Cette fanfiction est née d'un Challenge du Collectif Noname, qui s'intitule : "Amour impossible entre deux opposés". Elle comportera plusieurs chapitres, même si je n'ai encore aucune idée de la longueur précise.

J'essayerai de respecter la personnalité des personnages au maximum, même si Irène Adler sera légèrement différente du personnage de la série BBC.

Aucun personnage ne m'appartient ; Ils sont tous de l'oeuvre écrite par l'incroyable Arthur Conan Doyle.

Chapitre 1

« Pendentif en platine incrusté d'un diamant blanc en poire de dix carats, de deux diamants jaunes de huit et cinq carats et de trois diamants roses de cinq carats chacun. »

Le bijoutier avec psalmodié avec élégance et distinction, clairement fier de présenter le collier le plus cher de sa bijouterie au couple qui se tenait devant lui.

Ce bijou irait à merveille à la jeune femme qui jaugeait ce collier avec fascination, ses yeux pétillants de tentation. Pas toutes les femmes étaient faites pour porter plus de trois millions d'euros autour du cou, mais elle, si.

Il le savait grâce à son maintien de reine. Ses larges épaules dénudées étaient tirées en arrière, rendant ainsi son dos parfaitement droit, prouvant qu'elle était sûr de son effet. Le menton levé en signe d'arrogance, ses lèvres charnues peintes d'un rouge vif s'étiraient imperceptiblement, formant un léger rictus hautain, et quelques mèches rebelles s'échappaient du chignon stricte qui emprisonnait ses longs cheveux bruns.

Elle portait une courte robe noire qui épousait parfaitement ses courbes féminines, et qui compressait sa taille pour faire ressortir sa poitrine généreuse, mais elle n'était pas vulgaire dans cette tenue provocante, malgré son décolleté plongeant en V. Son visage angélique, gommé de tout défaut, l'immunisait contre toute vulgarité.

« Ce collier est fait pour vous. » Annonça fermement le bijoutier d'un ton convaincu, quand le silence qui s'éternisait devint trop pesant.

« Pour Irène ou pour Sherlock ? » Ironisa la voix doucereuse de l'homme qui se tenait en retrait, et qui inspectait minutieusement les montres masculines à travers l'épaisse vitre. Sa remarque fut accompagné d'un ricanement hystérique solitaire de sa part.

« La prochaine fois que tu t'apprêtes à dire quelque chose de ce genre, écris-le sur une feuille. Ça m'épargnera de l'entendre. » Riposta le dénommé Sherlock d'une voix grave et rauque, sa bouche se tordant en une grimace irritée. « Mais tout bien réfléchi, écris tout ce que tu t'apprêtes à dire sur une feuille, pour que le Q.I de cette pièce reste à un niveau convenable. »

Au premier regard, ce client là paraissait banal, même avec son physique atypique. En effet, ses yeux étaient deux iris translucides qui, en fonction de l'éclairage, changeaient de couleur, se métamorphosant ainsi en bleu cristallin, en gris, ou en vert émeraude. Son visage bénéficiait d'un teint de porcelaine, et cette pâleur blanchâtre contrastait brusquement avec ses épaisses boucles noires qui encadraient son visage doté de deux pommettes hautes et d'une mâchoire allongée.

Pourtant, il émanait une aura mystérieuse et dramatique qui était décuplée par son long manteau obscur qui le couvrait des pieds à la tête. Son regard, quant à lui, était perçant et direct, si bien que le vendeur avait l'impression que chaque parcelle de son âme était sondée, et tous ses secrets, dévoilés au grand jour, par ces yeux inquisiteurs. Sous ces prunelles envoûtantes, il avait la sensation d'être un spectacle à part entière.

«Ce bijou me plaît énormément. » Annonça naturellement Irène Adler en se tournant vers Sherlock pour lui faire face « Il est à moi, n'est-ce-pas ? »

La manière appuyée avec laquelle elle prononça le pronom personnel dérangea le bijoutier, et un désagréable frisson parcourut son échine.

« Bien sur, Accepta froidement l'interpellé en jetant un regard presque féroce au vendeur, Tout ce qui se trouve ici est à toi, ma douce. »

Déglutissant avec difficulté pour chasser la boule d'anxiété qui s'était formée dans sa gorge, le bijoutier hasarda maladroitement, en tentant d'ignorer le mauvais pressentiment qui lui tordait l'estomac :

« Monsieur est généreux ! »

« Non, Répliqua-t-il d'un ton aussi glacial qu'amusé, comme si cette idée était grotesque, Monsieur est juste armé. »

A ses mots, Sherlock dégaina une arme à feu de son manteau avec une telle rapidité que le bijoutier eut juste le temps de se raidir que le pistolet était déjà fermement braqué sur son front, le cran de sûreté retiré.

