Bonsoir !

Voici une petite chose qui attend depuis quelque temps d'être achevée puis publiée. Pour l'achevement, nous verons ; mais pour la publication, c'est maintenant :)

Cette fiction est dédiée à Le Poussin Fou.

Merci pour toute les reviews que j'ai reçues sur pour Cracmol (il y a longtemps maintenant :p ) à un moment où ça n'allait pas fort et où j'avais bien besoin d'un peu de soutien, même minime. Vous n'imaginez pas comme le fait d'avoir des reviews peut faire du bien parfois !

Bref. Cadeau ! Et j'espère que ça plaira !

[chapitres écrits : quatre sur cinq de prévus.

consignes d'écriture : Lavande et Harry doive finir en couple (je cherche encore comme faire ça...) la mention d'un Poussin Fou doit apparaître dans la fic (toujours en attente :p).]


Lavande Brown était d'humeur massacrante.

L'année scolaire, qui promettait pourtant d'être tranquille et réjouissante, s'était terminée de la pire des manières. Cette année, elle avait pris son courage à deux mains et avait fait comprendre -un peu trop lourdement peut-être- à Ronald Weasley tout l'intérêt qu'elle lui portait.

Elle ne savait plus vraiment quand, exactement, le garçon avait commencé à l'intéresser. Après le Bal de Noël lors de leur quatrième année peut-être ? Elle avait accepté l'invitation de Seamus par dépit et avait jalousé Padma, la jumelle de sa meilleur amie, qui avait accompagné le rouquin. Bien sûr, à l'époque Ron ne portait absolument aucune attention aux relations amoureuses et avait été plus attentif au couple que formait alors Hermione Granger avec Victor Krum qu'à sa propre cavalière. Mais Ron avait grandi depuis... Et cette année, elle avait tenté sa chance et cela avait payé. Jusqu'à un certain point. Lavande avait beaucoup d'admiration pour Ron. Il était au centre de l'attention par le biais de son amitié avec le Célèbre Harry Potter. Mais il ne sortait pour ainsi dire jamais de l'ombre que lui faisait son ami. Tout le monde semblait considérer Ron Weasley comme le clown du trio, l'ami un peu lourdaud, un peu benêt du Grand Harry Potter. Pas Lavande. Lavande, elle, semblait voir quelque chose que tout le monde semblait ignorer, même le principal concerné, compte tenu du fait que l'attention générale était constamment dirigé vers Harry.

Ron avait un charisme fou.

Sa grande carrure, sa nonchalance et sa bienveillance. Voilà ce que Lavande retenait du garçon qui lui avait fait chavirer le cœur pendant toutes ces années. Certes, il était maladroit et il avait allègrement profité de son statut de Sixième Année et de Préfet, cette dernière année, pour martyriser gentiment les plus jeunes mais justement, le point important était là. Il l'avait fait gentiment. Il n'y avait aucune malveillance, aucune basse méchanceté en lui. Ron était quelqu'un de bien. Et tout le monde s'en foutait.

L'année précédente, le Trio avait organisé des leçons de Défense clandestines, autant pour donner un enseignement correct en la matière (il ne fallait pas compter sur l'Ombrage pour ça) que pour préparer leurs camarades à d'éventuelles situations risquées et dangereuses une fois hors des murs protecteurs de l'école. Voire même à l'intérieur de ses murs... Tous les yeux avaient été braqués sur Harry. En tant que Professeur désigné et Survivant national, l'attention générale était une fois de plus dirigée sur lui. Il faisait des discours sur l'utilité et l'usage des sorts qu'il leur enseignait et organisait des groupes d'entraînement. Mais c'était auprès de Ron que Lavande avait personnellement le plus appris. Ron qui s'entraînait parmi leur petit groupe et qui l'encourageait calmement, la rassurait et l'accompagnait quand elle doutait de ses capacités et de ses résultats. Elle ne s'était jamais tourné vers Harry.

