Les amants inattendus.

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Il y a quelques temps j'ai découvert le couple Katniss/Cato grâce à une très belle fiction de Jun O-Ren (passion interdite ainsi que le coeur de l'ennemi, allez voir elles valent le détour ^^) et du coup je me suis lancée sur ce couple, voici le résultat, j'espère que cela va vous plaire :-)

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Je ne m'étais jamais vraiment imaginée participer aux hunger games, encore moins volontairement. Avec Gale nous en parlions souvent, nous savions que c'était possible, après tout nos noms étaient inscrits plusieurs fois, nous avions plus de risque d'être choisis que d'autres, pourtant les moissons passaient et nous restions dans notre district, nous disant que nous avions gagné un an. Mais comment restée à ne rien faire alors que ma petite sœur allait se faire expédier dans cette arène où elle mourait ? Je ne pouvais pas laisser faire ça, impossible de rester les bras croisés à la regarder partir au Capitole.

Maintenant dans ce train qui avance à toute vitesse vers le Capitole je réalise enfin que je ne reverrais peut-être jamais mon district. Je suis là, assise à regarder dans le vide, toute à mes réflexions lorsque Effie nous annonce que le récapitulatif des tributs choisis va commencer, nous allons pouvoir voir nos concurrents pour la première fois, nous faire une première impression sur eux. Pour bien commencer, le résumé débute avec les tributs de carrières des districts un et deux, des volontaires tout comme moi, mais pas pour les mêmes raisons, eux se sont entraînés pendant des années en espérant pouvoir participer un jour, ils seront cruels, sans pitié et prêts à tout pour gagner. Ceux sont mes principaux adversaires.

Pourtant quand je vois son visage je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il est vraiment beau. Cato, le tribut du deux, il semble grand, musclé, une vraie machine de guerre, taillé pour tuer à mains nues, un très beau regard bleu pourtant si glacial, des traits fins. Il devait faire un malheur dans son district avec sa belle gueule, il ferait un parfait gagnant, plein de classe et de prestance. En le regardant je vois avant tout son charme mais je ne peux pas oublier qu'une fois dans cette arène ce sera lui ou moi, il n'aura aucune hésitation le moment venu. Les autres moissons défilent, la plupart des tributs sont de pauvres gamins, certains sont aussi jeunes que Prim mais n'ont pas eu la chance d'avoir quelqu'un pour prendre leur place, aucun de ceux là ne tiendra longtemps, ils vont se faire massacrer et personne n'interviendra pour les épargner. A part les tributs de carrière je ne vois qu'un adversaire pouvant aller loin : Tresh du onze. Il a la carrure pour lutter à main nue, vaudrait mieux pour moi je ne me retrouve pas en tête à tête avec lui.

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A notre arrivée au Capitole, Peeta et moi sommes séparés et confiés à nos préparateurs, débute alors une véritable séance de torture. Pendant que mes préparateurs discutent gaiement de choses futiles ils m'arrachent tous les poils de mon corps, ma peau n'est plus qu'une brûlure géante. Puis mon styliste fait son apparition, je m'attendais à un personnage haut en couleur comme toutes les personnes du Capitole que j'ai vu jusqu'à présent, mais Cinna est tout ce qu'il y a de plus normal. Il me met rapidement à l'aise, ne me félicite pas d'avoir était choisie pour ce jeu macabre, tente quelques blagues, je le trouve instantanément génial. Le genre de personne que l'on aimerait connaître et avoir pour ami, même si je ne suis pas là pour ça je trouve qu'il a un côté rassurant qui me donne le courage d'endurer tout ce qui se passe.

En sa compagnie j'arrive pendant quelques instants à oublier ce qui m'attend, je pourrais presque me croire de retour dans mon district à discuter avec un ami de longue date ce qui est assez étrange à penser. J'ai encore plus d'estime pour lui lorsqu'il m'explique que je ne vais pas devoir me promener le cul à l'air durant la parade, il m'a dessiné un vrai costume, très sobre quand on le voit, jusqu'à ce qu'il l'enflamme. Peeta a l'air aussi étonné que moi, ce qui nous tire un sourire, la parade commence et dès notre entrée les gens n'ont d'yeux que pour nous, les costumes de nos stylistes font forte impression et nos mains jointes les surprennent. Une fois arrivés à la fin du parcourt, le président Snow commence son petit discours que je n'écoute que d'une oreille distraite alors que du coin de l'œil je regarde Cato. L'éclat doré de son costume rehausse sa musculature, le rendant encore plus impressionnant. Quand j'en arrive à regarder son visage je sursaute légèrement, en effet ses yeux sont braqués sur moi, ne me lâchant pas un instant.

Nos regards se croisent, s'accrochent et ne se quittent plus jusqu'à ce que nos chariots redémarrent et coupent notre lien visuel. Je ne sais pas comment interpréter ce moment, m'a-t-il vu comme une concurrente à éliminer ou plutôt comme moi je l'ai vu ? Un très beau jeune homme me plaisant beaucoup. M'a-t-il regarder avec autant d'attention parce que je lui plaît ? A peine cette idée me traverse-t-elle l'esprit que je me trouve ridicule. Nous ne sommes pas ici pour faire des rencontres amicales ou amoureuses mais pour nous entre-tuer, si je commence à le voir autrement que comme un concurrent comment pourrais-je lui faire face dans l'arène ? Je ne suis qu'une petite idiote gouvernée par ses hormones, c'est bien la première fois que cela m'arrive. Je suis pourtant plus du genre distante, sans attache autre que ma famille et Gale. Pas du tout le genre de fille à s'amouracher du premier venu sans même lui avoir adressé la parole. Une bonne nuit de sommeil me permettra sûrement de me remettre les idées en place. A peine arrivée dans nos appartements je m'enferme dans ma chambre sans avoir décroché plus d'une dizaine de mots aux autres.

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Le lendemain l'entraînement commence, Peeta et moi faisons comme Haymich nous l'a conseillé : nous n'allons pas aux ateliers que nous maîtrisons déjà, cela nous permet d'apprendre de nouvelles choses et de ne pas dévoiler ce que nous savons faire. Quand il n'a pas bu Haymich peut être de bon conseil s'il s'en donne la peine, j'ai l'impression que pour une fois il s'intéresse aux tributs qu'on lui a confié, il s'investit pour nous garder en vie, c'est tout ce que nous lui demandons. Nous suivons aussi un autre de ses conseils, pour on ne sait quelle raison il veut nous présenter comme une équipe et non comme deux participants ennemis, pour ça nous devons rester ensemble le plus possible.