~~

Sherlock avait vendu à ses deux complices un braquage d'exception sans faille et voué à une réussite certaine.

Ils avaient repassé en boucles le scénario complet du vol, et avaient analysé tous les problèmes possibles et imaginables. Chaque événement qui aurait pu mal tourné avait été envisagé, étudié, et corrigé. A chaque inconvénient trouvé, Sherlock avait amené une solution, une porte de sortie.

Un plan aussi complexe à élaborer que simple à réaliser :

Brouiller la caméra de surveillance dès leur entrée avec un dispositif caché dans le manteau de Sherlock.

Holmes et Irène joueraient le rôle d'un couple qui achèteraient un bijou de luxe pour leur anniversaire de mariage.

Jim Moriarty se placerait en retrait, à un tel angle qu'il bloquerait avec son corps la vue des passants vers Sherlock quand ce dernier aurait dégainé son arme à feu, pour ne pas alerter les civils qui passeraient devant la porte d'entrée vitrée et transparente de la bijouterie.

Ordonner au vendeur de rabattre le volet roulant métallique de la porte et des deux fenêtres présentes. Faire attention à ce qu'il reste loin de son bureau, parce qu'un bouton rouge était dissimulé dans l'un des tiroirs, et s'il était actionné, préviendrait automatiquement les autorités et déclencherait les mesures de sécurité en cas de braquage.

Lui réclamer ses clés professionnelles pour ouvrir la sortie de secours – qui était juste fermée pendant l'ouverture – qui donne sur une petite ruelle miteuse peu fréquentée, où une voiture attendrait sagement leur retour.

Un plan parfait qui s'était écroulé comme un château de carte sous un coup de vent. Comme s'il provenait du cerveau d'un simple amateur.

Le seul grain de sable dans la machine qu'ils n'avaient pas anticipé, c'était que le bijoutier aurait de la compagnie.

A la seconde où Sherlock l'avait menacé de son arme à feu, il avait su que quelque chose n'allait pas. Ses sens lui hurlaient de fuir.

Alors, pendant que Jim Moriarty remplissait avidement son sac de tout objet de valeur qu'il avait sous la main, et qu'Irène prenait les clés et surveillait l'entrée, le regard vigilant de Sherlock avait scanné sa victime à la recherche d'indice, et l'incroyable disque dur qui lui servait de cerveau tournait à plein régime, essayant de retrouver la raison précise de son mauvais pressentiment.

Bien évidement, il trouva en quelques secondes. Comme toujours.

Dès qu'il avait dégainé, le vendeur avait bougé. Certes, il était normal pour un être humain que le premier réflexe, à la vue d'un pistolet, soit de reculer, de lever les deux mains en l'air, ou même de tressaillir de frayeur.

Mais pas de se déplacer sur le côté.

Pourtant, le bijoutier s'était bel et bien déplacé sur le côté, et son corps faisait office de barrage entre l'arme et une porte à l'arrière qui menait sûrement sur une salle privée. Comme s'il voulait inconsciemment la protéger. Ou protéger ce qu'il y avait à l'intérieur.

Sherlock ferma brièvement ses yeux en soupirant, mais ses mains qui tenaient fermement son arme ne tremblaient toujours pas, malgré la pression qui commençait à bouillonner dans ses veines. Le temps tournait dangereusement vite, et chaque seconde qui s'écoulait les rapprochait de plus en plus d'une cellule.

« Votre fils de 8 ans qui est actuellement caché dans la salle privée, a déjà appelé la police, pas vrai ? » Demanda-t-il calmement, en levant un sourcil blasé quand les yeux du bijoutier s'arrondirent encore plus de terreur sous cette question soudaine.

« Comment... ? S'il vous plaît, Supplia-t-il dans des bégaiements pathétiques et précipités, Laissez-le tranquille... Il n'a rien à voir... »

« Ce n'est pas ce que je vous ai demandé. » L'interrompit-t-il sans ménagement, son visage aussi inexpressif et neutre qu'un masque.

