Texte très sérieux, pas comme d'habitude, rien à voir.
J'en suis très fière et comme me l'a dit Charlie, je la cite, ne faisons pas d'esclandre, être humble n'est plus de ce siècle!
Et j'ose ainsi vous souhaiter une bonne lecture!
L'ÉCUEIL DES SOUVENIRS
Chapitre 1
« Et maintenant, on fait quoi? »
Une question qui n'attendait aucune réponse. Zoro et Sanji avaient entendu le coup de burst avant de voir le bateau décoller dans les airs. Et le problème, c'est qu'ils n'étaient pas à bord!
OOOOooooOOOOooooOOOO
Quelques temps plus tôt…
Le Sunny avait accosté sur une île automnale pour ravitailler en eau et nourriture. C'était une petite ville, aux ruelles étroites noyées de brume et délavées par une pluie fine qui s'insinuait partout et glaçait jusqu'aux os. Les rues étaient pratiquement désertes, les habitants se terrant chez eux, les regardant passer derrière leurs vitres closes. Tout était gris, terne, sans attrait et les Mugiwaras ne souhaitaient pas s'attarder plus qu'il ne l'aurait fallu. C'est ainsi que l'équipage au complet passait dans différentes échoppes sous les ordres du cuisinier qui décidait du choix de chaque victuailles, toujours méticuleux mais pressé de repartir lui-aussi car les commerçants avaient un côté fuyant, servant dans la hâte, acceptant le marchandage de Nami sans discuter, ce qui le rendait suspicieux. Certes, ils étaient pirates mais tout de même…
Or il ne leur avait pas fallu longtemps pour croiser un escadron de la Marine. Ils étaient tombés nez à nez sur le chemin qui les ramenait au port, tout un bataillon armé et en rangs serrés.
Luffy et Zoro avaient senti ce petit frisson de plaisir d'avant combat, bien heureux de partir pour une bonne baston. Les autres avaient suivi, comme toujours, et l'issue ne laissait aucun doute. Chacun y allait de ses coups, de ses armes et les assaillants tombaient les uns après les autres, parfois à plusieurs dizaines de mètres de l'arène, selon celui qui les avait envoyé valser. Le capitaine détenait sans aucun doute le record du plus beau lancer de soldats, sa force phénoménale décuplée par le bonheur d'une bonne bagarre. Ces Marins, rien dans le pantalon!, comme aimait le dire le sabreur quand il aurait voulu s'amuser un peu plus longtemps alors qu'il était trop fort pour eux.
Mais cette fois, il n'eut pas le loisir de prononcer cette phrase. Comme sortant de nulle part tout autour de la bataille qui faisait rage, des détonations retentirent et, en un instant, tous les membres de l'équipage étaient prisonniers de filets. Ceux qui n'avaient pas mangé de fruits du démon s'en débarrassèrent facilement, contrairement aux autres. En effet, ils étaient faits en granit marin, et les forces s'échappaient de leurs corps comme s'ils étaient dans l'océan, les laissant inertes sur le sol, incapables de se défendre et encore moins d'attaquer.
Et de toutes parts, de nouveaux régiments se pressaient dans leur direction, hurlant, braillant, le martèlement de leurs bottes sur les pavés semblaient décompter le temps, rétrécir l'espace.
Zoro réfléchissait à toute vitesse, son âme de combattant prenant les commandes sans plus penser à ce qui pouvait se passer autour. Il savait que même s'il tranchait les filets, il faudrait de longues minutes pour que ses amis récupèrent. Bon, on s'occuperait des détails ensuite, d'abord couper!
Le wadô en bouche, un sabre à chaque main, il sembla qu'il n'avait fait qu'un seul mouvement pour libérer ses amis en un coup.
Puis il prit le temps de nouer le bandana autour de son crâne, signe que les choses sérieuses allaient commencer.
« Ramenez-les au bateau, je m'occupe de ces connards! »
L'épéiste avait hurlé l'ordre alors qu'il fonçait déjà dans la mêlée, les lames entrechoquant et tranchant tout ce qu'elles trouvaient sur leur passage, ces éclairs d'argent que l'œil ne pouvait suivre, le geste trop rapide et pourtant si précis.
Nami avait saisi Chopper qui, suite à l'effet du granit, avait repris sa petite taille et fonçait vers le port sans se retourner. Elle avait confiance, ses amis la suivraient. Usopp avait pris Robin dans ses bras et galvanisé par la frayeur démentielle qui le faisait trembler, il détallait à toutes jambes dans les pas de la navigatrice. Franky avait chargé Luffy et Brook sur chacune des ses épaules et canardait tout ce qui bougeait, courant derrière les deux autres.