En arrivant nous observons les différents ateliers et tranquillement nous nous dirigeons vers celui nous permettant d'apprendre à faire du feu à partir de rien, ça peut toujours être utile. Pendant plus d'une heure nous nous acharnons à faire du feu, d'abord avec des allumettes, puis avec des pierres et pour finir sur du bois humide. Une fois fini nous allons à l'atelier sur les différentes plantes, l'animateur à l'air content de voir quelqu'un venir vers lui et c'est avec enthousiasme qu'il nous parla de plantes comestibles, curatives ou mortelles. C'est durant cet atelier que j'ai senti son regard posé sur moi, insistant et à de nombreuses reprises. Mais ce n'est qu'une fois le cours fini que je me permis de le regarder. Il était à l'atelier de tir, lançant une lance quasiment de ma taille. Tout en muscle il visait avec précision sa cible et lançait avec force. C'est plein d'assurance et un petit sourire aux lèvres qu'il se retourna vers moi une fois sa cible atteinte. Peeta mis fin à cet échange en me tirant par la main pour avoir mon attention et me diriger vers un nouvel atelier, c'est à regret que je le suivie.

Le lendemain et les jours suivants se passèrent de la même façon, nous allions de cours en cours, essayant de nouvelles choses et entre deux je ne pouvais pas m'empêcher de jeter de fréquents coups d'œil dans sa direction tout en sachant qu'il en faisait autant de son côté. J'étais comme attirée par lui, le sachant dans la même pièce que moi je ne pouvais pas ne pas le regarder, l'observant discrètement, le dévorant des yeux, mon regard aimanté à ses yeux, attiré par sa silhouette. Je me surprenais de temps à autre à penser que si nous avions été dans le même district nous nous serions certainement rapprochés, très sûrement jusqu'à sortir ensemble, mais ici nous n'étions que des concurrents. Pour que l'un survive l'autre devait impérativement mourir mais je savais déjà que si cela se jouait entre nous je ne pourrais pas me résoudre à le tuer, je n'avais plus qu'à espérer que quelqu'un s'en chargerait pour moi.

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Il ne nous reste plus qu'une journée au centre d'entraînement, aujourd'hui a eu lieu la présentation aux juges de ce que nous avons appris ici, demain nous aurons une interview pour que le Capitole et les sponsors puissent mieux nous connaître et nous apprécier. La journée a été longue, pourtant je ne suis pas fatiguée, depuis mon arrivée ici je ne peux pas m'empêcher de réfléchir dès que je me retrouve seule et le sommeil me fuit jusqu'au petit matin. C'est pendant ce moment de réflexion que j'ai découvert le toit du centre hier soir, pour profiter une dernière fois de la vie extérieure je m'y suis réfugiée ce soir aussi.

En dehors de notre camp d'entraînement la vie continue, les gens du Capitole vaquent à leurs occupations, les hunger games toujours présents à leurs esprits, leur fournissant un bon sujet de discussion. Dans le reste de Panem j'imagine la même chose mais à ceci près que les habitants ne sont pas excités par ce qui va se passer, ceux qui ont de la famille qui y participe espèrent juste qu'ils vont s'en sortir ou au pire que leur mort sera rapide avec le moins de douleur possible, et ceux qui n'y connaissent personne se rendent compte de la chance qu'ils ont cette année mais qui ne sera peut-être pas le cas l'année suivante. J'en été là de mes réflexions lorsque je sentis une présence dans mon dos.

- Je ne voulais pas te déranger, fille de feu, je voulais prendre l'air mais quand je t'ai vu je n'ai pas pu m'empêcher de te regarder, déclara Cato.

- Encore, répliquais-je avec le sourire. J'ai l'impression que depuis que l'on est ici nous ne faisons que de nous chercher du regard, c'est exaspérant à force.

Au lieu de répondre il s'avance vers moi et s'assoit à mes côtés, assez proche mais sans me toucher. Pendant de longues minutes nous restons là à regarder la nuit et l'agitation sous nos pieds.

- C'est dommage que nous participions aux mêmes jeux. Si je devais parier sur des concurrents je parierais sur nous, malheureusement il n'y aura qu'un seul vainqueur, déclara Cato.

- Figure toi que j'ai également pensé ça.

- A une année d'écart ça aurait été bien, continua-t-il avec un petit sourire en coin craquant. Nous aurions chacun gagné nos jeux et nous nous serions rencontrés après.

- Et ? Qu'est-ce que ça aurait pu donner ? Demandais-je intéressée.

- Je ne sais pas trop, je me dis que nous aurions été mentors et que nous nous serions retrouvés, on se serait tourné autour comme on le fait depuis une semaine déjà et qui sait, ça aurait peut-être donné quelque chose de bien.

Nous nous fixions, mais cette fois rien ne vint nous déranger, nous n'avons pas non plus à sauvegarder les apparences. Nous étions des personnes comme tant d'autres, attirés par l'autre, ne sachant pas trop comment réagir. Son comportement et ses paroles m'étonnaient, je le voyais plus froid, distant et ironique. Ses actes n'allaient pas du tout avec l'image qu'il renvoyait aux autres.

- Pourquoi est-ce qu'il a fallut que je vienne dans un jeu pareil pour rencontrer celui qui j'en suis sûre me correspond ? Confessais-je quelque peu embarrassée par ce que je venais de dire.

- L'ironie du sort. Pour tout te dire lorsque j'ai vu ta moisson j'étais complètement subjugué, je n'arrivais pas à détacher mon regard de toi, je me disais qu'une fois que je t'aurais vu en vrai cela disparaîtrait mais non. Je te trouve toujours aussi époustouflante.

- Et moi je suis encore plus surprise en te parlant, je ne t'imaginais pas du tout avec ce caractère, répondis-je en rougissant à son compliment.

- Ha oui ? Et quel caractère ?

- Je t'imaginais plutôt comme une brute, plutôt froid et pas du tout du genre à avouer ce que tu penses ni tes sentiments, répondis-je honnêtement.

- Figure toi que normalement je ne suis pas comme ça, pas du genre à montrer ce que je pense ou ressens, ta description me correspond assez bien en fait. Je dirais que c'est ta faute, c'est ta présence qui me rend comme ça, aussi faible.

- Pas faible non. Authentique. Tu ne te caches pas, tu es toi n'est-ce pas ?

Il ne dit rien, comme s'il réfléchissait à ce que je venais de lui dire. Le vent me fit frissonner, s'en rendant compte il m'offrit galamment sa veste.

- Ça serait dommage que tu tombes malade juste avant que le jeu commence se justifia-t-il.

- Merci, répondis-je, le nez enfouit dans son col, m'enivrant de son odeur, grisée, comme la parfaite idiote que j'étais.

