Titre : Atlantis's Draco
Auteur : Rieval
Genre : PG – Gen
Note : cette fic' délire m'a été inspirée par le dessin de Rodney McKay posté sur le GateShipOneNet.
Disclaimer : not mine !
oOo
John avançait prudemment mais avec assurance, lorsque Rodney, qui se trouvait juste derrière lui, poussa un petit yelp. John le rattrapa avant qu'il ne tombe. Pour la troisième fois. Il soupira. Comment ce type pouvait-il être aussi maladroit !
- McKay, bon sang ! Regardez donc où vous mettez les pieds !
Nouveau grognement. Agacé cette fois.
- Regarder ? Regarder ! Et regarder quoi, ou plutôt comment ? On n'y voit rien ici !
John ferma les yeux et se mit à compter len-te-ment, un, deux trois, quatre -
- Vous pourriez diriger votre lumière devant vous et j'y verrais peut-être un peu plus clair et là, oui, je pourrais regarder devant moi, reprit le sceintifique.
- McKay, lui répondit John sur un ton exaspéré, je dirige la lumière devant moi, mais pas par terre, ce serait dommage de se prendre un mur par inadvertance, non ? Ce n'est quand même pas très compliqué de rester juste derrière moi et de faire ce que, et bien, ce que je fais !
- C'est-à-dire ? Vous pourriez être un peu plus explicite ? demanda Rodney. Vous voulez quoi, que je me coiffe comme vous ? Si tant est que cet amas entremêlé soit une coiffure, personnellement je pencherais plutôt pour -
John ferma les yeux, essayant de bloquer le flot de paroles de McKay et reprit son décompte, cinq, six, sept. Ok, il était calme, serein, zen, pas envie du tout de tordre le cou à un certain canadien, pas du tout, du tout, du tout … Il rouvrit les yeux. McKay jacassait toujours.
- … de toute manière mon génie n'a pas besoin d'être … hey !
John venait de saisir Rodney par le bras.
- Gennnnnre, vous mettez vos pas dans les miens. Compris cette fois !
Rodney se massa le bras.
- Ok, pas besoin de recourir à la violence !
John reprit sa marche, Rodney grommelant derrière lui – il était question de « neurones étouffés par la masse capillaire ».
Il n'en voulait pas vraiment à McKay, après tout c'était de sa faute s'ils se trouvaient tous les deux à crapahuter dans ce tunnel sombre.
L'équipe était arrivée sur P4RT-657 la veille au soir et Rodney avait immédiatement détecté une source d'énergie « prometteuse ». Le seul problème c'était sa location : un temple, ou plutôt ce que les habitants de P4RT-657 appelaient un temple. De vieilles ruines entourées de cabanes en bois et de tentures rouges. Plutôt pathétique comme temple mais le grand prêtre n'en n'avait pas démordu : si les Atlantes voulaient entrer dans le Temple sacré, ils devaient prouver leur valeur en ramenant un œuf de Drakein. Le vieil homme leur avait montré sa « collection » : une dizaine de petits œufs gris, tachetés de points allant d'un rose fushia à un violet lavande.
Le grand prêtre avait exigé que Rodney se plie à cette chasse à l'œuf seul, mais John lui avait dit qu'il allait lui aussi devoir entrer dans le temple et ils étaient donc partis tous les deux.
- Pâques.
John sursauta, surpris d'entendre la voix de Rodney juste dans son oreille. Pas étonnant. Pour une fois McKay avait décidé de suivre ses instructions à la lettre, un peu trop bien en fait. Le scientifique ne marchait pas dans ses pas, il lui marchait purement et simplement dessus !
- McKay, nonde –
- Quoi encore ! s'exclama Rodney, sur un ton mi agacé mi étonné.
John soupira. Où s'était-il arrêté au fait ? Ah oui, huit, neuf, dix, onze.
- Ca me rappelle le matin de Pâques, pas vous ?
- Humm, non, pourquoi ? John avait repris son avancée, Rodney toujours plaqué sur son dos.
Rodney attendit un petit moment avant de lui répondre.
- Colonel, vous n'avez jamais cherché des œufs en chocolat le matin de Pâques ?
