Petit mot avant de commencer : Ah bah... si on m'avait donné Jin je n'aurais pas récidivé... et ben pour punir tout le monde j'en écris une autre... MOUAHAHAHAHAHAHAH !(rire censé être démoniaque)
Mais cette fois, c'est mon couple favoris à moi qui est sur le plateau de torture (hihihi!) donc je ne vais absolument pas les ménager... pour preuve, je tente une histoire suivie...
Bref, ces quelques avertissements lancés, je vous laisse à votre lecture...
Enjoy et à très vite !
Petit mot avant de commencer 2 : Voici le chapitre 1 béta-lu, merci à Atalia pour son travail.
Personne ne lit ma fic... snif... mais je continue quand même dans l'espoir que peut-être...
Si vous la lisez, n'hésitez pas à commenter !
~o0o~
CHAPITRE 1
7 Days Battle
« Et tu penses qu'on gardera ça secret longtemps ? »
Ces quelques mots dansaient dans la tête de Kazuya Kamenashi au moment même où ses yeux se posèrent sur l'objet de ses pensées. D'un geste vif, Tanaka Koki claqua le dos de Nakamaru Yûichi, alors que ce dernier partait d'un grand fou-rire heureux et sincère. Kamenashi eut un pincement au cœur. La jalousie remontait dans ses entrailles comme un serpent venimeux qui distillait son poison dans chaque parcelle de son corps pétri de désir. Il pinça les lèvres pour ne pas vomir sa rage sur son pauvre aîné qui ne se doutait pas même de l'offense et préféra assassiner du regard la cause de toutes ses peines. Loin des tourments de son camarade, Tanaka continuait à martyriser Nakamaru, ne connaissant nulle autre manière de lui témoigner son affection. Un sourire radieux dansait sur son visage à la mâchoire carrée, si bien que, avant même de s'en rendre compte, Kamenashi se retrouva désarmé. Il poussa un soupir déchirant, sentit sa colère disparaître toute entière au point que son corps se détendit et qu'il chût sur une chaise comme une molle masse désossée. La tête renversée, le nez vers les cimes, il ferma les yeux pour se figurer ces instants d'intimités qui les unissaient à l'occasion.
Deux jours plus tôt, ils s'étaient retrouvés dans l'appartement du plus jeune. Kazuya avait invité son ami pour se repaître de sa présence et abuser du peu de tendresse que Koki lui accordait. Après quelques verres d'un vin luxueux, acheté dans la meilleure épicerie française de Tokyo, l'atmosphère s'était réchauffée, ainsi Kame était-il venu se blottir à la manière d'un chat câlin tout contre son compagnon. Il avait enfoui son visage au creux du cou de Koki pour emplir ses poumons de son parfum, pour enivrer sa peau du contact de la sienne, de la caresse de ses cheveux noirs, mais n'avait osé s'aventurer à goûter de ses lèvres cette chaire vive et offerte à ses appétits. Il attendait une réaction du jeune homme, un geste, un signe, quoi que ce fût, qui l'autorisa à poursuivre plus avant ses provocations licencieuses. Tanaka ne semblait néanmoins pas disposer à répondre à ses appels et continuait à observer les lumières de Tokyo à travers la porte-fenêtre close du meublé. La bouche de Kamenashi esquissa un sourire entre l'ironie et l'épuisement. Combien de fois Koki s'était-il ainsi joué de lui, attisant, par sa superbe indifférence, le brasier déjà ardent de l'insatiable faim d'amour qui molestait sa victime... Victime trop heureuse d'avoir le droit de se faire ainsi tourmenter. Il se mordit la lèvre inférieure. Il n'était pas non plus dépourvu d'armes et connaissait bien assez son bourreau pour tenter de piocher une faille dans sa défense. Il releva la tête, effleurant ostensiblement la joue de Tanaka de ses cheveux châtains foncés, puis remonta jusqu'au creux de son oreille, prenant bien soin au passage de caresser du bout du nez le lobe sensible.
