Toujours le dernier à comprendre
Titre original : "Always the Last to Know" de la merveilleuse Sherlock's Scarf.
Résumé : Suite à une conversation révélatrice avec Sarah, John va reconnaître que ses sentiments pour Sherlock ont changés.
Notes de l'auteur : Cette histoire se déroule dans l'univers de la série "Sherlock", de la BBC, après "Un Scandal à Buckingham" et avant "La Chute du Reichenbach".
Remerciements à ma beta pour cette histoire, la merveilleuse PrincessNala !
Disclaimers : Sherlock appartient à Steven Moffatt et Mark Gatiss, le vrai Sherlock Holmes appartient à Sir Arthur Conan Doyle. Je ne possède rien. J'en suis triste. Cependant, si jamais Mr. Cumberbatch ou Mr. Freeman ressentent le besoin de m'appartenir temporairement, je serais ravie d'accepter. ;)
Warnings: Sherlock/John. Preslash/Slash. Rien de trop osé.
Notes de la traductrice : Je suis très fière de pouvoir traduire la série "Aucun autre coeur que le tien", et remercie du fond du coeur Sherlock's Scarfde m'avoir donné la permission pour le faire. Les liens vers la fiction originale sont tous sur mon profil. L'originale et la traduction sont et seront publiés sur FF et Archive of Our Own.
Cette série sera en cinq parties."Toujours le dernier à comprendre" est la première.
J'ai donc, évidemment, traduit moi-même cette fic, désolée si il reste des fautes d'orthographe. Et pour ceux lisant également la version originale, comprenez qu'une traduction mot pour mot ne veut pas toujours dire quelque chose. Je considère que le traducteur doit jouer avec les mots de sa langue, afin de retranscrire le sens, l'âme, et tout l'univers écrit de l'écrivain. Certaines phrases sont parfaites étant traduites littéralement, quand à beaucoup d'autres, elles le sont en les retranscrivant différemment, tout en respectant ce que l'auteur à écrit et sans rien dénaturer.
Prenez les séries et célèbres bouquins en exemple, version originale puis française et vous comprendrez mon point de vue.
Voilà, en tout cas bonne lecture à vous.
IMPORTANT ! (2) L'échelle de Kinsey sera nommée à un moment. Pour comprendre, sachez que Kinsey est un homme ayant, en gros, catégorisé les différents types d'orientation sexuelle.
0 = Exclusivement hétérosexuel(le)
1 = Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuelle
2 = Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)
3 = Bisexuel sans préférence
4 = Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)
5 = Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuelle
6 = Exclusivement homosexuel(le)
(1)Guinness est une célèbre marque de bière Irlandaise.
« Dans le monde entier, il n'y a aucun coeur pour moi que le tien. Dans le monde entier, il n'y a pas d'amour pour toi, à part le mien. »
- Maya Angelou
« Le homme est toujours le dernier à comprendre lorsque Cupidon l'a frappé. »
- Anonyme, Mémoires d'une Maîtresse.
Chapitre 1 :
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« La vérité est rarement pure et jamais simple. »
- Oscar Wilde
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Sarah leva les yeux de la paperasse qui couvrait son bureau pour voir John Watson mettre sa veste, sourcillant en faisant passer la manche gauche au-dessus de son épaule meurtrie. Il ne disait jamais rien à ce propos, mais elle avait remarqué qu'il semblait lutter contre la douleur de sa vieille blessure de guerre, le soir, après une nuit de garde particulièrement longue et éprouvante.
« Ça te dis un petit verre, John ? »
John se tourna pour sourire à Sarah. Les choses avaient été tendues entre eux au début, après leur rupture, mais travailler ensemble avait dissipé le malaise, et ils commencèrent lentement à développer une simple amitié. Ils s'arrêtaient souvent au pub voisin pour prendre un verre après le travail, saisir l'opportunité de décompresser après un jour difficile à la clinique. L'ancien médecin militaire était un homme calme et réservé, mais possédait une loyauté féroce envers ceux qu'il considérait comme ses amis. Sarah était heureuse de pouvoir se compter parmi ce nombre restreint.
« Je tuerais pour une Guinness(1) Docteur Sawyer. On y va ? »
oOoOo
Installés dans un coin tranquille au pub, John et Sarah discutaient des cas qu'ils avaient vu aujourd'hui, rigolaient à propos de l'homme qui avait essayé de persuader Sarah de signer un faux certificat pour se couvrir car il n'avait pas réglé son réveil, soupirant sur le cas d'une patiente à John, boulimique âgée de treize ans. Ils savaient tout les deux quelle triste histoire allait être la sienne dans quelques années. Suite à cette triste discussion, ils s'arrêtèrent, et mangèrent en silence pendent quelques minutes.
