Titre : Sherlock is a girl's name
Résumé : "Que voulais-tu vraiment dire, ce jour-là ?" Sherlock cligna des yeux plusieurs fois, la pluie martelant son visage, ses boucles brunes et humides se collant à son front, et il se permit pour la première fois de sa vie de dire ces trois mots interdits.
Rating : T, mais est susceptible de devenir un M dans les prochains chapitres.
Couples : Johnlock, mention de John/Mary principalement.
Note : Cette fiction se déroule après l'altercation entre John, Sherlock et Mary et donc lorsque Sherlock se retrouve à l'hôpital pour la seconde fois. Elle sera principalement sur les six mois que John passe de nouveau à Baker Street. Bien que cette fiction suit le déroulement principal de la série, il s'agira également d'un post S3 et finira donc par devenir un AU. Je pense qu'elle contiendra une dizaine de chapitre.
Je précise également que je n'ai pas encore de beta et que les possibles fautes présentes dans cette fic sont involontaires !
Il s'agit de ma première fanfiction sur ce fandom mais j'espère qu'elle vous plaira ! Je vous souhaite une bonne lecture.
Chapitre 1
Réveil
" Pourquoi ne m'as-tu pas tué, la dernière fois ? "
La voix grave, mais affirmée de Sherlock résonna dans le hangar tandis que la jeune femme le toisait d'un regard froid, impalpable, le revolver équipé d'un silencieux à la main. Le même que la dernière fois. Elle ne l'avait pas encore pointé sur lui, mais il s'y attendait. Mary n'était pas du genre à emporter avec elle un revolver pour simplement jouer avec – oh si, elle s'amusait, pensa-t-il. Faire souffrir ses futures victimes, jouer avec eux, avec leurs sentiments, les faire supplier, oui, Mary adorait ça. Elle avait toujours adoré ça. La blonde soupira – même si ce n'était au final, pas sa vraie couleur de cheveux.
" Oh, Sherlock. À quel point cela a dû être difficile pour toi de mentir à John. "
Sherlock fronça les sourcils, se rappelant tout ce discours stupide qu'il avait dit à John pour qu'il reste avec Mary, cette chirurgie qui finalement n'en était pas une mais un simple avertissement. Il se souvint de cette douleur lancinante dans la poitrine, cette respiration saccadée, qui n'était pas seulement due à la balle qui s'était logée dans sa poitrine, laissant une plaie qui était loin d'être complètement cicatrisé et dont il gardera la marque à vie. Le détective ne répondit rien et attendit – la mort, sûrement.
" Je ne pouvais pas te tuer ce jour-là. Je ne pouvais pas impliquer John dans tout cela, je ne voulais courir aucun risque ".
Sherlock répondit du tac au tac. " Mais John est déjà impliqué. "
L'ombre d'une surprise apparu dans les yeux bleus de Mary Morstan – ou plutôt, Mary Watson – mais disparue presque aussitôt. Déstabiliser l'assassin était difficile, même pour Sherlock, et elle n'avait que très peu de faiblesse, si ce n'est John. " À cause de toi. Tu ne devais rien dire, je t'avais prévenu, j'ai été honnête avec toi. "
" Honnête ? " Sherlock ne put s'empêcher d'avoir un petit rire amer qui résonna dans tout le hangar. " Nous n'avons pas la même conception de l'honnêteté Mary… mais je vais être honnête, également. " Il s'approcha d'elle, ses talons frappant le bitume dans un bruit sourd à chaque pas et il s'arrêta que lorsqu'il fut à quelques mètres seulement d'elle. " Tu ne me fais pas peur. Tue-moi si tu le souhaites, fais de moi ce que tu veux, je suis prêt à tout tant que John est en sécurité. "
" Quel dévouement " dit-elle d'un ton on ne peut plus sarcastique. S'ensuivit un long silence, où aucun des deux ne prononça la moindre syllabe, les orbes turquoises plongées dans les orbes céruléennes, jaugeant le moindre mouvement. " Tu l'aimes, n'est-ce pas ? "
Sherlock cligna des paupières une fois, deux fois, trois fois, croyant avoir rêvé mais non, Mary avait bien posé cette question, d'ailleurs, sans animosité particulière. Bien que cela ait été une question, elle était au final rhétorique. Mary n'attendait aucune réponse. " Je ne… " balbutia-t-il, cherchant pour une rare fois ses mots.
