Auteur : SoapMiso.
Genre : UA, Humour, Drame, Music.
Disclamair : les personnages sont à Masashi Kishimoto.
/ ! \ Couples gays, lesbiens et hétéros.
/ ! \ Propos vulgaires
Sing my voice.
Prologue.
Nous nous connaissions depuis treize ans déjà, lorsqu'elle m'a demandé :
« Hé Naruto ! Et si on formait un groupe toi et moi ? »
A l'époque, je commençais à peine la guitare, et je ne savais jouer que quelques morceaux connu, comme Smells like teen spirit ou Still loving you. J'étais un blanc-bec de quarante kilos pour un mètre soixante pas très costaux, et avec une voix à faire pleurer de rire Brad Roberts. Pourtant, je n'ai pas hésité un seul instant et j'ai accepté la proposition de ma meilleure amie sans réfléchir.
« Ouais, bien sûr ! »
J'avais gratté ma guitare sur une chanson de Jefferson Airplane pendant qu'Ino chantait devant les copains du lycée. Dans l'herbe en tailleur, un sarouel sur le cul, des peace and love autour du cou, des bracelets autour des chevilles et une clope bourré de Kif au bec. Ils étaient tous en ébullition. On était les meilleurs. On voulait devenir les meilleurs. J'entends encore leurs voix d'ados paumés nous dire à quel point on était géniaux. Que c'était formidable. Qu'on serait des grands musiciens. Qu'on était trop cooool, mon frère ! Que même quand on sera connu, on continuera à être tous potes… Et on y a crus. On a crus qu'on pourrait devenir des stars…
Et puis un jour, on s'est séparé. Ino et moi sommes partis de notre côté. Eux du leur. Ça fait aujourd'hui trois ans. Jour pour jour. Qu'on a formé notre duo. Trois ans qu'on joue dans la rue, pour des passants qui n'en on rien à foutre. Trois ans que je gratte ma guitare, les mains gelées. Trois ans qu'Ino se casse la voix pour des passants ingrats, dans le froid, à s'en briser les cordes vocales. Le soir, sur mon lit exigu et glacé, j'écris de nouvelles chansons, de nouvelles partitions. Et puis je les joue. Je compose notre musique sur le manche de ma guitare. Puis Ino chante. Elle chante en yaourt des paroles qu'elle invente au rythme de ma musique.
Ino a une voix très belle, claire, puissante, un peu brisé par les coups durs de la vie et la cigarette. La mienne à bien changé en trois ans. Elle est devenue plus grave. Plus rauque. Moins criarde. Et plus douce. Et puis j'ai commencé à suivre la voix d'Ino avec la mienne.
Le mélange de sa voix brisée avec la mienne plus douce, plus tendre, fait frissonner notre assemblée. On termine notre chanson en laissant trainer la dernière note, et je joue un dernier accord qui conclut notre compo. Ino se lève.
« Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs ! C'était les Renardeaux ! Nous on est musiciens alors si vous avez une petite pièce à nous donner… »
Je prends la casquette rouge posé devant moi puis circule en tendant le couvre-chef pour recueillir quelques billets.
« Une pièce, un billet, un numéro de téléphone, un appareil numérique, on prend tout ! »
L'assemblée rigole amicalement, mais très peu donne de l'argent. Une fois sûr que plus personne ne donnera rien, je range ma guitare dans son étui et la met sur mon dos. Je souffle un peu sur mes doigts gelés. Ino fourre l'argent gagné dans son sac puis enfonce la casquette sur ma tête.
« Heum. »
Un toussotement timide nous interpelle. On se retourne. Une jeune fille se tient devant nous. Elle est petite, les cheveux courts coupés au carré, brune, plutôt jolie et nous tend un billet de vingt euros à deux mains, les joues rouges, les mains tremblantes. J'écarquille les yeux, surpris.
« Tout ça ? »
Elle hoche la tête. Je prends timidement le billet. Elle rougit un peu plus, tourne les talons et décampe, sa jupe courte écossaise se soulevant au rythme de ses bonds pressés. Ino la suit du regard.
« Eh ben ! Elle est bizarre celle-là !
- T'as vu ce qu'elle m'a donné ? »
Je montre le billet de vingt à Ino qui hausse une épaule et le glisse dans sa poche.
« Elle donne ce qu'elle veut après tout ! »
Puis on rentre chez nous. La neige crisse sous nos bottes. Ino me donne froid avec sa jupe en blue jeans trouée, son collant noir effilé et sa veste un cuir trop courte.