Sarah remarqua que John semblait inhabituellement pensif. Elle demanda :
« John, tu as un problème ? Tu à l'air préoccupé par quelque chose depuis deux jours déjà. Tu veux en parler ? »
Pendent un moment, elle ne fut même pas sûre que John l'ait entendue. Finalement, il soupira et remua inconfortablement sur sa chaise.
« Oui, il y a quelque chose qui me préoccupe. Je n'arrive pas trop à comprendre, et je ne peux pas vraiment en parler à Sherlock. Sarah, pourquoi est-ce que tout le monde suppose que nous sommes un couple ? Je suis hétéro, j'ai toujours été hétéro. Sherlock et moi ne sommes pas ensemble. Pourquoi est-ce que tout le monde pense que nous le sommes ? »
Sarah secoua la tête en signe d'incrédulité. Il ne comprenait vraiment pas, n'est-ce pas ? Ça n'était pas juste du déni – John ne savait véritablement pas ce que les gens voyaient. Bien, elle avait épargné ses sentiments après la rupture, et clairement, elle n'aurait pas dû. Peut-être était-il temps de lui avouer quelques vérités.
« John, toi et Sherlock êtes ensemble.
- Nous ne sommes pas ensemble, Sarah, tu le sais. Nous sommes juste amis ! »
L'expression honnêtement égarée de John confirma l'impulsion de Sarah à le mettre sur la voie. Il était temps.
« D'accord. John. Peux-tu m'écouter durant quelques minutes ? Ne dis rien, pas de défense ou d'arguments. Écoute juste et prends ce que je dis en compte. Tu peux faire ça ? »
John hocha la tête, le front plissé par la consternation.
« La première chose à considérer, avant de nous plonger dans la relation entre toi et Sherlock, c'est ton identité sexuelle... pour l'amour de Dieu, John, ne soit pas bouche-bée ainsi. Je t'ai vu nu, et nous sommes toujours amis. Nous pouvons sûrement parler de ça ? »
John hocha de nouveau la tête, bêtement. Sarah prit sur elle, déterminée à ne pas laisser l'embarras l'arrêter, maintenant qu'elle s'était lancée dans cette action.
« Tu as eu de nombreux cours de psychologie à la fac de médecine, tout comme moi. Tu sais très bien que la grande majorité des gens ne sont pas un 'zéro' ou un 'six' dans l'échelle de Kinsey(2). La plupart des gens ont certaines attirances, à certains moments de leur vie, envers quelqu'un du même genre. Tu sais que trente-sept pour-cent des hommes auront une expérience sexuelle avec un autre homme durant leur vie. Donc pourquoi diable serait-il exagéré d'imaginer que tu ne sois pas un 'zéro' sur l'échelle de Kinsey ? Il y a beaucoup d'espace entre 'zéro' et 'six'. »
John rougit d'un rose pâle, mais ne dit rien, respectant son accord tacite d'écouter et prendre en compte ses mots.
« Deuxièmement, John, même si la personnalité de Sherlock me rend folle, et même si il a les capacités relationnelles et le charme d'un enfant en bas-âge, certes intelligent, ton colocataire est homme magnifique. Ces yeux gris, les pommettes tranchantes comme un rasoir, ses boucles ravissantes, ce corps qui semble si beau sous ce fichu long manteau – qui ne n'envisagerait pas les possibilités ? »
John écarquilla les yeux.
« Tu trouves que Sherlock est... sexy ? »
Sarah haussa un sourcil.
« Tu ne trouves pas que Sherlock... l'est ? Je pensais que nous avions une conversation honnête là, John. Véridiquement parlant, tu dois reconnaître que cet homme est séduisant. »
John laissa tomber son regard sur son verre de bière, mordant sa lèvre. Sarah observa sa lutte intérieure. Elle décida de continuer.
« Est-ce que tu sais pourquoi j'ai rompu avec toi John ? »
John la regarda avec surprise.
« Tu avais dit que tu n'aimais pas sortir avec quelqu'un dont la vie était régulièrement en danger. »
Sarah soupira.
« C'est la raison que j'ai donnée à ce moment-là. Je savais que tu ne m'aurais pas écoutée si je t'avais donné les vraies raisons, et je ne voulais pas que tu m'ignores comme si j'étais une cinglée jalouse. Je voulais te garder comme ami, donc la justification était facile. Pas que ce que j'ai dit soit faux, seulement, ce n'était pas l'entière vérité.
