A/N : Alors…voici mon nouveau bébé ^^…J'y pense et j'écris quelques lignes de cette histoire depuis l'automne dernier, mais la fin prochaine de Quête pour l'immortalité m'a donné envie de pondre cette nouvelle histoire plus rapidement… Vous remarquerez que Sesshomaru est peut-être un peu OOC par rapport au manga…mais je trouvais que c'était nécessaire pour le rôle qu'il a à jouer…mais bon…je vais vous laisser juger par vous même!

À noter que les personnages n'ont rien à voir avec ceux du manga à l'époque féodale… J'ai simplement repris les mêmes personnages, mais tous vivent à l'époque moderne, et ne connaissent rien d'autre…et Youkais et humains cohabitent paisiblement.

Résumé : Rin doit tout à son ami d'enfance. Sans lui, elle aurait été incapable de se sortir de l'enfer dans lequel elle était plongée suite au décès de ses parents. Désormais fiancée à son sauveur, elle se considère comme la femme la plus heureuse au monde…jusqu'à ce qu'elle rencontre un séduisant et richissime homme d'affaire. Triangle.

Bonne lecture ^^

Le bal des mascarades

Chapitre 1 : Une journée pas comme les autres

Bip! Bip! Bip! Bip! Bip! Bip! BOUM!

La main venait une fois de plus, de s'abattre sur le réveille-matin cruel. L'homme sourit. C'était typiquement elle…la pauvre avait tant de difficulté à se lever chaque matin!

Sa chevelure cascadait gracieusement dans tous les sens sur son oreiller. Un sourire angélique se dessinait sur ses lèvres, tandis qu'elle profitait de ses derniers instants dans les bras de Morphée. Elle dormait si paisiblement, qu'elle remarqua à peine les deux doigts qui se promenaient malicieusement sur ses côtes. Légèrement agacée, elle fronça les sourcils et s'allongea sur le dos, afin de se débarrasser des intrus.

Mais les deux doigts, persévérants et déterminés…poursuivirent leur course jusqu'aux mèches brun chocolat, afin de les glisser derrière l'oreille de la jeune femme.

«Rin…», souffla une voix masculine à son oreille.

Pas de réponse.

«Rin.»

Elle plissa les paupières et rassembla toute son énergie afin d'ouvrir les yeux. Son sourire apparut de plus belle tandis qu'elle regardait son interlocuteur.

«MMmmmmm?»

«À quelle heure commences-tu aujourd'hui?», s'enquit-il.

Elle cligna des yeux quelques instants, se rappelant soudain que le week-end était bel et bien terminé.

Bip! Bip! Bip! Bip! Bip! Bip! Rin sursauta et regarda haineusement son ennemi.

Boum! Elle venait encore une fois de frapper rageusement son réveil.

Elle poussa un soupir de lassitude. Lundi…une autre semaine de travail qui commence! Elle regarda paresseusement le réveille-matin qu'elle venait tout juste de maltraiter.

6h50

Elle cligna des yeux.

6h50.

Finalement, ses yeux s'écarquillèrent.

«Qu…quoi? Six heures cinquante? Mais…Mais!»

«Tu devrais vraiment te trouver un autre réveil…Rin», lui dit le jeune homme.

Elle sauta hors du lit, complètement affolée. Elle commençait le boulot à 7h30! Elle avait été si absorbée par ses derniers instants de précieux sommeil qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait fracassé cinq ou six fois son réveille-matin.

«Je n'aurai pas de surplus ce mois-ci…Kohaku…Je n'ai pas les moyens de…»

Elle paniqua davantage lorsqu'elle ouvrit son placard…aucun uniforme propre! Elle avait voulu les laver hier, mais Kohaku et elle avaient pris quelques verres de vin et…Elle soupira et ramassa des vêtements pas trop sales qui traînaient par terre. Elle fit la moue en les fixant.

«T'en fais pas, Rin. Ils ont l'air comme neufs», essaya de la rassurer Kohaku, tandis qu'il se prélassait quelques minutes de plus. Il n'avait pas le même horaire qu'elle.

«Tu crois?», s'enquit Rin.

«Ouais, je t'assure…», dit-il en baillant. «Je suis désolé…si j'avais su…je t'aurais réveillée avant…»

«Tu ne pouvais pas savoir…Ça fait si peu de temps qu'on vit ensemble…», marmonna Rin en haussant les épaules. Elle s'habilla en vitesse.

«Je prends note qu'il faudra se coucher plus tôt dimanche prochain», dit-il avec un clin d'œil. «Je ne voudrais quand même pas te faire manquer le boulot à chaque lundi»

Rin lui lança un sourire espiègle. «T'inquiète! Le jeu en a valu la chandelle, tu ne trouves pas?»

«À toi de me le dire», lui répondit-il avec un sourire également espiègle. Rin sourit et s'approcha de lui pour lui plaquer un chaste baiser sur les lèvres.

«Je dois y aller. Tu devrais te lever toi aussi!»

«Je sais…Je sais…mais je me repose le plus possible…en prévision de ce soir…»

«J'ai hâte de voir ça», répondit Rin, tout sourire.

«Trois ans, ça se fête», rétorqua-t-il avec bonheur.

«Trois ans à te supporter, tu m'en dois une!», s'exclama-t-elle en lui lançant un oreiller en pleine figure.

«Tu me fais de la peine, Rin!», répliqua-t-il, faussement penaud, suite à l'impact.

«Petit gamin…on se voit plus tard!», dit-elle en sortant de l'appartement.