À vrai dire, elle avait du mal avec Harry. De façon général. Et elle savait qu'elle n'était pas la seule. Il était trop discret. Trop silencieux. Trop distant. Trop froid et trop dur. Il n'y avait qu'avec ses deux acolytes et les membres de la famille Weasley qu'il semblait à l'aise et loquace. Avec les autres, il était... frigide. Il ne parlait jamais de lui et semblait se braquer automatiquement à chaque fois qu'une autre personne l'abordait. Comme si tout le monde le mettait mal à l'aise. Comme s'il se méfiait constamment des intentions des personnes qui l'entouraient. Même pour un simple « passe moi le sel, s'il te plaît » il lui arrivait de vous regarder de travers, comme si vous étiez une Créatures étrange... Oui. Harry la mettait mal à l'aise et lors de toutes les sessions de l'AD auxquelles elle avait participé, elle avait préféré aborder Ron. Lui, n'agissait pas comme si les autres êtres humains étaient des Extra-terrestres. Et puis il était tellement flatté de pouvoir aider et faire part de ses propres connaissances... Comme si il doutait d'être intelligent et d'avoir des connaissances et le découvrait soudain parce qu'une personne sollicitait son aide...

Oui. Lavande avait été très amoureuse de Ron et l'avait trouvé attachant et touchant à bien des niveaux.

Mais si l'année avait prodigieusement bien débuté avec leur mise en couple, le cœur de Lavande s'était déchiré en comprenant que le roux qui faisait vibrer son cœur et s'envoler des milliers de papillons dans son ventre était en fait plus obnubilé par sa meilleure amie qu'il n'était attaché à elle, sa petite amie... Hermione Granger. Cette attention particulière que Ron avait toujours eu pour son amie n'avait pas aidé les relations déjà froidement polies que les deux jeunes filles avaient l'une avec l'autre. Oui, Lavande avait un énorme complexe d'infériorité vis-à-vis de Hermione et lui en voulait pour tout un tas de raison depuis leur toute première année à Poudlard. Oui, Hermione était studieuse. Oui, Hermione récoltait les meilleurs notes de leur promo... Oui, leurs Professeurs étaient fier d'elle, de son intelligence, de sa vivacité d'esprit... Lavande en avait soupé de toute l'admiration que cette fille suscitait. De la part des professeurs, mais aussi des autres élèves... Tout le monde râlait et la raillait pour son caractère de Miss-Je-Sais-Tout, mais personne ne faisait même mine de la déloger de son piédestal. Toute autre personne était considérée comme bête, ignorante et médiocre, à côté de la brillante Hermione Granger.

En fait, Lavande soufrait de sa propre réputation de jeune fille superficielle, vaniteuse et sotte. Certes, elle s'intéressait aux garçons, elle prenait soin de son apparence et préférait la lecture d'œuvres de fiction à celle des poussiéreux ouvrages qu'une certaine prétentieuse ramenait dans le dortoir comme « lecture légère » mais méritait-elle pour autant d'être ainsi méprisée et ignorée ? Elle enrageait que l'on puisse la traiter de cette façon sans même essayer d'en savoir plus sur sa personnalité, son éducation, ses aspirations...

Lavande Brown, et rare étaient ceux qui en avaient conscience, était une Sang-Pur. La famille était tellement modeste qu'elle ne figurait pas dans ces puritains de Registres des Sang-Pur les plus récents. Pour autant, sa famille n'oubliait rien de leurs origines « Pures » et avait ainsi élevé Lavande dans la tradition... Et dans la tradition des « Purs », une jeune fille devait apprendre à bien se comporter en société, avoir des notes correctes et s'appliquer à plaire. L'enseignement des arts était privilégié à l'étude de l'arithmancie et le soin apporté à son apparence était une chose qu'on lui avait inculqué depuis sa plus tendre enfance. Qu'y pouvait-elle si son éducation visait à faire d'elle une coquette ? Pourquoi lui reprocher d'être exactement ce qu'on attendait d'elle ?

Seulement, voilà. Elle ne se contentait pas de sagement devenir un vulgaire bouquet de fleur destiné à embellir -un temps- l'intérieur d'un Sorcier Sang-Pur. Elle avait un caractère, une personnalité, des idées, une volonté qui lui étaient propre. Oui ! Elle était coquette et romantique. Cela l'empêchait-elle d'être intelligente pour autant ?! Lavande était furieuse à chaque fois que Hermione Granger reniflait avec mépris en voyant les lectures de chevet de sa camarade. Oui, elle lisait du Jane Austen. Oui, elle en avait la collection complète. Oui, elle adorait ces histoires ! Mais elle n'était certainement pas la seule ! Et elle ne lisait pas ces romans juste pour lire des histoires d'amour !

