EDIT DU 11/04/2015: Correction d'une grosse partie des fautes (j'ai commencé cette histoire à 16 ans, plus ma dyslexie, autant dire qu'il y avait du boulot, il en reste surement mais comme je l'ai dit, la dyslexie fait qu'il y a des fautes que je ne vois pas...).
Modification de certains points (disparition du personnage d'Eva, seulement cité et correction des incohérences.)
Je précise au passage que cette fic se passe en 2007, il faut donc se référer aux looks des membres du groupe et à leurs situations amoureuses à cette date.
PASSÉ
Chapitre 1 : Porte à Porte
Emelia se réveilla doucement. La seule lumière présente était celle qui passait par les rideaux près de son lit. Elle se sentait encore endormit et jeta un œil sur son réveil. Celui-ci indiquait 14h03.
- Comment ça se fait que je me lève si tôt ?, pensa-t-elle interloquée.
Lorsque soudain un bruit effroyable se fit entendre de l'autre coté du mur. La petite fille donna deux grands coups de poing dedans et le bruit cessa.
- Au moins maintenant je sais pourquoi je me suis réveillée, murmura-t-elle en grognant.
Elle se leva pour se diriger vers la cuisine, évidemment son père ne lui avait rien préparé vu qu'en général elle ne se levait que vers 17h au minimum. Normal pour Emelia vu qu'elle était insomniaque. Elle s'approcha d'un placard et en sortit une boite de céréales.
- Ca fera l'affaire, se dit-elle pour elle-même. Bon je vais me caser devant la télé et je vais attendre que papa rentre.
Sur ce, elle prit sa couette et se mit devant la télé zappant les chaînes jusqu'à en trouver une en anglais sous-titré allemand.
- Fallait vraiment qu'il choisisse l'Allemagne alors que je n'en parle pas un mot !
En effet Emelia était fâchée avec cette langue, elle parlait couramment le français qui était sa langue maternelle et l'anglais que ses parents lui avaient enseigné dès son plus jeune âge. Mais l'allemand semblait ne pas vouloir rentrer.
Rapidement les dessins animés lui tournèrent la tête et, sentant ses paupières et sa tête devenir de plus en plus lourdes, elle finit par sombrer dans le sommeil.
Elle se réveilla dans son lit toujours sous sa couette. Son père avait du rentrer… En effet une odeur provenant de la cuisine lui indiqua qu'il faisait à manger. Emelia s'étira et quitta son lit pour dire bonjour a son père.
- Salut papa, dit-elle de sa petite voix ensommeillée.
- Salut ma choupette, tu t'es levée tôt ce matin, je t'ai retrouvé dans le canapé. Il semblais un peu inquiet, depuis que sa petite fille avait des troubles du sommeil, il était extrêmement protecteur à son égard c'est peut-être pour cette raison qu'Emelia prenait des cours par correspondance.
- Les voisins ont encore fait du bruit, indiqua-t-elle en se frottant les yeux.
- Alors ceux-là on les entend mais on ne les voit jamais, dit son père de façon mal aimable
- Mais papa pourquoi tu ne vas pas leur en parler, répondit la petite, sa voix provenant de la salle de bain où elle se lavait le visage.
- Des voisins ont déjà du le faire et si ce n'est pas le cas, ça ne devrait tarder, inutile que je m'en mêle.
Emelia soupira, son père lui donnait toujours la même réponse, il n'était vraiment pas à l'aise avec les relations humaines, ça semblait expliquer le fait qu'il soit informaticien mais Emelia trouvait que son papa n'avait pas vraiment la carrure du métier avec ses cheveux courts coupés en brosse et ses muscles qui apparaissaient sous ses vêtements pourtant larges. D'ailleurs elle ne ressemblait pas à son père, celui-ci était grand avec des yeux verts et des cheveux châtains blonds. Elle, avait des cheveux roux foncés, les yeux noirs et était plutôt petite même pour une fillette de neuf ans. Elle était sure de ressembler à sa mère mais elle ne l'avait pas revu depuis cinq ans.