Plus aucuns mots ne fut échangés ce soir là, nous nous contentons de la présence de l'autre à nos côtés, savourant ce calme nous permettant d'être ensemble. Puis une fois la nuit bien avancée il se lève pour partir, me tendant les mains pour m'aider à me relever, les gardant ensuite dans les siennes. Le moment était magique. Lentement nos bouches s'approchent l'une de l'autre, se frôlant doucement pour mieux se sceller ensuite, se mouvant délicatement l'une contre l'autre. Sa langue finit par se faire pressante me faisant ouvrir la bouche pour l'accueillir, m'électrisant en rencontrant la mienne. Mes mains lâchent les siennes pour s'accrocher à son cou alors que les siennes s'enroulent autour de ma taille. De doux et tendre le baiser devint plus pressant, presque désespéré. Après un long moment nous nous reculons l'un de l'autre, nos regards ne se lâchant pas. Puis doucement nous sommes retournés vers l'ascenseur, une fois à mon étage il s'ouvre mais je n'ai aucune envie d'en descendre. Cato me fait un dernier baiser rapide puis me pousse délicatement dans le dos. Je me retourne pour le voir, les portes de l'ascenseur se refermant déjà sur lui.

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Mon réveil est difficile ce matin, une fois rentrée le sommeil me fuyait toujours et il ne me rattrapa que tôt ce matin. Aujourd'hui est mon dernier jour hors de l'arène, le dernier jour que je peux vivre tranquillement sans avoir à défendre ma vie bec et ongles. Une dernière épreuve m'attend avant l'arène : l'interview. Jusqu'à maintenant les gens du Capitole m'aiment bien, mais une fois que j'aurai ouvert la bouche durant cet entretien ce ne sera plus le cas. Je ne sais pas comment me rendre sympathique, je ne suis pas naturellement drôle non plus et je ne peux pas me permettre de garder la bouche fermée, les sponsors n'aiment pas les potiches, elles ne tiennent pas longtemps dans l'arène.

C'est résignée que je me rends sur le plateau, Cinna a encore fait des miracles avec sa magnifique robe. Les tributs font la queue dans l'ordre de passage, j'aperçois Cato, il est au côté de la fille de son district et discute avec le gars du 1, il ne m'a pas encore vu. Peeta est derrière moi, je me tourne pour discuter avec lui, il est très élégant, nos échanges restent assez froids, je n'ai toujours pas digéré qu'il décide de se faire conseiller séparément. Quand la première interview débute le silence se fait et tout le monde écoute, je vois Cato du coin de l'œil, de temps à autres son regard dévie, il passa de l'écran à moi et inversement, je fais comme si de rien n'était.

Quand son tour arrive je fixe l'écran, ne ratant pas une miette de son passage, il est à l'aise, discute et plaisante avec le présentateur comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Ce que j'aimerai pouvoir en faire autant. Quand mon tour arrive je ne sais pas trop quoi dire mais Ceasar le présentateur connaît son métier, il tente de me détendre, me complimente sur ma robe, me fait tournoyer sur moi même comme une idiote pour que tout le monde admire le travail de Cinna. Puis il me parle de Prim, l'émotion me submerge, je suis sûre qu'il en a fait exprès, l'émotion doit transparaître sur mon visage me rendant plus attendrissante, le Capitole doit adorer.

Je suis soulagée lorsque mon temps est passé, au tour de Peeta, je retourne en coulisse pour voir son passage, à mon arrivée Cato est juste en face de moi, les autres derrière lui et il se permet donc un petit sourire. J'aimerai le lui retourner mais les autres ne comprendraient pas pourquoi je lui souris alors que nous sommes ennemis, j'aimerai encore plus me jeter dans ses bras mais à la place je serre mes bras autour de moi pour m'empêcher de faire une bêtise. Peeta aussi est à l'aise, il blague et rit, puis quand Ceasar lui parle des fille il devient plus sérieux, légèrement mélancolique et triste. C'est là qu'il lâche sa bombe : il m'aime.

Je ne m'attendais pas du tout à ça, je suis prise de cour, comment dois-je réagir ? Aucune idée. Comme pour chercher de l'aide je me tourne vers Cato, son regard est dur, ses poings serrés, il me ferait presque peur comme ça. L'entretien de Peeta est fini, il me rejoint, nous n'échangeons aucun mot, Haymich et Effie arrivent et nous accompagnent à l'ascenseur. Une fois dans nos appartements je laisse éclater ma colère et le pousse contre le mur, il s'écrase sur un pot de fleur et s'entaille la main. Haymich me repousse loin de Peeta et se met à m'engueuler, Peeta aurait soit disant eu raison d'agir comme ça, ainsi il me rend plus attirante et grâce à lui nous aurons sûrement plus de sponsors. D'un coup je me sens idiote, j'aurais juste aimé qu'ils me préviennent avant de faire ce genre de chose.

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Ce soir encore je monte sur le toit, j'espère le retrouver, le voir une dernière fois avant les jeux. Quand j'arrive il est déjà là mais il paraît toujours en colère, son visage est dur. Pourquoi est-il comme ça ? Ne sachant pas quoi faire je m'arrête à une bonne distance de lui de peur qu'il ne passe ses nerfs sur moi.

- Tu t'es bien foutu de ma gueule avoue ? Vous deviez bien rigoler quand tu lui as raconté notre entrevue d'hier soir, vous moquant de ma faiblesse, cracha Cato.

- Quoi ? Mais de quoi tu parles ? Je n'ai rien dit à personne, me défendis-je.

- Bien sûr. Depuis quand êtes vous ensemble ? Demanda-t-il tristement.

- Ho tu parles de l'interview de Peeta. Nous ne sommes pas ensemble. Tu es jaloux ? Demandais-je avec le sourire, flattée de ce sentiment et rassurée qu'il ne soit en colère qu'à cause d'un mal entendu.

- Il y a de quoi je trouve. Hier on s'embrasse, tu me fais comprendre que tu as des sentiments pour moi et aujourd'hui j'apprends que ce n'était qu'un mensonge et que tu en aimes un autre.

- Peeta et moi ne sommes pas ensemble, il dit qu'il m'aime mais ce n'est pas mon cas. Et puis pour être franche je ne pense pas que ce soit son cas non plus, c'est une idée de notre mentor pour nous attirer des sponsors, rien de plus.

Il semble soulagé, j'ose m'approcher de lui, voyant qu'il ne fait aucun geste dans ma direction je le prends dans mes bras, me serrant contre son torse musclé. Il finit par se détendre et par m'enlacer. Je m'éloigne un peu pour l'embrasser, retrouvant ses lèvres avec plaisir, cette fois ses mains sont plus baladeuses et s'infiltrent sous mon haut, me caressant le dos me faisant frémir et gémir. Après quelques instants, alors que mes mains sont parties à la découvertes de son corps il s'éloigne de moi.

- Vaut mieux qu'on arrête là, sinon je ne suis pas sûr de pouvoir me stopper, déclara-t-il la respiration quelque peu hachée.

