre, aime se savoir pour passer le reste de sa vie tranquille – si toutefois elle voulait bien être tranquille. Mais en réalité, ce n'est pas comme s'il en avait fait plusieurs. Il est né ici, comme la plupart de ses connaissances, n'importe lesquelles. C'est étonnant quand on y pense : personne n'a bougé d'ici en tant d'années. Il n'a bien sûr jamais été séparé de son frère Alfred, et les parents de Matthew sont très proches avec les leurs, ce qui a valu de nombreuses visites au point qu'il fait plus que squatter la maison même lorsqu'ils avoisinent tous l'âge de 20 ou 21 ans. La bande aussi. Que ce soit Francis, Antonio, Gilbert, Romano, Feliciano, Ludwig, et même d'autres qui habitent aujourd'hui un peu plus loin – à l'entrée ou à la sortie du village – ils étaient toujours comme une grande crèche de joyeux gamins.
Francis et Arthur étaient très proches. Les souvenirs refont surface en permanence à chaque fois que l'anglais parcoure une rue du coin. Même certains commerçants savent les reconnaître, c'est pourquoi dire bonjour à l'une des « racaille » de la bande était devenu assez compliqué au passage de la caisse. Pourtant, Dieu seul savait à quel point il était agréable de voir ces mioches s'agiter comme des fous innocents autrefois, et que ce soit dans les rues ou les places des marchés – qui sont d'ailleurs moins fréquents aujourd'hui. Arthur aimait se remémorer le fait qu'il vit ici depuis bien longtemps : connaître le coin comme sa poche et s'y promener comme s'il était partout chez lui le détendait. Il reconnaît à un virage l'enseigne d'un dépanneur – un petit magasin que la moitié du monde nomme un « konbini » ou combini, Arthur n'était pas sûr – et se souvient avoir envoyé son frère ici. Bien sûr, en passant devant les murs-vitrines où on peut distinguer le visage des clients encore à l'intérieur, il n'y découvrit pas son frère. Il grogne intérieurement, maudissant son frère de ne pas lui avoir pleinement obéit une fois de plus. Ne pouvait-il pas espérer lui faire confiance une seule fois ? Il ne peut pas espérer avoir une chance encore pour les 20 ans à venir !
« Mais si c'est pas Arthur ! »
Un grand bras vient s'emparer de ses épaules, accompagné d'une voix forte et étrangement joyeuse. Déséquilibré, Arthur ne sut réagir à temps et découvre donc son visage presque collé à celui d'Antonio. Celui-ci avait un sourire tellement grand que « faux » n'était pas le mot approprié.
« Tu tombes bien... »
Il était rare qu'il se retrouve confronté à l'un d'entre eux. Alors les rares fois où c'est arrivé, il restait muet et sans bouger. Il ressortait toujours indemne, il n'a jamais eu de noises avec eux, contrairement au malchanceux Matthew. Mais dans cette position – comme deux collègues de travail qui reviennent saouls de leur réunion – il avait encore plus de mal à réfléchir. En plus, il est évident qu'il n'aime pas fréquenter la bande... Il a d'ailleurs de la chance de n'en voir qu'un : les autres sont visiblement absents. Mal à l'aise, il cherche malgré tout à se dégager de cette curieuse étreinte, mais au final, l'espagnol peut le garder sous la main en tenant toujours un coin de sa longue veste.
« J'ai plus d'clopes. Tu peux aller m'en chercher ?
- Fais-le toi-même, Antonio.
- Je vais pas te raquetter, relax, fit-il en arborant une mine de faux gangster. La dernière fois que je suis entré là-dedans, on m'a viré parce que je dois déjà 70 euros ou un truc comme ça et que j'ai toujours pas rendu... »
Il était vraiment le plus incompréhensible de la bande.
« C'est juste un p'tit service... »
En même temps, ce n'est pas comme s'il le menaçait. Et s'il y avait bien une chose qu'on ne pourra jamais ôter de la tête de l'anglais, ce sont ses précieux souvenirs d'enfances. Tout le monde. Il était ami avec tout le monde. Il n'a presque aucune raison d'en vouloir à Antonio ou à quelqu'un d'autre. Il va donc rendre ce service, pas vraiment lui obéir. Peu importe ce qu'il en est, Arthur n'est pas persécuté. Ils étaient tous agités comme des puces à l'époque, mais il demeure aujourd'hui l'un des plus matures avec Ludwig.