- Oy ! Hage ! (1) Susurra-t-il avec concupiscence.
Il se redressa un peu pour observer l'expression de son amant. Il n'avait pas bougé d'un pouce, seuls ses iris obsidiennes s'étaient abattus, sévères, sur le désagréable petit chat qui le titillait :
- J'ai des cheveux... Kame-chan(2).
Malgré le ton bourru qu'il avait employé, Kame sut qu'il avait gagné en l'entendant prononcer ce surnom affectueux. Reprenant un peu d'assurance, il lui envoya son plus beau sourire, celui qui sait mêler astucieusement espièglerie et charme ingénu, puis en le regardant droit dans les yeux, il rétorqua :
- Je le sais... Hage !
Koki ne prit pas la peine de répondre. Il se dressa comme un ressort, prêt à corriger le vilain matou, mais celui-ci agile et furtif, s'était déjà propulsé hors du confortable canapé et le narguait depuis la porte-fenêtre. Alors que Kazuya lui faisait un adorable coucou de sa main droite, Koki bondit sur lui pour l'attraper et achever sa vengeance. Toutefois, cette tortue-là était plus leste que ses congénères, elle disparut sur le petit balcon où le prédateur la poursuivit. Il faillit bien l'attraper, lorsque la porte récalcitrante fit mine de ne pas s'ouvrir, mais la chance avait choisi de favoriser Kame et le volet en verre s'ouvrit à l'instant où la main de Koki allait enlacer la taille de sa proie.
Kame se rua vers l'intérieur, sauta au-dessus de l'assise qu'ils venaient juste de quitter et s'accroupit derrière le dossier, prêt à attendre que son ami le rejoignît. Une main se saisit du col de son pull en laine grossière, l'obligeant à se remettre sur ses jambes. Ses yeux plantés dans ceux de Koki, son nez effleurant le sien, il sentait le souffle doucereux, rendu suave par le vin mielleux, couler sur sa peau comme autant de promesses d'extase. Une drôle d'euphorie s'empara de lui et sans même s'en rendre compte, il s'était mis à rire, provoquant ainsi un superbe sourire chez son amant. De sa main libre, Koki donna une claque au sommet du crâne de Kame, tout en le traitant d'imbécile. Ce dernier, étouffant ses gloussements, lâcha un cri de douleur qui ressemblait bien plus à une exclamation de plaisir. Koki fronça les sourcils, lâcha sa victime et le rejoignit de l'autre côté du canapé pour pouvoir lui faire subir les pires tortures. Il l'attrapa à bras le corps et se mit à lui chatouiller le ventre, lui assénant parfois une claque sur la cuisse ou sur la fesse selon ce qu'il parvenait à atteindre. Kame, entre rire et larme, se débattait comme un beau diable et poussait des petits « non » assez proche de gémissements.
À force de gigoter en tous sens, Kazuya parvint à s'échapper de sa torture et s'enfuit de nouveau vers le balcon poursuivit par son ami qui n'était absolument pas décidé à abandonner. Cependant, éprouvé par le précédant traitement, le facétieux chaton avait perdu de sa vigueur, ce fut donc sans difficultés que Koki le rattrapa. En sentant la main de son poursuivant se refermer sur son dos, Kame sourit et, inexplicablement, perdit l'équilibre. Il embrassa le sol, entraînant dans sa chute un Koki qui ne perdit pourtant pas le nord. Il se dégagea des membres lourds du jeune homme, le retourna pour l'allonger sur le dos et s'assit sur son giron pour planter son regard dans le sien.