Perdue dans ses pensées elle entendit à peine son père l'appeler pour aller manger. Ce ne fut qu'au second appel qu'elle daigna à quitter la salle de bain pour s'asseoir à table en sa compagnie. Ils parlèrent de tout et de rien comme d'habitude. Emelia aimait bien passer du temps avec son père car il lui arrivait souvent de ne pas rentrer à la maison sous prétexte qu'un « bogue avait bloqué tout le réseau » elle ne comprenait pas ce que son père lui disait mais dans ces moments là elle savait que c'était la vieille voisine deux portes plus loin qui allait s'occuper d'elle, elle était un peu folle et semblait toujours oublier qu'Emelia ne dormait pas la nuit, insistant pour qu'elle se couche à 20h, lui expliquant que le lendemain elle avait cours… même en week-end ! Mais ce soir papa était là et elle en profitait le plus possible.
- Tu veux regarder un film ce soir ?, demanda son père.
- Oh oui !, répondit la petite fille avec enthousiasme, on regarde quoi ?
- Je sais pas si tu veux j'ai quelques cassettes qu'on avait à la maison quand tu étais petite.
Emelia continua de sourire mais n'aimait pas trop que son père parle de leur ancienne vie car sa mère et sa sœur lui manquaient beaucoup, sa sœur jumelle surtout, qui était quand même une partie d'elle-même.
- C'est mieux de regarder quelque chose en français pas vrai !, et il tira une boite poussiéreuse du meuble de la télé. Voilà je savais qu'elle était là !
Sur la boite s'affichait une fille en robe de soirée et le titre était écrit en rouge au dessus de l'image.
« Anastasia ». Emelia se souvint de quelques passages du film mais sans plus, le reste était totalement confus. Elle s'installa dans le canapé en compagnie de son père et ils regardèrent tranquillement le film, plus il avançait, plus elle se souvint de la fois où elle et sa sœur l'avaient regardé ce qui lui tira une larme qu'elle mit sur le compte du film lorsque son père lui demanda ce qui n'allait pas.
A la fin, son père rangea la cassette et alla se coucher laissant la petite jouer dans sa chambre jusqu'au matin. Son père se leva assez tôt pour lui raconter une histoire et la laisser s'endormir alors qu'il partait au travail.
Tout comme la veille, Emelia fut éveillée brusquement par un bruit venant de l'appartement d'à coté. Celle-ci estima que c'en était trop. Elle fit sa toilette à l'eau froide histoire de se réveiller et s'habilla rapidement. Pour son age elle était très impulsive ce qui n'était pas forcément une qualité…
Elle sortit de chez elle et frappa furieusement à la porte. De l'autre coté elle entendit des voix et quelqu'un qui semblait courir vers l'entrée. Un bruit de serrure se fit entendre et la porte s'ouvrit à la volée. Un jeune garçon apparu dans l'encadrement. Un peu plus âgé qu'Emelia, celui-ci portait un tee-shirt noir avec un haut à manches longues en résille verte ainsi qu'un pantalon noir et moulant. Mais ce qui retint le plus l'attention de la jeune fille fut sa coupe de cheveux.
« Je n'aimerais pas rencontrer son coiffeur », pensa-t-elle.
Elle resta muette l'espace d'un instant puis se souvint de la raison pour laquelle elle était ici.
- Vous allez vous calmer oui ? J'essais de dormir moi !
Le garçon la regarda complètement incrédule. En effet Emelia venait de lui parler en français.
- Quoi, demanda-t-il en allemand, qu'est-ce que tu veux.
Emelia ne comprit pas un seul de ses mots mais sa voix sonnait comme un reproche. Elle continua en anglais priant pour qu'il comprenne.
- Ca vous dérangerait de faire moins de bruit, je voudrais dormir moi, répéta-t-elle.
A son grand bonheur les yeux du garçon s'éclairèrent puis il se tourna vers l'intérieur et cria quelques mots en allemand qu'Emelia ne comprit pas.
- GEORG TOM, ARRETER VOS COCHONNERIES VOUS DERANGEZ LA VOISINE.
Un silence ce fit puis quelqu'un accouru et donna une violente tape sur la tête du jeune garçon.
Emelia les regarda, bien qu'ils soient très différents l'un de l'autre, le premier semblait adepte du genre gothique avec sa coiffure bizarre et touts ses bijoux alors que le second était certainement rappeur avec ses fringues trop grandes et ses dreadlocks attachées. Et pourtant Emelia se lança sur d'elle dans une affirmation qu'elle savait juste.
- Vous êtes jumeaux n'est-ce pas ?, fit-elle en anglais.
Les deux garçons se regardèrent étonnés pendant quelques secondes.