Sans réfléchir plus que ça je lui répondis :

- Peut-être que c'est ce que je veux ? En fait maintenant j'en suis sûre, je veux connaître ça au moins une fois avant d'aller dans l'arène et de peut-être mourir. Je veux le faire avec toi Cato.

Il me fixa encore quelques secondes avant de m'embrasser et de m'entraîner dans l'ascenseur.

- Pour une première fois on va pas faire ça n'importe comment, je t'emmène dans ma chambre, déclara-t-il.

- Et si on nous surprend ?

- A cette heure tout le monde dors, on sera tranquille et puis on va être prudent.

Arrivés à son étage il passe devant moi, me tenant la main en vérifiant que personne n'est présent dans le couloir menant à sa chambre. Une fois à l'abri de sa chambre, nous reprenons notre baiser enflammé, nos mains parcourant avidement le corps de l'autre, le déshabillant avec impatience, savourant le contact de la peau contre de la peau. Caressant avec plaisir ce qui est à notre portée, embrassant chaque morceau de peau dévoilé, nos vêtements s'éparpillant à nos pieds, nos respirations devenant saccadées, nos peaux moites. Allongée sur son lit je ne suis qu'impatience, voulant toujours plus le sentir contre moi, le pressant pour ne faire plus qu'un, mais il n'en fait qu'à sa tête et continue de me caresser alors qu'il joue de sa bouche sur mes seins me faisant gémir doucement, attisant mon désir.

Il prend tout son temps, voulant me donner le plus de plaisir avant de me pénétrer et d'engendrer une douleur terrible. Tendrement il passe ses mains sur mes cuisses, ses yeux ne quittant pas les miens en attente d'un assentiment de ma part, me laissant une dernière porte de sortie. Je l'embrasse et doucement il entre en moi, essayant de limiter la douleur par ses gestes lents ce qui ne m'empêche pas de sentir une vive douleur me traverser. Il me couvre de baisers pendant qu'il commence ses va et viens, je passe mes mains dans ses cheveux puis je m'accroche à ses épaules pendant qu'il me caresse le ventre et les cuisses. Je vois bien que cette lenteur est insoutenable pour lui, il voudrait aller plus vite ou plus fort pour ressentir plus de plaisir mais il ne veut pas me faire plus de mal que nécessaire et freine ses ardeurs. Petit à petit la douleur reflue, me laissant apprécier ses mouvements, je sais que je n'aurais pas d'orgasme et que je ne ressentirai pas un plaisir immense mais c'est rarement le cas lors d'une première fois. Ce qu'il me fait n'est pas désagréable, la douleur a disparu et je ressens même un peu de plaisir. Et surtout je savoure le plaisir que je lis sur son visage, son souffle roque et ses caresses qui me tirent de doux gémissements. Je vois sur son visage qu'une vague de plaisir intense le submerge, il joui au fond de moi. Il reprend lentement son souffle puis se couche à côté de moi pour ne pas m'écraser de son poids. Il m'embrasse tendrement, continuant de me caresser inconsciemment, nous restons enlacés de longues heures, heureux de la présence de l'autre à nos côtés et préférant reculer le plus longtemps possible le moment de notre séparation. Mais quand l'aube approche je me lève et me rhabille sous ses yeux appréciateurs, avant que je ne parte il m'attire à nouveau dans ses bras et m'embrassant une dernière fois.

- J'espère que tu t'en sortiras fille de feu, ce jeu est cruel et ne réclame qu'un vainqueur, je ne te garantie donc pas que si nous nous croisons je te laisserai la vie sauve, déclare-t-il fermement mais je vois au fond de ses yeux qu'il aimerait que ça se passe autrement, il essaie de se convaincre lui même qu'il le fera sans hésiter, mais je sais que c'est aussi dur pour lui que pour moi.

- Bonne chance Cato, et puis qui te dis que si nous nous rencontrons ce ne sera pas toi qui y passera ? Tentais-je de blaguer mais le cœur n'y est pas et il le voit.

- Le mieux est de ne pas nous croiser alors, sourit-il. Si je ne gagne pas je veux vraiment que ce soit toi et si par malheur tu meurs avant moi je te vengerai, ajoute-t-il déterminé.

- Je te retourne ta promesse même si je doute que quelqu'un soit de taille à t'affronter dans cette arène.

Je me blottie une dernière fois dans ses bras puis nous quittons sa chambre. Il me raccompagne à l'ascenseur, je l'embrasse une dernière fois et je monte dans l'appareil, nos regards ne se quittant pas, voulant inscrire à jamais le visage de l'autre, je lui souffle un je t'aime juste avant que les portes ne se referment sur moi, j'ai à peine le temps de voir sa réaction que l'ascenseur monte.

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Quelques heures plus tard on vient me chercher pour m'accompagner à l'hovercraft qui va m'emmener jusqu'à l'arène. Je retrouve Cinna juste avant, nous nous faisons nos adieux, conscients tous deux que l'on ne se reverra peut-être jamais. Le tube monte et l'arène se dévoile à mes yeux. Une forêt, je n'aurais pas pu espérer mieux, je suis dans mon élément. Nous sommes tous les 24 positionnés en cercle, la corne d'abondance au centre, j'hésite à y aller pour attraper l'arc qui est au sommet, mais je sais que je n'aurai pas le temps de l'attraper que je serais déjà morte. Je jette un coup d'œil autour de moi, Peeta a compris ce que j'envisage de faire et m'en dissuade d'un signe de tête, je dois faire comme Haymich me l'a dit. Le décompte est arrivé à son terme, tous se précipitent vers la corne alors que je reste interdite à ma place à les observer.

Les premiers morts tombent et me font réagir, je me jette sur un sac, évite un couteau lancé par la fille du 2 et cours vers la forêt. Je m'éloigne le plus possible de la corne, jusqu'à ce que je n'entende plus le bruit de ce massacre. Maintenant je dois trouver un point d'eau auquel je pourrai me désaltérer, me reposer et inspecter le contenu de mon sac. C'est seulement en fin de journée que je trouve ce que je cherche, je décide de m'installer dans un arbre aux alentours pour la nuit, je choisie un saule pleureur, ses longues feuilles tombantes me protégeront des regards. Le sac de couchage qui est dans le sac va mettre très utile, il va m'éviter de faire un feu. Après avoir installé mes collets je monte dans mon arbre et m'installe pour la nuit.

Plusieurs heures plus tard j'entends du bruits près de moi, une fille surprise par le froid fait un feu juste sous moi, tout ce qu'on va y gagner c'est qu'on va se faire repérer. J'hésite quelques instants à descendre la tuer lorsque j'entends des pas se rapprocher, puis des voix toutes proches. Les carrières sont là. La fille n'a aucune chance de s'en sortir, ils sont 5 contre elle. Cinq ? Depuis quand ? A la lueur du feu j'aperçois leurs visages, le cinquième n'est autre que Peeta, le traître. Ils tuent la fille puis éloigne son corps pour que l'hovercraft puisse la prendre, je suis soulagée, s'ils ne l'avaient pas fait l'hovercraft ne serait pas venu puisque je suis trop proche d'elle et ils se seraient posés des questions et m'auraient vite trouvé.