Sanji veillait à ce que ses amis puissent se replier en balançant de furieux coups de sa jambe du diable, arme de chair et de flammes. Il était resté, pour ne pas laisser au sabreur toute la gloire de ce sauvetage. Oui, il était fort mais pas plus que lui! Et puis, il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour lui montrer le chemin du retour, qui n'était certes qu'à quelques encablures, mais encore trop loin pour sa boussole déboussolée. Et puis, il fallait bien ces prétextes pour se cacher son anxiété, cette peur irrationnelle chaque fois qu'ils mettaient leur vie en danger, cette peur de perdre l'homme qu'il aimait détester, autant qu'il aimait l'aimer. Alors, il était resté.
OOOOooooOOOOooooOOOO
Les coups de pieds pleuvaient, l'ennemi n'était pas plus fort que d'habitude pourtant le nombre des soldats ne semblait pas faiblir, toujours de nouveaux arrivants, fringants et armés et Sanji commençait à se lasser. Il fallait qu'ils retournent au bateau le plus vite possible mais avant cela, il faudrait arracher un Marimo à son jeu favori, le combat de sabre. Et pour ceci, il fallait déjà le retrouver au milieu de cette marée humaine.
Le choc de deux lames qui se croisent derrière sa tête le fit se retourner.
« Alors Cook, dans la lune?
Zoro venait de contrer une épée qui n'aurait pas manquer de s'encastrer dans son crâne et il lui souriait, le coin de la bouche relevé sur le manche du wadô, ce rictus carnassier et supérieur qui le hérissait autant qu'il le troublait.
Il attendit qu'ils soient dos à dos pour lui répondre entre deux coups.
- J'en avais marre de te chercher, j'ai feinté pour que tu te ramènes.
- Ben voyons!
- Faut qu'on retourne au bateau, je commence à en avoir marre de ces marins.
- C'est parce que tu ne sais pas profiter de la vie, ça!
- J'en profiterais encore mieux avec un bon verre de vin dans ma cuisine.
La bataille les sépara à nouveau, ils étaient trop nombreux et le cuisinier n'avait pas envie de découvrir un nouveau stratagème qu'ils sortiraient de leur chapeau et qui risquait de les mettre à terre car ce n'était pas une rencontre comme les autres, il lui semblait à présent évident que les soldats faisaient tout pour les isoler. Il fallait en finir au plus vite.
Il détecta une brèche, un peu plus loin au bout de la rue qui comptait moins d'ennemis.
- Marimo!
Il avait seulement hurlé le surnom et s'élançait vers son but, persuadé que l'autre le suivrait. Encore quelques pirouettes et coups de pieds et la voie était dégagée, un coup d'œil en arrière et le sabreur courait derrière lui.
La ville était faite de petites ruelles et le brouillard s'épaississait ce qui les avantageait dans leur fuite, virant à chaque carrefour.
Puis, alors qu'ils filaient entre deux rangées de maisons accolées, Sanji sentit qu'on le tirait brutalement en arrière, et avant qu'il ne réalise, il était bloqué contre un mur, dans une obscurité quasi totale d'un bâtiment quelconque, son corps pressé par son acolyte.
« Chut. », se contenta de lui murmurer Zoro alors qu'ils entendaient au-dehors une cavalcade de bottes qui passaient sans s'arrêter.
Ils étaient essoufflés et en sueur, leurs vêtements trempés, profitant de ce moment de répit pour tenter de reprendre leur souffle, à l'affût du moindre bruit extérieur ou de tout mouvement suspect. Ils avaient l'impression d'attendre depuis longtemps, les secondes se transformant en heures, puis enfin vint le silence.
« On n'entend plus rien, on tente une sortie?, proposa Sanji.
- Y'a pas le feu.
Le cuisinier n'eut pas le temps de répondre que des lèvres se déposaient sur les siennes, chaudes, avec le goût ferreux du sang. L'invite était bien trop tentante, l'adrénaline coulait encore bien trop vite dans leurs veines pour ne pas profiter de cette excitation grisante. Et ils s'embrassèrent, dans le noir, dans cet endroit inconnu cerné de toutes parts, ce qui rajoutait encore au plaisir ce goût de danger. Ils s'embrassaient et plus rien n'existait, seulement qu'ils étaient en vie, l'un contre l'autre et que narguer la Marine ne se refusait pas.