Kame lui sourit avant d'étendre ses bras en croix, en signe de reddition. Le vent frais de cette fin février fouettait leurs visages échauffés par la course. Le vrombissement des voitures en contrebas saturait l'air. Le temps semblait s'être arrêté pour Kazuya qui attendait, anxieux, cette suite qu'il avait tant espérée. Soudain, Koki leva la main et lui mit une petite gifle, tout juste assez forte pour produire un claquement sec mais qui ne marquerait pas la peau. Kame sursauta au son de cette claque, non pas de douleur, de surprise. La paume chaude de son vis-à-vis glissa lentement sur sa joue, effleura le menton, avant de s'attarder sur le cou où palpitaient les veines tendues par l'ivresse. Du bout de l'index il flatta la pomme d'Adam puis descendit doucement jusqu'à la limite insolente de ce col en V qui exposait impudiquement la naissance des pectoraux. Brusquement, ce même doigt percuta le menton pour obliger à Kame à redresser la tête et fixer Koki droit dans les yeux :
- Tu as fait exprès de tomber, non ? Idiot !
D'abord atterré par cette affirmation, Kame finit par éclater de rire et lâcher de son air le plus innocent :
- Pourquoi j'aurai fait une chose pareille ?
Avec satisfaction, le jeune homme vit naître sur le visage de son aîné, ce petit sourire amusé qui lui donnait l'espoir d'être très bientôt serré tout contre lui...
- T'es con... lâcha Koki en tapotant sa joue, jouer à ce jeu débile à nos âges alors qu'il fait super froid ici !
Kame jeta une œillade scrutatrice à son ami. En dépit de ses sourcils froncés et ses airs de mauvais garçon en colère, il paraissait beaucoup s'amuser de cette situation. Ses pupilles dilatées dans la pénombre brillaient de mille feux, la commissure de ses lèvres à la courbe obscène formait un rictus incertain qui harcelait la patience du jeune homme... Plus que jamais il en était certain, il aimait ces lèvres, il aimait cette figure aux traits durs, il aimait ce corps souple et svelte qui le maintenait au sol grâce à une force insoupçonnable... Il aimait Tanaka Koki. Doucement, il fit glisser ses mains sur les bras du tee-shirt à manches longues que portait Koki... un tissu doux, agréable, bien trop léger pour ses températures de fin d'hiver. En le regardant droit dans les yeux d'un air de défi, il porta ses doigts vers les hanches du garçon, là où il put se saisir du bas de l'encombrant vêtement pour le remonter lentement et découvrir le ventre musclé.
- Si tu as froid, il faut absolument te débarrasser de ça ! S'exclama-t-il, coquin.
Mais, avec rudesse, Koki se saisit de ses poignées pour arrêter son geste. Le regard qu'il lui lança fit frémir Kazuya qui perdit inopinément sa confiance en lui. S'il avait fâché son amant, il ne pourrait pas le garder près de lui, il ne pourrait pas passer la nuit à l'abri de sa chaleur, à dévorer sa présence. Il frissonna en réalisant que, encore et toujours, seul cet abruti de chauve menait le jeu et que lui, la petite tortue, était esclave de son trop grand amour. Malgré lui, il posa sur son vis-à-vis des yeux apeurés. Il craignait par dessus tout de se voir abandonné. Il vit passer sur ses traits une expression brûlante. Soudain, Tanaka plaqua les mains de son prisonnier au sol et se pencha pour se retrouver nez à nez avec Kame. Il était si près à présent que leurs lèvres se frôlaient, légères et taquines comme des papillons fous.
- Tu cherches vraiment la bagarre, chuchota Tanaka.
À chaque mot prononcé, une caresse irritante enflammait la bouche de Kame, émoustillait tout entier son corps frissonnant et crispait son estomac. Son désir ne semblait plus connaître de limites et pourtant, l'angoisse d'être délaissé affamé ne le lâchait pas. Il s'était mis à trembler, balancé entre excitation et peur, il aurait voulu fermer les yeux mais redoutait de rompre le lien ténu qui l'attachait à son tortionnaire. À cet instant, sa vie entière se résumait à ces deux prunelles noires qui lui imposaient l'immobilité. Il ne voyait plus rien d'autre, pas même la langue qui vint caresser sa lèvre supérieure. Il sursauta en sentant la brûlure humide sur sa peau glacée. Koki sourit, fier de son effet, et s'éloigna un peu. Toutefois, il venait de donner à son soupirant le signal qu'il avait tant attendu, aussi Kamenashi ne fut-il plus capable de se contenir et tenta d'un geste alerte de lui voler un baiser. Tanaka se montra plus rapide, il esquiva l'attaque et saisit d'une main le bas du visage du garçon. Il flatta d'un doigt le contour bien dessiné de sa bouche en souriant et soupira :
- Je suppose qu'il va falloir que je m'occupe de toi, Kame-chan.