- Heu oui, dit celui aux dreadlocks, comment tu le sais ?
- Ch'sais pas, dit la petite fille, vous avez exactement les mêmes yeux et vous parlez de la même façon.
Les deux jumeaux étaient toujours sous le choc, tout d'abord qu'une petite de neuf ans dise les choses de façon si directe et surtout qu'elle ait vu leur lien de parenté, même si ils se ressemblaient beaucoup les personnes ne le voyaient pas à cause de leurs styles très différents.
Ce fut le garçon à la coiffure bizarre qui continua de parler.
- Mais comment ça se fait que tu dormes à une heure pareille ! Il est presque 15h !
Emelia ne s'attendait pas du tout à cette question, le jeune brun semblais être très attentif à ce qu'il entendait.
- Je… je suis insomniaque, je ne dors pas la nuit, dit-elle un peu gênée et surtout nerveuse, elle n'aimait pas en parler.
- On est vraiment désolé pour le bruit on va essayer de ne plus te déranger, heu à bientôt.
- Oui à bientôt, dit Emelia en tournant les talons, le garçon avec des dreadlocks ne lui avait même pas dit au revoir et l'avait regarder bizarrement comme si il lui reprochait quelque chose.
Bill claqua la porte et se tourna vers son frère, il n'avait pas du tout apprécié la façon dont il s'était comporté avec leur voisine.
- P'tain t'aurais pu faire un effort et lui dire en revoir c'était trop te demander ?
Le garçon concerné lui jeta un regard haineux.
- J'vois pas pourquoi ! A cause de cette peste on ne va plus pouvoir répéter, le jour elle viendra nous casser les bonbons et le soir ça sera l'autre mégère.
Bill en eu plus qu'assez de la façon dont son jumeau parlait des voisins et il le plaqua violemment contre le mur. Bill était plus mince et plus frêle mais aussi plus grand que son frère.
- Écoute moi bien, tu vas arrêter de te comporter comme un gosse de six ans ! On est au collège et on en a onze il serait peut-être temps pour toi de grandir non ?
Tom se dégagea de l'étreinte de son frère et pénétra dans la chambre où il s'enferma à double tours.
- Qu'est-ce que je disais, soupira Bill…
Seul dans sa chambre, Tom tira sa guitare sèche du dessous de son lit et la sortit de son étui. Il commença à en jouer, une mélodie violente qu'il jouait souvent lorsqu'il était énervé. Il ne voulait pas savoir ce que faisaient les autres et s'en fichait éperdument lorsqu'au bout de quelques heures…
On frappait à la porte, pas à la sienne mais à celle de l'entrée qui se trouvait à coté de la chambre. Personne ne semblait entendre. Tom poussa un grognement et rangea sa guitare avant de déverrouiller sa porte et d'ouvrir celle de l'entrée.
Avant même qu'il ait pu faire un geste, un petit truc qu'il identifia comme « humide » se rua sur lui le serra à lui couper le souffle. Il baissa les yeux pour s'apercevoir qu'il s'agissait de la petite voisine en larmes. Il jeta un regard à la fenêtre du salon pour apercevoir qu'il faisait nuit. Lorsqu'il jouait il perdait la notion du temps.
Tom se détacha d'elle et la regarda, elle avait les yeux rougit et ses larmes coulaient accompagnées de hoquets qui la faisaient sursauter.
- Je… oh pardon… je t'ai pr… pris pour ton… fr… frère.
- Ce n'est rien, dit-il sa voix radoucit par l'état de sa voisine, mais pourquoi es-tu dans un état pareil ?
Bill, qui devait avoir entendu du bruit, s'approcha du couloir de l'entrée et lorsqu'il vit Emelia il couru vers elle et la serra dans ses bras lançant un regard accusateur à son frère.
- Je n'ai rien fait, se justifia-t-il en allemand, elle est arrivée dans cet état sans m'expliquer !
Bill se pencha vers elle et lui demanda doucement ce qu'il lui arrivait.
- C'est… mon papa, il… il n'est pas r… rentré et pers…personne ne nous a prévenu… normalement il… il m'appel toujours ou bien… ou bien il prévient Mme Zigmann mais là… personne…
- Je suis sur que tout va bien, il doit avoir une bonne raison de ne pas être rentré j'en suis sur et certain, dit Bill en caressant les cheveux de sa nouvelle amie, vient on va aller chez toi comme ça si il téléphone tu pourras répondre.