Rin ne prit même pas le temps de déjeuner, elle ne pouvait pas se le permettre de toute façon. Elle préférait mourir de faim plutôt que d'arriver en retard au travail. Sa patronne est intraitable quand elle est en colère!

Rin dévala les escaliers du bâtiment, en se coiffant du mieux qu'elle le pouvait. La tour d'habitations dans laquelle elle vivait était reconnue pour ses appartements jolis et abordables…mais sans ascenseurs. Rin vivait au dixième, une torture à chaque fois qu'elle était pressée ou qu'elle devait faire les courses.

Disons que la vie avait été beaucoup plus facile…quand ses parents étaient toujours en vie. Rin soupira, et chassa rapidement ses sombres pensées de son esprit. Elle n'avait pas le temps de déprimer. Dans la grande ville de Tokyo, plusieurs centaine d'autres candidates seraient prêtes à tout pour avoir son job…elle n'allait pas leur donner cette chance!

Et qu'avait-elle à se plaindre? Elle avait peut-être perdu ses parents, mais Kohaku l'a aidé et supporté de toutes les façons imaginables : financière, psychologique, sentimentale. Elle devait tout à son ami enfance et… nouveau fiancé.

Lorsqu'elle arriva finalement à la porte de sortie, la respiration haletante et le front en sueurs, elle entendit le bruit du bus. Déjà à bout, elle pressa quand même le pas et courut jusqu'à l'arrêt…mais…ô destin cruel, la lumière tourna au vert au pire moment. Tandis que Rin s'approchait de l'arrêt, l'autobus passa cruellement devant elle et l'aspergea avec l'eau qui ruisselait sur la route. Rin stoppa sa course, et regarda ses vêtements détrempés. Elle jeta un œil mauvais à l'autobus qui roulait à vive allure. Il était déjà loin.

La pluie tombait, Rin n'avait pas de parapluie, et le métro était à une quinzaine de minutes de marche…

…Mauvaise journée en perspective…

«Shikon Assurance bonjour! Kagome au bout du fil, puis-je prendre quelques minutes de votre temps?»

«Shikon Assurance, service des ventes, Sango vous écoute!»

«Bonjour Mme Myamoto. Je suis Kikyo Higurashi et je dois vous parler d'un plan très économique d'assurance habitation qui pourrait vous intéresser…»

L'homme regarda avec fascination toutes les employées du service aux ventes…Elles étaient complètement absorbées par leurs conversations. Les téléphones ne cessaient de sonner et les dames bavassaient, aussi bruyantes qu'une bande d'abeilles ouvrières au fin fond de leur ruche…Si bruyantes…pour son ouïe fine…Comment allait-il tenir le coup? Le pire…c'est qu'il n'avait vu qu'une toute petite partie du département. Il était seulement dans l'entrée de la pièce, la patronne occupée momentanément avec des corvées administratives.

«Je vois…merci Kanna, tu peux disposer maintenant», dit-elle sèchement. Elle se retourna et lança un sourire suave à l'homme à côté d'elle.

«Alors alors…Je crois que j'ai expliqué l'essentiel. Maintenant, on peut faire un petit tour de l'entreprise», lança-t-elle d'un voix doucereuse.

Son interlocuteur, peu bavard, se contenta de lever un sourcil et de la suivre. Au moins, il était sorti de la pièce ultra bruyante.

«Comme vous pouvez le constater, à tous les étages, les murs sont faits de splendide verre fini cristal. Comme vous l'aviez sans doute deviné, cela est pour rappeler l'identité même de l'entreprise…Shikon Assurance : une compagnie qui protège ses clients et exaucent tous leurs souhaits! Comme la célèbre perle!»

«Hmph, le Shikon no tama n'est qu'une légende», glissa l'homme, avec indifférence.

Avant que la patronne ne puisse répondre, un désastre sur deux pattes apparut dans son champ de vision et courut vers elle. La femme fronça les sourcils.

Une jeune femme, toute détrempée et paniquée, courrait vers eux comme si sa vie en dépendait. Ses vêtements étaient si mouillés qu'elle laissait derrière elle des flaques d'eau un peu partout, souillant l'aspect étincelant des couloirs.

«Rin…» La dame regarda sa montre avec amertume.

La jeune femme trempée jusqu'aux os s'arrêta devant elle et ne sembla même pas remarquer le nouveau venu.

«Pardonnez-moi…Kagura-sama. Je suis en retard…»

«Et mouillée comme une lavette…»

«Je suis désolée! J'ai couru après l'autobus et et…»

«Ça va, ça va! Tes excuses ne changeront rien au fait que tu es cinq minutes en retard!»

Rin s'inclina devant sa patronne, honteuse. «Je sais…»

«Rends-toi utile et va travailler», rétorqua Kagura. Rin hocha la tête et couru vers son poste.

«Oh…et…n'oublies pas. Cinq minutes de travail, cela veut dire que tu resteras dix minutes de plus ce soir», lui lança la patronne avec un sourire mauvais.

«H-hai…madame Tanaka», balbutia Rin, en poursuivant sa course.

«Oh alors heu…où en étions-nous?», s'enquit Kagura en jetant un œil à son interlocuteur. Ce dernier fixait la jeune femme qui courait comme une demeurée vers le département des ventes. Il tourna lentement la tête vers Kagura, comme s'il était déçu d'avoir à recentrer son attention sur elle.

« Les murs et planchers de cristal…», dit-il, en jetant un œil sur la flaque d'eau sur le sol.