De nouveau, il se courba vers le visage sous lui. Avec une douceur déconcertante, il saisit entre ses dents la lèvre inférieure offerte par Kame, puis la suçota lentement jusqu'à ce qu'il la sentît devenir chaude et enflée. Kazuya contenait difficilement sa joie. Il avait réussi, pour ce soir-là au moins, à garder près de lui cet insaisissable papillon. Tout à coup, il passa ses bras autour de Koki, le serra de toutes ses forces et posa son front contre le sien. L'autre laissa échapper un petit rire attendri et caressa avec douceur les cheveux de sa petite tortue. Enfin, il se dégagea de son étreinte, lui posa un baiser sur le sommet du crâne et déclara :
- On ferait mieux de rentrer, Kame-chan, on sera mieux au chaud.
Joignant le geste à la parole, il se releva pour retrouver l'accueillante chaleur de l'appartement, laissant à Kame le soin, s'il en avait vraiment envie, de le suivre par ses propres moyens. Celui-ci ne réfléchit pas à deux fois avant de lui emboîter le pas. Il était rendu fou par son envie de Koki. Il le poursuivait, désespéré, appréhendant encore, au delà de tout bon sens, que Tanaka ramassât ses affaires, passât son épaisse parka noire, remît ses chaussures et échappât à ses mains langoureuses. Envahi par ses pensées, il se précipita sur son aîné, enlaça sa taille par l'arrière et essaya de le défaire de son pantalon... ce qui ne fut pas tout à fait au goût de l'entrepris. Avec fermeté, il arrêta cette tentative, en sifflant un petit « Holà, doucement ! » qui contenait plus d'énergie qu'un hurlement. Il saisit Kamenashi par le bras, le ramena devant lui, avant de le pousser sans autre forme de procès sur le canapé. Le jeune homme atterrit lourdement entre les coussins moelleux en maudissant son impatience. Jamais, les choses n'étaient deux fois les mêmes avec son amant. Comment attirer son attention ? Trop d'initiative pouvait le rebuter. Trop de passivité le laisser de marbre. Kazuya devait s'attendre à tout moment à le voir lui tourner le dos ou à se jeter sur lui sans jamais comprendre comment et pourquoi il avait engendré de telles réactions. Il ne pouvait que les constater après coup, aurait été bien incapable de les anticiper... mais peut-être était-ce précisément ce qui donnait tant de valeur à leur relation.
En quelques pas, Koki l'avait rejoint. Il s'empara des genoux de Kame, les écarta volontairement pour venir s'agenouiller, veillant à ce que ses cuisses agaçassent l'entrejambe de sa victime.
- On joue ? Murmura-t-il à son oreille avant d'emprisonner le lobe entre ses dents puis lui donner un petit coup de langue qui fit gémir le supplicié. Doucement, embrassant chaque parcelle de peau, il descendit vers les lèvres alanguies dont il se saisit goulument. Ce baiser cher et précieux, Kame l'avait tant voulu qu'à ce moment, il y mit toute son ardeur. Hors d'haleine, il ne cessait de rappeler à lui l'amour, l'empêchait de s'éloigner de quelques coups de langues aguichants. Néanmoins, il ne le retînt pas longtemps et Tanaka continua à perdre de l'altitude, s'attaquant au cou palpitant. Cependant, ses mains s'affairaient à débarrasser Kame de ses pantalon et boxer, puis elles remontèrent vers le pull, découvrant le ventre ferme du jeune homme qu'il se baissa pour embrasser, d'abord près du nombril... puis plus bas... et plus bas... et plus bas encore...
