LES OISEAUX DE L' OCEAN

PREMIERE PARTIE : LE CHOIX D'UNE VIE

Disclaimer: les personnages de pirates des Caraïbes ne sont pas à moi mais les autres personnages; si ^^

Rating : M

Genre : romance; aventure; fantastique

Pairing : principalement Sparrabeth et autres couples

Résumé : lorsque deux oiseaux libres se croisent, voler vers le même horizon peut devenir un défi. Ne pas s'enchaîner, s'enchaîner à la liberté, ensemble ou séparés? Que peut donner la vie à un pirate à l'âme écorchée ? Et lui, que peut-il donner à une femme peut-être encore plus libre que lui?
Seules les années pourront leur répondre. Et c'est surtout dans les plus grands défis et les plus grandes aventures que leur instinct et leur cœur pourront leur dicter comment survivre, vivre et choisir.

Prologue

Port Royal.

Jack n'aimait pas particulièrement cette ville. Non pas qu'elle ne soit pas jolie ni agréable, il y régnait sur le port une ambiance somme toute assez proche de tous les autres ports. Ce qui gênait Jack, c'était plutôt le nombre de nobles, de soldats et gens de la haute société qu'on y croisait dès lors qu'on approchait le centre de la ville, le point stratégique, le fort et toutes ces riches demeures alentours.

Jack aimait parfois, avoir accès au luxe, plus particulièrement lorsqu'il pouvait voler un ou plusieurs objets précieux ou autres marchandises hors de prix que les riches habitants aimaient à montrer pour étaler aux yeux de tous leur réussite et leur statut.

Mais l'attrait de Jack pour cette ville était bien moindre lorsqu'il était contraint d'y venir pour récupérer une carte qu'il s'était faite bêtement voler à bord de son propre navire tout ça parce que l'un de ses nouveaux matelots fraîchement engagés à Tortuga était en réalité un espion pour le compte de la Royal Navy, et que ledit espion avait jugé bon de voler cette carte pour la leur revendre un bon prix. Le jeune espion devait sans doute s'être fait sévèrement sermonné par ses supérieurs, car il était revenu sans information précise sur les pirates mais juste avec cette carte. Un amateur pensait Jack. Un amateur qui le forçait à venir récupérer cette carte directement dans la gueule du loup dans cette ville qui comptait certainement le plus grand nombre de soldats et autres personnes pour qui sa présence était indésirable. Il risquait de se faire capturer , alors il s'y était rendu seul son précieux Black Pearl à de nombreuses encablures de là, le plus à l'abri possible des regards. Ainsi, se ferait-il passer pour un simple homme de commerce venu proposer à quelques marins et autres marchands quelques bonnes affaires.

Quelques jours, deux ou trois tout au plus, lui suffiraient pour retrouver la trace de la carte , la dérober et repartir vers Tortuga un lieu bien plus fréquentable pour un pirate comme lui et bien plus attrayant.

Jack ne s'imaginait pas qu'en posant pied à terre ici, lorsqu'il repartirait plus rien ne serait comme avant. Il était très loin de l'imaginer lorsqu'il arriva sur les quais de sa démarche nonchalante, en ce matin d'été.

Elizabeth Swan venait de terminer sa toilette lorsque son père fort enjoué ce matin, la pria de bien vouloir le rejoindre au salon. Ce fut sans surprise quelle découvrit en descendant les marches du grand escaliers de la demeure familiale, le Commodore James Norrington en grande conversation avec son père et un jeune lieutenant Teddy Grooves. Depuis quelques temps lorsque son père devait s'entretenir avec Norrington, c'était presque systématiquement à la demeure plutôt qu'au fort. Elizabeth devinait très bien pourquoi : le Gouverneur Swan envisageait de la marier avec le nouveau Commodore grand ami de la famille Swan depuis de longues années, et prétendant sérieux pour la fille unique du gouverneur.