«Un instant madame, gardez la ligne», dit la jeune femme en retirant son casque d'écoute. Elle jeta une mine désemparée à la nouvelle venue. «Rin! Mais qu'est-ce qui t'es arrivée?»

La principale intéressée essaya de la rassurer avec un sourire, mais sa crédibilité était déjà compromise par sa mine affreuse. «Ah…seulement une mauvaise matinée. J'ai manqué l'autobus…»

«Si tu avais que tu allais être en retard, tu aurais dû prendre le temps d'attraper ton parapluie!», s'indigna Kagome, l'air contrariée.

«Elle vit au dixième, Kagome…», expliqua Sango.

«Mais la pauvre va être mouillée toute la journée! Ça n'a aucun sens!», protesta Kagome, mais elle parût soudainement moins sévère. «Mais…mais oui! Maintenant que j'y pense…j'ai peut-être un uniforme de plus dans mon casier», pensa-t-elle tout haut.

«Mesdemoiselles?»

Toutes sursautèrent lorsqu'elles entendirent la voix de Kagura. Ses visites étaient rarement présages de bonnes nouvelles…

Les employées tournèrent leur tête en direction de l'homme à côté de la patronne…

«Maintenant que vous êtes toutes ici…Je profite de l'occasion pour vous présenter un nouveau dans notre département», dit Kagura avec un rire enjôleur. «Je vous présente…Taisho Sesshomaru»

«Hé! Salut, le grand frère!», lança très amicalement Kagome en lui envoyant la main. Sesshomaru se contenta de lui lancer un regard méprisant, avant de serrer la main à Kikyo et Ayame. Cette dernière faisait tourner vigoureusement une mèche de ses cheveux roux lorsque sa main toucha celle du youkai.

«Évidemment, il ne s'agit pas ici d'un employé ordinaire…C'est un futur investisseur de grande envergure pour notre compagnie. Telle que la politique de l'entreprise le recommande, M. Taisho travaillera dans les différents départements de l'entreprise afin de comprendre le fonctionnement de Shikon Assurance. Il sera avec nous pour les prochaines semaines», leur annonça Kagura, en suivant Sesshomaru des yeux, comme s'il s'agissait d'un morceau de viande fraiche.

«Vous constaterez aussi que Sesshomaru est un inu youkai…Je vous suggère donc d'être très gentilles avec lui…si vous souhaitez vivre», lança-t-elle, flanquée d'un sourire narquois.

Certaines employées parurent intimidées par les traits exotiques et l'expression atrocement stoïque du nouveau venu. Même son ombre était intimidante!

Sesshomaru s'arrêta finalement devant la jeune femme qu'il avait vu plus tôt. Elle parut légèrement intimidée lorsqu'elle le vit s'approcher, mais à la grande surprise du youkai, elle lui serra vigoureusement la main.

«Enchantée, Sesshomaru-sama! Je suis Hayashi Rin!», s'exclama-t-elle, en s'inclinant légèrement, si pétillante qu'il avait à peine remarqué que son mascara avait coulé sur son visage, que ses cheveux semblaient s'être pris dans un ouragan et que ses vêtements dégoûtaient lentement sur son clavier.

«Je sais. Je vous ai vu il y a un instant», rétorqua-t-il.

«Oh? Quand?», s'enquit-elle.

«Quand vous êtes arrivés à la course…»

Rin prit quelques couleurs. «Ah…ah bon?» Elle rit nerveusement. «Et bien, j'étais si pressée que je ne vous avais même pas remarqué!»

«Petite sotte», souffla Kagura. «Elle et Kagome sont mes pires», souffla-t-elle au youkai.

Kagome fusilla Kagura du regard tandis que Rin se rasseyait honteusement à son bureau. Elle se sentait ridicule.

«Kikyo est celle qui a le plus d'expérience. Elle pourra vous faire une formation digne de ce nom, Sesshomaru-sama», annonça la youkai.

«Mauvaise journée pour ça…Kagura», lança la principale intéressée, d'un ton glacial.

«Mais! Tu étais pourtant au courant!», s'indigna la patronne.

«J'ai reçu un appel important pour une assurance collective, Kagura…De la part de Bankotsu Pompes Funèbres. Tu ne veux pas perdre cette vente», rétorqua sèchement Kikyo avant de poursuivre son appel. Rin et Kagome durent retenir des sourires amusés, Kikyo ne parlait pas beaucoup aux autres, mais était infiniment respectée parce qu'elle était la seule qui tenait tête à Kagura. Elle est si bonne vendeuse que Kagura ne peut pas la mettre à la porte.

«Oui mais…les autres doivent terminer leur sollicitation téléphonique aujourd'hui…Elle n'auront pas le temps de…»

«Pas moi madame! J'ai terminé toutes mes sollicitations vendredi dernier!»

Kagura se crispa et regarda celle qui avait osé lui répondre.

«Toi, tu ne comptes pas!»

«Je sais que je ne suis pas celle qui a le plus d'expérience, mais je suis capable de montrer à Sesshomaru-sama comment notre système informatique fonctionne!», insista Rin.

Kagura soupira, l'air défaite. «Sesshomaru-sama, me pardonnerez-vous si je laisse cette petite…» Kagura se tut un instant, afin de censurer ses insultes. «Si je laisse cette petite débuter votre formation? Sinon, vous pouvez revenir demain, si vous préférez…»

«Madame Tanaka, les entreprises saines valorisent les employés qui font preuve d'initiative. Rin s'est portée volontaire, pourquoi refuserais-je son offre?», répondit-il avec neutralité.