- Kamenashi-san ?
L'interpelé sursauta vivement et lança tout autour des coups d'œil hagards. Un technicien armé d'un bloc-note l'observait depuis une distance respectueuse. Kazuya sentit à ses paupières lourdes que, perdu dans ses souvenirs, il s'était endormi et les réminiscences étaient devenues un rêve si réel qu'il en ressentait à présent les séquelles sur son entrejambe. Précipitamment, il se plia en deux pour dissimuler et calmer son érection, tout en remerciant tous les kamis d'avoir, ce jour-là, porté une longue veste large qui protégeait son intimité.
- Kamenashi-san, ça va ? Insista le technicien.
- Oui, oui c'est mon ventre... j'ai pas assez mangé ce matin... mais ça ira, mentit le jeune homme.
- Nous vous attendons pour commencer la séance photo.
- Oui... oui bien sûr, excusez-moi. Je bois un verre d'eau et je suis à vous.
L'homme acquiesça, servit un sourire mielleux au plus jeune des KAT-TUN et courut vers le photographe pour lui rapporter leur échange. Kame observa mieux l'endroit où il se trouvait. Le studio avait été plongé dans un étrange clair-obscur et seul l'écran blanc au fond de la pièce reflétait la lumière intense de quelques spots. Il était resté seul dans le coin de repos qui avait été aménagé à leur intention, les autres membres du groupe s'étaient dispersés dans l'immense hangar et, s'il apercevait Taguchi somnolant près d'un projecteur, les quatre autres s'étaient fondus dans la masse du staff assez nombreux... trop nombreux pour une simple séance de photographie au goût de Kamenashi. Il avait beau essayé de chercher Koki des yeux, il lui était impossible de le repérer. Tanaka était généralement celui qui se liait le plus facilement d'amitié avec les professionnels sur le plateau. Il s'intéressait à tous les détails techniques et pouvait rester des heures à se renseigner sur la moindre petite mécanique. Kame ne se faisait pas d'illusion, il avait peu de chance de le voir avant qu'ils n'allassent tous s'exposer à l'objectif de l'appareil.
Un soupir épuisé traversa ses lèvres et il se décida enfin à se lever. Avec un peu de difficultés, dues à son esprit vaseux, il se remit sur ses jambes, tituba entre les chaises laissées en désordre par ses camarades et chemina d'un pas hésitant vers la table où étaient disposés les rafraîchissements. Il ralentissait, en toute conscience, son pas pour se donner le temps de revenir de ses émois. Il y avait à peine deux jours que ces évènements s'étaient produits, mais son corps réclamait d'ores et déjà les égards de son amant. Toute la nuit, il s'était abandonné à la folie de Koki, y trouvant bien trop son plaisir pour mettre un frein à sa fantaisie. Pourtant, plus que l'union de leur deux corps, Kazuya gardait sur sa peau la chaleur d'un Koki endormi contre lui. Sa mine sereine, la pression légère mais possessive autour de sa taille, son souffle brûlant sa peau... Kame aimait Koki car après l'amour, il ne le laissait pas seul et vide, il n'allait pas se réfugier à l'autre bout du lit, il le prenait dans ses bras, l'enfermait dans son giron et pour une nuit entière, n'appartenait qu'à lui.