Ah, ça.
- Non. Mon père était dans l'armée et c'était, disons, ce que ce n'était pas trop son truc …
- Pas trop son « truc » ?
- Oui, vous savez, sapin de noël, guirlandes, gui, œufs de Pâques … ces trucs là.
- Oh.
Evidemment, McKay étant McKay, il n'en resta pas là.
- J'aimais surtout les …
- Manger ? hasarda John.
- Aha, très drôle. Vous devez me confondre avec Ronon …
C'est ça oui ! Comme si tout le monde sur Atlantis ne savait pas que les réserves de chocolat avaient deux prédateurs naturels, le Sétidien et McKay. Encore qu'il ne soit pas encore démontré avec certitude lequel des deux était le plus féroce. Les études anthropologiques allaient bon train, prix Nobel garanti.
- Non, j'aimais bien les décorer en fait, continua McKay.
John faillit piler net en visualisant l'image du docteur Rodney McKay, une grimace de concentration sur le visage, dessinant des arabesques compliquées sur un œuf de poule. Brrrr, c'était encore plus étrange que … que les wraiths !
- Et, euh, vous dessiniez quoi ? Demanda t-il, certain que la réponse ne serait pas celle qu'il attendait.
- Oh, des équations. Le jeu était de les reconstituer et donc, de retrouver les bons œufs avant que Jeannie ne les mange.
Bingo ! John le savait. Même gamin, McKay restait … McKay. Ce type était un monstre.
Ils continuèrent à marcher en silence cette fois. Le tunnel était faiblement éclairé par les flaques d'eau qui se trouvait le long des parois ici et là. Selon McKay, l'eau devait être contaminée par des animaux ou une algue microscopiques aux propriétés phosphorescentes. La lumière blafarde et disséminée que les flaques projetaient ajoutaient à l'atmosphère de film d'horreur du lieu.
Soudain, Rodney s'exclama.
- Là devant nous, à un mètre sur la gauche !
John était content que le détecteur soit capable de repérer ces fichus œufs. Naquadah. McKay avait découvert que les coquilles contenaient, en infime proportion, du naquadah et il n'avait pas été bien difficile de calibrer le détecteur.
Et devant eux se trouvait en effet un œuf. Sauf qu'il y avait un petit problème.
Sa taille.
Les œufs que leur avait montrés le Grand Prêtre auraient tout aussi bien pu être des œufs de cane, là, sauf à parler de canards mutants, il ne pouvait pas s'agir de la même race d'animal. L'œuf ressemblait à un ballon de rugby, il en avait la taille et la forme. Il était comme les autres, gris, tacheté de rose. John se tourna vers Rodney qui regardait l'œuf, les yeux écarquillés.
- Euh, là pas de problème pour les équations, hein ? Lui dit John sur un ton amusé.
Rodney ne lui répondit pas, se contentant de lever les yeux au ciel. Il se pencha et, presque à plat ventre, se mit à examiner l'œuf sous toutes les coutures.
- McKay, je peux savoir ce que vous faites là ?
- C'est bizarre … répondit juste l'intéressé comme s'il n'avait pas entendu la question.
John fronça les sourcils et se pencha à son tour sur l'œuf.
- quoi ? Qu'est-ce qui est bizarre ?
Rodney soupira.
-Colonel, je veux bien croire que vous ayez peu de connaissance sur les oeufs de Pâques, en revanche, j'ose espérer que vous savez comment les œufs sont généralement couvés ?
Le froncement de sourcil se renforça une seconde puis une lueur de compréhension apparue sur le visage de John.
- Oh, je vois ce que vous voulez dire, si nous avons un œuf nous devrions avoir un …
- …. Nid, termina McKay. Et je n'en vois aucun dans les parages. Il n'y a rien, juste … l'œuf.
D'accord, c'était plutôt inhabituel, John en convenait, mais en même temps, ils étaient sur Pégase, dans une autre galaxie, donc tout était possible.
- Ok, pas de nid mais si vous voulez entrer dans ce foutu temple, nous avons juste besoin d'un œuf, non ? Alors récupérer moi ça, qu'on en finisse rapidement.
