N/A : J'ai mis ce rating là parce que je m'attends à écrire des scènes suggestives plus tard dans la fic, j'en profite donc pour préciser que ce n'est qu'un premier chapitre, qui plus est introductif (:

Disclaimer : Aucun des personnages ne m'appartient.


« Sherlock ? »

Pas de réponse. John Watson finit de monter les escaliers et jeta un coup d'œil dans l'appartement du 221B Baker Street. Son collègue et ami, Sherlock Holmes, était tout bonnement affalé dans le canapé. S'il ne le connaissait pas aussi bien – lui et ses périodes de déprime et d'ennui – il aurait pu croire qu'il était mort tellement son corps semblait sans vie. Il ne bougeait pas d'un millimètre.

« Sherlock, vous ne pouvez pas rester allongé comme ça 24h sur 24, ça devient ridicule. Vous n'êtes pas sortis de l'appartement depuis deux semaines. »

John en venait à ne même plus savoir pourquoi il se souciait de son colocataire. Ils étaient devenus amis, certes, depuis les cinq mois qu'ils vivaient ensemble – et John aimait rappeler que ce n'était rien de plus qu'une simple colocation – mais le jeune anglais pouvait se montrer plus qu'irritant parfois. John aurait pu tout simplement abandonner, le laisser bouder puisqu'il y tenait tant, mais non, il fallait qu'il essaye de remédier à l'état de son ami, et comme d'habitude, il récoltait le même résultat.

« Uhm. » Grogna le consultant en question, se retournant dans le canapé pour être allongé sur le dos et pouvoir ainsi jeter des coups d'œil curieux à John de temps en temps. Ce dernier commença à ranger les courses qu'il avait rapportées pour eux deux et ignora les expériences, les tubes à essais et les produits chimiques entreposés sur la table. Il leva les yeux au ciel en passant devant la main découpée déjà à moitié disséquée qui trainait sur la planche sur le plan de travail de la cuisine et ouvrit le frigo. « A quoi bon sortir ? Il n'y a aucun crime à résoudre. Pas le moins petit meurtre, pas la moindre disparition. Rien. Les criminels de Londres ne sont définitivement plus ce qu'ils étaient, à croire qu'ils ont peur de la police. »

Sherlock émit un léger ricanement purement sarcastique rien que d'imaginer que les criminels pourraient avoir peur de se faire attraper par des incompétents finis tels que Lestrade ou Anderson. Il remua dans le canapé et donna un léger coup de pied à l'accoudoir, recommençant à gesticuler et à geindre entre deux soupirs. « Vous devriez lire le journal, il doit bien y avoir une petite affaire pour vous occuper. » John referma le frigo après avoir finit de ranger et retourna dans la salle à manger. Il ignora le ricanement que sa dernière remarque avait provoqué chez Sherlock.

Il s'appuya contre l'encadrement de la porte et croisa les bras sur sa poitrine, observant calmement Sherlock encore allongé sur le canapé. « J'ai lu quelque chose à propos du meurtre d'une jeune femme ce matin. Elle a été retrouvée morte, égorgée dans son appartement la nuit dernière. » John réprima une grimace de dégoût. Sherlock resta parfaitement stoïque, comme à son habitude. Sa première et seule réaction fut de soupirer doucement et de se redresser pour finalement se rasseoir convenablement dans le canapé.

« Son mari l'a tué, il voulait toucher l'assurance vie. Sans compter qu'elle le trompait et qu'il voulait se venger. Voyons John, même les policiers londoniens seraient capables de résoudre une affaire aussi simple que celle-ci. Donnez-moi autre chose, quelque chose de plus tordu, de plus divertissant. Quelque chose qui sorte de l'ordinaire. » John le fixa pendant quelques secondes, abasourdi, tandis que Sherlock, visiblement frustré au possible, passait frénétiquement ses mains dans ses cheveux pour essayer de s'occuper.

« Comment est-ce que vous pouvez savoir ça ? Vous êtes allé interroger le mari, c'est ça ? » Sherlock releva doucement les yeux vers lui et lui lança un regard qui signifiait très clairement qu'il n'appréciait pas qu'on le sous-estime. John, quant à lui, gardait calmement les bras croisés sur sa poitrine. « Bien sur que non, vous l'avez dit vous-même, je n'ai pas bougé depuis deux semaines. Non, mais c'était évident après avoir lu l'article. J'ai feuilleté le journal tout à l'heure. »

John décroisa les bras finalement, le regardant comme s'il avait eu un extraterrestre assis en face de lui. Finalement il soupira, fit un petit geste de la main signifiant clairement qu'il abandonnait. « J'ai besoin d'un thé je crois. » Il retourna dans la cuisine et entendit la voix familière de son colocataire lui parvenir depuis le salon. « J'en veux bien un aussi. » John était habitué au manque de politesse et à la rudesse de son colocataire, pour tout dire, il y était acclimaté, et l'intelligence dont ledit colocataire faisait preuve au quotidien le divertissait tellement que ça contrebalançait bien tous les inconvénients à vivre avec une personne pouvant parfois se montrer aussi égoïste.