Mon contentement disparaît bien vite lorsque je comprends que s'ils ont éloignés la fille c'est parce qu'ils veulent profiter de son feu et s'installer sous moi. Je me recroqueville sur ma branche pour qu'ils ne me voient pas, espérant faire le moins de bruit possible. Cato prend la première garde et je vois la fille du 1, Glimmer, se coucher tout contre lui, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un pincement au cœur, cette pétasse ne devrait pas être aussi proche de lui. Puis je dévie mon regard vers lui et je suis surprise de le voir me fixer. Il sait que je suis là et pourtant il n'a rien dit à ses coéquipiers. Après quelques instants je le vois bouger son bras qui va entourer Glimmer tout en me regardant droit dans les yeux, de la provocation. Je lui renvoie un regard outré et me tourne dans l'autre sens pour ne plus les voir.

Mais bien vite il attire mon attention en sifflotant, je me retourne, il me sourit et me fait signe de descendre. Veut-il me laisser partir ou me tuer et en garder toute la gloire ? Je n'ai pas le choix de toute façon. Il se dégage doucement de l'emprise de Glimmer pour se lever et venir à ma rencontre, je descends lentement pour ne pas faire de bruit et réveiller les autres. On s'éloigne un peu du camp, à l'ombre d'un autre arbre il m'attire à lui et pose un léger baiser sur mes lèvres. Je suis surprise, je ne pensais pas qu'il ferait ça dans l'arène alors que nous sommes filmés, que va en penser le Capitole et tout Panem ? Peu m'importe je préfère profiter de ce moment avec lui, nous restons quelques instants l'un contre l'autre sans dire un mot, silence qu'il brise facilement :

- Je ne pensais pas te revoir aussi vite, ma belle. Pourtant on s'était dit qu'il ne fallait pas qu'on tombe l'un sur l'autre, me rappelle-t-il.

- C'est vous qui êtes venus à moi, pas l'inverse je te signal, rétorquais-je rapidement.

- Et j'ai eu une belle frayeur quand je t'ai vu perchée là-haut, s'ils avaient levé les yeux je n'aurais rien pu faire pour toi.

- Je sais bien. Au fait que fait Peeta avec vous ? Questionnais-je curieuse.

- Joli cœur ? On se retrouve et il faut que tu me parles de lui, s'indigne Cato.

- Tu sais bien qu'il n'y a que toi qui compte, répondis-je avant de l'embrasser. Et puis tu peux faire ton jaloux, moi contrairement à toi je n'en fais pas exprès avec une autre personne si tu vois ce que je veux dire, ajoutais-je en faisant référence à Glimmer. Réponds à ma question.

- Il nous a proposé une alliance, sûrement pense-t-il te protéger comme ça l'idiot. Je le liquide dès que possible, il ne nous sers à rien et je ne supporte pas de l'imaginer avec toi.

- Ne fais pas ça, c'est mon collègue de district, laisse lui une chance, laisse le partir. Fais le pour moi, demandais-je en faisant les yeux doux.

- Je te promets rien. File maintenant avant que l'un d'eux ne se réveille. Et que je ne te revois plus surtout.

Un baiser rapide sur ses lèvres douces et je disparais dans les bois. Je marche pendant près d'une heure pour mettre le plus de distance possible entre nous. Je ne pensais vraiment pas tomber sur lui aussi rapidement et je suis surprise de sa réaction, je pensais qu'une fois dans l'arène il oublierait tout ce que l'on a vécu ensemble et qu'il ne me laisserait aucune chance. A croire que ses sentiments à mon égard sont plus forts que ce que je pensais. J'ai du mal à imaginer ce que pense le monde extérieur de notre brève rencontre. Ils devaient s'attendre à du sang quand ils ont vu que Cato m'avait remarquée, qu'ont-ils pensé de notre baiser et de nos paroles ? Certains doivent trouver ça romantique et tragique, j'imagine que d'autres sont plutôt partisans d'un couple avec Peeta. Je n'ose même pas penser au district 12 qui doit être scandalisé, une romance avec Peeta a dû les surprendre mais là ils doivent se demander ce qui m'arrive, être en colère même. Si je sors vivante de ce jeu j'aurai des comptes à rendre, de nombreuses réponses à donner.

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Pendant les deux jours suivant je n'ai croisé personne, à la recherche d'eau je commençais à désespérer lorsque je suis tombée sur une mare. Après avoir pris un peu de repos je repris ma route mais cela ne dû pas plaire aux juges puisqu'un feu m'a arrêté dans ma progression. Je viens juste d'en réchapper, allongée dans cette mare je profite de la fraîcheur que l'eau apporte à ma blessure que je n'ose pas regarder, elle doit être horrible. Je ne supporte déjà pas le sang des autres alors le mien... J'ai cru entendre du bruit. Je ne bouge plus, à l'affût, telle une bête traquée. Eux sont les chasseurs, ça se voit au fait qu'ils se fichent de faire du bruit, peu leur importe qu'on les entende de loin, ils sont plus nombreux et plus forts, le fou qui se risquerait à les attaquer finirait en charpie.

Ils ne m'ont pas encore vu mais ça ne saurait tarder je suis à découvert. En quatrième vitesse je sors de l'eau et me précipite dans la forêt, je les entends me crier après, ils m'ont repéré et se mettent en chasse. Il faut que je me trouve un refuge, un arbre avec assez de prises pour grimper. Après quelques minutes de recherche je trouve l'arbre idéal, je me jette sur lui et commence mon ascension, ils ne sont plus très loin. Ils me crient dessus comme des chiens enragés et Cato se lance à l'assaut de l'arbre à son tour sous les encouragements des autres. Ça me donne assez de force pour monter dans les branches plus fines, alors que je m'assois sur une branche je l'entends chuter lourdement au sol, Glimmer me lance quelques flèches mais elle ne sais pas viser aussi bien que moi, elle me tire dessus avec l'arc qui devrait être à mon bras. Une fois lassés de leurs tentatives infructueuses ils décident d'attendre que je redescende pour m'abattre comme un lapin, ils peuvent attendre longtemps pour l'instant je suis bien où je suis.