« Rentre sans moi, je vais faire deux, trois courses.
- Tu ne veux pas que j'y aille ?
- Non, je vais le faire.
- Alors tiens. »
J'enlève mon blouson en cuir que je pose sur ses épaules. Elle me remercie et part de son côté. Je continu mon chemin dans le froid et la neige sans veste, les mains dans les poches. Arrivé dans l'immeuble, je passe le bonjour à la concierge et monte les deux étages. Je sors mes clés que je glisse dans la serrure. Le mécanisme gelé tourne avec difficulté, une fois passé la porte, je la referme et m'affale contre le battant.
Notre appartement n'est pas très grand, à peine dix mètre carré, même pas. En entrant, à gauche, il ya une très petite cuisine composé d'un frigo, d'un four et d'un micro-onde. A côté du lavabo, entre la poubelle et le frigidaire, une table pour deux personnes est calée contre le mur. Au milieu du mur du fond, un lit deux place trône entourait de pile de CDs, de feuilles raturées et de linges sales. A droite, une porte donne sur une salle de bain avec douche et toilettes.
Je me dirige vers le lit et y pose mon étui. Je sors ma guitare et m'assois sur le matelas dur en tailleur.
Ma guitare entre les mains. Je joue quelques accords que je répète jusqu'à obtenir quelque chose de bien. Je compose une musique aux notes mélancoliques. Ça fait cinq jours que je suis dessus. Je ne lui ai pas encore donné de titre mais je verrai bien un nom comme Cry baby cry ou What can I do, ce genre de titre niaiseux. Je n'ai pas d'idées pour les titres. Ino non plus. Et pour les paroles, à part du yaourt avec deux, trois mot d'anglais au milieu… On est pas doué. On voulait devenir les meilleurs, mais enfaite, on est vraiment trop naze…
Ça fait maintenant deux heures que je planche sur ma compo. Je commence à en avoir marre. Je m'étire longuement, fais craquer mes doigts puis me remet au travail. J'ai joué trois accords quand Ino ouvre la porte à la volé.
« Brrrrrr ! La vache, il fait trop froid ! »
Elle pose le sac en cartons rempli de course sur la table et retire mon blouson et le sien qu'elle accroche au porte manteau sur la porte. Je me lève et commence à ranger les courses.
« Merde… fais chier… il fait plus froid dedans que dehors. On se les cailles ! »
Ils nous ont coupé le chauffage il y a trois jours. Les bâtards. Je repose le paquet de pâtes que j'avais à la main et me tourne vers elle. Ino grelote en frottant vivement ses épaules. Je la prends dans mes bras et frictionne son dos. Elle pose sa tête contre mon torse et ferme les yeux.
« Tu as toujours chaud. Comment tu fais pour avoir toujours chaud ? Hein, dis Naruto ? Comment tu fais ?
- Je sais pas. J'ai dû tomber dans la potion magique quand j'étais petit. »
Je lâche un grand sourire. Ino marmonne un « crétin… » en se serrant un peu plus contre moi. Je pose mon nez sur son crâne et respire son parfum. Elle sent bon. Ino souffle sur ses doigts. Je la lâche et lui propose de prendre une douche bien chaude pendant que je fini de ranger le sac de courses, ce qu'elle accepte avec soulagement.
Je fini rapidement de mettre au frigo le dernier sachet de jambon puis retourne du côté du lit. Je ramasse ma partition que j'analyse quelque seconde, silencieusement.
Hhhhhh… J'en ai marre…
Je la range dans un coin puis remet ma guitare dans son étui que je pose contre le mur. Je range deux, trois affaires qui traine et m'arrête devant le porte de la salle de bain et y tape trois coups secs.