La femme de John fit un geste de la main, lui faisant signe d'arrêter. Elle savait. " Pas la peine, ne perd pas ton temps à me baratiner de mensonges. Je l'ai toujours su, depuis le jour où tu es arrivé dans le restaurant, depuis le jour où tu as posé les yeux sur lui. Tu n'aurais jamais dû revenir… " Elle leva son revolver et le pointa sur Sherlock – et cette fois-ci, elle visa précisément le cœur. " Sherlock. "
Sherlock déglutit difficilement – il connaissait la douleur provoquée par la balle s'enfonçant dans sa poitrine, il ne la connaissait que trop bien, mais il était prêt à la recevoir une centaine de fois si cela pouvait protéger John. " Me tuer détruirait John. "
Mary sembla avoir une réponse toute faite, s'attendant probablement à cela. " Je l'ai aidé à surmonter cela une fois, j'y arriverais une seconde fois. "
" Cette fois-ci, il saura très bien que c'est toi, même si je ne lui dis rien. Il n'est pas si stupide. "
" Je ne peux pas te laisser vivre, Sherlock, je ne peux pas courir ce risque. Je te l'ai déjà dit, je suis prête à tout pour que John reste avec moi, et si tu restes en vie… " Elle baissa les yeux avant de les replonger dans le regard céruléen de son vis-à-vis, déterminée. " Il me quittera. "
Le détective, qui en général déduisait pratiquement n'importe quoi à la seconde, était perdu. Malgré tout ce qui s'était passé entre lui et John, il était revenu dans les bras de sa femme. Alors pourquoi la quitterait-il aujourd'hui ? " Pourquoi ? "
Mary sourit, un petit sourire moqueur et pendant un instant, Sherlock eu l'impression d'être le pire des idiots, d'être devant quelqu'un de plus intelligent, comme Mycroft, et il se mit à douter de son intelligence. " Tu vois, mais tu n'observes pas. "
Elle s'amusait, elle riait de lui, l'humiliait en utilisant une des phrases qu'il répétait souvent à John ou à ceux qu'il estimait être des idiots sans cervelle. Finalement, était-il si différent ? Mary l'avait berné pendant si longtemps.
La blonde secoua la tête, ses mèches blondes retombant doucement sur son front en un carré plus ébouriffée que d'habitude. L'image de la femme parfaite disparaissait, et il avait l'impression de voir enfin la vraie Mary, dont il ne savait finalement même pas le nom. " Enfin, peu importe. C'est ici que tout se termine. J'aurais aimé ne pas en arriver là mais… "
Sherlock ferma les yeux.
Il entendit la gâchette s'enclencher.
Le bruit de la balle.
Et puis… Plus rien.
Sherlock se réveilla en sursaut, la main serrée sur la poitrine, la respiration saccadée et les vêtements tachés de sueur. Il ressentit une vive douleur à la poitrine, mais ce n'était pas parce que Mary lui avait encore tiré dessus. Non, c'était la douleur d'une hémorragie interne, heureusement soignée, il pouvait en effet sentir les bords du pansement sous sa paume.
Il cligna des yeux plusieurs fois, la vision encore floue, avant de distinguer les contours d'une chambre d'hôpital et d'un John Watson endormi sur sa chaise, dans une position quelque peu incongrue, qui lui donnera sûrement un mal de cou qu'il regrettera.
Voyant qu'il n'était plus dans le hangar mais au côté de John, Sherlock ne pût s'empêcher de sourire. Tout ça n'était qu'un cauchemar, un horrible cauchemar, bien qu'il avait une part de vérité. Mary était bel et bien un assassin. Mais il ne voulait pas penser à ça pour l'instant, et mit donc ces pensées dans une pièce de son palais mental qu'il ferma à clé pour finalement observer John.