Rin sourit, et Kagura fit de son mieux pour camoufler son agacement.

«D'accord…mais…Rin…prends quinze minutes et assures-toi d'être présentable, pour l'amour du ciel!»

«Ça alors!», couina Ayame dans son coin. «Comment elle fait?», s'enquit-elle en fixant Rin, qui arrivait à tout expliquer à son interlocuteur sans pâlir ni rougir, comme si elle formait un employé des plus banals. «Est-ce qu'elle lit les journaux? Elle ne sait pas qui il est?»

«Ah tu sais…Rin avait d'autres préoccupations que les journaux, ces derniers mois», rétorqua Sango avec agacement.

«Je lui ai déjà dit qu'il était plein de frics, mais je ne me suis pas attardée aux détails…C'est peut-être mieux comme ça», poursuivit Kagome, en regardant Rin avec amusement.

«Il est quand même canon! Elle n'a même pas l'air de remarquer!», continua Ayame.

«Rin n'a d'yeux que pour Kohaku», répliqua Sango.

Rin tourna la tête vers les commères. Les trois se turent.

«Bon…laissez-la tranquille, maintenant! On ne voudrait pas la déconcentrer, n'est-ce pas?», souffla Kagome.

Ce commentaire rassura Rin au plus haut point. Ses collègues ne semblaient pas avoir compris qu'elle entendait toute leur conversation. Après tout, son interlocuteur n'était pas des plus bavard. Sesshomaru répondait rarement à ses questions, se contentant le plus souvent d'exécuter en silence les instructions de Rin.

Cependant, elle devait admettre qu'il était plutôt brillant. Il arrivait à tout comprendre et tout faire du premier coup, et ce…malgré son…handicap.

Rin fit un effort pour ne pas le fixer. Il lui manquait un bras! Elle avait seulement remarqué quand il avait enlevé son veston, révélant une main artificielle, qui faisait un contraste évident avec son bras valide sur lequel se trouvait des marques pourpres au poignet. Néanmoins, il vaquait avec une telle aisance dans ses occupations qu'il donnait l'impression qu'un deuxième bras n'aurait été qu'un membre de trop.

«Ensuite?», s'enquit-il.

Rin le regarda avec curiosité.

«J'ai compris comment exporter les données, peut-on passer à autre chose?», ajouta-t-il.

«Heu…je crois bien qu'on ait fait le tour, Sesshomaru-sama!»

Il leva un sourcil.

«L'entrée de données, ce n'est pas plus compliqué que ça!», renchérit Rin. «Vous savez déjà tout! Vous êtes maintenant prêt à passer aux ventes téléphoniques!», lança-t-elle avec amusement.

«Hmmm…Nous verrons cela plus tard…», dit-il en jetant un œil à sa montre. Il se leva de sa chaise et tendit sa main valide à la jeune femme. Curieuse, Rin la prit, et le suivit. Kagura les regarda suspicieusement.

«Où allez-vous comme ça?»

«Dîner. J'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénients, madame Tanaka», rétorqua le youkai, avec une pointe d'ironie. La patronne regarda l'horloge sur le mur et parut soudainement honteuse.

«Oh…bien sûr que non, Sesshomaru-sama! Vous faites ce que vous voulez! Mais ramenez-moi Rin rapidement, elle a beaucoup de travail cet après-midi!»

«Ne vous inquiétez pas, je la ramènerai en un morceau. Je ne mange pas les humains…», rétorqua-t-il avec froideur.

Rin écarquilla les yeux.

«On ne sait jamais avec vous! Les inu youkais!», rétorqua Kagura avec un rire mielleux.

Le youkai se contenta de la regarder de haut et sortit de la pièce. Rin se pressa de le suivre et fit de son mieux pour ignorer le regard assassin que Kagura lui lançait. Elle ignorait pourquoi Sesshomaru voulait l'emmener avec lui, mais elle savait que cela lui mériterait sans doute une réprimande cruelle de sa patronne démonesse. Elle préféra ne pas y penser.

«Alors heuuu…vous souhaitez qu'on dîne ensemble, Sesshomaru-sama?», s'enquit Rin avec curiosité.

«Oui», dit-il simplement, en se dirigeant vers la cafétéria. «Pourquoi cette question, madame Hayashi avait d'autres plans?»

«Oh? Non, pas du tout! Cela me fera un plaisir de vous tenir compagnie mais…pourquoi…moi?»

Sesshomaru haussa un sourcil.

«N'avez-vous donc pas d'autres…investisseurs ou…hommes d'affaires importants dans l'entreprise à qui vous souhaitez parler?»

«Je n'ai pas l'habitude de causer affaires dans une cafétéria», répondit-il avec nonchalance. «Pour le reste…sachez simplement que je n'aime pas beaucoup Kagura…et Kagura ne vous aime pas. Rester avec vous me permet donc de rester loin d'elle», expliqua-t-il.

Rin ne put s'empêcher de pouffer de rire, tandis que Sesshomaru restait de marbre. Peut-être était-il un homme silencieux, mais à partir de ce moment, Rin sut qu'elle allait bien s'entendre avec lui.

«Pardonnez-moi, M. Taisho. Je ne voulais pas être aussi exubérante en votre présence», dit-elle en balayant une larme dans le coin de son œil.

«Vous n'avez pas à vous excuser Mme Hayashi. Ce Sesshomaru apprécie la sincérité…ce que Mme Tanaka manque cruellement», dit-il en regardant les menus avec ennui.