James Norrington était un homme raffiné, distingué, charismatique dans des costumes toujours impeccables, homme de prestance et d'autorité depuis qu'il avait été promu Commodore dans la Royal Navy. C'était un homme discret et loyal fidèle à des valeurs de justice et également fidèle dans son amitié avec le Gouverneur qui, en père aimant et attentionné voyait en lui le gendre idéal. Celui qui pourrait offrir à sa fille adorée une vie aussi distinguée, riche et honorable qu'elle méritait de vivre. Il savait aussi que James était un homme bon et doux sous ses dehors parfois glacial de militaire, et qu'il saurait ainsi protéger Elizabeth.

Mais Norrington n'était pas ici seulement pour faire plaisir à son ami gouverneur. Il connaissait depuis toujours Elizabeth et avait développé peu à peu de forts sentiments amoureux à son égard, bien que son éducation stricte et son soucis de respecter les convenances l'avaient poussé à ne pas en parler à la principale intéressée jusqu'alors. Mais en ayant l'aval du père de la jeune fille qu'il convoitait, il ne faisait nul doute qu'il ne tarderait pas à ouvrir son cœur.

Elizabeth le savait très bien. Elle était brillante et intelligente, fort belle et déjà convoitée par nombre d'hommes tous plus distingués les uns que les autres. Mais elle avait parfaitement compris que le seul à convenir à son père était le Commodore, et à vrai dire, il était également celui qui, de tous, lui conviendrait sans doute le mieux à elle aussi.

Non pas qu'elle éprouve envers une attirance ni un amour certain, elle était tout à fait consciente de ne pas être amoureuse de cet homme, mais elle n'était en réalité amoureuse de personne, elle ne ressentait aucun amour envers tout ceux qui jusque là, avaient montré quelque intérêt pour elle.

Elizabeth étaient une jeune femme un peu différente des autres filles de son rang. Elle n'aimait pas beaucoup le protocole, avait un esprit libre et rêvaient plus souvent d'aventures et de découvertes que de salon mondain et autres activités réservées aux femmes de la haute société. Et tout les hommes qu'elle connaissait avaient tous le même défaut : ils étaient bien trop stricts et bien trop froids à son goût.

Norrington avait le même défaut. A une différence près : elle avait décelé en lui que l'intérêt qu'il lui portait était réellement pour elle, et non pour sa richesse et pour le statut que pouvait apporter le fait de devenir le mari de la fille d'un Gouverneur.

Alors, quand bien même elle ne l'aimait pas en retour, elle savait au fond d'elle que son choix se porterait sur lui. Son père avait raison : c'était pour elle le meilleur choix possible.

C'est en songeant à cela qu'elle rejoignit les trois hommes au salon, resplendissante dans sa robe à corset et avec sa longue chevelure dorée relevée en un chignon sophistiqué.

« Tu es ravissante ! »

lança son père en souriant, heureux de remarquer tout l'effet qu'elle pouvait faire ainsi à son prétendant. Qui d'ailleurs ne tarda pas à acquiescer poliment, offrant à Elizabeth un sourire certes de circonstance mais qui ne manquait ni de respect ni d'admiration.

« Je tenais à ce que tu puisses saluer le Commodore Norrington, j'aimerai beaucoup que tu nous accompagne dans les jardins afin de discuter un peu, voudrais-tu ? »

Elizabeth sentit son cœur se serrer. Son père tentait de créer des occasions de rapprochements entre elle et Norrington, il croyait bien faire bien sûr et elle savait aussi que c'était une bonne chose si elle devait décider de se marier avec Norrington, mais elle eut le sentiment que c'était trop tôt. Elle aurait voulu avoir encore du temps, du temps pour elle, sans devenir la fiancée ni l'épouse de personne, elle avait besoin de temps… Du temps pour quoi, de toutes façons, puisque tôt ou tard elle finirait par se marier et elle savait que ce serait avec lui… Elle savait que c'était stupide de vouloir reculer l'échéance d'autant qu'elle-même était d'accord pour accepter le jour où Norrington lui ferait sa demande, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un vide; une certaine tristesse au fond d'elle, une sorte de résignation qui lui faisait mal et c'est pour cela qu'elle aurait voulu avoir encore du temps…