Un peu plus tard, Arthur était revenu avec sa course personnelle et le paquet de cigarettes que l'espagnol lui avait demandé. Mais une fois à nouveau dehors, Antonio n'était plus là.
Un peu confus, il regarde dans toutes les directions depuis l'entrée du dépanneur. Pas de trace de la racaille, il est bel et bien partit. Et ça, j'en fais quoi ? pense-t-il en fixant avec agacement le paquet. Il détestait ces objets. Rien que d'imaginer Francis en tirer plusieurs bouffées sans se soucier de sa jeune santé lui donnait la ride du lion. Ce dernier avait drôlement changé. Il aurait peut-être même donner n'importe quoi pour connaître sa nature « vraie » à l'âge de 21 ans s'il n'était pas tombé dans cet immonde concept de violence et de vulgarité. Il ne se souvient même plus comment ça a commencé. Il faut dire aussi que son « cercle d'amis » est bien départagé : des italiens et espagnols, des allemands, son frère a du sang américain et son cousin a des tantes et oncles canadiens. Francis est français, et le sang de ses origines peut bouillir d'une manière différente de celle d'un anglais comme lui. Il ne se considère pas spécialement comme un aristocrate, cliché du thé et des petits gâteaux, mais il fallait quand même avouer que ça se voyait assez bien chez lui.
Il aimait beaucoup Francis.
Il aime beaucoup Francis.
Il reste un ami cher auquel il n'a pas fait attention lorsque sa descente dans le mauvais chemin a commencé. Il grandissant, lui aussi, et il se devait de se concentrer sur les études et la voie qu'il devait prendre pour espérer bien vivre avec son frère et son cousin plus tard. Mais voilà, on en est là aujourd'hui. Il devra penser à rencontrer Ludwig et Feliciano un peu plus souvent un jour, histoire de faire un topo – au risque de déclencher une belle bagarre quand même, Feliciano reste un risque de loin.
« Aaah... soupire-t-il, fourrant le paquet de cigarettes dans la poche de sa large veste. Je n'ai pas le choix... »
Il n'allait certainement pas le garder. Il va de ce pas le remettre à l'espagnol.
Arthur n'était allé dans ce grand immeuble un peu délabré – mais en bon état – et aujourd'hui peu habité qu'une fois. Et c'était... il y a longtemps. Il s'en souvient comme si c'était hier – ou presque, c'est par contre ce genre de souvenir qu'il veut volontiers effacer de sa mémoire. Le coucher de soleil commençait déjà à se transformer en nuit. Ah, j'ai oublié Alfred et Matthew. Encore, Matthew n'était pas vraiment un problème, c'est plutôt son frère qu'il n'a pas trouvé. Il sait qu'il ne fera jamais de magouilles avec la bande, ou même essayer quelque chose de similaire, mais il est juste bon à se fichtre parfois dans le pétrin. Moins souvent que son cousin, mais dans des choses plus graves que de se faire tabasser par des jeunes qui respectent la ridicule « loi du plus fort ». En tout cas, il se rappelle seulement maintenant qu'il est attendu à la maison. Il ne suivait pas vraiment les bruits qui courent, bons ou mauvais, mais il savait que certains locataires avaient quitté cet immeuble pour de nombreux défauts, que ce soit au niveau de la gouttière ou des fondations. En tout cas, la plupart restaient désormais proches du rez-de-chaussé, ce qui signifie que la bande squattait largement le plus haut étage. Ce n'est pas plus mal.