À vrai dire, Sesshomaru semblait être ennuyé par absolument toutes les tâches de la vie quotidienne. Rin commençait à se douter que sa froideur et sa nonchalance n'étaient que sa façon naturelle de se comporter, et n'y prêta plus attention.

«Je suis heureuse de savoir que ma nature…spontanée ne vous dérange pas. Vous savez, mes amies disent de moi que je suis plutôt expressive…donc…si je peux me comporter de façon naturelle en votre présence, cela m'évitera beaucoup d'embarras…»

Sesshomaru resta silencieux, comme s'il n'avait pas prêté attention à ce que venait de lui dire la jeune femme.

«Hmph…les plats de cette cafétéria ont une odeur fétide…»

«Oh…certains ne sont pas mauvais, je peux vous faire quelques suggestions, si vous voulez…»

Sesshomaru regarda avec agacement autour de lui. Rin remarqua soudainement que tout le monde les observaient, comme s'ils étaient tous les deux des espèces de super stars vedette d'une télé-réalité quelconque.

«Sortons d'ici», dit-il sèchement.

Rin n'essaya pas d'argumenter. Tandis qu'ils sortaient le plus rapidement possible de la cafétéria…

«Rin!», s'écria une voix familière.

Rin se retourna et vit Kohaku courir vers elle.

«A-attendez un instant…s'il vous plaît», balbutia-t-elle.

Kohaku prit quelques secondes pour reprendre son souffle et s'inclina devant le youkai.

«Taisho Sesshomaru…je suis enchanté d'enfin vous rencontrer!»

«Et qui êtes-vous?», s'enquit-il froidement.

«Fukazawa Kohaku…»

«Bien sûr…le conseiller en communication de Nishimura Naraku», le coupa Sesshomaru. «J'ai entendu parler de vous…»

Kohaku rougit furieusement à cette mention, mais Rin ne comprenait pas pourquoi.

«Oui…et bien…heu…tout le plaisir est pour moi, Sesshomaru-sama…Je constate que Rin vous tient compagnie»

«Oui. Hayashi Rin semble être une recrue prometteuse pour cette entreprise. C'est elle qui assure ma formation»

Ce fut au tour de Rin virer à l'écarlate.

«Hahaha! Rin est merveilleuse, n'est-ce pas? Puis-je vous l'emprunter quelques instants?», s'enquit Kohaku de façon amicale.

«Bien sûr…Elle ne m'appartient pas», dit Sesshomaru en fixant la bague au doigt du jeune homme.

Après myriades d'excuses, Kohaku prit Rin par le poignet et la traîna à l'écart.

«Rin! Tu t'occupes de la formation de Sesshomaru Taisho?», murmura-t-il avec incrédulité.

«Heu…oui! Ne t'en fais pas…même si c'est la première personne que je forme, je me débrouille très bien! Il est plutôt doué…»

«Doué? Rin, c'est certain qu'il est doué!»

«Ah bon?»

«Rin! Sesshomaru Taisho est l'un des plus brillants homme d'affaire du Japon! Un des principaux rivaux de Naraku : notre PDG! Tu ne le connais pas?»

«Plus riche que le Bankotsu de Bankotsu Pompes Funèbres?»

«Ça ne se compare même pas! Vraiment? Tu ne le connais pas?»

Rin rougit de honte et fixa le sol, se sentant soudain très stupide. Kagome lui avait dit que Sesshomaru était le frère de son petit-ami Inu-Yasha et qu'il était supposément détestable…mais c'était tout ce qu'elle savait de lui!

«N-Non..»

Rin remarqua soudain que les oreilles de Kohaku venaient de rougir…un signe habituel de son état de panique, mais il tenta de lui lancer un sourire rassurant.

«Ah…t'en fais pas. Tu es la personne la plus adorable que je connaisse, je suis sûre que tout ira bien! Mais…nous en discuterons plus tard. Je dois te parler de quelque chose d'autre…»

«Qu'est-ce qui se passe, Kohaku?»

«Et bien…heu…Tu sais, cette méga conférence de presse que Naraku avait prévu pour annoncer son nouveau produit d'assurance?»

«Oui…ça fait des semaines que tu en parles…»

«Des collègues ont entendu dire que Midoriko Incorporée s'apprête à lancer un produit qui ressemble beaucoup au nôtre…Pour éviter de se faire doubler, on a donc décidé de devancer notre annonce à…ce soir…»

«Aaahh…je vois», dit Rin, avec de la déception plein les yeux. Terrassé, Kohaku la prit par les épaules.

«Je suis désolé Rin…Moi aussi je suis vraiment déçu qu'on ne puisse pas célébrer notre anniversaire ce soir…mais…tu sais que c'est très important?»

«Oui oui…ne t'en fais pas, Kohaku. On pourra célébrer ça plus tard. Je ne voudrais pas te faire manquer ton scoop», dit-elle avec un sourire rassurant.

Kohaku lui plaqua un baiser sur la joue. «Tu es un ange, Rin»

«Alors, on se verra tard ce soir?»

«Seulement demain…probablement», dit-il avec déception. Il fronça les sourcils et fouilla dans sa poche. Il sortit son téléphone portable, qui faisait jouer la chanson de Darth Vader, du film Star Wars.

«Merde…Naraku…»

«Je te laisse répondre…Bonne chance, mon amour», dit-elle en lui plaquant un baiser sur la joue et en se tournant de nouveau vers le «plus brillant homme d'affaire de Japon». Elle fit de son mieux pour ravaler ses larmes tandis qu'elle marchait vers lui. Elle était très déçue; elle et Kohaku avaient tout organisé des semaines d'avance! Le restaurant, le champagne, la fête foraine…tant pis! Ils en parlaient depuis des semaines, mais tout s'était envolé en éclats…à cause d'une rumeur stupide.