Il entendit Sherlock se rallonger sur le canapé et continuer à gigoter. Parfois, John en arrivait presque à le plaindre. Après tout, ce n'était pas sa faute s'il aimait quand les choses devenaient dangereuses. John était d'ailleurs en mauvaise position pour le juger là-dessus, au fond, ils se comprenaient tous les deux. Dix petites minutes plus tard, John revenait dans le salon avec deux tasses de thé dans les mains. Il en tendit une à Sherlock et fut finalement obligé de se baisser au maximum pour la lui remettre dans la main qu'il refusait de tendre. Il alla s'asseoir dans le fauteuil qu'il utilisait toujours et but une gorgée du thé qu'il venait de préparer.

Il se pencha en avant et fixa Sherlock pendant quelques secondes. Il ne pouvait pas juste abandonner. La curiosité allait le ronger pendant des heures s'il n'avait pas sa réponse. « Bon, d'accord, expliquez-moi. » Sherlock, de nouveau allongé sur le dos, tourna doucement sa tête pour regarder John et fronça légèrement les sourcils. « Expliquez quoi ? » Demanda-t-il calmement de sa voix grave.

John leva les yeux au ciel en se demandant si Sherlock ne se moquait pas de lui ou bien n'essayait pas simplement de le rendre dingue. Il allait finir par y arriver en tout cas, que ce soit intentionnel ou pas. Heureusement pour eux deux, John était doué d'une patience d'ange, et il appréciait trop ce qu'il retirait de sa relation avec Sherlock pour abandonner aussi facilement et partir sans se retourner. Il se contenta donc de soupirer après ça. « Comment vous avez résolu l'enquête du journal. »

« Je n'appelle même pas ça une enquête à ce niveau là, même Donovan serait capable de trouver la solution elle-même. » John ferma les yeux doucement et se gratta la joue – là où il avait laissé poussé une barbe de trois jours par pure flemme de se raser – avant de boire une nouvelle gorgée de son thé. « Certes, mais comment est-ce que vous pouvez bien être sur que le meurtrier est le mari sans même vous déplacer, aller voir la scène du crime ou même l'interroger ? » Sherlock sourit et se redressa à nouveau dans le canapé pour pouvoir boire son thé sans danger d'en renverser partout ou de s'étouffer avec.

« Il est déjà tiède. » John fit semblant de ne pas avoir entendu la réflexion de son colocataire et attendit patiemment qu'il poursuive avec des explications cette fois-ci. « C'est pourtant évident, John. Peut-être pas pour les gens comme vous mais ça l'est pour moi. » John était trop habitué à entendre ce genre de remarques pour s'en formaliser. Après tout, il ne pouvait pas discuter la supériorité intellectuelle de Sherlock et il ne pouvait même pas le blâmer d'avoir autant conscience de cette supériorité. Il savait également que si son ami l'avait pensé aussi bête qu'il semblait vouloir le laisser entendre la moitié du temps, il n'aurait pas insisté aussi souvent pour avoir son avis ou son aide lors de ses enquêtes.

« Je suis sur que vous bluffez. » Déclara John en camouflant son petit sourire derrière sa tasse de thé. Il se laissa retomber plus en arrière de manière à être assis au fond du fauteuil et fit semblant de ne plus attendre de réponse de son ami. Il savait que ça ne pouvait pas manquer, dés qu'on titillait un peu l'égo de son altesse Sherlock Holmes, on pouvait s'attendre à une démonstration, et à ce moment là, John n'attendait qu'à être ébloui.

Sherlock sourit à son tour, surement pour cacher le petit sentiment de vexation que son orgueil devait lui faire ressentir et il posa sa tasse sur la table basse devant lui, comme s'il se préparait à sortir l'artillerie lourde. Il attrapa le journal qui se trouvait fermé devant lui sur la table basse et le lança à John. « Ouvrez-le à la bonne page. » Sherlock connaissait l'article et la photo quasiment par cœur, il avait une mémoire assez fantastique pour réussir à se souvenir de choses qu'il avait vu sans trop de difficultés.

John s'exécuta en tout cas, posant à son tour sa tasse par terre pour avoir les mains libres. Et maintenant, il écoutait.