« Ino ? Tu veux manger un truc ? »
J'attends quelques secondes avant d'entendre la réponse d'Ino (non !), puis je me rassois sur le lit. Je n'ai pas très faim non plus. Je décide de me coucher. Demain, je commence tôt. Je travaille le matin dans une usine. Je mets des pommes dans des cageots. Quand personne ne regarde, j'en glisse dans mes poches. Y en a plein le frigo. C'est pas la grande classe, mais au moins, si on est dans la merde financièrement, on aura à bouffer des pommes pendant des mois. Pourrie mais mangeable. Je me déshabille puis me glisse, en caleçon, sous la couette et éteins la lumière. Dix minutes plus tard, Ino sors de la salle de bain, une serviette autour des seins. Il fait noir alors je ne fais que distinguer sa silhouette, sa taille fine et élancé, ses jambes de mannequin, ses fesses de femme et ses seins frais et rond de jeune fille. Elle retire sa serviette et la laisse choir à ses pieds. Je devine son corps nu dans le noir. Elle s'abaisse, un rayon de lumière surement dû à un lampadaire se reflète sur ses fesses blanches. Elle ramasse un vêtement qu'elle enfile. D'après la taille et la forme, c'est un de mes caleçons. Elle s'approche du lit et se glisse sous la couette. Elle se couvre jusqu'au menton et se colle à moi. J'ouvre les bras et accueille sa peau de pèche contre la mienne. Elle colle son corps au mien. Sa peau est encore un peu humide, mais elle est très douce contre mon corps. Sa poitrine nue rafraichit ma peau et ses tétons frottent légèrement contre mon torse. Je pose ma joue sur le haut de son crâne et ferme les yeux.
Je n'ai jamais éprouvé de désir particulier pour Ino. Pas qu'elle ne me plaise pas. Au contraire. Elle est très belle. C'est d'ailleurs la plus jolie fille que je connaisse. Mais notre relation n'est pas comme ça. Pas charnelle. Un peu plus que fraternelle. C'est un peu l'amour de ma vie. Je l'aime d'un amour sincère et platonique. Je ne vois pas ma vie sans elle. Mais je ne la vois pas non plus dans mes bras pour une activité autre que celle-ci. Je crois que c'est parce que je ne l'ai jamais touché ni regardé autrement que comme une sœur qu'elle est aussi peu pudique avec moi.
La respiration d'Ino devient plus calme, plus lente. Ses bras serrés contre mon torse bouillant glisse et tombe à plat sur le matelas. Son corps est complètement détendu contre le mien.
Dors ma belle.
Je pose un baiser délicat sur son front et ferme les yeux. Je ne tarde pas à le rejoindre dans le sommeil.
…
Un solo de guitare étouffé et grésillant parvient à mes oreilles par l'intermédiaire de mon téléphone portable. J'ouvre un œil. Le batteur commence à s'exciter sur sa batterie et le chanteur donne de la voix.
Well I tripped, I fell down naked
Well I scratched my knees, they bled
Sew up my eyes, need no more
In our game there is no score
Je m'extirpe avec difficulté du lit. Ino gémit, frustrée, et se retourne avant d'enfouir son visage sous la couette.
Forgive me father, why should you bother?
Try honesty, Try honesty
Je m'avance dans la pièce unique d'un pas vacillant et mal assuré.
Hop in your dumptruck, reverse for good luck
Ride over me, Ride over me
Je fouille dans un jeans trouvé près du lit. Y a pire comme réveil que Billy Talent, mais là, j'ai bien envie qu'il la boucle.
Take on the whole world, fight with the young girls
Die tragedy, Die tragedy
Je balance le jeans, en prends un autre et refouille dans les poches.
Call me a cheapskate, come on for pete's sake
Cry Agony, Cry agony
Je trouve enfin mon portable et appuis sur la touche : couper le son.
La guitare s'arrête en même temps que la voix de Billy Talent. Désolé mon vieux, mes fallait vraiment que tu ferme ta gueule.
Je file prendre une douche et en ressors dix minutes plus tard. J'enfile un pantalon large noir trouvé par terre et un débardeur blanc. Ino remue un peu sous la couette. Je m'assois sur le lit derrière elle et me penche à son oreille.
« Je pars, n'oublie pas de te réveiller tu bosse à 9h.
- Hmmm… »
J'embrasse sa joue et sors de l'appartement en enfilant mon blouson. Il a neigé cette nuit. Une fine couche de brouillard pollue les alentour et réduit ma visibilité. Je m'arrête à une machine à café et insère une pièce d'un euro dans l'intersectrice. Un gobelet tombe sous le réservoir qui le remplit d'un café noir sans sucre au goût ignoble. J'arrive à l'usine à sept heures moins le quart. Je vais enchaîner les pommes et les cageots toute la journée. Une blouse blanche sur le dos, des gants stériles sur les mains et une charlotte sur la tête. Une fois mon boulot fini et ma paye encaissée, je sors de l'usine par la porte de service. Il n'y a plus de brouillard mais il fait gris et le ciel est bardé de nuages de mauvais augure. Un vent glacé me mord les oreilles et je remonte un peu le col de mon blouson en y rentrant la tête. J'ai une pensée pour Ino qui sert des barbapapa dans une fête foraine de pleuleux. Je glisse une main dans ma poche et en tire un paquet de Lucky Strike. Je prends une cigarette que je porte à mes lèvres. Je sors mon briquet du paquet et allume le bout de ma clope, les mains en coupe-vent. Je tire une bouffée et rentre chez moi.