- Donc tu penses que je suis prêt à entendre la vraie raison maintenant, dit John. »
Il pencha la tête sur le côté, avec une expression attentive sur le visage.
« Oui, John, répondit Sarah. Je pense que tu es prêt à faire face à cette petite, et dérangeante vérité. Quand nous nous sommes rencontrés, je t'ai tout de suite énormément apprécié. Tu étais doux, gentil, drôle et charmant. Tu semblais toujours avoir ce mur levé entre toi et le monde, mais ce n'était pas une immense forteresse, juste une petite barrière. Je savais que tu avais été soldat, que tu avais été rapatrié après être allé en Afghanistan. J'ai supposé que la barrière venait de là, et je ne m'étais pas inquiétée.
Lorsque tu m'as proposé de sortir, j'ai été très heureuse. J'ai bien aimé ta compagnie, je pensais que tu étais quelqu'un que j'apprécierais mieux connaître. Puis nous sommes allés au cirque...
- ... Et tu as découvert que ma vie était toujours en danger, et soudain la tienne l'a été également. »
John regarda Sarah tristement.
« Nous l'avons été plus que ça avant, Sarah. Jusqu'à présent, tu ne parles que de ce que nous savons déjà.
- ... Puis nous sommes allés au cirque, grogna Sarah, outrepassant l'interruption. Avec Sherlock. Et je vous ai vu tout les deux. »
Elle soupira, et demanda d'autres verres. Quand le serveur leur apporta les bières fraîches, elle prit une longue gorgée, et continua.
« Te voir avec Sherlock était incroyable John. D'abord, j'ai pensé que nous allions juste au cirque, que nous sortions pour un rendez-vous ensemble, mais j'ai été ravie de découvrir cette autre partie de toi. Tu étais crépitant d'énergie, amusant, plein d'esprit, dynamique... Différent de celui que tu es à la clinique. J'étais si impatiente de me rapprocher de toi, de connaître cette autre partie de toi. Même la terrible expérience de m'être presque faite tuer par ces artistes de cirque dérangés ne m'a pas découragée.
Durant les semaines suivantes, cependant, j'ai réalisé que les seules fois où je te voyais ainsi, tellement vibrant et vivant, étaient lorsque tu étais avec lui. Avec Sherlock. Tu n'étais jamais comme ça avec moi, jamais... elle se mordit les lèvres et secoua sa tête. C'était comme... Ça ressemblait à... Comme la Belle au Bois Dormant. »
John se redressa, empli de confusion.
« La Belle au Bois Dormant ?
- Tu sais comment dans la Belle au Bois Dormant, la princesse est frappée par un sort, donc elle dort durant cent ans, et ensuite le prince l'embrasse et elle se réveille ? »
Sarah se sentait ridicule, mais elle allait finir son analyse, aussi dur que ce soit, et faire sa conclusion.
« Tu étais... un somnambule, John. Tu étais à moitié en vie avant que Sherlock, le beau prince, n'arrive et te réveille. Comment aurais-je pu rivaliser face à ça ?
- Je suis la princesse dans cette histoire, Sarah ? demanda John, désorienté. Qu'est-ce que tu racontes ?
- Je suis en train de te dire que Sherlock te complète, John. Quand tu es avec lui, tu n'es pas le même homme que d'habitude. Tu es brillant. Et je ne pouvais pas supporter d'être dans une relation avec quelqu'un qui n'est vraiment, entièrement lui-même, qu'avec un autre et non moi. C'est plus compréhensible là ? »
John avait l'air assommé. Il était bouche-bée, silencieux face à Sarah, lui faisant tellement penser à un poisson rouge qu'elle commença à pouffer. Le stress de tout lui avoir dit, comment elle s'était sentie, ajouté à sa presque-hystérie, et elle se mit à rire jusqu'à ce que les larmes lui montent aux yeux. John se tint immobile tout au long de cette explosion, le regard dans le vide. Enfin, Sarah se calma, et elle tendit la main pour tapoter celle, molle, de John.
« Donc peut-être, John, que tu as besoin de prendre un peu de temps pour ré-examiner ta vie, ton coeur, et oui, ta sexualité. Parce que si quelqu'un me faisait ressentir ce que Sherlock te fait manifestement ressentir, je me ficherais complètement de son genre. Je ne le laisserai jamais s'en aller. »
A suivre...
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