- Je t'accompagne aussi, dit Tom en regardant Emelia.
Elle sembla surprise sur le moment mais lui fit un petit sourire, elle avait eu tellement peur qu'il se fâche avec elle que cette simple initiative lui réchauffait un peu le cœur.
Finalement les deux autres colocataires, un petit blond rondouillard avec des lunettes et un grand aux cheveux légèrement longs et châtains se décidèrent aussi à l'accompagner. Ils se mirent tous ensemble sur le canapé attendant un coup de fil qui ne vint jamais. Au bout de plusieurs heures, Gustav et Georg rentrèrent à l'appart et Emelia s'endormit sur Tom, la tristesse et la peur l'avait complètement exténué. Bill les regarda en souriant, tout deux dormaient et il se demanda depuis combien de temps elle n'avait pas dormit durant la nuit.
Au moment où Bill allait sombrer lui aussi dans le sommeil une émission d'informations passa, il s'agissait d'un flash spécial annonçant qu'un homme venait d'être retrouvé mort après un règlement de comptes entre la mafia russe et une société allemande du même genre. L'homme avait été identifié comme ayant les cheveux châtain clair, une musculature développée, assez grand et portant le nom de Fabien Kinmey.
A ce nom Bill ressentit comme une nausée et se précipita sur la porte d'entrée qu'il ouvrit le plus vite possible, il chercha du regard la sonnette mais l'obscurité ne lui permettait pas de détailler ce qui y était inscrit. Il appuya sur le minuteur du couloir et se redirigea vers la porte. Sous la sonnette un petit bout de papier montrait les quelques lettres tapées a l'ordinateur: KINMEY.
Bill sentit sa tête tourner, il se rattrapa à la porte et ne sut plus quoi faire. Les lumières du couloir finirent par s'éteindre, combien de temps était-il resté suspendu à la poignée il n'en savait rien et décida de regagner l'intérieur de l'appart. Dans le canapé, la petite fille se pelotonnait contre Tom celui-ci la serrant dans ses bras. Bill s'approchât d'elle et lui caressa les cheveux, puis il s'assit, enfouit son visage dans ses mains et ne put retenir ses larmes, pensant à ce qu'il allait devoir annoncer à cette toute jeune fille lorsqu'elle serait réveillée.
Quand Bill ouvrit les yeux, il sentit une douleur dans son dos et remarqua qu'il s'était assoupit sur l'accoudoir du canapé et sa position inconfortable l'avait endolorit. A coté de lui, son frère dormait toujours… seul ? Mais où était la petite ?
Il remarqua soudain qu'il ne connaissait même pas son prénom. Il tourna la tête et la vit dans son lit en train de dormir paisiblement. Un bruit derrière lui le força à tourner la tête. Il s'agissait de Gustav en train de préparer un petit-déjeuner frugal composer de quelques tartines beurrées et de verres de jus d'oranges.
Bill sourit faiblement puis s'étira douloureusement en baillant.
- Je me demanderai toujours comment tu fais pour te lever aussi tôt, s'exclama Bill.
- Je me couche tôt moi, répondit simplement le jeune blond, au faite t'as pas fermé la porte hier ! Heureusement qu'on est dans un immeuble mais fait gaffe le prochaine fois.
Bill se rappela de la soirée d'hier, elle semblait si loin dans sa mémoire, comme un rêve, ou plutôt, un cauchemar. Son regard devint terne et il baissa la tête. Gustav avait remarqué que quelque chose n'allait pas et il s'approcha de lui.
- Vous avez eu des nouvelles du père de… mince comment elle s'appelle en faite ?
Bill hocha simplement la tête en signe de dénégation.
- Je ne lui ai pas demandé son nom, fit-il tête basse et d'une voix fatiguée.
Gustav se sentait alarmé par l'attitude de son ami mais avant qu'il n'ait pu poser une autre question, Bill se remit à parler.
- Hier je suis tombé par hasard sur une émission de dernière minute qui parlait d'un règlement de comptes entre deux sociétés ennemis, et ils ont annoncés que…, au fur et à mesure que Bill parlait, sa voix se faisait de plus en plus sombre, ils ont annoncés que le père de la petite était mort. Sa voix s'éteignit en une plainte sourde.