« Lestrade a envoyé une note pendant que vous étiez sorti faire les courses. Il voulait que je me penche sur l'affaire rapidement. Il indiquait que la victime avait bien été égorgée et que la plaie était nette et profonde. Vu l'angle, elle a été attaquée de face, ce qui nous laisse penser qu'elle connaissait son agresseur. Le fait que la plaie soit profonde nous indique que la personne ayant commis le meurtre avait de un, une bonne raison de se venger, et avait la force nécessaire pour le faire. Tout laisse à penser que notre assassin est donc un homme. Ensuite, la plaie était très nette, ce qui prouve que la personne qui a attaqué Mme Westwood savait exactement ce qu'elle faisait. Un amateur ou un non-habitué des armes blanches aurait fait un véritable massacre. Or la plaie était nette, il avait donc probablement l'habitude de se servir d'armes de ce type. Vu la profondeur de la plaie de la victime, l'arme du crime n'était probablement pas un couteau de cuisine, Lestrade m'a confirmé qu'aucun ne manquait, or l'assassin n'a pas eu le temps de laver quoique ce soit, la femme de chambre étant arrivée seulement deux minutes après le meurtre d'après le médecin légiste. En arrière plan sur la photo publiée par le journal, on peut voir une photo de Mr Westwood à la chasse, un fusil dans une main et un couteau de chasse dans l'autre. Probablement l'arme du crime. »

John fronça les sourcils. « C'est une possibilité oui… » « Ce n'est pas une possibilité, c'est la vérité. » Le coupa Sherlock d'un ton qui voulait clairement dire qu'il n'aimait pas avoir l'impression d'être contredit. « Admettons, mais qu'est-ce qui vous fait penser que cet homme avait une bonne raison de tuer sa femme ? » « C'est évident mon cher John. Je vous ai fait remarquer la photographie tout à l'heure. Derrière le couple on peut voir d'autres cadres photos, mais aucun ne représente Mr et Mme Westwood ensemble. Sur la photo en elle-même, on peut remarquer que leurs sourires sont un peu forcés. Tout porte à croire que le couple n'était pas des plus heureux. De plus, Mme Westwood ne porte pas son alliance. Ses mains sont légèrement bronzées mais aucune marque n'apparait là où elle aurait du porter son alliance : elle ne la porte donc plus depuis un bon moment. Si on regarde d'un peu plus près, on se rend compte que Mme Westwood ne porte qu'une seule boucle d'oreille. Maintenant, pourquoi une femme qui a l'air de faire autant attention à son apparence que ça ne porterait-t-elle qu'une seule boucle d'oreille ? »

John haussa les épaules. « Peut-être qu'elle était entrain de les mettre et qu'on a voulu la prendre en photo entre temps ? Peut-être qu'elle était distraite ce jour-là. » John devait bien avouer que ça sonnait faux, même à ses oreilles. « Non, on peut voir derrière eux, le manteau de Mme Westwood encore trempée par la pluie. Celui de son mari, sur la chaise d'à côté, est complètement sec. Elle venait de revenir, et de toute évidence, elle était partie sans lui. Ça, plus le fait qu'elle soit coincée dans un mariage malheureux, ça peut nous laisser penser qu'elle avait un amant. Elle a probablement oublié ou perdu son autre boucle d'oreille chez lui en s'en allant un peu trop vite pour éviter d'attirer les soupçons et c'est surement de là-bas qu'elle revenait. Si on regarde la photo d'encore un peu plus près, on peut même se rendre compte que les lèvres de Mme Westwood sont encore légèrement gonflées et plus colorées que celles de son mari. Elle a donc embrassé quelqu'un d'autre que son mari un peu avant que cette photo ne soit prise. La seule conclusion logique étant la suivante : elle avait un amant. »

John ne put réprimer un petit sourire. « D'accord pour l'amant. Mais pour le reste ? » Sherlock leva les yeux au ciel comme si ça le fatiguait immensément de devoir expliquer ce que lui comprenait si facilement, sans avoir besoin de quelqu'un pour l'y aider. « A en juger par les vêtements ainsi que la décoration de l'appartement, les Westwood avaient de l'argent. Lestrade m'a confirmé que la famille de la victime était riche. On peut supposer que Mme Westwood possédait également une assurance vie, ce qui rajoute un mobile supplémentaire au mari. Je pourrais récapituler, mais je pense que j'ai réussi à vous faire comprendre l'essentiel. »

Sherlock but une nouvelle gorgée de son thé et se leva du canapé avant de se diriger vers la cuisine. John, ébahi, comme toujours, par la capacité d'observation de son ami, resta bouche bée quelques secondes. Avant de déclarer finalement, comme quasiment à chaque fois : « Brillant. C'est brillant. » Sherlock se retourna vers John en souriant. « Je ne me lasserai jamais d'entendre ça. » Nouveau sourire avant de pénétrer véritablement dans la cuisine et d'ouvrir le frigo.