La porte d'entrée ne se fermait plus. Il entra sans prévenir et monta l'escalier, se méfiant de la sûreté de l'ascenseur. Arrivé à l'étage, lorsqu'il toque à la porte – à première vue normale comme toutes les autres – il tend l'oreille pour finalement se rendre compte que tout a l'air plus calme qu'il ne l'aurait imaginé. Tout semble changer lorsqu'une tête blanche lui ouvre et s'écrit brusquement :
« Hé, c'est Arthur ! »
Gilbert l'invite – à savoir le force presque – à rentrer. En même temps, l'anglais n'allait pas venir et partir comme ça, donc il n'y a pas de mal. Ce qui le dérange juste, c'est le peu de délicatesse dont ils font tous preuve dans chacun de leurs gestes. La porte claque, Arthur se retrouve une deuxième fois dans un appartement spacieux et pas si mal arrangé que ça. L'albinos repart vaquer à ses occupations, soit traverse juste une porte en s'exclamant une dernière fois « Arthur est là ! » sans qu'il ne puisse le voir. Il put voir Antonio se lever d'un canapé, confus de sa visite.
« Qu'est ce que tu veux ?
- T'es clopes. T'as oublié ce que je t'ai acheté. »
Il y eut un blanc avant que l'espagnol ne change d'attitude.
« Ah ouaiiiis, merci mec ! »
Il refuse cependant le paquet que lui tend Arthur.
« C'est pas pour moi, c'est pour Francis. »
Le visage de l'anglais devint aussitôt livide. Il n'avait pas spécialement prévu de tomber sur le français, encore moins pour justement lui refiler des cigarettes. Il entend un bruit suspect : Romano venait de surgir d'une pièce adjacente.
« Tu lui refiles nos courses maintenant ?
- Mais nan, soupire-t-il. Je l'ai vu passé près du store et je m'voyais vraiment pas aller les demander, ces clopes. »
Il dévisage alors le blond.
« Francis en demande de plus en plus. Il savait modérer, mais il est accro maintenant. C'est l'image qui veut ça, hein, leader ! »
Francis venait en effet de surgir de la même pièce où Gilbert venait d'entrer. Ce dernier en ressortit avec lui. Arthur n'aimait pas ça. Voir tout ces délinquants le fixer ainsi, même s'il s'agissait d'amis – autant dans son cœur que dans sa raison – il ne le supportait pas. Il avait seulement envie de rentrer, en plus, il est attendu. Mais maintenant qu'il est l'objet de l'attention de tous, il devait trouver quelque chose à redire pour s'en libérer. Chose bien compliquée, puisqu'il s'adresse rarement à eux. Il sentait le regard azur du blond le parcourir de haut en bas. Les cheveux blonds un peu en bataille, mais toujours en queue de cheval, il était vêtu d'une simple chemise blanche à fines rayures rouges et d'un pantalon tâché et troué par les cendres de ses cigarettes. Il en avait une à la bouche en ce moment même, et Arthur finissait par la fixer comme une tâche noire en plein milieu d'un milk puzzle.
« Qu'est ce que tu veux ? rétorque le colérique Romano.
- Matthew voulait juste dire... qu'il n'approchera plus Feliciano, mentit-il.
- Quoi ? Il a un message à m'faire passer, ce connard ?
- … Non, c'est moi qui te le dis. Matt' n'approchera plus Feliciano.
- Mais d'où tu parles de mon frère, toi ? Fais pas chier avec ta famille, mon frère, il a rien à voir avec vous !
- Montres pas les crocs Lovi', sourit Antonio. Arthur c'est un gentil. »
Lovino montre malgré tout les « crocs » à l'espagnol à l'entente de ce surnom. Arthur détourne rapidement les yeux lorsque ceux du français croisent rapidement les siens. Les siens étaient pâles. Pâles et sans vivacité. On aurait dit qu'il suffisait de le pousser du bout du doigt pour qu'il s'écroule. Mais il daigne ôter la cigarette, la coinçant entre ses doigts, avant de s'exclamer d'une voix neutre :
« Viens là. »
L'anglais eu du mal à croire qu'il s'adressait directement à lui, dans cette situation. Francis jeta un regard à tout les autres et les délinquants finissent par faire comme si de rien n'était, obéissant aux ordres muets de leur leader. Lorsqu'il disparu dans la pièce d'où il venait, Arthur le suit lentement. Pourquoi je fais ça, déjà... Arthur avait abandonné tout espoir de le ramener à la raison, dans le sens où ils pourraient encore être les meilleurs amis de monde. Mais il a pu vivre mieux que le pauvre Matthew jusque là, il n'avait aucune raison d'essayer d'en faire plus. Il ne s'agissait que de soigner le canadien à chaque fois qu'il se faisait rougir le tableau et de surveiller son petit frère qui gagnera bien en maturité un jour. C'est moins compliqué que de réfléchir à propos du grand blond.