Son éducation Sang-Pur n'était pas de celles comme devait supporter au mieux Pansy Parkinson. Ses parents n'avaient absolument rien contre l'ascendance Moldue et leur culture. Aussi Lavande était tout à fait libre de nouer des amitiés en dehors des familles Sang-Pur et elle en avait profité pour échanger des lectures avec ses amies. Et l'auteure Austen l'avait ravie. Oui, les romances décrites étaient intéressantes. Mais l'ironie, le mordant, la gentille moquerie avec lesquels l'écrivain décrivait et caricaturait son époque et ses usages avaient bien plus de valeur aux yeux de Lavande. Comme elle aurait aimé avoir la même autodérision, la même capacité à avoir du recul et de la critique...

Jusqu'ici, Lavande était restée plutôt passive vis-à-vis des événements qui se déroulait devant elle. Que ce soit dans sa vie privée ou dans la société. Elle se laissait guider. Par ses parents et les adultes en général... Mais c'était fini.

L'année avait été exécrable pour cette autre raison : Les Mangemorts étaient parvenus à entrer dans l'enceinte de l'école et le Directeur avait été tué. Par le Professeur Snape en personne, s'il fallait croire Harry Potter... Que la guerre soit entrée dans leur école l'horrifiait proprement. Que Dumbledore, Directeur de l'école, Manitou Suprême de la Confédération internationale des mages et sorciers, Président Sorcier du Magenmagot et fondateur dirigeant de l'Ordre du Phénix visant à résister contre les forces des Mangemorts, soit mort était un drame terrible. De part son influence dans le Monde Sorcier et surtout dans cette guerre qui s'installait, sa perte était catastrophique.

Loin de ce que pouvait s'imaginer les étudiants de Poudlard, Lavande n'était pas niaise et comprenait parfaitement le danger qui menaçait la Communauté Sorcière Britannique. Elle comprenait tout à fait le danger qui guettait et le fait que ses parents décident de quitter le territoire.

Mais elle, refusait de partir.

Parfait si ses parents rejoignaient l'Oncle Seth aux États-Unis. C'était plus sûr pour eux. Ils commençaient à prendre de l'âge (encore une chose dont elle prenait conscience et qui la mettait de mauvaise humeur... elle n'aimait pas l'idée que ses parents, ses modèles, ses guides, se retrouvent peu à peu vulnérables et affaiblis...) et seraient plus tranquilles dans un pays qui n'était pas sur le point de subir toute la tyrannie et la folie d'un mégalomane psychopathe. Et, oui, elle connaissait ces termes ! Une chance, elle avait eu sa majorité en Février et était légalement responsable. Elle pouvait donc se passer de l'accord de ses parents pour rester en Grande-Bretagne. Parvati et elle s'était jurée de finir leurs études à Poudlard avant de mettre leurs Baguettes Magiques à la disposition de l'Ordre du Phénix. Elles en avait même déjà parlé avec les garçons de leur promo (hormis Ron et Harry) et avaient convenu qu'ils réuniraient de nouveau l'AD à la rentrée prochaine. Qu'importe les décisions du Trio. Quelque part, tout le monde se doutaient qu'ils seraient absent de l'école en Septembre.

Lavande eu une petite pensée mesquine pour Hermione. Elle devait baliser à l'idée de prendre une année sabbatique, justement l'année des ASPICs. Mais peu importe. Elle ne s'entendait peut-être pas avec la jeune fille, ça ne voulait pas dire qu'elle la sous-estimait. Sûrement que Hermione mettrait de côté ses pulsions de Miss-Je-Sais-Tout : étant la meilleur amie de « l'Elu », elle faisait une cible privilégiée pour les Mangemorts et Harry semblait avoir une mission à accomplir. Elle ne le laisserait pas tomber.

Bref.

Restait à convaincre ses parents qu'elle restait à Londres et qu'elle ne les rejoindraient certainement qu'une fois l'issue de la guerre clairement définie. Elle avait grandi dans ce pays et y avait des amis précieux. Il n'était pas dit qu'elle quitterait tout son monde pour fuir la guerre. Ces gens qui menaçaient leur Communauté et prônaient la tyrannie et le massacre devaient être arrêtés. Il ne fallait pas leur laisser le pays vide et sans défense. Il ne fallait pas les laisser croire qu'ils avaient gagné et que leurs idées étaient les bonnes. Il fallait faire barrage. Et le meilleur endroit pour commencer, c'était l'école. Là, un début de résistance allait pouvoir prendre forme. Ils avaient déjà commencé sous Ombrage. Il allait seulement falloir faire mieux...