Ma blessure me fait atrocement souffrir par contre, l'escalade ne l'a pas arrangée. Quand la nuit tombe ils sont confortablement installés au pied de mon arbre, comme à mon habitude je me suis attachée à ma branche, hors de question que je leur facilite la tache en tombant bêtement dans mon sommeil. Encore une fois Cato prend le premier tour de garde, il m'observe, je sens son regard me brûler. De mon côté je ne le quitte pas des yeux mais je sais que nous n'aurons pas l'occasion de nous parler ou de nous approcher ce soir, cette fois il ne me laissera pas m'échapper. Après quelques minutes je coupe le contact visuel, j'ai entendu du bruit dans les branches au dessus de moi, un parachute vient de s'accrocher aux branches. Je monte les quelques branches qui me séparent de lui et trouve avec plaisir une boite d'un médicament du Capitole. Haymich a trouvé des sponsors émus de mon sort et qui ont acceptés d'investir dans un médicament, ils croient en moi et pensent que je vais m'en sortir sinon ils n'auraient pas donné de l'argent à une morte en sursis. J'étale l'onguent sur ma cuisse brûlée et soupir tout de suite de soulagement, l'effet est immédiat. Je redescends sur ma branche précédente pour y passer la nuit, ne pouvant pas bouger autant que j'en profite pour grappiller quelques heures de sommeil.

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Au petit matin je me réveille, en dessous ils dorment tous mais je sais que je ne pourrai pas descendre de l'arbre sans faire de bruit signant ainsi mon arrête mort et eux ne risquent pas de partir avant d'avoir finit leur travail.

Mon regard est attiré par du mouvement dans l'arbre à côté du mien, c'est sans surprise que j'y découvre Rue, durant l'entraînement j'avais eu l'occasion de voir sa technique de saut de branche en branche, impressionnant. Avec des gestes elle tente de me faire comprendre quelque chose. En effet au dessus de moi se trouve une ruche de guêpes tueuse, son plan est simple : trancher la branche et faire exploser la ruche à leurs pieds. Plan simple mais risqué, les guêpes ne vont sûrement pas me laisser faire sans intervenir, ma survie dépend du nombre de piqûres que je peux supporter. Quand je me retourne vers Rue elle a déjà disparue. Les carrières ne vont pas tarder à se réveiller il faut que je me dépêche mais j'hésite. Cato est en dessous, les guêpes pourraient le tuer mais d'un autre côté je n'ai pas le choix. Je m'attelle donc rapidement à ma tâche.

Au début tout se passe normalement, les guêpes mettent du temps à se réveiller mais quand la branche se met à vibrer elles commencent à sortir et à attaquer leur agresseur. Il ne me reste que peu de bois à découper lorsque je sens les premières piqûres. Malgré la douleur je continue, lorsque la ruche se fracasse au sol elles attaquent immédiatement tout ce qui les entour. J'entends les carrières crier et partir en courant, tous sauf Glimmer qui paniquée et attaquée de toute part n'arrive pas à trouver le chemin du lac. Lorsque j'atterris à terre elle est déjà morte et les guêpes sont loin. La douleur me fait tituber, les hallucinations commencent mais j'ai le temps de voir l'arc et de m'en emparer. J'ai du mal à mettre un pied devant l'autre. Peeta arrive à mes côtés et me hurle de me dépêcher, les carrières ne vont pas tarder à arriver, si je suis encore là je suis morte c'est sûre. Je cours comme je peux, dévale une descente.

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Lorsque je me réveille mon premier réflexe est de regarder autour de moi pour identifier le lieu où je suis. Je suis encore en vie c'est déjà ça, mes piqûres ont été pansées avec des feuilles, quelqu'un s'est occupé de moi mais qui ? Du mouvement derrière un arbre me donne la réponse. La petite Rue a pris soin de moins alors qu'elle aurait pu me laisser mourir dans mon coin, ça lui aurait fait un adversaire en moins. Je me lève avec précaution et m'avance vers elle.

- Je ne te ferai pas de mal ne t'inquiète pas. C'est toi qui t'es occupée de moi ? Merci.

Elle sort de sa cachette méfiante, je pose mon arc au sol lui prouvant ainsi que mes intentions ne sont pas mauvaises.

- Que dirais-tu de faire équipe avec moi ? Qu'on fasse un petit brin de chemin ensemble jusqu'à ce qu'on se soit débarrassées de quelques candidats, lui proposais-je. Je voyais de là la tête de Haymich, il devait me trouver bien stupide de faire une alliance avec une personne aussi faible.

- D'accord.

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Après ça je passais quelques jours tranquilles avec la petite Rue, elle me rappelait un peu Prim, elle était devenue une deuxième petite sœur pour moi. A ses côtés l'aventure me paraît moins pénible, nous passons de bons moments à discuter et à plaisanter. Je sais que ces moments ne peuvent pas durer longtemps mais je les savoure avec joie. Ensemble nous avons décidé que nous avions passé assez de temps à nous prélasser, il est temps de passer à l'action. Dans les arbres Rue est presque invisible, c'est comme ça qu'elle a espionné les carrières pendant ma convalescence et que nous nous sommes lancées dans la démolition de leur nourriture.

Maintenant je suis là, le corps de Rue dans les bras et je regrette amèrement d'avoir eu l'idée de m'en prendre aux carrières. Si nous nous étions tenues tranquilles Rue serait sûrement encore en vie à l'heure qu'il est. Je la berce encore dans mes bras, ne voulant pas la lâcher et laisser l'hovercraft l'emmener. Je ne peux pas laisser sa blessure apparente, il faut la cacher avec … Des fleurs ! Cela me prends du temps mais je recouvre entièrement Rue de fleurs, elle a l'air si paisible, si angélique. Je m'éloigne des larmes plein les yeux. Et ce n'est qu'au dernier moment que je me rappelle que je viens de tuer pour la première fois, cela me retourne l'estomac.

Je passe le reste de la journée à ruminer des pensées sombres et je me prépare tôt pour la nuit. Le petit corps chaud de Rue contre moi me manque. Le sceau du Capitole apparaît dans le ciel, je sais que deux personnes vont apparaître ce soir, je ferme les yeux plutôt que de voir Rue. L'hymne retentit à nouveau et le haut juge fait une annonce : les deux tributs d'un même district peuvent être élus vainqueurs s'ils sont toujours en vie à la fin. Il faut que je retrouve Peeta. Je sais quoi faire maintenant, j'ai à nouveau un but, je recommence à avancer. Jusqu'à présent je n'ai pas trop pensé à Peeta, je ne sais pas quoi penser de lui, il dit m'aimer, il fait une alliance avec les carrière soit disant pour me protéger mais il n'intervient pas durant l'épisode de l'arbre mais me sauve lors de mes hallucinations, à moins que je n'ai imaginé ça aussi. Je sais qu'il n'est plus avec Cato et sa bande, Rue me l'a dit, il est du côté de la rivière. Et Cato où est-il en ce moment ? Pense-t-il à moi ? Je préfère ne pas trop y penser, c'est trop douloureux. Demain je retrouverai Peeta et nous gagnerons ces jeux.