Elle chassa les vilaines pensées et se concentra sur Sesshomaru. Il semblait absorbé par une application de son téléphone portable…il était probablement en train d'étudier les derniers développements à la bourse.

«Prête?», s'enquit-il, en levant les yeux vers elle.

Elle hocha la tête, et ils se dirigèrent vers l'extérieur.

Décidemment, cet homme était plein de surprise. La pluie tombait toujours à l'extérieur, mais Sesshomaru avait un parapluie de caché sous son veston…un parapluie suffisamment grand pour se protéger lui… et Rin des intempestives averses.

«Alors heum…où souhaitez-vous aller, Sesshomaru-sama?»

«Hmmm…Je crois que le Seryna fera l'affaire…»

Rin écarquilla les yeux.

«Mais…mais…Le Seryna, c'est absolument hors de prix!»

«Je vous invite…»

«Je…je ne serais pas du tout à l'aise d'accepter…»

«Ne dites pas de sottises…»

Rin n'insista plus. La vie était si ironique…Elle était supposée aller à ce restaurant avec Kohaku en soirée. À la place, elle allait s'y rendre avec un richissime homme d'affaires —youkai, de surcroît— qu'elle connaissait à peine!

Arrivés au restaurant, quelle fut son horreur lorsqu'elle constata que le serveur les dirigeaient vers l'une des cabines privées…Service personnalisé, c'est encore plus cher!

«Rien n'est hors de votre portée, on dirait», dit Rin avec embarras. «Dites…avec les multiples services…on va être très en retard au travail…Non?»

«Ce Sesshomaru fait ce qu'il veut Rin…», dit-il avec conviction.

«Mais cette Rin n'est pas ce Sesshomaru…», dit-elle avec la même intonation que lui. Elle crut voir l'ombre d'un sourire sur ses traits parfaits.

«Mme Hayashi n'a pas à s'inquiéter. Vous survivrez, si vous ne dites pas à Kagura où vous étiez…»

Ce fut suffisant pour ramener le sourire de Rin.

«Dites…vous ne l'aimez vraiment pas Kagura? C'est pourtant une femme brillante »

«Je n'aime pas sa façon de m'épier…»

«Elle est pourtant séduisante…»

«J'essaie d'éviter les aventures en milieu de travail…»

«Essayez d'éviter? Vous en avez l'habitude?», s'enquit Rin avec un sourire narquois, mais elle tourna rapidement au cramoisie et fixa la table.

«Excusez-moi…c'était déplacé…»

«Hmph…Ne vous en faites pas. Si vous lisez les horribles potins qu'on retrouve dans les magazines, il est normal que vous pensiez ces choses de moi», dit-il avec flegme, mais Rin avait plutôt l'impression que la situation l'amusait.

«Je ne lis pas les magazines à potins…J'ai simplement assumé…en…contemplant votre allure que…» Rin prit quelques instants pour l'examiner. «Vous avez beaucoup de succès auprès de la gente féminine…»

Sesshomaru regarda Rin le regarder.

«Et vous n'avez pas de bagues. Un homme libre…»

«Vous, par contre, vous en avez une. Puis-je voir», dit-il avec curiosité, en fixant la main de Rin. Cette dernière rougit de plus belle et lui tendit sa main, qu'il prit dans la sienne.

«Vous vous appelez encore Hayashi, et non Fukazawa…signe que vous n'êtes pas encore mariée», dit Sesshomaru, en contemplant le bijou.

«En effet. C'est une bague de fiançailles…Kohaku m'a fait la demande il y a deux semaines…mais…je compte garder mon nom de famille, par contre.»

Sesshomaru haussa un sourcil, en continuant de contempler la bague : un diamant solitaire sur une monture d'or blanc, sculpté de façon à ce que la pierre ressemble à une rose.

«Félicitations, Mme Hayashi…»

«Appelez-moi Rin, c'est plutôt embarrassant, d'entendre un si célèbre homme d'affaires me vouvoyer…»

«Comme vous voudrez…Rin», dit-il en déposant doucement sa main sur la table. «Le diamant a très peu d'impuretés, pour une bague achetée par un humain. Votre fiancé a des goûts raffinés», dit-il avec politesse.

«Arigato, Sesshomaru-sama», dit-elle tout sourire, tandis que les premières assiettes étaient servies. «Je dois admettre que Kohaku fera un fabuleux mari. Je lui dois tout!»

«Tout?», s'enquit Sesshomaru en haussant un sourcil.

«Oui. Kohaku est un ami d'enfance. Il m'a toujours supporté… même dans les moments les plus difficiles», expliqua Rin entre deux bouchées. «C'est grâce à lui que j'ai pu dénicher un emploi à Shikon Assurance…»

«Tu en aurais été incapable sans lui?»

Rin essaya de rester neutre face à ce ton plus familier…C'est elle qui lui avait demandé d'agir de la sorte, après tout!

«Ce n'est pas une question…Des tonnes de candidats sont plus qualifiés que moi. C'est une chance que je ne sois pas encore été virée…», murmura Rin en baissant les yeux.

«Pourquoi une si piètre opinion? Rin semble être une femme intelligente»

Rin rougit à cette mention. Sesshomaru semblait se comporter si froidement avec tout le monde de l'entreprise, pourquoi était-il si courtois avec elle?