Barbe d'au moins trois jours. Poches encore plus présentes que d'habitude. Ne s'est endormi que récemment. N'a pas changé ses vêtements depuis la confrontation avec Mary. Présent dans la chambre d'hôpital depuis le début. Agitations à la main gauche, signe d'un cauchemar impliquant des souvenirs de la guerre. Ne porte plus son alliance.
Ne porte plus… son alliance.
Sherlock posa son regard sur la main droite de John, se disant que l'alliance était peut être sur son autre main, qu'il s'était trompé à cause de la fatigue, mais non, aucun signe de l'alliance à l'horizon. L'avait-il perdu ou avait-il décidé de quitter Mary ?
Perdu dans ses réflexions, le détective ne se rendit pas compte que son meilleur ami était en train de se réveiller, les yeux rougis par le sommeil et, comme Sherlock l'avait prévu, avec une forte douleur au cou. Il massa un instant la zone endolorie, clignant encore des yeux, puis se mit à bailler longuement en s'étirant. Cela fit sursauter Sherlock, ce qui du coup, fit aussi sursauter John. " Sherlock ! "
Il se leva et se rapprocha du lit de son meilleur ami et sans plus attendre, saisi sa main entre les siennes. La chaleur rassurante de John détendit Sherlock et il prit une profonde inspiration pour se calmer. Il essaya ensuite de parler, mais aucun son ne traversa ses lèvres entrouvertes.
" Sherlock, ne dis rien, je vais chercher de l'eau, OK ? Et surtout par pitié, cette fois-ci, ne fuis pas l'hôpital, sinon je t'attrape par la peau des couilles, compris ? " Ledit Sherlock ne put s'empêcher de rire, ce qui lui provoqua une quinte de toux. " Merde, désolé ! Je vais… Chercher l'eau. Cela devrait te faire du bien. Ça ne prendra que quelques minutes, promis. " Il sera sa main entre les siennes, puis parti en trottinant en direction des infirmiers et infirmières – mon dieu, que Sherlock les détestait. Ils ne pouvaient s'empêcher de lui poser plein de questions. " Le grand Sherlock Holmes s'est fait tirer dessus ? " " Pourquoi avez-vous fuit l'hôpital ? " " Je vous jure que je suis prête à mettre des barreaux sur votre lit pour que vous y restiez ! " Un amas de paroles stupides venant de personnes stupides aux pensées stupides. Après avoir été aussi longtemps en compagnie de John, il avait oublié à quel point les gens aussi brillants et intéressants que John étaient rares. En réalité, il ne connaissait personne aussi brillant et intéressant que lui, et il n'imaginait pas penser ça un jour.
Le sujet de ses pensées revint dans la pièce, un gobelet rempli d'eau fraiche dans la main. Il approcha la chaise du lit défait – Sherlock avait beaucoup bougé dans son sommeil, à cause de ce maudit cauchemar et cette maudite Mary – et s'assit, approchant le gobelet des lèvres entrouvertes et sèches du jeune homme tout en soutenant sa nuque de l'autre main. Il y avait une certaine douceur dans les gestes de John, comme si il était devenu une poupée de porcelaine. Habituellement, cela l'aurait agacé, et il aurait rétorqué que non, il n'est pas fait de verre mais aujourd'hui, après un mois sans John à ses côtés, cette douceur et cette attention était la bienvenue.
" Bois doucement et par petites gorgées. " L'homme aux cheveux bruns et bouclés avala une gorgée d'eau bien trop rapidement, assoiffé, et se remit à tousser. Il se rendit compte qu'il avait mal à la gorge, ce dont il ne s'était pas rendu compte avant de boire. " Sherlock, tout va bien, je suis là, ok ? Respire profondément. Cale-toi sur ma respiration. " Sherlock inspira et expira, regardant John le médecin et non John le meilleur ami. Il était impossible de le nier, John était un excellent médecin. " Bien, c'est très bien Sherlock. " Il amena de nouveau le gobelet aux lèvres de Sherlock et celui-ci bu cette fois-ci plus doucement. Le liquide froid descendit doucement, soulageant sa gorge endolorie par les jours passés à dormir – trois ou quatre, en déduit le détective.