Au souvenir de la raison de leur petite chasse au trésor, McKay se dépêcha de récupérer l'œuf et le mis dans son sac à dos, après l'avoir emballé avec précaution dans une couverture de survie.
Ils reprirent leur marche silencieuse.
Crack.
McKay stoppa net. Qu'est-ce que c'était que …
Craaaaack.
… çà !
Il tendit le bras vers Sheppard. Qui se retourna, l'aveuglant un moment avec la lumière de son P90.
- Euh, je crois qu'il se passe quelque chose … lui murmura t-il.
- Quoi ? Qu'est-ce que vous racontez ? Et puis pourquoi diable est-ce que vous murmurez comme ça ?
Rodney laissa échapper un soupir d'agacement …
CRACK !
… immédiatement suivi d'un cri.
CRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAACK.
Rodney se débarrassa de son sac à dos qu'il envoya balader à l'autre bout du tunnel. John arma son P90, prêt à tirer.
Le sac se mit à bouger et d'autres craquements pouvaient se faire entendre. Puis le silence revint.
Les deux Atlantes restèrent un long moment à observer le sac, sans bouger, osant à peine respirer. C'est McKay qui rompit le silence.
- Je crois que vous devriez aller voir, dit-il à John.
- Hey, répliqua John, c'est votre sac, votre œuf et votre satané temple !
Rodney croisa les bras sur la poitrine.
- Ah oui. Et qui est le héros sans peur et sans reproche de cette équipe, hein ? C'est votre boulot de me protéger de tout.
- Même d'un œuf, le taquina John mais il capitula et se dirigea, P90 fermement pointé en avant, vers le sac, Rodney sur ses talons. John donna de petits coups dans le sac de la pointe de son arme.
Squueeeeeeeeeee.
Les deux hommes reculèrent immédiatement.
- Okayyyyyy. Dit John, Ca c'est …
- Bizarre ? Proposa Rodney.
- Non, nous avons dépassé bizarre tout à l'heure, lorsque nous avons trouvé cette chose. Là c'est plutôt …
- Perturbant ? Avança Rodney.
- McKay, vous pourriez arrêter de terminer mes phrases, ça commence à sérieusement me porter sur les nerfs, j'ai l'impression d'être complètement décérébré !
- Désolé. Rodney eut le bon ton d'avoir l'air contrit, puis il reprit. Bon, alors, on fait quoi maintenant ?
- Je doute qu'il y ait quoique ce soit de dangereux là-dedans. C'est votre sac, alors … ouvrez-le …
- Bravo le héros !
- McKay … grogna John.
- D'accord, d'accord … soupira Rodney, j'y vais, mais si je meurs dans d'horribles souffrances, j'espère qu'Elisabeth vous le fera payer cher !
Rodney avança prudemment vers le sac. Arrivé à moins d'un mètre de celui-ci, il donna un petit coup de pied dedans.
Squuuuueeee.
Rodney avait peur mais comme n'importe quel scientifique digne de ce nom, il était aussi curieux. Il s'accroupit par terre et se pencha sur le sac. Délicatement, en essayant de le faire bouger le moins possible, il ouvrit le sac et ses yeux bleus se trouvèrent face à une autre paire d'yeux, ambre ceux-là.
SQQQQQUUUUEEEEE !
-Aaaaaaaaaaaaaaaah !
La chose lui avait sauté au visage et Rodney se retrouva allongé par terre sur le dos. John imaginait déjà les pires scénarii, genre Alien. Il allait en effet avoir des problèmes avec Elisabeth s'il lui ramenait son chef scientifique, ses entrailles en moins.
- MCKAY ! Cria John.
-Euh, ça va, ça va, répondit le canadien, d'une voix tremblante.
John approcha de McKay et resta bouche béé devant le spectacle qui s'offrait à lui.
-Il est mimi, non ? Petit, petit …
John ne dit rien. McKay continuait à faire des petits bruits stupides, du genre de ceux que l'on fait lorsque l'on a un bébé dans les bras.
- Ooooooh oui, il est joli hein, ça c'est un beau, très, très beau dra-
Il fut interrompu par Sheppard.
- Mckay ?
- Oui. Répondit distraitement Rodney toujours occupé à babiller.