«Je…Je crois que je suis plutôt piètre vendeuse…», admit-elle, en fixant son assiette.

«Tu as un mauvais rendement?»

«Hélas…Je vends moins d'assurances que mes collègues. Je crois que je suis trop honnête, je n'arrive pas à mentir aux clients quand ils se mettent à poser des questions sur les exclusions…»

«L'honnêteté n'a rien à avoir avec le rendement, Rin. J'ignore la cause de tes ennuis, mais des entreprises comme Shikon Assurance ont besoin d'employés courtois et honnêtes. Ils deviennent souvent les meilleurs vendeurs et les employés de bureau les plus fiables», répondit Sesshomaru en prenant une gorgée de saké. «Faisons un marché, Rin…»

Elle haussa un sourcil, l'air curieuse. «Je vous écoute»

«Je suis inu youkai. Mon flair est très précis, et il me dit que Rin pourrait avoir un brillant avenir à Shikon Assurance. Je vais t'aider à mieux vendre…»

«Ah…ah bon?», dit Rin avec surprise.

«Oui, pendant que nous poursuivrons la formation…»

La mine de Rin s'assombrit soudainement. «Ah…vous savez…je crois que dès demain…C'est Kikyo qui poursuivra votre entrainement…»

«Tu connais moins bien le travail de vendeuse que Kikyo?»

«Et bien…je suis capable de tout faire. Je suis simplement…moins productive…et moins expérimentée…»

«Alors je n'ai pas besoin de Kikyo, c'est toi qui poursuivra la formation.»

Une fois de plus, Rin rougit. «Mais…»

«Personne —sauf peut-être Naraku— n'a le pouvoir de me refuser quoi que ce soit dans cette entreprise», l'interrompit Sesshomaru. «Cela inclut Kagura, même si elle croit que tu es la pire des abrutis.»

Rin se tut et se contenta de lui lancer un sourire radieux. «C'est très gentil de votre part, Sesshomaru-sama. Je serai éternellement reconnaissante de votre aide!»

«Cette aide n'est pas gratuite, Rin…», dit Sesshomaru, en sirotant son saké. Rin le regarda avec curiosité.

«Je t'aiderai à progresser dans cette entreprise. En revanche, tu dois compléter ma formation : me dire tout ce que tu sais sur ton travail…et sur Shikon Assurance»

«Et bien…je peux vous aider avec mon travail…mais je crains qu'une vendeuse ne connaisse pas beaucoup d'information autre que son travail de vendeuse, Sesshomaru-sama…»

Sesshomaru la fixa de ses yeux d'ambre. Rin remarqua pour la première fois à quel point son regard était perçant…elle se sentait presque entrer en transe. «Tout ce que tu sais, cela me suffit, Rin»

«D'accord…c'est un marché, alors?», s'enquit-elle.

«Oui, c'est un marché», dit Sesshomaru en lui tendant la main. Rin la prit et accueillit sa poignée de main ferme et pleine de certitude.

Elle se demanda ce que signifiait réellement…le fait de faire une poignée de main à l'un des plus riches homme d'affaires de Tokyo.

L'après-midi était déjà avancé. Les appels téléphoniques étaient terminés au département des ventes de Shikon Assurance. Désormais, il n'y avait que les gloussements de Rin qui brisaient occasionnellement le silence, mais personne n'arrivait à entendre ce qui la faisait rire aussi souvent. Sesshomaru Taisho semblait jouer les pinces-sans-rire avec elle.

Malgré le silence, toutes les employées dévoraient la scène du regard, en particulier les amies de Rin. Kagome regardait la scène avec fascination, tandis que Sango semblait irritée et Ayame; furieusement jalouse. Même Kikyo jetait parfois des regards curieux au youkai et à l'humaine, qui se comportaient comme s'ils avaient toujours été les meilleurs amis du monde.

16h30. Déjà. Toutes se levèrent et se préparèrent à quitter, sauf Rin et Sesshomaru. Le groupe alla les voir.

«Vous avez l'air de vous amuser tous les deux», observa Kagome avec un sourire espiègle.

«C'est amusant! C'est moi qui est supposée lui apprendre le travail, mais j'ai l'impression que c'est plutôt l'inverse en ce moment!», s'exclama Rin, tout sourire. «Sesshomaru est plutôt doué dans les ventes…»

«Je ne doute pas que M. Taisho soit très doué dans tout ce qu'il fait», dit Ayame avec un clin d'œil, en tournant une de ses mèches. Sesshomaru l'ignora. Il était apparemment absorbé par l'écriture d'un important rapport.

«Tu pars avec Kohaku, ce soir, Rin? Vous allez diner ensemble?», s'enquit Sango, comme si elle essayait de changer le sujet.

«Malheureusement…Kohaku a une conférence de presse imprévue, nous avons dû repousser notre tête-à-tête», dit Rin avec un peu de déception dans la voix.

«Oh, vraiment? Pfff…Il est en train de devenir comme Koga, celui-là», grommela Ayame.

«Ou Inu-Yasha…», renchérit Kagome.

Sango les regarda avec incrédulité. «Quoi? Est-ce seulement Miroku qui n'est pas accro à son travail?»

«Je crois bien que oui!», s'exclama Kagome. «C'est parce qu'il est accro à ton popotin…»

«Kagome!», s'indigna Sango.

«Bon allez, cessez de les déranger avec vos pitreries!», lança Kikyo, en ramassant ses affaires. «À demain vous deux», dit-elle là l'attention de Rin et Sesshomaru.