Ino rentre à l'appart à seize heures. En l'attendant, j'ai fait bouillir des pâtes. Lorsqu'elle ouvre la porte, je suis en train de les servir dans deux assiettes.
« Je crève la dalle !
- Bah ça tombe bien. »
Elle retire son blouson et s'assoit sur une chaise, les coudes sur la table. Je pose la casserole vide dans l'évier et me pose le cul sur une chaise en face d'Ino.
« Ketchup ? »
Elle plisse les yeux, se penche vers moi et murmure d'une voix de conspiratrice.
« Beaucoup de ketchup ! »
J'ouvre le tube préalablement posé sur la table et appuis légèrement dessus. Un jet rouge en coule dans un bruit de succion.
« C'est quoi ça !? Fais pas le radin ! Met en la blinde ! »
J'écrase le tube au dessus de son assiette. La pression propulse avec force un long jet de ketchup dans l'assiette d'Ino dans un bruit de vieux pet foireux. Je noie abondement ses pâtes sous le ketchup avec un sourire carnassier.
« C'est bon là ?
- Mais t'es con ! Comment je vais manger ça maintenant ?
- Attends. »
Je prends son assiette, la porte à l'évier et la vide dans la casserole. J'ajoute ma propre assiette et touille jusqu'à ce que les pâtes d'Ino ne se noient plus dans le ketchup.
« Voilà. Tiens. »
J'approche l'assiette d'Ino qui me prend la casserole des mains et la pose sur la table.
« Oh et puis merde les assiettes ! »
Elle prend sa fourchette et mange à même la casserole. Elle tournicote son couvert est enfourne une grosse bouché de pâtes ketchup.
Je m'assois en rigolant et l'imite.
On a mangé comme des porcs puis on s'est préparé pour aller chanter dans la rue. Laissant la casserole pleine de ketchup en plan.
Je suis assis sur les marches de l'hôtel de ville. Un groupe de badauds observe mes doigts bouger sur le manche de ma guitare pendant qu'Ino chante l'air de Mmm Mmm Mmm Mmm des Crash Test Dummies. La voix cassé mais aigu d'Ino contrastant avec la voix d'origine du chanteur Brad Roberts.
Once there was this kid who
Got into an accident and couldn't come to school
But when he finally came back
His hair had turned from black into bright white
He said that it was from when
The car had smashed so hard
Je chantonne le refrain de ma voix la plus basse.
Mmm Mmm Mmm Mmm
Mmm Mmm Mmm Mmm
La voix d'Ino reprend le second couplet. Puissante et limpide.
Once there was this girl who
Wouldn't go and change with the girls in the change room
But when they finally made her
They saw birthmarks all over her body
She couldn't quite explain it
They'd always just been there
Je pars chercher le ton au fond de ma gorge.
Mmm Mmm Mmm Mmm
Mmm Mmm Mmm Mmm
« Hé ! Ouais ! Allez, vas-y fais un strip-tease ! »
Je tourne la tête sans cesser de gratter. Un groupe de trois, quatre gamins interpelle Ino avec des gestes obscènes.
Ino ne s'en formalise pas et continue de chanter, les surveillants du coin de l'œil.
But both girl and boy were glad
'Cause one kid had it worse than that
'Cause then there was this boy whose
Parents made him come directly home right after school
« Allez ! A poil ! Montre-nous ton cul pour voir, salope ! »
L'un des quatre types se rapproche dangereusement. Ino n'y fait pas attention. Habituée à ce genre de comportement minable.
And when they went to their church
Les autres se sont également approchés, encouragés par le plus téméraire des quatre. Je continu de jouer mes accords en les fixant les sourcils froncés, près à intervenir.
They shook and lurched all over the church floor
« Allez, fais pas ta pute. »
Le mec balance une claque sur les fesses d'Ino en l'insultant. Je me lève sans somation.
« Et toi ! Tu fais quoi là ? Dégage de là petit merdeux ! »
Le mec réagit au quart de tour et me balance son poing à la gueule. Je l'esquive et attrape son bras, je lui fais un prise et l'immobilise, un bras derrière le dos.
