Tout matériel en lien avec Arrow appartient au CW. Merci.
Cette histoire se situe au début de la 2e saison de Arrow. Merci pour votre attention et vos commentaires! :-)
Chapitre 1
Je suis tout à fait consciente que si Oliver s'entraîne – encore – torse nu dans notre Arrow cave, ce n'est pas pour être aguichant (même si, oh mon Dieu, il l'est définitivement, totalement, non, je dois arrêter de penser à cela. 3-2-1…). Ce n'est qu'une question pratique, il ne transpire pas dans un chandail qu'il devrait ensuite laver (ou plutôt faire laver) et est beaucoup plus confortable ainsi. J'imagine. En fait, je ne le lui ai pas demandé clairement, mais cela me semble logique. Beaucoup plus logique que la possibilité (totalement fantasmatique de ma part) qu'il tente de m'appâter par la vue de ses abdominaux dignes de 300.
John semble n'y porter aucun attention et c'est définitivement de ma faute si, en reconstruisant l'endroit, j'ai (inconsciemment, bien entendu) installé mon poste informatique devant le salmon ladder. Inconsciemment. Tant de choses ont changé depuis le retour d'Oliver de l'Île, suite à la destruction des Glades… Tant de gens avaient perdu la vie, les personnes qui leur étaient chères… Si seulement nous avions pu découvrir la deuxième bombe...Ma gorge se noue en y songeant. Mieux vaut penser à autre chose...
Oliver vient de monter un nouvel échelon, son corps se balance dans le vide, chaque muscle se dessinant clairement, tendus à l'extrême. Ses lèvres sont serrées (non pas que je les regarde), sa barbe de quelques jours souligne sa mâchoire solide.
Je remonte mes lunettes sur mon nez, tentant plutôt de me concentrer sur l'écran devant moi et le site protégé que je dois absolument craquer afin d'obtenir les informations demandées par Oliver et John pour leur mission de ce soir. Je fais maintenant partie intégrale de la Arrow Team (même si Oliver déteste le nom, c'est tout à fait approprié selon moi) depuis plus d'un an. Je sors rarement de mon poste informatique pour les aider, même si j'aimerais bien le faire plus souvent. John m'entraîne au combat, mais tous les deux préfèrent me garder dans de la ouate, comme si j'étais une petite fille fragile et non pas une diplômée du MIT, adulte et vaccinée, une des plus recherchées IT girl de tout Starling City.
Un sourire se dessine sur mes lèvres. J'y suis presque. Aucun site, même protégé au maximum, ne peut me résister. Il y a quelques mois, ma conscience aurait chaviré à l'idée de craquer un site illégalement, mais maintenant… mon compas moral s'est, disons, déplacé un peu pour ce qui est des contrevenants à la loi, qu'ils soient dans le calepin d'Oliver ou non. Je suis tellement contente qu'il ait décidé de s'en éloigner, de régler leur compte à quiconque le nécessitait plutôt que de s'en tenir rigidement aux noms listés dans le calepin de son père.
-Voilà!
Je lève les bras en l'air en victoire, m'étirant par la même occasion (je passe beaucoup trop de temps assise en ce moment) et je me retourne sur ma chaise, arrivant au même instant face au susnommé torse d'Oliver, qui vient tout juste de sauter en bas de l'échelle. Je sens mes joues rougir immédiatement, mon souffle se figer dans ma gorge. Je n'ai nul besoin de mes lunettes pour remarquer le huit pack littéralement criminel à la hauteur de mes yeux.
Aaahh! Comment peut-il ne pas être conscient de l'effet qu'il me fait?
Ou peut-être le sait-il et s'en fout-il tout simplement? Je sais qu'il m'apprécie, je sais qu'il ne regrette pas de me compter dans sa Team Arrow, mais je sais aussi qu'il ne me voit pas comme autre chose que sa parfaite craque informatique.
-Felicity?
Ne pas penser à sa voix prononçant mon nom. Penser à la mission.
-J'ai trouvé les documents que tu voulais, Oliver, et les plans pour ce soir. C'est exactement comme nous le pensions. Majeur détournement de fonds et rien en vue de redonner à un organisme de charité.
-Parfait. Merci.
Il met sa main sur mon épaule, me souriant son mince sourire habituel en se détournant déjà vers John qui vient d'arriver. Pourquoi me toucher à chaque fois? Il ne peut réellement vouloir tester le tissu des robes (beaucoup trop chères pour mon salaire, mais je ne peux m'empêcher de toujours vouloir être habillée à mon meilleur…pas seulement pour lui, pour moi aussi…).