Devant le mutisme craintif du bijoutier, Sherlock leva tellement les yeux au ciel qu'ils firent le tour de leur orbite, et il déduisit d'une voix rapide teintée d'ennui, reprenant à peine son souffle pendant sa tirade :

« Le dessin qui est encadré et posé sur votre bureau. Le fait qu'il y ai écrit 'Je t'aim, Papa' dessus – avec une énorme faute d'orthographe, je vous conseille de consulter un spécialiste – prouve que l'auteur de cette œuvre n'est pas l'un de vos cousins germains... Je sais que votre fils est jeune parce que les formes tracées dessus sont brouillonnes. Pourtant, le dessin est récent : La feuille est parfaitement blanche, ses extrémités ne présentent aucune marque d'usure, et elles ne sont pas jaunies par le temps. Fils parce que les couleurs dominantes sont le bleu et le noir, et peu de petites filles dessineraient des voitures. Et le fait que votre premier réflexe, à la vue de mon arme, fut de se déplacer pour faire barrage de votre corps, et de dissimuler cette porte me permet d'affirmer que vous avez exceptionnellement amené votre enfant sur votre lieu de travail – pas très professionnel, honte à vous – et qu'il est à l'intérieur. »

« Ce n'est pas le moment de frimer ! » Cracha Jim en se rapprochant de Sherlock, son sac rempli de bijoux négligemment balancé par dessus son épaule, ses yeux noirs charbon étincelant de rage.

« Les flics sont en route ! » Précisa-t-il inutilement quand les sirènes stridentes des voitures de police se firent entendre au loin.

« Excellente déduction. Tu progresses de jour en jour en matière de commentaires inutiles. » Railla froidement Sherlock, sans quitter le bijoutier des yeux.

« Tues le gosse, et son père avec, et partons ! »

Sherlock lui lança un regard tellement méprisant qu'Irène Adler elle-même se serait enterrée vivante pour y échapper.

« Le sang est inutile et salissant, Siffla-t-il entre ses dents qui étaient tellement serrées que ce fut un miracle si ces mots franchirent les barrières de ses lèvres, Aucun de mes braquages ne se terminera dans un bain de sang. Si tu n'arrives pas à museler tes pulsions meurtrières, alors tu es encore plus faible et pathétique que je le pensais. »

La mâchoire de Moriarty se contracta violemment de fureur, prouvant qu'il n'encaissait pas la remarque cinglante sans broncher, mais il ravala les insultes qui lui brûlaient la langue, et il dut accomplir un effort surhumain pour ne pas lui tirer une balle dans la tête.

La survie de Sherlock était primordiale, parce qu'il était le seul à avoir un contact fiable pour fourguer la marchandise, et, bien évidemment, il gardait cette information pour lui, sachant que le nom de la fourgue assurait sa survie. Après tout, cela ne servait à rien de voler plus de trois millions d'euros de bijoux si l'on ne pouvait pas les convertir en billets.

« Alors, tu vas généreusement les épargner, parce que ton petit cœur sensible n'a pas le courage de tuer ? Que c'est noble de ta part, j'en ai presque la larme à l'œil ! » Beugla-t-il hargneusement en rapprochant son visage si près de celui de Sherlock que leurs nez se frôlèrent.

Les traits enfantins de Moriarty se tordaient de fureur, rendant sa face démente, mais son interlocuteur ne reculait pas d'un pouce.

« Je n'ai aucun cœur. » Rectifia sèchement Sherlock, mais toujours aussi calmement, comme si le caractère instable de son partenaire lui était indiffèrent.

Sherlock n'était pas un homme bien. Déposséder illégalement un honnête homme de son commerce était puni par la loi. Pourtant, à chaque vol qu'il avait commis – qu'il soit négligeable ou le coup du siècle – il n'avait jamais tué, et c'était un principe qu'il suivrait fidèlement, jusqu'à sa mort. Il refusait d'ôter la vie d'une personne innocente, juste pour de l'argent, de simples papiers froissés aussi vitaux que corrupteurs.

Il y avait un énorme pas entre voler et assassiner. Un pas qu'il ne souhaitait pas franchir.

« J'ai ouvert la sortie de secours, partons avant que les flics ne joignent la fête ! » Annonça précipitamment Irène qui venait de revenir.

Sherlock opina froidement sans un mot, en abaissant nonchalamment son arme, sachant que le bijoutier ne serait pas une menace à leur fuite.