John lui fit un sourire et posa le gobelet sur sa table de chevet, décorée d'un énorme bouquet de pivoines, apporté par Molly, sûrement. Celle-ci adorait les pivoines. " Ça ira pour le moment, demande-moi si jamais tu as de nouveau soif. "
" John… " Sherlock avait beaucoup de mal à parler à voix haute, la voix pâteuse, et tenta donc de parler sur un registre plus bas . " Je ne voulais pas que… "
Les yeux bleus foncés et rougis de John devinrent plus brillants, signe qu'il avait pleuré ces derniers jours et qu'il se retenait, mais Sherlock ne fit aucune remarque. Il avait appris avec les années, grâce à John, que des fois, il valait mieux garder la bouche fermée – même s'il voulait l'ouvrir souvent. Trop souvent. " Bordel, Sherlock, ce n'est pas à toi de… Je veux dire… " Il se massa les tempes en soupirant longuement, puis saisi de nouveau la main fine et glacée de Sherlock. Il n'avait pas touché Sherlock depuis si longtemps, qu'il avait besoin de contact – sentir son pouls sous ses doigts, sentir qu'il était vivant. " Ce serait à moi de te donner des excuses, putain tout ça c'est… T'avais pas à subir tout ça à cause de moi, tu n'avais pas à risquer ta vie, Sherlock, je ne veux plus que… Plus jamais que tu… La dernière fois c'était… "
Les yeux bleus foncés de John se remplirent de larmes et il prit une profonde inspiration pour se calmer, sinon il allait craquer, ce qu'il ne voulait pas, surtout pas devant son meilleur ami qui avait de nouveau affronté la mort. Se rappeler de la prétendue mort de Sherlock était décidemment quelque chose de compliqué, même aujourd'hui. " Bordel, j'ai cru que j'allais définitivement te perdre cette fois, tu t'es complètement évanoui, il y avait du sang partout sur ta chemise et… Sherlock, si tu me laisses je ne sais pas… je ne sais pas… "
" Je ne vais pas te laisser… " Sherlock pouvait enfin parler d'une voix un peu plus audible, mais sa gorge était de nouveau sèche. " L'eau… De l'eau… "
John cligna des yeux un instant, comme s'il avait oublié pendant un instant ce qu'était l'eau. Il se frotta les yeux en vitesse avec la manche de son gilet marron, ses yeux céruléens cerclés de rouge et cernés, avant de saisir le gobelet pour que Sherlock puisse boire. Il y eu un long silence, seulement entrecoupé par les bruits de déglutition du brun. Une fois l'eau finie, John déposa de nouveau le gobelet sur la table de chevet, le fin plastique faisant un léger bruit, ce qui sembla enfin couper ce silence devenu trop pesant.
" Tu as évité la mort trois fois, Sherlock. Il n'y aura pas… Il n'y aura pas de quatrième fois. "
Sherlock se releva légèrement de son lit, grinçant des dents et John se leva immédiatement pour l'aider en lui saisissant les épaules avec douceur, mais fermeté. " Tu ne peux définitivement pas rester en place. Ça ne sert à rien que je te dise que ton médecin n'est pas d'accord, hein ? "
Il eut un petit rire puis un gémissement de douleur comme réponse. " La bague. "
" Hein ? De quoi tu parles ? " questionna John, se rasseyant sur sa chaise et plongeant son regard dans les orbes turquoises de son vis-à-vis – ses yeux l'avait toujours fasciné. Si le visage de Sherlock pouvait être impassible, ses yeux eux, dévoilaient tout.
" Ton alliance. " Il toussa. " Où est-elle ? "
" Quelque part. "
" John. " Ce simple prénom sonna comme un avertissement, comme un " ne me prends pas pour l'idiot que je ne suis définitivement pas. "
John soupira et s'enfonça dans sa chaise avec un air renfrogné, croisant les bras. Sa posture indiquait qu'il n'avait strictement aucune envie de parler de ça – et John était du genre à avoir beaucoup de mal à exprimer les choses qui l'agacent et il préférait donc bien souvent se taire, ou ignorer le problème. Evidemment, il ne se rendait pas compte que cette attitude empirait les choses et qu'elle était une des causes des problèmes relationnels qu'il avait pu avoir avec son meilleur ami – même si Sherlock, dans ce domaine, n'était pas non plus en reste.