Une telle pensée mortifia Kamenashi. Encore une fois, cette phrase lancée par son amant au matin rebondissait contre sa boîte crânienne au point de la rendre douloureuse : « Et tu penses qu'on gardera ça secret longtemps ? ». Koki ne lui appartenait pas. Depuis presque quatre mois, ils vivaient cette drôle de relation... mais Kazuya n'était pas le petit ami de Koki. Il était son amant, son secret mais pas son petit-ami. Koki ne voulait pas s'engager, en premier lieu parce que les relations homosexuelles étaient une nouvelle expérience pour lui. Pour Kame, les choses étaient plus complexes. D'une certaine façon, il avait toujours su qu'il préférait les hommes... il avait néanmoins longtemps combattu contre sa nature par peur du « qu'en dira-t-on ? ». Vers l'âge de dix-neuf ans, il avait cédé aux avances d'un homme bien plus âgé que lui et avait, dès lors, compris que lutter ne le mènerait nulle part. Cette acceptation avait débloqué un grand nombre de ses problèmes et ses inhibitions. Il avait gagné en confiance et par là-même en séduction. C'était donc avec naturel qu'il avait entrepris des espiègleries ambigües avec ses compagnons de scène. Faire rougir Nakamaru, surprendre Ueda, provoquer les balbutiements de Taguchi, tous n'étaient que petits badinages attentés pour tester ses charmes. Seuls Akanishi et Koki répondaient avec effronterie. Malheureusement, sans qu'il n'en sache réellement la raison, ses relations avec Jin s'étaient légèrement dégradées et il ne restait de leur belle amitié qu'une entente froide, distante et cordiale qui ne laissait plus de places aux dérives et aux attouchements amicaux. Tout au contraire, son amitié avec Koki s'était fortifiée avec les ans et comme, de plus, le jeune homme était un bon partenaire pour les mis-en-scène tendancieuses, Kame avait, sans la moindre crainte, donné tout ce qu'il avait à Koki. Si bien que, un jour, il se rendit compte qu'il y avait plus que de l'amitié en lui pour ce cher « Hage » au grand cœur.
Il était incapable de mettre une date précise sur la naissance de ses sentiments, mais il savait qu'ils étaient déjà là le jour où il en avait eu la révélation. Ils étaient sur scène pour la tournée 2007 de Dream Boys. Ils venaient tout juste de terminer l'interprétation d'Harukana Yakusoku. Bien sûr, ils avaient organisé ce petit « service » dont les fans étaient si friandes, toutefois ils ne devaient pas aller plus loin que la suggestion. Ils avaient simulé un baiser et, quand Kazuya s'était rapproché, Koki l'avait réellement embrassé. Le contact n'avait duré que quelques secondes, il avait plus ressemblé à un de ses chastes baisers d'enfance qu'à ceux passionnés d'adultes, cependant il avait été assez puissant, assez électrisant pour révéler à Kame l'ampleur de son désir. Plus jamais il n'en avait parlé, pourtant ce moment restait un de ceux qu'il chérissait le plus.
L'autre grande raison qu'avançait Koki pour garder une réserve prudente face à leur récent engagement était sa toute fraîche rupture avec celle qui partageait sa vie depuis presque trois ans. Elle avait, du jour au lendemain, décidé que le rythme effréné au quel vivait la star ne lui convenait pas et qu'elle préférait continuer sa route avec quelqu'un qui marcherait plus souvent à ses côtés. Ce soir-là, effondré, Tanaka avait atterri chez son ami fidèle, sa petite tortue, pour trouver un peu de réconfort. Ils avaient longuement parlé et Kame faisait tout son possible pour soulager la peine de celui qu'il aimait en silence depuis trop longtemps. Quant, ne supportant plus de le voir dans cet état, il l'avait serré dans ses bras, il avait immédiatement su qu'il ne pourrait plus s'arrêter et, avant même d'avoir pu se raisonner, il l'avait embrassé. Koki ne l'avait pas repoussé, cependant, lorsqu'il fallut bien se faire face le lendemain, il avait éclairci les choses. Il n'était pas prêt à s'engager avec qui que ce soit, toutefois si Kazuya savait se contenter de ce qu'il pouvait lui donner alors, il n'avait aucune objection à devenir son amant. Le don de Koki se résumait à des baisers, des caresses, des nuits folles de sexe, son corps en somme et jamais son cœur. Il ne s'était à aucun moment expliqué sur les motifs qui l'avaient poussé à accepter l'amour d'un homme, or Kamenashi n'avait pas pris la peine de les rechercher. Il était déjà bien assez occupé à s'attirer ses faveurs. Depuis que Tanaka l'avait accepté à ses côtés, la vie de Kame était un combat de tout instant pour captiver son attention et, par là même, lui donner envie de se risquer plus avant avec lui. Sept jours par semaine, il se battait pour celui qu'il aimait...
