Bien le bonjour à tous et à toutes, ici commence une nouvelle fiction qui me trottait dans la tête depuis un bon bout de temps... Rien que le scénario, mais quand on m'a demandé deux pairings, je n'ai pas hésité... C'est donc grâce à la demande de Toxi-Hice Grantz et Akihiko Usami que je m'y mets, en espérant que ça vous plaira ! ;)


CHAPITRE 1:

La nuit tombait à peine alors qu'il sortait de l'hôpital dans lequel il travaillait. Ôtant sa blouse blanche et détachant ses cheveux noirs et raides légèrement longs mais qui, lâchés, lui tombaient devant les yeux à cause du vent ou lorsqu'il se penchait pour ausculter quelque patient, il s'assit sur un banc devant le grand portail du bâtiment, attendant on ne savait quoi. De ses grands yeux verts contrastant avec la blancheur cadavérique de sa peau, il scrutait la porte de l'immeuble, fixant chaque personne qui en sortait, jusqu'à ce que son regard s'arrête sur une grande blonde au teint bronzé. Ses cheveux courts laissaient pendre quelques fines mèches attachées, un peu en bataille, et son uniforme d'infirmière épousait parfaitement ses formes généreuses. D'un signe bref de la tête, les deux jeunes gens se rejoignirent et marchèrent côte à côte.

- Alors, Ulquiorra, cette opération ?

Le dénommé Ulquiorra leva la tête, le regard vide, et lâcha un petit soupir. Il passa sa main dans ses cheveux et en empoigna une partie bien fort, sans pour autant se faire mal, c'était comme pour se soulager d'une pression via sa main.

- Il est mort. Ça t'intéresse tant que ça, Harribel ?

Harribel ferma brusquement les yeux, décelant dans la voix de son compagnon une pointe d'amertume, de regret, de colère. Depuis le temps qu'elle le connaissait, elle savait exactement lorsqu'il était de bonne ou de mauvaise humeur, lorsqu'il avait besoin de compagnie... c'était son meilleur ami après tout. Même si elle ne l'avouait jamais à voix haute. Lui non plus d'ailleurs.

Le silence s'installa, et se fit un peu pesant. Ulquiorra finit par enfoncer les écouteurs dans ses oreilles, et se laisser bercer par une mélodie rythmée par de lourdes percussions mais qui, au fond de lui, sonnait comme une douce berceuse qui le renvoyait au septième ciel. Le froid commençait à se manifester, il vêtit donc son corps frêle et chétif d'un manteau bien chaud et suivit Harribel, sans ciller, jusqu'à l'arrêt de bus qu'ils rejoignaient chaque jour pour emprunter le véhicule qui les emmènerait vers la résidence dans laquelle ils habitaient tous les deux, mais dans deux appartements différents. Ils y montèrent en silence. Un demie heure plus tard, il apercevait déjà les deux grands cerisiers qui ornaient si bien leur ruelle. Le brun descendit du transport en compagnie de son amie et, s'apprêtant à entrer dans l'immeuble, il sentit la main de Harribel un peu tremblante sur son épaule.

Il se retourna vers elle pour lui demander la source de son malaise. Elle pointait du doigt un relief inhabituel collé au mur, et couvert d'un tissu noir.. d'où coulait un liquide écarlate que les deux employés de l'hôpital ne connaissaient que trop bien . Ulquiorra écarquilla les yeux de surprise, puis reprit une expression neutre du visage, avant d'être tiré par le bras puissant de la blonde qui se dirigea vers ce qui l'avait effrayé, son ami sur ses gardes. Ce dernier la devança finalement, fierté masculine oblige et, d'un geste brusque mais habile, il tira sur le cape qui laissa apparaître deux corps collés l'un à l'autre, du sang s'échappant d'une blessure cachée. Ulquiorra tâta le pouls de chacun, constatant qu'ils étaient encore vivants, mais qu'ils se vidaient un peu trop vite.

- L'hôpital est trop loin.

La blonde comprit vite ces paroles, et chacun prit un corps contre soi. Ils étaient beaucoup trop légers, si bien que les transporter n'était pas une besogne difficile. La besogne difficile était de veiller à ne pas faire couler le sang partout.

Dans l'ascenseur qu'ils prenaient pour aller au deuxième étage, ils se rendirent compte que ça ne sentait pas la rose, et qu'une bonne douche s'imposait. Ils empestaient carrément le sang, la rouille, les déchets à plein nez. A force, ça en devenait triste. Si bien qu'arrivés à leurs appartements respectifs, l'un habitant en face de l'autre, ils hésitèrent, puis s'engouffrèrent tous les deux dans le domicile du brun, plus spacieux.

Les deux hommes portaient des capuches qui cachaient la moitié de leur tête et leur visage, et ce ne fut que lorsque les deux médecins retirèrent ces capes qu'ils purent voir à quoi ressemblaient les victimes. Harribel ressentit un frisson d'effroi et de dégoût lorsqu'elle découvrit leurs faces. Tandis que l'un avait de longs cheveux marrons sales et désordonnés, et une barbe mal entretenue qui lui mangeait les joues et le menton, l'autre avait les cheveux turquoises aux racines noires, sales, ébouriffés et en bataille, des marques vertes sous les yeux. Mais c'étaient surtout leurs visages qui étaient effrayants: on voyait pratiquement le creux de leurs joues et les cernes sous leurs yeux leur donnaient un air vulnérable.