« Il n'y a rien à manger. » Un nouveau gémissement s'éleva de la cuisine et John finit la gorgée de thé qu'il avait commencé. « Je viens d'aller faire les courses. » Il leva les yeux au ciel. Sherlock était brillant, c'était indéniable, mais il pouvait vraiment se montrer agaçant de temps à autre. Il revint dans le salon et John sentant qu'il était tout proche de retourner bouder dans le canapé, déclara : « On peut commander chinois. Ça vous va ? » Sherlock fit semblant d'être mécontent encore l'espace de quelques secondes, juste pour la forme. « Ça ira oui. »

Il alla s'asseoir dans le canapé à nouveau tandis que John passait leur commande habituelle. « Soyez gentil John d'ailleurs, ne racontez pas cette enquête sur votre blog, j'ai une réputation à maintenir depuis que vous racontez mes exploits sur le web. » Déclara Sherlock d'un ton qui démontrait clairement qu'il souriait en même temps qu'il parlait. « Autre chose que vous voudriez que je vous explique dans le journal sinon ? » John retourna s'asseoir après avoir raccroché, souriant lui aussi en se rendant compte qu'il avait quand même réussi à divertir Sherlock. Au moins un peu.

« Non. Mais il y a un article sur le double meurtre de la semaine dernière. Aucune mention de l'aide que vous apportez par contre. » John continua à feuilleter le journal, sans réussir à se concentrer vraiment sur ce qu'il lisait. Il commençait à avoir faim et les mouvements de Sherlock dans le canapé en face de lui le distrayaient un peu trop souvent à son goût. « Rien d'étonnant à cela. » Se contenta de répondre Sherlock avant de fermer les yeux.

Quelques minutes plus tard, quelques coups à la porte se firent entendre. « Prenez mon portefeuille pour payer si vous voulez. » Déclara Sherlock sans même ouvrir les yeux, pointant du doigt la table du salon où était posé le fameux portefeuille. John ne se fit pas prier et le prit au passage. Il ouvrit la porte et fut surpris de ne pas trouver un livreur devant lui mais un homme qui devait avoir une trentaine d'année et qui était habillé dans un costume qui valait probablement l'équivalent d'un ou deux mois de loyer pour cet appartement.

« Bonjour, je peux vous aider ? » « Oui, je suis un ancien ami de Sherlock Holmes. On m'a dit qu'il habitait ici. » « Un ancien ami, vraiment ? » Déclara John en croisant les bras sur sa poitrine et en commençant à sourire. Le jeune homme parut légèrement embarrassé. « Pour être honnête, on suivait juste les mêmes cours à l'université. » « Ah, je comprends mieux. » Répondit John en accompagnant sa phrase d'un bref haussement de sourcil.

« Il habite bien ici ? » « Oui, oui, laissez-moi aller le chercher. » Répondit John. « Ah, je vois… » Déclara le jeune homme comme s'il venait juste de comprendre quelque chose qui aurait du lui paraitre évident au premier abord. « Non, non, ce n'est pas ce que vous croyez, nous sommes juste colocataires. » Déclara John, forçant un sourire. Il ne pouvait toujours pas s'empêcher de corriger les gens. Il allait se retourner pour aller chercher Sherlock mais celui-ci se trouvait déjà à côté de lui, fixant l'inconnu sur le pas de leur porte.

John s'écarta légèrement et se mit un peu en retrait mais n'eut pas la force de s'éloigner assez pour ne plus pouvoir entendre leur conversation. On lui avait souvent dit que la curiosité était un vilain défaut, mais c'était aussi un travers dont il n'avait jamais réussi à se sortir. « Ah Sherlock, ça me fait plaisir de te revoir. » Sherlock sourit malgré lui. « Ce n'est pas la peine, viens-en directement aux faits. » L'inconnu pinça ses lèvres mais finit par sourire. « J'avais oublié comment tu étais… Enfin bref, j'ai besoin de ton aide. »

Sherlock le dévisagea pendant quelques secondes, l'air de se demander si ça valait le coup qu'il perde du temps à écouter la requête de son ancien camarade d'université. Finalement, il releva les yeux vers le jeune homme. « Je t'écoute. »


J'espère vraiment que ce premier chapitre vous a plu et surtout vous a donné envie d'en lire plus :P N'hésitez pas à critiquer, que ce soit des critiques positives ou négatives, ça m'aide toujours (:

Merci d'avance :D