-Diggle?
Oliver s'éloigne pour planifier avec John leur sortie de ce soir, alors que je passe une main fatiguée sur mes yeux. J'aurais bien besoin d'un bon massage, me dis-je en faisant craquer mes vertèbres. Un petit gémissement m'échappe.
-Tu devrais t'entraîner davantage, Felicity, me sermonne John en passant à côté de moi. T'étirer.
-Bien sûr, entre ma journée de travail chez Queen Consolidate et mon deuxième shift de soir ici, sans oublier remplir mon frigo qui est désespérément vide et lire les six dernières éditions de MIT Technology Review! Non, j'ai plutôt besoin d'un bon massage.
-Je pourrais t'en offrir un, si tu veux, me dit alors Oliver.
Un bref instant, je reste coite, interdite.
-Toi? Quoi? Un…
Sans même se rendre compte de mon trouble (comme d'habitude), il met son chandail et continue :
-Je dirai à ma secrétaire d'appeler pour t'acheter une série de massage dans un Spa réputé en ville.
Bien sûr. Monétairement parlant, m'offrir un massage. Je suis beaucoup trop naïve. Et romantique. Je ne peux manquer le regard de John qui secoue légèrement la tête en me regardant puis en regardant Oliver. Ouch, je devrais faire attention.
-Premièrement, je pense que je suis ce qui se rapproche le plus de ta secrétaire, Oliver, malheureusement. Et deuxièmement, je peux totalement me permettre un massage, si je trouve le temps de le faire un jour.
Il hausse des épaules et se penche avec John sur les plans que je viens d'imprimer. Ils seront sur le terrain ce soir et je serai là, avec eux, assise à mon ordinateur.
-Quelque chose ne va pas.
La voix d'Oliver me parvient du micro de mon casque d'écoute. La mission d'infiltration se déroulait pourtant parfaitement jusqu'à maintenant. Je pianote rapidement sur mon clavier, désactivant à distance une caméra supplémentaire, alors que mon cœur se serre.
-Quoi?
-Diggle, je ne vois pas de gardien de sécurité et il devrait pourtant y en avoir deux dans ce corridor. Aussi incompétent soient-ils, ils n'auraient jamais laissés cette section de l'étage déserte.
Je fronce les sourcils, regardant un peu les caméras actives à la recherche de la sécurité disparue. Une pause toilette peut-être? Ce qui me rappelle d'ailleurs qu'il faudrait moi aussi…
Tout d'un coup, je frissonne. La voix d'Oliver résonne dans ma tête. Quelque chose ne va pas.
Les basses de la musique du club en haut se taisent, le hum réconfortant de mon ordinateur disparaît et je suis plongée dans le noir. Le silence envahit brusquement la pièce sous-terraine. Je regarde en aveugle autour de moi, priant pour que la génératrice reparte rapidement.
La voix d'Oliver, portée par les ondes radio, répond à mon inspiration brusque :
-Felicity?
-Que se passe-t-il? demande aussi John.
Seule ma respiration hachée leur répond. Je sais très bien que le noir n'a jamais fait de mal à personne, mais je déteste être ainsi plongée dans le néant, sans avertissement.
-Tout…tout va bien.
Ma voix n'est qu'un murmure bien peu rassurant.
-Une simple panne de courant, mais je ne peux plus vous guider.
-La génératrice aurait dû démarrer.
C'est ce que je me disais aussi.
-Ce n'est pas le cas.
-Diggle, nous sortons d'ici. J'ai un mauvais pressentiment.
L'obscurité se colle à ma peau, coule dans ma gorge, menace de m'étouffer alors que je suis pétrifiée sur ma chaise. Je frémis et une larme de sueur s'écoule le long de mon échine. Mes yeux tentent de s'habituer à la noirceur, mais celle-ci est totale. Je sens la panique monter à moi comme si j'étais une gamine de quatre ans. Stupide. Ridicule. Reprends-toi, Felicity! Je secoue ma tête et serre les lèvres. Pas question de s'effaroucher comme une jeune innocente.
Je répète d'une voix plus égale cette fois-ci :
-Tout va bien. Ne faites pas attention à moi, messieurs. Vraiment désolée de ne pas pouvoir vous aider.
Alors que je reprends finalement contrôle de moi-même, me fustigeant de ma réaction, j'entends un bruit derrière moi.
Quelqu'un rit doucement dans le noir.
Merci pour la lecture! La suite devrait suivre bientôt!