« Putain connard, lâche-moi ! »
Ses potes réagissent et me saute dessus. C'était sans compter Ino qui leur balance un coup de genou que l'un d'entre eux se mange dans les parties. La foule qui nous écoutait c'est éloigné, nous laissant seuls tout les deux face à quatre caïds. L'un des types, un petit avec un sweat à capuche rouge m'envoi son poing que je me prends dans la mâchoire. Déstabilisé, je relâche ma prise sur le premier qui m'envoi, lui, violemment son pied dans les tibias. Sous le choc, je pose un genou à terre et me mange un gnon en pleine face. Je tombe sur le dos alors que les deux connards me rouent de coups de pieds.
Un sifflement strident retentit et les quatre jeunes se tirent en courant. Je me relève avec difficulté, une main sur le ventre. Ino me prend par le bras et m'aide.
« Vous allez bien ? »
Un policier s'approche de nous, l'air pas inquiet du tout. Ino fronce les sourcils et lui jette un regard méprisant.
« Ça à l'air ? Si vous étiez intervenu avant on en serrait pas là ! »
Le flic l'ignore et me regarde.
« Rien de cassé ?
- Non. »
Je regarde autour de moi et mes yeux tombe sur ma guitare quelque mettre plus loin… En miette. Le manche et écrasé et la caisse défoncé, plusieurs cordes sont cassées. Journée de merde…
« A part elle qui est en mauvaise état. »
Ino suis mon regard et grimace en voyant l'état de ma guitare. Je ramasse les miettes, récupère les corde encore bonnes et jette le reste. Heureusement que je mets de l'argent de côté au cas où un truc du genre arriverait. Je dois avoir tout juste assez pour m'en repayer une pas trop mal.
Ino me ramène à la maison, une main passé dans mon dos pour m'aider à marcher.
On rentre dans l'appart. Il y fait toujours aussi froid. Je m'affale sur le lit.
« J'irai m'en acheter une nouvelle demain.
- Merde putain, Naruto, ça fait chier ! »
J'observe silencieusement le visage d'Ino. Elle passe une main sur ses cheveux blond plaqués en arrière. Enroule sa mèche relâchée devant son visage autour de son index dans un geste nerveux. Puis pose cette même main sur sa bouche. Ses yeux passent rapidement d'un objet à un autre, comme perdus. Elle remonte sa main et recouvre à la fois sa bouche et son nez. Puis brusquement. Elle pousse un gémissement en frappant le sol du pied.
« Ino ! »
Je me précipite sur elle et la prends dans mes bras. Elle continu de frapper du pied puis s'arrête et sanglote.
« J'en ai marre. J'en ai marre de tout ça. J'en ai trop marre. »
Je la resserre contre moi et lui murmure de se calmer, que tout ira bien, que ce n'est pas grave. Je la console maladroitement en passant une main sur ses cheveux, puis dans son dos.
« Shhhhh… tant fais pas. Ça va aller. Je vais racheter une guitare, j'ai l'argent, c'est pas un problème. »
Elle ne dit rien et continu de sangloter. Puis, au bout d'un moment elle se calme et pose sa tête contre mon épaule.
« Tu veux aller prendre une douche ? »
Elle acquiesce. Je la laisse se diriger vers la salle de bain et s'y enfermer.
Et moi je reste planté là comme un con au milieu de la pièce. Je m'en veux. J'aimerai tellement faire d'elle une vraie chanteuse. Une star. Merde.
Je décide de faire du café. Je mets de l'eau dans la machine et un nouveau filtre dans lequel je mets cinq cuillères de café en poudre. Je referme le tout et mets la machine en route. Je m'assois à la table et attends sans bouger. J'entends l'eau de la douche couler. Ino ira surement mieux après une bonne douche. Je passe une main dans mes cheveux d'un geste las.
Toc. Toc. Toc.
On frappe trois coups secs à la porte. Je fronce les sourcils. On a payé le loyer avant-hier. Et si ce n'est la proprio, je ne vois pas qui ça peut être. Je me lève, retire le verrou et ouvre la porte. Un jeune homme brun se tiens derrière. Il me regarde d'une façon bizarre, en détaillant chaque partie de mon visage. Puis il me sourit. Je plisse des sourcils interrogatifs. Le sourire de l'inconnu disparait.