Un drôle de rictus, mi-triste, mi-moqueur, s'esquissa sur ses lèvres ironiques. Spontanément, les paroles d'une des chansons du single qu'ils enregistreraient en studio la semaine suivante lui étaient venues à l'esprit et, sans y penser, il chantonna :
« I'm in battle, battle,
Je suis en pleine bataille, bataille,
7 days I show you that I'll be dead or alive Yeah
7 jour et je te montre si je serai mort ou vivant.
I'm in battle, battle,
Je suis en pleine bataille, bataille,
Whoever come on cause you're not alone
Peu importe qui tu es, viens, car tu n'es pas seul. »(3)
Tout en chantant, il s'était saisi d'un gobelet en carton et allait empoigner la cruche lorsqu'une main le devança. La voix de Koki répondit à son chant en même temps qu'il lui servait un verre :
« One time, It's not game like.
Une fois, cela ne ressemble pas à un jeu.
Two times, not a kind of joke.
Deux fois, ni même une sorte de blague.
Three times, I don't trick you,
Trois fois, je ne te dupe pas »
Leurs regards se croisèrent. Koki sourit et fit un clin d'œil à Kame avant de poursuivre son chant dans un murmure tendre « I promise you ». Il reposa le pichet, envoya un baiser de la main à son vis-à-vis pour finalement bondir sur Maru en hurlant :
« Are you ready to knock ?
Es-tu prêt à frapper ?
Are you ready to knock ?
Es-tu prêt à frapper ?
Are you ready to rock ?
Es-tu prêt à cogner ? »
Il acheva en lui assénant un immense coup de poing factice en plein visage. Entraîné dans le délire de son meilleur ami, Nakamaru se plia en deux en se tenant le ventre. La grimace exagérée de douleur qui déforma ses traits, arracha un fou rire à Kamenashi. Même si plus tôt il avait ressenti une jalousie folle à son encontre, il ne pouvait réellement détester Yûichi Nakamaru. Il était si gentil, si attentionné que Kazuya ne lui tenait jamais rigueur de rien. Il se sentait près de lui comme auprès d'un grand frère, excessif et enfantin, certes, mais indubitablement doux et rassurant.
Après avoir satisfait Koki en se roulant de douleur au sol, Maru s'approcha se son cadet, posa une main sur son épaule et demanda d'un ton incroyablement concerné :
- Ça va, Kamenashi ? On dit là-bas que c'est pas la forme.
- Mmmh... grogna le jeune homme, mécontent que le technicien n'eût pu s'empêcher de cancaner. Il tenta de sourire malgré tout pour ne pas inquiéter son aîné et répéta son mensonge d'une voix rassurante :
- C'est juste mon estomac... j'ai pas assez mangé ce matin... je...
- À d'autre ! Idiot ! L'interrompit Nakamaru en le gratifiant d'une pichenette sur le crâne, on sait tous les deux que tu mens. Je te connais, on est ami depuis onze ans... Tu peux dire la vérité à moi !
Kame se mordit la lèvre mais ne souffla pas le moindre mot. N'en déplaise à Maru, il ne pouvait se risquer à faire des aveux même au nom de leur longue complicité. Il risqua une œillade vers son amant qui, malheureusement, n'échappa pas au troisième larron :
- Si c'est l'autre singe qui te dérange, ne t'inquiète pas pour lui... il n'a pas assez de cerveau pour comprendre le langage des hommes évolués !
