La neige tombait ce jour-là, Hermione s'en souvenait très bien. Le froid avait envahi tout Poudlard et peu d'élèves se risquaient à aller dehors. Mais pour une raison ou une autre, la Gryffondor avait décidée de partir à l'aventure avec Fred Weasley. Elle ne se rappelait pas exactement les circonstances, mais savait juste qu'ils avaient longuement discutés en faisant le tour du lac, en marchant doucement pour ne pas risquer de tomber. Elle sentait encore la fraîcheur du mois de décembre la faire frissonner alors qu'elle se tenait dans le salon du Terrier, une tasse de thé fumante à la main, observant cette photo du jumeau qui riait aux éclats.
Un sourire aux lèvres, elle se revoyait avancer tout en faisant des gestes pour illustrer ses propos. Mais ce qu'elle avait ignoré à ce moment-là, c'était que Fred, arrêté derrière elle, préparait une bataille avec un sourire narquois. Elle ne s'en rendit compte qu'au moment où la neige percuta sa nuque de plein fouet, répandant son humidité froide sous sa cape d'hiver. Elle s'était retournée, mi-outrée, mi-amusée, et s'était aussitôt vengée, déclenchant le rire du rouquin.
Et ils avaient continué ainsi un moment, se lançant tour à tour une boule de poudreuse, enchaînant les cris et les rires, esquivant les projectiles dans des positions aussi étranges qu'hilarante, sans l'aide de la magie. Ils ne rentrèrent que lorsque Hermione déclara avoir trop froid pour continuer ainsi. Trempée, elle avait laissé Fred la raccompagnée en passant un bras sur ses épaules, espérant ainsi la réchauffer suffisamment.
Hermione soupira et but une gorgée de thé. Elle se souvenait qu'ensuite, ils avaient échangé un regard complice et qu'elle avait senti des papillons dans le ventre. Et puis, ils avaient été interrompus par l'arrivée de George qui avait besoin de son frère pour une mission des plus confidentielles. Ils se sont séparés sur un sourire.
La jeune femme, installée dans son fauteuil, pensait encore à l'innocence de leur petit moment ensemble avant que tout ne devienne chaos, sang et larmes. Mais elle ne se morfondait pas, aujourd'hui. Fred n'était peut-être plus là, mais il avait laissé sa marque sur le cœur de l'ancienne Gryffondor. Une marque profonde et délicate, pleine de tendresse, de rire et de jeux. Et cela la faisait sourire.