« Tu me reconnais ? »
Je plisse les yeux et le détaille. Il est habillé de noir, pas très grand, les cheveux bruns et ébouriffés, la peau pâle et régulière, la bouche un peu charnue et ses yeux sont d'un bleu presque turquoise, souligné d'un trait d'eyeliner.
« Gaara ? »
Gaara me fait un énorme sourire, ravis et soulagé que je l'ai reconnu. Il a changé… Gaara était un copain de lycée, on était dans la même classe depuis la 3ème. On était super pote au collège et au lycée. On était même resté en contact après le lycée. Puis on s'était perdu de vue.
« Je peux entrer ?
- Euh… oui, bien sûr. »
Gaara entre et reste dans l'entrée.
« Eh bien, assis-toi. »
Il me remercie à voix basse et s'assois sur une des chaises autour de la table. Je m'assois en face. Le silence tombe entre nous, pesant. Gaara observe curieusement l'appartement, s'attardant sur les fringues en boules, les partitions éparpillé et un soutien-gorge d'Ino. Je me racle la gorge. Il tourne sa tête vers moi en souriant.
« Euh… Pourquoi tu es là ? Et comment tu as su où je vivais ? »
Les yeux de Gaara se mettent à pétiller. Il ouvre la bouche puis la referme en tournant la tête vers la salle de bain.
« Il y a quelqu'un ?
- Ino.
- Oh ! Vous vivez ensemble ?
- Oui.
- Je ne savais.
- C'est ma colocataire.
- Ah ! J'avais crus…
- Non… »
Le silence retombe. Et puis je redemande :
« Alors ? Pourquoi tu es ici ?
- J'ai eu du mal à te retrouver, tu ne peux pas savoir à quel point ! Et te raconter comment j'ai réussis serait vraiment trop long. En tout cas, j'ai renoué avec les copains du lycée pour te retrouver ! Tu savais que Lee était prof de karaté ?
- Et tu es venu ici pour renouer avec tes anciens potes de lycée ?
- Euh… non. Pas vraiment. Je- »
La porte de la salle de bain s'ouvre sur Ino, une serviette noué autour de la poitrine. Elle s'arrête en voyant Gaara et le dévisage. Gaara se lève précipitamment en rosissant légèrement et bafouille.
« Euh… Sa-salut Ino. »
Ino arque un sourcil interrogateur vers moi.
« C'est Gaara. Tu te souviens ? »
Elle fait les yeux ronds et reporte son regard sur Gaara.
« Gaara ? C'est toi ? La vache tu as changé. … Quoique non enfaite.
- Euh… oui… merci… toi-toi aussi tu-tu as changé.
- Oh, pas tant que ça. Bon tu permets que je me sape un peu ? »
Nouveau rougissement.
« Bien-bien sûr ! »
Gaara repose ses fesses sur sa chaise, en faisant bien attention à être de dos à Ino qui enfile un de mes caleçons et un T-shirt à moi. Ceci fait elle nous rejoint à la table et s'assoit dessus. Manque de chaise.
« Et pourquoi tu es là Gaara ?
- C'est ce qu'il allait me dire avant que tu débarque.
- En fait, je vous cherchais tout les deux. Mais je savais pas que vous viviez ensemble.
- Et pourquoi tu nous cherchais ? »
Gaara retire son sac de ses épaules, et ce n'est que maintenant que je m'aperçois qu'il s'agit d'un étui de guitare. En regardant de plus près, je remarque le manche, trop long, ce n'est pas une guitare électrique. C'est une basse.
Gaara ouvre l'étui, je jette un œil à la basse avec curiosité, elle est entièrement noir et bien coupé. Il fouille dans le fond du sac et en sors une cassette.
« Qu'est-ce que c'est ?
- Une de mes compos. Je voudrais que vous l'écoutiez.
- Et tu es venu jusqu'ici pour nous faire écouter une de tes compos ?
- Eh bien… oui. »
Gaara nous fixe, sûr de lui. Une lueur de détermination brille dans son regard. Il nous regarde droit dans les yeux, tour à tour, et se lance.
« Je voudrais qu'on monte un groupe de rock ensemble. »
A suivre dans Sing my voice : "Je pensais.... enfin... je me disais que ce serait bien... d'avoir Sasuke Uchiwa dans le groupe."
Merci de votre lecture !
Qu'avez-vous pensez de ce prologue ?
Musique du chapitre :
"Try Honestly" de Billy Talent,
"Mmm Mmm Mmm Mmm" des Crash Test Dummies.
Bien à vous,
SoapMiso.