« Tu fumes de plus en plus alors ? »
Arthur avait sortit ça sans penser aux conséquences. Mais il n'y en avait visiblement aucune, puisque le français ne réagit même pas en fermant la porte. Faut que je me ressaisisses... Arthur aime beaucoup Francis. Pas pour lui, mais pour sa propre satisfaction, il va essayer encore une fois. Avec un peu plus de cran, il hausse le ton.
« Sérieux, je vois pas pourquoi tu tiens à réduire ton espérance de vie, c'est à en pleurer ! Alors forcément, tu te dis que voler, tabasser, ou choper quelques p'tits soucis par-ci, par-là, c'est pas bien grave, tu va mourir jeune de toutes façons ? Faut vraiment être crétin pour voir les choses ainsi, surtout qu'en plus tu gâches le peu d'intelligence qu'il te reste, et t'es vraiment à plaindre vis-à-vis des gens quand on te voit passer dans la rue, parce que hein ! C'est pas les rumeurs qui manquent quant à...
- T'es venu jusqu'ici pour te foutre de la gueule de mon goût pour les clopes ? »
Cette fois, le français avait brutalement saisit le bras de l'anglais et appuyé contre le mur. Arthur réalisa seulement maintenant qu'il était plutôt grand, plus que lui en tout cas. Arthur ravala automatiquement sa salive, mais il ne pouvait imaginer son ancien ami le frapper. L'expression sur son visage de fumeur était indéfinissable. Ses yeux étaient plongés quelque part sur les traits de sa victime, vides de toute expression. On aurait dit qu'il cherchait un but précis... sur son visage. Arthur, titillé par le mince fil de fumée qui s'échappe de sa cigarette, la lui arrache soudainement des lèvres.
« Là, ça t'intéresse pas de gagner une ou deux minutes de vie ? »
L'autre fronça son regard, le plongeant profondément dans le sien.
« Si elles peuvent me servir.
- Qu'est ce que tu racontes ? Quelqu'un prend la peine de te prévenir, et toi... Hé. Tu pues là.
- … Pardon ?
- Ton haleine... c'est vraiment moche. »
L'expression de Francis se changea et on pouvait y lire de la confusion. Il s'éloigne donc de lui et regarda ailleurs. Il semblait désormais perdu dans ses pensées. L'anglais recule d'un pas, aucune réaction de sa part. Il recule encore un peu, s'approchant de la porte, manière peu élégante de dire que l'on veut s'en aller et rentrer. Mais au final, il fut à nouveau piégé par le délinquant, qui le plaqua encore au mur – ou plutôt à la porte, qui rebondit sur le coup. Pendant un instant, Arthur cru qu'elle allait s'ouvrir.
« Mais qu'est ce que tu fiches ? ! »
Cette fois, il était énervé.
« Hé, leader, ça va ? résonne la voix d'Antonio de l'autre côté.
- … Ça va, répond celui-ci dans un murmure.
- Quoi ? J'entends pas !
- Ça va j'vous dis ! »
Il avait hurlé. On pouvait même le comparer à un lion qui rugissait. L'oreille forcément plaquée contre la porte, l'anglais pouvait entendre les interrogations à peine audibles des autres. Il ne devait pas aller trop loin.
« Ohé, Francis... fit-il d'une voix basse. C'est bon, je m'en vais, lâches-moi quoi... »
Mais il ne réagit pas. Il déplaça ses mains pour qu'elles soient à la hauteur de son torse et de son visage.
« F-Francis ! reprit-il. Magnes-toi, les autres vont nous entendre !
- Et tu veux qu'ils entendent quoi ? répondit-il d'un ton parfaitement indifférent. T'as peur qu'ils aient des soupçons ?