Lavande était dans sa chambre.

Sa Malle de Poudlard n'était pas ouverte. Elle n'avait pas eu le temps de le faire en arrivant dans le petit Pavillon Brown du Cadogan Passage. Ses parents l'avaient immédiatement réclamée dans le salon d'été pour discuter de leur futur départ pour le Nouveau Monde. La discussion avait été houleuse et une autre se préparait. Elle était montée pour préparer son propre départ. Le Pavillon Brown était mis en vente. Elle devait faire le tri dans ses affaires personnelles afin de déterminer ce qu'elle gardait et ce qu'elle laisserait à la charge de ses parents. Dix-sept ans qu'elle n'avait pas fait de tri dans ses affaires. Toute sa vie ! Mais c'était nécessaire. Elle ne pouvait pas tout garder avec elle. Et la maison étant mise en vente, elle ne pouvait rien y laisser. Il ne manquerait plus que de parfaits inconnus s'approprient ses souvenirs d'enfance et ses biens personnels !

Ses parents allaient être furieux en se rendant compte qu'elle n'avait absolument pas changé d'avis et qu'elle comptait bien rester au pays... Elle savait qu'ils avaient pour leur part décidé de s'installer définitivement chez l'Oncle Seth. C'était un vieux rêve qui se réalisait pour eux. Son père n'avait plus vu son frère depuis que ce dernier s'était expatrié durant la première guerre, il y avait plus de vingt ans... Ils s'envoyaient des nouvelles de temps à autres, mais les services postaux internationaux coûtaient une fortune.

Lavande avait eu peu de temps pour échafauder un plan, mais elle ne s'en inquiétait pas. Peu importait ce qu'elle ferait durant les deux mois de vacances. Elle savait déjà où elle irait les passer. Il existait une adresse. Un endroit qui se trouvait sur l'Allée des Embrumes. Le quartier était mal famé, mais l'adresse qu'elle avait en tête était accessible à tous. Sans discrimination. C'était d'ailleurs ce qui en faisait l'adresse la plus populaire de l'Allée.

L'Auberge « Le Sombral et la Licorne » était le seul lieu dans tous le Monde Magique du Royaume-Uni où tous les clients sans distinctions étaient acceptés. Sorciers ou Créatures Magiques. Êtres Maléfiques ou Bienveillants. De ce que Lavande en savait, Encelade, le Patron de l'auberge, chassait impitoyablement tout client qui ne respecteraient ni l'anonymat des autres usagés (il fallait bien ça) ni la neutralité de l'établissement. Il n'y avait aucun autre endroit de ce genre dans le Monde Sorcier. La discrimination faite sur la plupart des Créatures Magiques faisait que ces derniers se voyaient refuser l'accès à la plupart des Services et des Commerces des rues anglaises. Aussi ce fameux Encelade avait-il bonne réputation auprès de Vampires, Loups-Garou et autres « pestiférés » que le Ministère de la Magie opprimait.

Lavande avait eu l'adresse par un Septième Année Thériantrope. Le chamanisme n'était que très peu répandu en Grande-Bretagne et les Sorciers ayant la capacité Magique de se transformer en tous les animaux qu'ils souhaitaient, pour peu qu'ils les aient étudiés de près, avaient tout intérêt à faire profil bas avec le Ministère. Lavande avait un temps envisagé de se consoler de l'échec retentissant de sa relation avec Ron dans les bras du beau Thériantrope, mais le saligaud était gay... Cela ne les avait pas empêché de lier une sympathique amitié et le jeune homme s'était laissé allé à se confier à la jeune fille en mal d'amour.

L'orientation sexuelle de Keith Johns l'avait plus ou moins contraint à la solitude, à Poudlard. Pas que les Sorciers soient plus réfractaires à l'homosexualité que ne l'étaient les Moldus (encore heureux... Ceux là étaient encore loin de parvenir à une coexistence intelligente et sereine avec toute personne ayant une sexualité divergente à la norme sociale...), mais il y en avait peu qui s'assumaient et s'affichaient librement. Surtout à l'âge de l'adolescence. Keith avait donc allègrement profité de la tentative d'approche de Lavande pour se lier d'amitié avec au moins une personne dans l'école. C'était sa dernière année, certes. Mais la solitude pesait. Ils avaient énormément échangé et Lavande s'était enfin senti libre d'être la jeune femme correctement intelligente et capable de réflexions et de bon sens que les autres ne lui permettaient pas d'être. Elle avait été tellement soulagée et s'était sentie tellement s'épanouir qu'elle avait plusieurs fois maugréé contre l'idée saugrenue de ce garçon parfait et idéal de ne pas être attiré par la gente féminine. C'était devenue une gentille blague entre eux. Ils étaient des âmes sœurs !