«Quoi? Elle s'imagine qu'elle va encore partir seule avec la voiture? Attends-moi Kikyo! Soeurette!», s'exclama Kagome en partant à la course.

«Alors hum…ça roule, vous deux?», s'enquit Ayame à Rin…et surtout, Sesshomaru…dans l'espoir d'avoir une réponse. Sango la fusilla du regard, avant de se tourner de nouveau vers Rin.

«Il pleut encore très fort. Est-ce que tu as besoin que je te conduise chez toi, Rin?», demanda Sango. «J'ai pris la voiture à Miroku, aujourd'hui.»

«On a du temps à rattraper ici», lança froidement Sesshomaru, à l'attention de Sango et Ayame, sans même détacher les yeux de son écran.

«Ouais…Nous sommes arrivés tard…et il faut que je finisse tous mes rapports avant de quitter, Kagura en a besoin pour demain matin», répondit Rin. «Mais t'en fais pas, Sango. Je vais sûrement prendre l'autobus…»

«En pleine heure de pointe? Bon…d'accord, alors, bonne chance et à demain!», dit-elle avec un sourire amical en traînant Ayame par l'oreille. De nouveau, Rin et Sesshomaru étaient seuls.

«Elle est plutôt protectrice, celle-là…», commenta-t-il. Rin remarqua à quelle vitesse il continuait d'écrire sur son clavier.

«Sango et moi, on est comme des sœurs. J'ai longtemps vécu avec elle et Kohaku, après…» Rin se tut soudainement, mais elle remarqua que Sesshomaru avait déjà haussé un sourcil.

«Rien d'important…Continuons!», lança Rin. Elle n'avait surtout pas envie de parler ou même de penser à son… passé…

«J'ai terminé», l'informa Sesshomaru.

«Heuu…Quoi?»

«J'ai terminé les rapports. Il ne te reste plus qu'à jeter un œil», répondit le youkai. À voir la tête surprise de Rin, il comprit qu'il avait un rendement plutôt satisfaisant. Elle roula sa chaise vers son bureau, qui était juste à côté du sien, mais elle fonça maladroitement sur la chaise du youkai.

«Oh! Pardon!» Elle s'éloigna légèrement, ne voulant surtout pas que des gens trop curieux —en l'occurrence, Kagura— ne s'imagine quoi que ce soit.

Elle lut les multiples pages en diagonale.

«Wow…», souffla-t-elle. «Si vous restiez dans notre département sur une base permanente, je crois que j'aurais vraiment peur pour mon job!»

«Alors, tout est parfait?», s'enquit-il.

«Heuu…le contenu est parfait. Ne reste plus qu'à uniformiser la mise en page pour qu'elle soit conforme aux standards de la compagnie…»

«On trouve cela dans le guide?», demanda le youkai en sortant une immense brique (livre) de son tiroir.

«Oui. Au chapitre 21, annexe 5…La page…je crois que c'est dans les deux cent…»

«Deux cent vingt-trois», précisa Sesshomaru.

«C'est ça…Ensuite, il faudra simplement imprimer le document recto-verso, format tabloïde», expliqua Rin.

«Je m'en charge. Tu peux fermer ton poste et prendre une pause. On pourra partir dans cinq minutes», dit Sesshomaru, en préservant sa merveilleuse concentration.

«Hai!»

Soulagée, Rin ferma son ordinateur et jeta un œil à son téléphone portable. 16h45…Elle aurait sans doute terminé vers 18h30 si Sesshomaru n'avait pas été là pour l'aider. Elle sourit, la journée avait plutôt mal commencé…mais Rin ne pouvait s'empêcher de se féliciter de s'être portée volontaire pour encadrer la formation du youkai. Avoir un collègue aussi productif (et puissant) à ses côtés allait sans doute grandement l'aider au boulot! Elle profita de ses minutes de répit pour écrire un bref «courage, mon chéri», sous forme de SMS à Kohaku…Elle savait à quel point les conférences de presse le stressaient au plus haut point…surtout lorsque son patron est présent!

«Où vis-tu Rin?», s'enquit Sesshomaru, tandis qu'il cliquait sur «imprimer»

Rin haussa un sourcil «Hmmm, pourquoi voulez-vous savoir?»

«Es-tu à Chiyoda?»

«Heuu…oui…Dans le quartier populaire. Comment avez-vous su?», demanda-t-elle timidement.

«Je ne savais pas...Mais je vis aussi à Chiyoda, aux frontières de Minato. Je vais pouvoir aller te porter chez toi», expliqua le youkai.

Rin essaya de réprimer le rouge qui menaçait de monter à son visage.

«Ce…ce n'est vraiment pas nécessaire, Sesshomaru-sama. Je vais prendre l'autobus ou le métro…»

«J'insiste. De toute façon, les transports en commun sont horribles à ce moment de la journée…»

«La conduite en voiture aussi…»

«Rin, considère ce service comme une façon de te remercier de m'avoir tenu compagnie à l'heure du dîner»

«Me remercier pour ça? C'est moi qui devrait vous remercier de m'avoir amené au Seryna!»

La jeune femme écarquilla soudainement les yeux et couvrit sa bouche de ses deux mains. Elle regarda en direction du bureau vitré de Kagura. Sa porte était fermé et elle semblait absorbée par une vidéo conférence, Rin soupira de soulagement.

«Bon…d'accord…Décidément, je vous en dois déjà beaucoup, Sesshomaru-sama!»

Fin de chapitre!

A/N : Haha…pour l'instant je ne vous en donne pas plus! Si cette histoire vous intéresse, faudra me le faire savoir :)