Sanji enroula ses bras autour de la nuque de l'escrimeur en se collant à lui et en réponse, il sentit les bras puissants lui encercler la taille pour le serrer un peu plus fort, comme pour désintégrer l'espace qui pourrait résider entre eux. Et les bouches se firent impatientes, se pressant, glissant l'une sur l'autre, suçant une lèvre, puis accueillant une langue qui apparaissait puis disparaissait, qui luttait puis caressait, dans un ballet infernal. Leurs souffles se mêlaient et se mélangeaient, et alors que leurs respirations s'était calmées après l'effort, elles redevenaient haletantes.
Ce fut Zoro qui rompit le premier l'étreinte, ne se décollant que de quelques centimètres de la bouche du cuistot.
« On va suivre ton conseil, Blondinet, on va y aller parce que là, tu me rends dingue!
- J'en ai autant à ton service.
- Bon, on y va?
- Me pose pas la question et avance, sinon, on sortira jamais d'ici!
Le sabreur ricana, s'écarta puis ouvrit la porte avec prudence.
Mais ils n'avaient fait que quelques pas qu'ils furent aussitôt repérés et pris de nouveau en chasse.
- Elle commence par me les briser sévère la Marine, là!, grogna Zoro tout en continuant de courir, la main gauche serrant fermement le wadô et la droite tenant les deux autres sabres dans leur fourreau contre sa hanche.
C'était pourtant vrai car chaque chemin qui aurait pu les ramener au port débordait de soldats et ils devaient repartir dans une autre direction, toujours plus loin de leur destination. Les pavés étaient rendus glissants par la bruine et il fallait éviter la chute, une glissade aurait été fatale, autant ne pas faciliter la tâche à ces soldats qui alors n'auraient plus qu'à les embrocher. Aussi, les deux hommes gardaient un œil l'un sur l'autre, rattrapant celui qui dérapait, chacun à tour de rôle.
Leurs pérégrinations les laissèrent à bout de souffle juste aux abords de la ville, la vue dégagée sur l'océan. Puis ils entendirent la détonation provenant de l'explosion de cola et virent le Sunny prendre son envol.
Leurs compagnons avaient pris la bonne décision, il fallait mettre le navire à l'abri, ils viendraient bien les rechercher plus tard.
« Et maintenant, on fait quoi?, demanda Sanji, plus pour lui-même qu'autre chose.
- Ben, on court Blondinet! »
Le cuisinier ne put s'empêcher de lui lancer un regard désabusé, Zoro se contenta de hausser les épaules en souriant, et ils se remirent en route, les marins toujours collés à leurs basques.
OOOOooooOOOOooooOOOO
Ils avaient réussi à les semer encore une fois, tous les deux appuyés contre un mur, cherchant leur souffle, grappillant un peu de temps, ils savaient que le répit serait de courte durée.
« Bordel, il vont pas nous lâcher, grogna le sabreur.
- On devrait peut-être se séparer, proposa Sanji, à court d'autre solution.
- Pas question! S'il le faut, je les découperai un par un mais je nous sortirai de là.
- Pour qui tu te prends? Je suis tout à fait capable de me débrouiller sans toi!
Zoro secoua la tête en soupirant.
- Je le sais bien, c'est pas le problème. Mais on est déjà que tous les deux, alors hors de question qu'on se perde de vue. En plus, je crois que c'est ce qu'ils cherchent.
- Ouais, c'est qu'il m'a semblé aussi. Mais cette île ne semble pas très grande, on aura du mal à trouver une planque.
- Bon, alors on tente de contourner tout ce cirque et on retourne au port voler un bateau, en mode furtif.
- Mode furtif? Depuis quand tu sais faire, toi?, ricana le cuisinier.
Le sabreur reprit son sourire en coin.
- Depuis que dois coincer discrètement un cuistot pour pouvoir l'embrasser. Tout un art!
Sanji se redressa, l'air soudain plus sérieux.
- Pour le furtif, on oublie, regarde derrière toi.
Des soldats arrivaient en masse.
- Pas la peine de me retourner, je crois que je vois très bien de quoi tu parles.
En effet, la même scène se déroulait de chaque côté de la rue où ils s'étaient arrêtés. Ils étaient cernés.
OOOOooooOOOOooooOOOO
(à suivre)
