Auteure : kjayla
Traductrice : Adalas
Disclaimers : rien est à moi, hormis la traduction. La fic en anglais est disponible sur ce site.
Note de la traductrice : Une toute petite fic, du point de vue de Qui-Gon que j'ai beaucoup aimé pour ses quelques mots porteurs de beaucoup de sens et si chargés de regrets. D'ailleurs, je remercie chaleureusement l'auteure pour m'avoir donné son autorisation le jour même où je lui ai fait ma demande !
Je t'observe tandis que tu essaies de le tuer, et je me demande qui a le plus perdu.
Moi, l'homme qui avait refusé de le former, puis qui a cédé seulement après qu'il soit prêt à offrir sa vie pour sauver celles des autres, prouvant qu'il avait le cœur d'un Jedi.
Moi, l'homme dont il a soigné le cœur, mais qui, pendant longtemps lui a refusé le sien, le laissant penser qu'il n'en était pas digne.
Moi, l'homme qui avait fini par le pousser vers les Épreuves sans une explication, lui faisant croire que je faisais ça uniquement pour toi. Que j'étais prêt à le rejeter pour le remplacer par toi. Et, sûrement, qu'une partie de moi avait su ce qu'il pensait ; je le connaissais aussi bien que je me connaissais. Je suis celui qui l'a conduit à croire qu'il était remplaçable.
Moi, l'homme dont le souffle mourant ne parlait que de toi, qui s'assurait de ton futur avec mon dernier soupir. L'homme qui n'avait même pas dit au revoir au garçon qui aurait tout aussi bien pu être son fils.
Oui... je l'ai perdu.
Mais toi aussi.
Toi, le garçon qui, dans les instants les plus sombres aurait souhaité qu'il soit mort à ma place lors de ce jour fatidique.
Toi, le garçon qui exigeait qu'il soit moi et qui lui a fait croire qu'il n'était pas assez bien, qu'il ne l'était jamais assez.
Toi, le garçon à qui il a donné son cœur pour que t'y réfugie.
Toi, le garçon qui a trahi pratiquement tout l'idéal qu'il a désespérément essayé de te transmettre. L'idéal pour lequel il a pratiquement tout sacrifié.
Toi, le garçon qui a tué sa famille.
Toi, le garçon qui le blâmait de ta propre chute.
Il l'acceptera. Il acceptera ta chute comme l'un de ses échecs, tout comme il avait fait siens mes propres échecs.
Il acceptera que tu sois mon Élu et qu'il nous ai trahi tous les deux en te laissant basculer.
Il acceptera qu'il n'avait jamais été assez bien. Pas suffisamment pour moi, et pas assez pour toi.
Il acceptera que son amour ne suffisait pas. Qu'il n'était pas assez aimé en retour. Ni par moi, ni par toi.
Il portera sur lui la faute de nos échecs, un acte plein de bonté de plus à son actif.
Il n'acceptera jamais que, peut-être, nous sommes ceux qui l'ont perdu.
Non, il ne l'acceptera pas. Et c'est la raison pour laquelle nous avons tous les deux une chance.
Il croira toujours que je faisais de mon mieux. Que je donnais toujours tout, même si ce n'était pas toujours vrai. Je serais pardonné par son amour.
Et toi, toi pour qui il a toujours de l'espoir, qu'importe ce qu'il peut dire, que tu n'es pas réellement mort ; il a toujours l'espoir que le garçon qu'il a élevé et aimé est toujours là, quelque part, en train de se battre pour ne pas sombrer. Il t'aimera comme son fils, et c'est pour cela que tu seras pardonné.
Non, nous l'avons perdu.
Il ne nous perdra jamais.