Je suis sa piste pendant de longues heures avant de le retrouver, enterré dans la boue, ne pouvant pas bouger à cause de la douleur. Cato n'y a pas été de main morte quand il a enfoncé son épée dans sa cuisse. La plaie n'est pas belle du tout, elle est infectée et je sais pour avoir vu de nombreux mineurs venir à la maison que cette blessure est trop moche pour que je puisse le soigner avec mes maigres ressources, il me faut un médicament du Capitole. Après avoir nettoyé la plaie le plus possible j'aide Peeta a rejoindre la grotte que j'ai repéré un peu plus loin. Il a de la fièvre et a perdu beaucoup de forces, j'essaie tant bien que mal de lui faire avaler quelque chose pour qu'il reconstruise ses forces, au moins jusqu'à ce que Haymich nous envoie quelque chose. Je reste près de lui, essayant de le soulager, me collant à lui lorsqu'il frissonne et claque des dents, il est au plus mal. Le lendemain son état ne s'est pas amélioré, qu'attend Haymich pour intervenir ? A moins qu'il n'ait pas le droit à cause d'un festin qui ne va pas tarder...

Le soir même un juge nous annonce le festin, il faut impérativement que je ramène ses médicaments à Peeta où il mourra. Il proteste vivement, ne veut pas que je risque ma vie pour lui, la fièvre le fait quelque peu délirer j'en ai peur lorsque je l'entends me raconter à quel point il est amoureux de moi depuis des années. Et je ne m'en serait pas rendu compte ? Ça me paraît impossible. Vu ce que je vis en regardant Cato et en étant proche de lui je sais que mes sentiments transparaissent sur mon visage dans ces moments là, comment aurais-je pu rater ça sur le visage de Peeta ? Impossible.

Toute la nuit je le surveille, son état empire, peu avant l'aube je m'éclipse pour éviter qu'il ne me fasse une scène au moment de mon départ. Juste avant de partir je dépose un léger baiser sur son front brûlant, j'espère que je vais survivre à ce festin et revenir à temps.

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Je reste cachée au bord de la lisière à observer les alentours, il va falloir que je sois rapide, si je tombe sur un concurrent je ne suis pas sûre de m'en sortir. Au moment où j'allais sortir de ma cachette je vois la renarde bondir de la corne d'abondance, je peste tout bas, j'aurais du penser à ça. Tant pis il faut que je me lance. J'arrive sans encombre au sacs contenant ce que chacun désire, je ne prends que le mien, je ne veux pas tenter le diable en prenant celui des autres qui se lanceraient tout de suite à mes trousses. Je fais demi tour et commence à courir vers les arbres lorsque Clove apparaît devant moins et me lance un couteau au visage qui m'entaille le front, le sang m'aveugle.

Elle se jette sur moi, je ne me laisse pas faire, il est hors de question que je la laisse me tuer sans me défendre et vendre ma peau très cher. Malheureusement suite à notre corps à corps elle prend le dessus sur moi, m'écrasant de tout son poids, m'interdisant tout mouvement, un sourire sadique accroché à ses lèvres.

- Cato m'a dit de me dépêcher avec toi, il ne veut pas que tu souffres trop on dirait mais il n'est pas là pour m'en empêcher alors je vais bien m'amuser. Le Capitole va avoir un beau spectacle bien sanglant, je suis sûre qu'ils vont apprécier. A la base je voulais en faire autant à ta petite copine du 11, Rue c'est ça ? Je voulais prolonger le plaisir mais c'est Marvel qui l'a retrouvé avant moi, dommage.

Elle n'a pas le temps de dire autre chose qu'elle est propulsée loin de moi. Tresh apparaît dans mon champ de vision, menaçant. Il se tourne vers Clove qui commence à paniquer.

- Qu'as-tu fais à la petite fille ? Tu l'as tué ? Demande-t-il.

- Non je ne lui ai rien fait, se défend-elle comme elle peut.

- Ne mens pas je t'ai entendu lui dire.

Il ramasse une pierre et la fracasse sur son crâne deux fois. Le canon résonne rapidement. Il se relève et se tourne vers moi.

- Je te laisse en vie pour cette fois, pour la petite fille.

Puis il disparaît vers la plaine. Je récupère rapidement mon colis et cours vers la forêt où je croise Cato. Nous nous immobilisons à quelques mètres l'un de l'autre, ne sachant que faire, les yeux dans les yeux. Je me détourne et pars mais il me rattrape par la main et me tire contre lui. Je ne sais pas à quoi m'attendre, après tout la dernière fois que nous nous sommes croisés je lui ai jeté un essaim de guêpes tueuses au visage et à l'instant son amie vient de mourir à cause de moi. Je me détends tout de suite lorsque je sens ses lèvres sur les miennes.

- Content de te revoir fille du feu.

Puis il se détourne et pars dans la direction qu'a pris Tresh peu de temps avant. Un nouveau coup de canon. Qui ? Pourvu que ce soit la renarde. Je me précipite à la grotte, j'ai peur de ce que je vais découvrir une fois sur place.

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Non ! C'est impossible, j'ai son médicament, j'étais censée le guérir, si j'étais arrivée quelques minutes plus tôt il serait encore en vie ! Je reste prostrée sur son corps, mes larmes ne se tarissant pas, comment faire maintenant ? Je reste près de lui toute la journée, n'arrivant pas à me résigner à le quitter mais quand la nuit tombe je pose un dernier baiser sur son front et qui la grotte sans me retourner, je marche quelques minutes avant de monter dans un arbre pour y passer la nuit, comme avant lorsque j'étais seule. La fatigue me tombe dessus d'un coup, la journée a été tellement éprouvante.

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Trois jours sont passés depuis la mort de Peeta, il ne s'est rien passé depuis, je suis certaine que les juges nous préparent quelque chose, nous ne sommes plus que quatre donc ils organisent le final. Que va-t-il nous arriver et qui sera le seul survivant ? Je n'arrête pas de penser à cela, Cato est toujours en vie et moi aussi mais j'ai peur que nous ne soyons les derniers et qu'un duel commence.

Depuis hier j'ai remarqué que la rivière près de laquelle je me suis installée s'assèche dangereusement, ils veulent donc que l'on se retrouve près du lac et compte nous y contraindre par l'eau. Mais je n'ai pas le choix de toute façon, la température élevée ne me permettrait pas de tenir plus d'une journée sans eau, c'est pourquoi depuis ce matin je marche en direction du lac. J'entends du bruit derrière moi, une personne qui cour sans faire attention à ce qu'il y a devant.