" Je vais la quitter, Sherlock. "
" John- "
L'ancien soldat coupa son meilleur ami d'un geste de la main, agacé. " Tu savais très bien que j'allais le faire. Tu as remis mon fauteuil à sa place, parce que tu savais que j'allais revenir. Là-bas, l'appartement de Mary et moi, ce n'est pas… Ce n'est plus chez moi. "
Sherlock ouvrit la bouche, prêt à le contester, mais John ne lui en laissant pas le temps. Il savait très bien que s'il lui laissait dire un seul mot, Sherlock essayerait encore de le convaincre de rester avec Mary – ce qu'il ne voulait pas. Rester avec un assassin n'était pas une option. Et il semblerait, dans le fond, que cela ne l'était pas non plus pour Sherlock – c'était comme si sa raison lui disait reste avec elle et son cœur lui disait reviens avec moi. " Non, Sherlock, je ne resterais pas avec elle, pour moi notre mariage n'a plus raison d'être, je n'ai qu'une envie c'est de fuir le plus loin possible de cette putain de… " Il prit une profonde inspiration pour se calmer. Il pouvait vite devenir vulgaire – encore plus que d'habitude – lorsqu'il était en colère, et à raison, cette fois. " Je veux… revenir dans mon véritable chez moi. Baker Street. "
Sherlock senti qu'il était sur le point de pleurer – combien de mois avait-il attendu que John lui dise une telle chose ? – mais se retint et ne pût dire un mot. Le blond, avec un soupçon de cheveux gris, se pencha vers lui et lui saisit de nouveau la main qui, heureusement, n'était plus aussi glacée et commençait à retrouver sa chaleur. " Et le bébé ? "
" Le bébé ? Quel bébé ? "
Sherlock ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel – et cela voulait totalement dire " tu es stupide ". " Le bébé, John. Ton bébé. "
" Oh euh oui, mon bébé. " Il lâcha la main de Sherlock pour se masser à nouveau les tempes, le début d'une migraine commençant à l'atteindre zet un petit rire s'échappa de ses lèvres fines. " La fatigue, c'est juste la fatigue. Ou alors, je deviens vieux. "
" John. " Deuxième avertissement.
Il ne pût s'empêcher de rire de plus belle, mais repris son sérieux assez vite – les circonstances l'exigeaient. " Ok, ok. Le bébé. " Il se gratta la tête un moment, ce qui d'ailleurs, lui permis de sentir à quel point ses cheveux étaient sales et il eut une grimace de dégout. " J'aime déjà mon bébé. Ca ne faisait pas du tout… parti de mes plans. Je ne me voyais pas être père, vraiment. Je m'imaginais comme ces sortes de… tonton gâteaux et j'avais hâte que Harry adopte avec Clara. Tu te doutes, ce n'est pas arrivé. " Il fit une pause. " Mes parents… Ils ne s'aimaient plus, lors de la naissance d'Harry. C'était… " Il avala sa salive avec difficulté et Sherlock cru qu'il n'allait pas continuer, mais ce ne fût pas le cas. " C'était horrible. Vraiment. C'était disputes sur disputes, pour des conneries. Une fois, ils se sont engueulés à propos d'un bout de fromage. "
" D'un… bout de fromage ? "
" Sherlock. " Celui-ci referma la bouche aussi vite qu'il l'avait ouverte. John continua donc, même si se rappeler de sa famille qui n'avait de famille que le nom, était douloureux. " Ils sont restés ensemble que pour nous, je sais que ce n'était pas avec une mauvaise intention mais… bordel, c'était la pire idée de l'univers tout entier. Quand je suis parti pour l'armée, ce fut une libération. Enfin, bref, tout ça pour dire que… je ne veux pas ça pour mon bébé. Je ne veux pas que il ou elle nous regarde nous déchirer, ni que il ou elle se cache dans sa chambre en pleurant, ou encore que il ou elle décide de faire l'armée pour fuir ses propres parents. "
Sherlock, après de telles révélations, ne savait plus quoi dire. Il s'était toujours douté que dans la famille de John, tout n'était pas rose – après tout, ils avaient brillé par leur absence lors du mariage de leur propre fils – mais il n'imaginait pas que c'était à ce point. Et encore, il était sûr qu'il ne lui avait pas encore tout dit.
