Disclaimer: Albator, Toshiro, Clio, Kei, Maji, Eméraldas, Warius Zéro, Maetel, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi.
1.
Avec des étoiles dans les yeux, Shynovaé Kordenbach entra dans le studio occupé par son voisin de Dortoir et partenaire sur bien des exercices d'entraînement, dont les derniers de leurs trois années de formation.
- Tu es prêt, Algie ?
- Et comment ! ?
- Ta famille est là ?
- Je pense… J'ai envoyé les messages à tous, aucun n'a répondu…
Alguérande eut néanmoins un grand sourire.
- Ils seront tous là, je n'ai aucun doute à ce sujet !
- Tu as une foi absolue en eux ? Ça m'a toujours stupéfiée, confia la jeune femme blonde aux prunelles marron.
- Oui, une confiance totale. Et même s'ils ne pouvaient être physiquement présents : mon père parti depuis des mois dans la mer d'étoiles, ma mère aussi en mission Militaire, mon aîné et sa fiancée en vacances, Alcéllya au chalet des montagnes avec son petit copain, Khell en voyage pour son plaisir – je les sais tous en pensées avec moi.
Shynovaé lissa le plastron neige de l'uniforme bleu roi du jeune homme, réajustant machinalement une cravate au nœud parfait au demeurant lissant sans espoir une crinière fauve en bataille.
- Tu sais que cette chevelure a toujours été contre le règlement ?
- Oui, mais je m'en fiche ! J'ai toujours su m'en tirer lors des inspections. Et aujourd'hui ne dérogera pas à la règle !
Alguérande rit, nouant rapidement sa crinière en une queue de cheval qu'il dissimula sous la casquette réglementaire.
Shynovaé secoua pour sa part sa propre toison blonde, libre, qui lui tombait bas dans les reins. Elle effleura l'anneau d'or du lobe de l'oreille gauche du jeune homme.
- Tu peux faire tout ce que tu veux : tu es un bel étalon sauvage et qui ne se soumet à aucune règle !
Elle éclata de rire.
- Tu l'as fait pour ces trois ans d'enseignement, à ta façon, mais tu es sur le point de reprendre ton entière liberté, et si l'on en croit les rumeurs sur le fleuron de la Flotte : le Pharaon, tu as tiré le gros lot !
- Ce fut effectivement un tirage au sort… Et toi l'Impérial, tu n'as pas à te plaindre !
Shynovaé se mit sur la pointe des pieds pour embrasser à pleines lèvres la bouche de son camarade des bons et mauvais moments de leur formation.
- Mon dernier cadeau, Algie. Tout à l'heure, cette Madaryne sera de retour, là pour te sauter au cou. Je me retire en gardant tous ces souvenirs et ce que, en garçon fidèle, tu ne m'as jamais accordé. J'ai tous nos souvenirs, ça me suffira. Et je te félicite, capitaine Alguérande Waldenheim !
Alguérande rougit comme une jouvencelle à son premier rendez-vous.
- Toujours aussi émotif, toi. Je t'adore, comme toutes les femelles – Humaines ou non – de nos années d'enseignement !
- Oh…
- Et je te surprends toujours… Tu es vraiment trop adorable, Algie ! Cette Madaryne a beaucoup de chance et tu la mérites, sauvage fauve !
Le jeune homme tressaillit.
- Tu étais vraiment sérieuse, toutes ces années ? !
- Mais, évidemment ! As-tu idée de l'effet que tu fais aux femmes que tu croises, de la barmaid du Mess des Elèves à la Techniciennes de Surface de notre Dortoir !
- Mais cette dernière a cinquante ans !
- Et alors ? Tu es… toi !
Les joues d'Alguérande rosirent de façon vraiment charmante, le rendant plus séduisant encore que tout bonnement irrésistible à souhaits dans son uniforme de la Flotte terrestre !
Shynovaénade caressa doucement l'épaule d'Alguérande.
- Un dernier baiser pour la route, grand chef guerrier ! Toute ma famille sera là, je souhaite que les tiens assistent à ton galonnement, Alguérande.
- Je serai heureux, avec ou sans eux. Tu peux me laisser, Shyno ?
- Oui, promis Algie.
Devant la glace en pied de sa chambre, Alguérande prit quelques bonnes inspirations, se sentant assez engoncé, mais libre d'un autre point de vue, tout son avenir s'ouvrant à lui.
Machinalement, il rajusta une énième fois son nœud de cravate, se trouvant, avec un certain narcissisme plutôt beau au vu du reflet renvoyé !
- J'y suis arrivé, papa ! Je suis moi aussi un capitaine ! Je suis de notre lignée, de par mon choix, de par mes envies, et j'en suis heureux !
Fixant sur ses épaules la cape ivoire d'apparat, Alguérande quitta le studio de ses trois ans d'enseignement, vers sa nouvelle vie.