Bref. Aujourd'hui, elle était bien contente d'avoir flashé pour ce sublime Septième Année et qu'il lui ait parlé de cette fameuse auberge.

Lavande boucla sa Malle après n'y avoir conservé que le strict minimum : Les habits qui étaient encore à sa taille, les livres qui pourraient s'avérer utile pour la suite et toutes ses affaires de Potions. Elle frissonna un instant en songeant que son Professeur préféré (personne à part Keith ne le savait Lavande rêvait d'ouvrir une droguerie sur le Chemin de Traverse et les Potions étaient sa matière de prédilection...) avait assassiné le Directeur Dumbledore... Qui l'aurait cru ? Le vieil homme s'était pourtant porté garant de l'intégrité du Professeur Snape après la première guerre... Qu'est-ce qui avait changé ?

Idiote. Le Mage Noir était de retour et entre obéir ou mourir, la plupart des gens préféraient choisir la première option. Sachant que le Professeur de Potions était un Serpentard en herbe, fallait-il s'étonner ? Ceux répartis dans la maison Verte et Argent avaient à cœur de faire passer leurs intérêts personnels en premier. Ce qui paraissait logique en soi.

Bref. Tout le reste de ses affaires (souvenirs d'enfances, habits trop petits ou passés, toute sa collection d'œuvres littéraires, ses bibelots, ses jouets...) fut réduit en cendres d'un coup de baguette magique... Elle prit sa Malle avant de tourner les talons sans s'attarder. Elle réfléchirait plus tard à tout ce qu'elle venait de perdre et à ce qu'elle s'apprêtait encore à perdre en quittant ses parents. Elle avait l'étrange sensation de tirer un trait définitif sur tout ce qui la composait. La Lavande Brown que tout le monde avait connu était sur le point de disparaître pour laisser la place à une nouvelle Lavande. Et le plus perturbant dans l'histoire, c'était qu'elle s'en sentait presque libérée. Comme si sa vie avait été un énorme poids jusqu'ici et que celle qu'elle s'apprêtait à entamer était finalement celle qu'elle était destinée à vivre, même si elle ne correspondait pas à ce qu'elle avait envisagé. Mais après tout, peut-être que tout le monde ressentait ça un jour ? Tous les adolescents du monde devait avoir l'impression de vivre une vie que d'autres avaient choisi pour eux. Et tout nouvel adulte qui prend son envol devait se sentir libéré et enfin serein ? Quoi que ressentir de la sérénité n'était pas exact dans son cas. Qui serait assez fou pour se sentir serein à l'idée de plonger dans un monde en guerre ?

Peu importait.

Ses parents étaient toujours dans le petit salon d'été. Ils se berçaient mutuellement, comme si les bras de l'autre étaient tout ce dont ils avaient besoin pour faire face à l'avenir. Merlin, ce qu'elle les aimait. Ce qu'elle aimait de savoir qu'ils s'aimaient. De savoir qu'ils l'aimaient...

Ce que c'était difficile de s'arracher volontairement de leur présence protectrice...

Ce que c'était difficile de les abandonner. De voir les rides plisser la peau de leurs visages. De voir leurs chevelures se parsemer de gris et de blanc.

Ce que c'était difficile de les voir vieillir sous ses yeux...

Ce que c'était difficile de les laisser vieillir loin d'elle...

Silencieusement, elle recula vers le Hall. Doucement, elle actionna la poignée de porte et se glissa précautionneusement avec sa Malle dehors, sur Cadogan Passage. Un dernier regard vers le Pavillon Brown qui ne le serait bientôt plus.

Dans un Crac ! elle disparu.


Voilà ! Suite au prochain épisode ! Je dirais... dans deux semaines ? Mettons. Par exemple. On est pas pressé !

Bonsoir à tous et à bientôt !

Mo