" Tu peux me traiter de con ou du pire père de l'année ou même de la décennie si tu veux, mais je ne changerais pas d'avis. "
" John ". Il tendit la main, et John la saisi presque aussitôt. C'était étonnant comme il détestait les contacts physiques en général mais ressentait le besoin de toucher John le plus possible. Le détective continua donc, d'une voix enrouée " Je ne pense pas ça, et je ne le penserais jamais. Je sais que tu feras de ton mieux pour être un bon père. Et si tu as besoin de revenir, sache que la porte du 221B est grande ouverte, et pour toi, elle le sera toujours. "
A ce moment-là, John se dit que Sherlock était sûrement le meilleur ami qu'il pouvait avoir. Il se fichait de ses défauts tellement ses qualités étaient grandes et exceptionnelles. Peu le voyait mais pourtant, Sherlock était définitivement un homme remarquable qui avait fait de lui un homme meilleur et aussi, beaucoup plus heureux, malgré tous les moments difficiles qu'ils avaient vécu. " Merci. " lui répondit-il avec un grand sourire et des yeux pétillants. " Tu devrais te reposer, maintenant. Ordre du docteur. "
" Quel docteur ? " répondit Sherlock avec malice.
L'ex-soldat répondit sur le même ton. " Le docteur qui te supporte bien que tu sois un gros con brillant et intelligent. "
" Tant que je suis intelligent, tu peux oublier le fait que je suis un gros con, non ? "
John se mit à rire, un vrai rire cette fois, et le détective ressenti une vague de chaleur dans sa poitrine – sentiments. " On va dire ça. Aller maintenant, reposes-toi. "
" Pas envie. " Il osa même la moue boudeuse.
Quand est-ce qu'il apprendra que dormir était une chose nécessaire, surtout après avoir subi une hémorragie interne ? John se demandait bien comment Sherlock avait pu survivre jusqu'à leur rencontre – sûrement en mangeant une pasta box par semaine, et en dormant huit heures par mois, et encore. " Sherlock, tu n'arrêtes pas de cligner des paupières, je vois que tu combats le sommeil et je vais te le dire une bonne fois pour toute, le sommeil n'est pas ton ennemi. "
" Mais le sommeil m'empêche de me concentrer et d'être au maximum de mes capa… "
John le coupa. Encore. Combien de fois avait-il fait cela, aujourd'hui ? " Pas. Ton. Ennemi. "
Le brun aux cheveux bouclés mais quelque peu ébouriffés soupira longuement mais fini tout de même par céder et quitta sa position semi-assise pour s'allonger plus confortablement. " Bien. Tu auras une sucette. "
Sherlock eu un soupir indigné mais dans le fond, il pensait quel idiot, j'adore cet idiot, je ne veux plus jamais que tu partes, reste avec moi, engueule moi à cause de mes expériences, râle quand tu vas chercher le lait, rit après qu'on ait couru comme deux idiots à Londres, accompagne moi à toutes mes enquêtes, reste. " John, je te jure que… "
" Dors. "
Sherlock ne voulait vraiment pas dormir et cligna des yeux plusieurs fois. Il avait peur de s'endormir et de se réveiller pour finalement apprendre que tout cela n'était qu'un rêve, que John était toujours avec Mary, qu'il ne revenait pas au 221B et qu'il serait obligé de reprendre de la drogue pour supporter cette situation. Mais avant de s'abandonner dans les bras de Morphée, il entendit la voix douce de John parmi les bips de sa machine qui peu à peu se ralentissaient et il laissa enfin le sommeil l'emporter.
" Je serai là à ton réveil, je te le promet… Sherlock. "
J'espère que cette mise en bouche vous a plu ! N'hésitez pas à laisser des reviews, car un auteur motivé, c'est un auteur qui écrit bien, et qui écrit mieux :p
Je vous souhaite une agréable soirée et à la prochaine !
Emilaelle