- Est-ce que ce que vous tenez dans les bras est ce que je crois que c'est ?
Rodney, toujours allongé sur le dos, leva les yeux vers Sheppard.
- Décidément Colonel, je doute de plus en plus de la véracité de votre CV. Comment pouvez vous avoir passé le test Mensa si vous savez à peine vous exprimer !
- McKay, il y a un bébé dragon sur votre estomac. Répondit John comme si cela expliquait tous les mystères de l'univers.
- Et oui, c'est un joliiiiiiiiii bébé ça, hein, un mignonichounet dragonnet, hein …
John se demandait ce qu'il y avait de pire : rencontrer un wraith au coin d'un bois ou écouter Rodney parler à … à un bébé dragon ! C'était juste surréel.
Le dragon ressemblait aux images des livres pour enfant : deux petites ailes au bout duquel se trouvait trois griffes, une queue se terminant par une petite fourche, des écailles bleues et violettes sur tout le corps et un amusant petit toupet de fourrure rose sur la tête.
Rodney continuait à parler à l'animal.
- … Et comment on va l'appeler, hein, le dragonnet ?
- Pas question que vous donniez un nom à cette chose McKay ! Hurla John.
- Ah oui, et pourquoi donc ? Demanda McKay, sur un ton clairement Il y a une règle dans le règlement militaire américain qui est contre le fait de donner un nom aux bébés animaux peut-être ?
John secoua la tête.
- Non, mais lorsque l'on donne un nom à un animal, on s'attache à ce dernier et si on s'y attache, on veut le garder, et il n'est pas question de ramener cette bête sur Atlantis ! Expliqua John, les dents serrées. Rodney commençait à le gonfler avec son temple, son œuf et son dragon ! Il voulait rentrer sur Atlantis, manger du PopCorn devant un bon film et oublier jusqu'à l'existence de P4RT-657. Tout ça était juste trop … trop. Too much dirait les anglais.
- Huuuu, aaaaah, je crois que j'ai trouvé, Myrnec. Rodney continuait à caresser le cou du petit animal qui produisait des couinements de satisfaction en retour. Oui, tu aimes ce nom, hein, Myyyyyyyyyrnec.
- Non ! Qu'est-ce que je viens de dire sur le « onnedonnepasdeprénomauxbêtesquel'ontrouvesurlesplanètesquel'onvisite », Mckay ! grogna John.
-Je ne suis pas militaire et par conséquent, je n'ai pas à obéir à vos stupides règles. De plus, je suis sûr que le département de zoologie sera ravi d'avoir autre chose que des insectes vampires morts à étudier, hein Myrnounichet.
Et voilà, maintenant on était passé au sobriquet ! Ils étaient foutus !
Soudain, McKay lui posa Myrnec sous le nez.
- Allez Colonel, regardez ! Il est absolument inoffensif. C'est à ce moment précis que le petit animal décida d'éternuer sur Sheppard, produisant une petite flamme qui mit le feu à une des mèches rebelles de la chevelure du Colonel.
- Inoffensif, hein ! s'exclama John qui était tout occupé à se tapoter le dessus de la tête pour éteindre le feu.
- Euh, oui, bon, il faudra sans doute s'entourer de quelques précautions mais il rentre avec nous.
Et c'est ainsi que Myrnec devint la mascotte de la vaillante Cité d'Atlantis !
oO Fin (peut-être …) Oo
Bon allez, j'arrête là mon délire, mais si vous avez des idées de suite, n'hésitez pas à m'en faire part, je sens que Myrnec (nom inventé par Rodney McKay) pourrait vivre bien des aventures !
Note à propos du titre : Dragon vient du latin draco (et oui comme l'infâme Malfoy de la série Harry Potter), qui vient lui-même du grec ancien drakon, dérivé de drakein provenant du verbe derkomai (« voir clair » ce qui est logique car les dragons sont souvent associés à la sagesse et à la clairvoyance).
Sinon, mais si vous des êtes des fans d'HP vous le savez p-e, la plupart des prénoms des personnages ppaux de ce livre sont d'origine latine : Hagrid (géant), Dumbledore (bourdon), Severus (strict, sévère), …