- Des... Des soupçons sur quoi ? ! s'écrit-il avec une voix partagée entre le cri et le murmure. »
Il sentait le rouge montait aux joues. Celui-là avait décidément le don de tout interpréter de travers...
« Arrêtes ça... Ils vont se douter de quelque chose... ! Ils pourraient se tromper !
- Se tromper sur quoi... fit-il d'une voix encore plus basse, sa main se baladant très lentement dans sa chemise.
- J-J'ai jamais dit que c'était... Hé ! Enlèves tes mains de là !
- Boss ! s'élève la voix de Gilbert. Il dort là ou quoi ?
- Lâches, maintenant ! »
Sa voix était toujours étranglée. Il n'était même pas sûr que les autres n'entendaient vraiment rien. À moins qu'ils jouent le jeu et se moquent, et ça, ça ne lui plaisait pas du tout. Il sursaute soudainement : il se rend compte juste maintenant que Francis s'était légèrement baissé – suffisamment pour que leurs têtes soient à la même hauteur – et qu'il avait enfoui son nez dans son cou. L'une de ses mains soutenait son dos tandis que l'autre continuait de s'aventurer dans sa chemise, sur son torse.
« F-Francis, idiot... ! Arrêtes ça tout de suite ou j-je...
- Bah vas-y. »
Son ton était le même. Indifférent. Il se fichait de ce qu'il faisait. L'esprit d'Arthur était complètement embrouillé lorsque leurs nez se frôlèrent. Francis ne souriait pas. Ne riait pas. Ses yeux étaient vides, enfin presque, il pouvait voir son reflet dans ses pupilles – il réalise donc ainsi qu'ils sont vraiment proches.
« Boss ! Tu le bouffes ou quoi ? crie à nouveau l'albinos. »
L'anglais ne savait absolument pas comment réagir lorsque le français le coinça dans un baiser. L'arrière de sa tête cogna contre la porte, donnant un grand « boum » qui la fit rebondir. Il fut tellement surpris qu'il ne pensait même pas à respirer par le nez. Il pensait étouffer. Le plus surprenant était que l'autre semblait soudainement plus réactif : avec ses yeux grands comme des soucoupes, l'anglais pouvait lire des émotions qu'il pensait ne plus voir sur son visage pendant qu'il agissait. Avec ses yeux fermés, de l'apaisement, de l'affection, de la sûreté... Arthur dégagea son bras et lui asséna un grand coup dans le dos, un endroit que l'autre blond pourra difficilement atteindre. Il laisse aussitôt échapper un petit cri de douleur qui l'éloigne automatiquement de lui : Arthur tenait encore la cigarette allumée qu'il lui avait ôté de la bouche. Reprenant en panique son souffle, il n'hésite pas et ouvre la porte à la volée pour s'enfuir littéralement de l'appartement. Aucun des délinquants ne sut réagir à temps et personne ne l'attrapa, le laissant ainsi se sauver hors de l'immeuble.
« Hé, leader ! S'écrie Romano en l'apercevant depuis sa fenêtre. On fait quoi ?
- Laisses.
- Qu'est ce qu'il t'a fait ? Demande l'espagnol, le voyant chercher un coin de son dos avec sa main.
- Rien. »
Il l'avait brûlé avec cette cigarette qu'Arthur haïssait. Francis la regardait, cette dernière abandonnée sur le parquet, toujours allumée et laissant s'échapper ce fil de fumée.
« Il a toujours eu horreur de la clope. »
Francis allait s'en souvenir. Arthur a intérêt d'être prêt la prochaine fois.
Mais Arthur ne savait rien, lui.
… Quoi, c'est fini ?
Oui en fait, je ne sais pas trop comment faire la transition de telle à telle partie, alors on va passer à un chapitre suivant, ce sera plus simple ! Considérez-le toujours comme un OS quand même, d'accord ? XD Je suis contente d'avoir bouclé cette première partie, car moi aussi, j'ai hâte d'entrer dans des moments plus hotty 8D -baffe magistrale-
Une review, bonne ou mauvaise, fait toujours plaisir, ne coûte rien, et en plus ça motive !