« Parfait. Malheureusement, nous devons vous quitter. Je vous souhaite une agréable journée. » Déclara Sherlock au bijoutier en écartant ses bras de façon théâtrale. Le pire était que son ton était réellement aimable, comme s'il n'était pas en train de braquer sa bijouterie.

Le groupe de braqueurs se diriga d'un même mouvement vers la sortie de secours à l'arrière de la bijouterie, mais Sherlock arrêta sa course soudainement, et il jeta un bref regard par dessus son épaule et il conseilla, le plus sérieusement du monde :

« Protégez votre fils. Le monde est plus habité par des méchants que par des gentils. »

« Vous vous foutez de moi ? »

« Jamais quand je travaille. »

« Vous allez me conseiller le meilleur thé à boire aussi, pendant qu'on y est ? » Ironisa le bijoutier, n'y croyant pas ses oreilles.

« Mon préféré est Earl Grey. Très parfumé. » Répondit-t-il nonchalamment en lui adressant un clin d'œil aussi charmeur qu'ironique, avant de disparaître.

~~

Jim se jeta au volant pendant qu'il mettait le contact d'une main assurée, tandis qu'Irène s'asseyait calmement sur le siège passager, son propre pistolet muni d'un silencieux à la main, par simple précaution. Sherlock chargeait le coffre de la voiture, en y déposant le sac débordant de bijoux avec autant de délicatesse que s'il avait balancé un sac de patates.

« Bouges, Sherlock ! » Grogna nerveusement Jim, qui avait le pied en attente sur l'accélérateur, jetant plusieurs coups d'œil au rétroviseur pour surveiller que la rue reste déserte.

Soudain, au moment où ils pensaient tous les trois qu'ils avaient brillamment évité les emmerdes, et qu'ils pourraient tranquillement prendre la fuite sans perturbation, une voix ferme et glaciale rugit dans leurs dos, précédée du cliquetis familier du cran de sûreté abaissé :

« Les mains en l'air derrière la tête ! »

Il fallait beaucoup pour que le sociopathe Sherlock Holmes soit proprement estomaqué.

Pourtant, à cet instant il l'était tellement que sa bouche en tombait presque. Ses poumons se vidèrent d'un seul coup, et son cœur cessa tout simplement de battre pendant une demi-seconde.

Il avait tout d'abord cru que ce son n'était qu'une hallucination, que son brillant cerveau lui jouait cruellement des tours, mais cette voix était bien trop unique pour être imitée par son subconscient.

Une voix qui avait, jadis, été une douce mélodie à ses oreilles.

Une voix qui avait été un rayon de soleil vital dans son quotidien morose.

Une voix qu'il avait aimé de toute son âme, jusqu'à ce qu'elle ne l'abandonne, deux ans auparavant.

Il redoutait de se retourner, parce qu'il savait ce qu'il verrait. Pourtant, il le fit lentement, sans geste brusque, les mains docilement levées paume vers l'avant, signe universellement reconnu qu'il n'attaquerait pas à l'improviste, et il le vit.

Son ancien amant, fièrement vêtu d'un uniforme bleu marine de police, son flingue assurément braqué sur lui.

« John ? » Souffla Sherlock d'une voix étranglée.

John Watson reconnut Sherlock grâce à sa voix grave et inimitable, et une stupéfaction sans borgne se peignit soudainement sur ses traits. D'ailleurs, ses yeux bleus cillèrent plusieurs fois, comme s'il ne croyait pas ce qu'il voyait.

Horrifié de comprendre que le Braqueur-Sans-Visage recherché par tous les commissariats du pays était en réalité Sherlock Holmes, son ancien amant qu'il n'avait plus vu, ou récolté aucune nouvelle depuis deux ans, l'ancien soldat abaissa lentement son arme, complètement sous le choc.

Soudain, le corps de John se cambra violemment, sa bouche grande ouverte en un cri silencieux, et il s'écroula sur ses genoux, son visage déformé par une douleur sourde.

Il fallut un moment à Sherlock pour comprendre que le sang qui inondait l'uniforme de police en une tache circulaire était celui de John, et que le liquide vital qui se faufilait entre les doigts crispés du policier provenait d'une profonde blessure par balle, tirée par Irène.

Une balle qui trouait son épaule gauche, et qui s'était logée près de l'organe vital que John Watson avait fait battre, en Sherlock.

Une balle qui frôlait le cœur de John Watson.