Elle ne l'aimait pas. Mais elle ressentait de l'amitié pour lui; pour cet homme qui était si sincère et fidèle à son amitié avec le Gouverneur, qui avait toujours su les protéger et être là pour eux depuis de longues années. James n'était pas non plus repoussant, il était plutôt bel homme avec sa prestance, son élégance et ses yeux verts. Il avait tout pour plaire à une femme de son rang, il était cultivé et avait de la conversation, c'était certain…

Elizabeth en était là de ses pensées alors que leur promenade touchait à sa fin. Elle avait bien sûr accepté de faire quelque conversation avec lui et son père à l'extérieur de la demeure, dans les jardins ensoleillés où Norrington avait pris soin d'être avec elle le plus galant et délicat possible; et lorsque ce dernier prit congé elle sentit aussitôt que sa prochaine visite n'allait pas tarder, et que bientôt ils auraient l'occasion de se retrouver seuls tout les deux et lorsque ce moment arriverait, sa demande en mariage aussi…

Ils étaient partis. Norrington, son père, le lieutenant, tous étaient repartis exercer leur fonctions respectives pour le reste de la matinée.

Elizabeth n'avait pas d'obligation particulière aujourd'hui. Alors elle décida d'en profiter pour partir comme elle le faisait régulièrement et sans être remarquée, marcher vers les quais, respirer l'air de la mer et observer les navires.

C'était quelque chose qu'elle avait toujours aimé, et qui lui procurait une sensation de liberté qu'elle ne connaissait nulle part ailleurs, comme si l'océan l'appelait, ou bien comme si les vagues pouvaient emporter avec elles ses regrets et son amertume cachée au fond de son cœur sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi…

Dans tout les cas, ce lieu était pour elle une source d'apaisement, et lui permettait de réfléchir parfois, et d'autres fois de ne penser à rien. Et ce jour là, elle avait précisément besoin de ne penser à rien, d'oublier James, d'oublier ses doutes de plus en plus profondément ancrés en elle sur son avenir et sur ses sentiments.

Elle marchait. Se mêlant aux gens de la foule, aux marchands, aux marins, aux femmes et hommes du peuple, aux soldats, aux personnes faisant vivre bruyamment les quais en ces heures encore matinales et déjà sous un soleil de plomb. D'autres femmes de la haute société se trouvaient également sur le quai, plus loin, pour embarquer sur des navires afin d'entamer un voyage pour parfois aller voir de la famille ou suivre un mari qui s'installait dans un lointain pays. Elle marchait sans les voir, comme absorbée par des rêveries lointaines, son teint pâle et son grand regard noisette lui donnant une allure à la fois très sûre d'elle et presque fragile.

Et c'est précisément cette allure à la fois noble et conquérante, qui attira soudainement le regard de Jack.

Il n'avait pas fait exprès de la regarder. Il l'avait remarqué, parmi toutes les personnes dans la foule, car elle avait ce regard et cette allure des femmes libres, des femmes pirates presque, et elle avait cette robe avec ce corset qui était presque comme une prison autour d'elle…

C'était ce que Jack avait pensé. Instantanément en la voyant. Elle marchait vers lui sans le voir et il se mit instinctivement à faire son plus beau sourire.

« Elle est bien jolie la donzelle… »

Après tout, aller lui parler et la complimenter ne le retarderait en rien dans ses affaires et ce n'était jamais désagréable de voir d'un peu plus près une si jolie fille quand bien même elle était noble et quand bien même elle crierait peut être au scandale d'être abordée par un homme tel que lui… Elle était bien trop belle et bien trop attirante pour qu'il renonce à lui adresser quelques mots.

« Comment se fait-il qu'une si blanche colombe se promène seule sur les quais ce matin ? Il ne me semble pas vous avoir déjà vu par ici… »

Mais la belle ne lui lança qu'un regard noir. Noir de colère, de haine; noir de liberté. Un noir puissant qui parvint presque à déstabiliser Jack tant ce regard était empli pour lui de sentiments si négatifs qu'il se serait presque senti sur le banc des accusés...