Kazuya éclata de rire alors que Koki se jetait sur Nakamaru pour l'étrangler. Ce dernier, tout en se débattant, ne cessait de se répandre en excuses et d'implorer la grâce de la seigneurie le gracieux Tanaka-sama. L'offensé le rabroua encore un peu, n'hésita pas à lui donner une ou deux claques supplémentaires, avant de daigner accorder son pardon.
- C'est qui le singe ? Lança-t'il d'un ton de défi en gonflant la poitrine.
- Le misérable être insignifiant que je suis est un singe, couina Yûichi en mimant, courbé en deux, l'esclave cauteleux bavant ses adorations sur son maître que l'on retrouve souvent dans les vieux films de samouraï. Néanmoins, tout à coup, il se redressa, frappa Koki à la tête en s'écriant :
- Tu croyais que j'allais te dire ça, imbécile ! C'est moi le plus vieux, tu me dois le respect.
- Et puis quoi encore ! Vieille carne ! Riposta Tanaka.
Tous deux étaient repartis dans l'un de leurs délires inoffensifs qui avaient toujours jalonné leur amitié. Bien qu'il les trouvât encore drôles, le rire de Kame avait comme un arrière goût amer. Il n'y avait pas de place pour lui dans ce duo parfait que formait TaNaka (4), or, quand il était ainsi exclu de l'univers de son amour, rien au monde ne pouvait calmer la lave caustique de jalousie qui jaillissait des méandres de son âme. Il but d'une traite son verre d'eau, s'excusa vaguement auprès des deux belligérants et se dirigea sans grande motivation vers le photographe qui s'impatientait visiblement. Il n'avait fait que quelques pas quand la voix de Koki le rappela. Un peu comme s'il avait été brûlé, Kame bondit et se retourna si vite qu'il vit trouble une seconde au moins. TaNaka avait fini son petit numéro et les deux protagonistes le fixaient avec sympathie :
- Moi je sais ce que tu as, déclara Koki en le transperçant de ses iris noirs.
- Si tu déprimes, tu peux nous le dire, enchaîna Maru.
- Contre ça, je ne vois qu'une solution... Ce soir, soirée entre mecs !
Apparemment fiers de leur idée, Koki et Maru levèrent le pouce au ciel et firent des grimaces idiotes. Kazuya n'osa pas les décevoir et, donc, accepta avec un enthousiasme feint. Toutefois ce dont il aurait eu besoin était un tête à tête avec l'origine même de son mal.
suite au chapitre 2
LEXIQUE
1) Hage signifie « chauve » en japonais... mais vous le savez puisque vous avez toute vu le Making of Signal
2) Je fais ici un petit récapitulatif rapide et succin des suffixes de politesse japonais pour ceux qui n'y serait pas habitué. Ils se fixent à la dénomination pour marquer la politesse et dénote du degré d'intimité. Ne pas utiliser de suffixe du tout est une preuve que les deux personnes sont proches.
- chan : soit pour les personnes proches (surtout pour les filles) soit pour les enfants.
- kun : pour une personne avec qui l'on est sur un pied d'égalité ou qui serait plus jeune que soit mais de qui on est pas très proche.
- san : envers les personnes à qui l'on doit du respect ou simplement un inconnu. Ce serait presque l'équivalent de monsieur ou madame.
- sama : extrêmement poli, s'emploie rarement et à l'adresse d'une personne haut placé à qui l'on doit un très grand respect. Les commerçants l'utilisent envers leur client.
- sempaï : est utilisé pour s'adresser à son aîné ou à une personne qui travaille avec vous mais est là depuis plus longtemps. La hiérarchie est très importante dans la société nipponne.
Voilà, c'est très simplifié mais l'idée est là, notez au passage que Kame signifie « tortue » en japonais.
3) KAT-TUN, extraits de « 7 Days Battle », Track 2 du single Rescue, Mars 2009, J-One records. Idem pour les extraits qui suivent.
4) TaNaka est le duo comique formé par Koki et Nakamaru depuis bien des années déjà. Il s'agit de la contraction de Tanaka et Nakamaru.