Ils sortirent tout ce qu'ils avaient d'alcoolisé. Le bleuté avait une entaille géante incrustées de gros morceaux de verre au niveau du torse, qui était un peu plus musclé que celui de son partenaire barbu qui, lui, était carrément blessé par balle au niveau de l'épaule, et entaillé de la clavicule droite à la côte gauche. Ulquiorra envoya Harribel chercher un couteau pointu et un briquet.

- Vous êtes qui...

Le noiraud écarquilla les yeux pour la deuxième fois de la soirée. La voix du barbu s'était faite entendre. Elle était rauque et légèrement enrouée, preuve qu'il avait dû passer plusieurs nuits dehors, sans boire ni manger.

- Ne vous inquiétez pas, je suis cardio, je peux vous aider.

La victime, les yeux toujours clos, acquiesça d'un geste bref de la tête. Harribel était revenue avec le matériel nécessaire et brûlait maintenant la lame avec concentration, contractant son doigt si fort, de peur d'éteindre la flamme. Elle arrêta au signal de son ami, qui, après avoir attrapé le couteau et avoir renvoyé l'infirmière s'occuper du bleuté, se pencha vers l'oreille du barbu.

- J'aurais bien aimé vous retirer la balle d'abord mais.. vous saignez beaucoup trop. Je vais essayer d'arrêter l'écoulement, mais pour vous, ça ne sera pas une partie de plaisir... Soyez fort, d'accord ? Ça ne risquera pas de faire mal, ça FERA mal.

L'interpellé hocha encore une fois la tête.

- Faites c'que vous v'lez...

- Bien. A trois je m'y mets. Un, deux, trois...

Le couteau brûlant se posa sur la blessure par balle. Ulquiorra tenait l'homme par le bras, et il sentait les contractions de ses muscles sous la douleur. Il voyait ses dents se serrer, des rides se former sur son visage, il sentait les tremblements de son patient.

- Allez, c'est presque terminé.

Encore deux petites parcelles à brûler, et le sang s'était arrêté de couler. Il appela Harribel qui revint les mains ensanglantées. Lui tendant une serviette mouillée, il se dirigea vers l'autre homme.

- Termine le boulot. Retire la balle, désinfecte-la, et fais de même pour la grande entaille qu'il a au torse. Je m'en vais m'occuper de l'autre.

Le cardiologue regarda la blessure tout en préparant le matériel nécessaire. Il soupira. Harribel avait sûrement aggravé l'état de la blessure. Bon sang, ne savait-elle pas s'occuper convenablement d'une entaille ? Une simple entaille, certes longue, mais même un bleu saurait s'y prendre !

Mais il comprit finalement la faille. Il tentait en vain de le mettre à la bonne position, mais le bleuté n'arrêtait pas de gigoter... Son sang coulait à flots, sa précédente soignante n'avait visiblement pas réussi à lui retirer les morceaux de verre incrustés dans la plaie.

- Nnhh... t'qui toi.. c'sse toi... vais t'buter.. moi la panthrrr...

Le médecin essayait de comprendre ce que racontait le bleuté. La voix de ce dernier était tellement rauque que même ses mots étaient incompréhensibles.

Plus le temps passait, plus ses gestes étaient brusques. Finalement, Ulquiorra opta pour une solution efficace. Il tourna la tête, à gauche, à droite et aperçu un gros livre de médecine de quinze centimètres d'épaisseur. Il s'en empara et, ni une ni deux, l'abattit sur la tête du blessé qui arrêta net ses mouvements. Il l'avait assommé. Que voulez-vous ? Il n'avait ni morphine ni quoique ce soit de calmant. Assez satisfait, il put retirer les morceaux de verre sans réel problème, il était maintenant sage comme une image.

Ça avait duré autour de dix minutes, et entre temps Harribel avait fini de s'occuper du barbu qu'elle avait couché dans la chambre d'amis de son appartement. Il ne lui restait plus qu'à désinfecter la plaie et panser le tout. Il saisit un coton bien propre et l'imbiba d'alcool qu'il appliqua sur la longue plaie.

- AAAAAHHHHHHHHHHHH MAMAAAAN ! CA FAIT MAL P'TAAIN !

Le bleuté s'était levé d'un bond, en criant à s'en exploser les poumons, son sang giclant sur son soigneur qui, par pur réflexe, saisit le livre de médecine et le posa un peu trop violemment sur la tête du blessé qui finit encore une fois assommé, allongé sur la table. Qu'est ce qui l'avait envoyé au pays des songes ? Le livre ou la table qu'il avait heurté lors de sa chute ?

Peu importe ce que c'était, ça lui était égal. Mais le temps d'évanouissement de cet homme était record, à mettre dans les annales...

Désinfectée, pansée. Enfin soignée, cette maudite blessure. L'homme fut placé dans le canapé de la cuisine. Oui, parce que Ulquiorra avait un canapé dans la cuisine, qui servait à quelque chose pour la première fois.

Demain, même s'il n'était pas de service, et Harribel non plus, il emmènerait ces deux jeunes gens à l'hôpital, histoire d'être réellement soignés ! Et lui, d'être épargné d'un squatteur, par la même occasion...


Bref, aujourd'hui est mon premier jour de vacances, dans deux jours je voyage à Strasbourg, et je voulais en profiter pour me mettre à écrire cette histoire qui me tient un peu à coeur, même si je suis sûre et certaine que j'aurai des jouuuurs et des jouuuurs de décalage entre chaque chapitre.. Oui, je suis irrégulière, et j'assume enfin ! :D

Bref, ceci était une petite introduction, la suite c'est pour bientôt, vous aurez sûrement reconnu les deux blessés !

Moi j'vous dis à la prochaine !