Cato apparaît devant moi brusquement, quand il me repère il me hurle de courir, vu son affolement je ne perds pas de temps à lui poser des questions et lui obéit. Il court plus vite que moi et me distance rapidement mais je sais où il se dirige, la corne d'abondance que je vois apparaître au loin. J'entends des bruits de cavalcade derrière moi mais je n'ose pas me retourner par peur de ce que je pourrai voir et j'accélère. J'ai les poumons en feu mais je ne ralenti pas, c'est ma seule chance de survit. Quand j'arrive à la corne j'entends un coup de canon qui me fait sursauter, Cato me tend sa main pour m'aider à monter, je prends appuie sur la corne pour me donner une impulsion alors qu'il me tire de toutes ses forces. Une fois à ses cotés je me retourne pour voir ce qui me poursuivait, une meute de cinq monstres gigantesques ressemblant à des loups.

Une sueur froide me coule dans le dos, mais qu'ont-ils inventé pour notre mise à mort ? Pendant que je reprends mon souffle on entend des bruits de course de l'autre côté, Tresh est poursuivit par une autre meute plus conséquente que la notre et se précipite vers nous, malheureusement pour lui les mutants à nos pieds l'ont également vu et se précipitent sur lui, le prenant en tenaille avec ses poursuivants, il n'a aucune chance et nous l'entendons hurler. Cato me sert contre lui, cachant mon visage contre son torse pour m'éviter l'horrible spectacle. Bien vite un autre coup de canon retentit, il ne reste que Cato et moi. Les mutants reviennent à nos pieds et tournent autour de la corne, certains plus téméraires tentent l'escalade mais glissent sur le métal de la corne. Près d'une heure s'écoule avant que les loups ne relèvent la tête subitement comme s'ils entendaient quelque chose, et détalent tous dans la même direction. Nous nous regardons, ne sachant pas quoi faire, et s'ils revenaient ? Nous préférons rester encore un peu sur la corne par mesure de précaution, toujours enlacés et ne pouvant pas nous résigner à nous lâcher.

- Tu avais raison, Cato, quand tu disais que l'un de nous gagnerai, mais j'espérai vraiment que cela ne se jouerait pas entre nous, j'aurai préféré mourir plus tôt que d'être tuée de ta main, lui déclarais-je.

- Mais je ne vais pas te tuer voyons, comment pourrai-je tuer celle que j'aime ? Me dit-il tendrement en posant sa main sur ma joue avant d'en écarter une mèche. Tu dois vivre Katniss, vis pour nous deux.

- Mais je ne vais pas te tuer non plus, comment vivre avec ça sur la conscience après ? Impossible.

- J'approche doucement ma bouche de la sienne pour ce qui est je pense, notre dernier baiser.

- J'ai aimé tous ces moments passés avec toi, je ne regrette rien de ce qui s'est passé, je suis heureuse de t'avoir rencontré.

- Ne dit pas ça, ça sonne comme un adieu, répliqua Cato, des larmes aux coins des yeux.

- Mais c'est le cas, ils ne nous laisserons jamais sortir vainqueurs tous les deux, tu le sais bien. Et je ne pourrai pas vivre sans toi alors je préfère mourir et savoir que tu vivras une longue vie.

Je me détache de lui à regret et glisse le long de la corne, quand je suis venue pour détruire la nourriture des carrières j'ai repéré un buisson de baies empoisonnées, maintenant je sais quoi en faire. Cato descend à son tour et glisse sa main dans la mienne, serrant nos doigts enlacés. Je l'entraîne sans un mot vers le buisson.

- Ces baies sont empoisonnées, je vais en prendre une et tout sera fini. Promets moi juste que tu ne m'oublieras pas, même si tu te maris, souviens toi de la fille de feu qui s'est sacrifiée pour toi.

- Tu ne peux pas faire ça Katniss ! Tu oublis la promesse que tu as faite à ta sœur ? Tu dois retourner dans ton district avec elle, si tu rentres les gens seront heureux de te revoir, ta petite sœur sera folle de joie alors que moi si je rentre en ayant gagné sans combattre les gens vont me tourner le dos, même ma famille. Et de toute façon je ne resterai pas assez longtemps en vie pour le voir parce que si tu meurs je te suivrai peu de temps après Kat.

Mes larmes dévalent mes joues, comment restée insensible à ses paroles ?

- Tu te souviens de notre première rencontre sur le toit de l'immeuble ? Je pensais que tu étais une brute sans cœur avant de te rencontrer mais ce soir là tu m'as ouvert ton cœur et tu m'as laissé apercevoir la personne aimante sous les apparences, j'étais sûre d'être la seule à n'avoir jamais vu cette part de toi. Mais aujourd'hui tu viens de prouver à tous quel homme tu es.

- Un homme faible quand il est avec toi, voilà ce que je suis, ajouta-il.

- Non j'allais dire un homme que je suis fière d'aimer, rectifiai-je.

Cato m'attire à lui et m'embrasse à perdre haleine, pressant son corps contre le mien, posant ses mains dans mon dos et m'embrassant désespérément. Baiser que je lui rendis avec autant de fougue et de désespoir, c'était un baiser d'adieu. Quand nous nous écartons l'un de l'autre il me murmure :

- Donne moi une de ces baies aussi, je ne te laisserai pas te sacrifier seule.

J'en cueille une pour lui et une pour moi, je n'arrive pas à mettre des mots sur mes sentiments. De l'amour c'est sûr, de la peine et de la douleur de savoir notre fin proche, du réconfort de savoir qu'il ne me laisse pas le faire seule, de la tristesse à la pensée que ma sœur assiste à cela et qu'elle ne doit pas comprendre mon choix, de la haine à l'égard du Capitole qui nous fait endurer cela. Nous prenons chacun une baie entre les doigts, nous nous regardons droit dans les yeux pour ne pas perdre une miette du visage de l'autre, une dernière fois. Nous comptons jusqu'à trois et nous portons les baies à nos bouches. Une sonnerie stridente nous fait sursauter et le haut juge prend la parole :

- Stop ! Ne faites pas ça, mesdames et messieurs voici nos gagnants de cette année : Cato et Katniss.

Je me dépêche de cracher la baie et entraîne Cato au lac pour que nous nous rincions la bouche, ce serait vraiment bête que l'un de nous meurt maintenant ! Un hovercraft apparaît et nous entraîne, nous sommes vite séparés malgré tous nos efforts pour rester ensemble, que vont-ils faire de nous maintenant ?


Alors quel est le verdict? J'aimerai beaucoup avoir votre avis (vous l'avez trouvé trop court, trop long, trop rapide, mal écrit, il y a des fautes, vous avez aimé telle chose, auriez voulu que j'approfondisse quelque chose etc), si vous n'avez pas aimé vous pouvez le dire aussi, j'accepte toutes les critiques ^^. et je réponds aux reviews alors n'hésitez pas :-)

Dois-je mettre la suite? (un seul chapitre, une sorte d'épilogue)

A bientôt j'espère, Mlle Lucifer