Gustav ne bougea pas et resta figé dans une expression d'horreur, puis il sembla vouloir parler mais aucun son ne sortit de sa bouche et il resta là, telle une carpe ne pouvant exprimer sa douleur.
Combien de minutes ils restèrent ainsi ils ne le surent pas, mais lorsque Emelia s'éveilla à son tour un froid glacial se fit sentir dans le cœur de Bill et il se redemanda à nouveau comment il allait lui annoncer la nouvelle.
- Papa n'est pas rentré, dit la petite fille en brisant le silence. Des larmes se mirent à perler de ses yeux noirs et Bill se leva précipitamment pour la serrer contre lui puis décida de se lancer. Sa bouche était sèche et il avait l'impression que ses mots voulaient y rester coincer.
- Je… Il… Il ne rentrera plus, murmura Bill qui sentit lui aussi les larmes monter à ses yeux noisettes, je suis désolé.
Emelia le regarda sans comprendre puis l'information se fit plus clair et elle se mit à hurler, hurler d'un cri déchirant qui semblait ne jamais pouvoir s'arrêter. Elle frappa Bill de ses poings puis tomba sur le sol qui fut bientôt trempé de ses pleurs.
- Pourquoi… Comment c'est arrivé, pourquoi…
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de te le dire maintenant, dit le jeune brun en s'agenouillant à ses cotés.
- DIS LE MOI !, hurla-t-elle en levant la main pour le gifler, mais elle la laissa tomber doucement et répéta entre deux sanglots:
- Dis moi je t'en pris…
Bill la prit contre lui et lui dit ce qu'il avait vu, la petite pleura de plus belle et à la fin du récit elle couru dans la chambre de son père et hurla sans retenu la douleur qui la ravageait.
Bill se rassit sur le canapé, il se sentait vide et froid comme si il était mort, à coté de lui, Tom ouvrit les yeux. Quant il vu l'état de son frère il se rapprocha de lui et l'entoura de ses bras, Bill posa sa tête contre l'épaule de son frère et murmura:
- C'est gentil de l'avoir mise dans son lit, tu avais peur qu'elle ait froid ?
- Non c'est juste que… elle me gênait, il détourna son visage pour cacher le rouge qui apparaissait peu à peu sur ses pommettes.
- Ah oui bien sur, dit Bill d'un ton qui montrait clairement qu'il n'en croyait pas un mot.
- Tu permet une seconde ?, demanda Tom en se levant du canapé.
- Heu oui…
Tom se dirigea vers la chambre où la petite avait disparu quelques instants auparavant. Bill le regarda entrer dans la chambre jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'intérieur. A partir de cet instant il tendit l'oreille afin de savoir ce que son frère comptait demander à la petite fille. Au début il n'entendit que des pleurs étouffés puis Tom se raclant la gorge.
- Heu… Excuse-moi mais…
- Ton anglais laisse à désirer grand frère, pensa Bill.
- Je voulais juste savoir, continua le jeune garçon, comment… comment tu t'appels ?
Emelia se redressa lentement du lit le visage rougit par ses larmes. Sa lèvre inferieur tremblait et soudain elle sortit de la pièce pour courir dans les toilettes où elle ne pu s'empêcher de vomir tant la douleur était grande. Tom se dépêcha de la suivre et sans savoir pourquoi il la serra fort contre lui. Il se sentait un peu ridicule mais ne savait pas quoi faire d'autre. La petite fille semblait épuisée et il la ramena dans la chambre de son père. Elle commença à hoqueter et Tom eu l'impression qu'elle faisait une crise d'angoisse. Il tenta d'appuyer sur son ventre mais n'obtenu pas vraiment l'effet voulu. Entre temps Bill était venu voir si Emelia allait bien et il fut surprit de la voir repousser Tom avec un très léger sourire.
- Arrête tu me chatouille !
Bill s'adossa à l'encadrement de la porte et les regarda en souriant.
- Mais euh sinon… comment tu t'appels ?, déclara Tom au bout d'un moment.
- Je m'appel Emelia, fit-elle d'une voix cassée par les cris.
Tom et Bill écarquillèrent les yeux, comme elle était française ils s'attendaient à un prénom dans le genre de Anne ou bien Marie… mais Emelia c'était pour le moins… original !
La petite eue de nouveau un très léger sourire à travers les larmes en voyant l'air halluciné des deux garçons et elle rajouta :
- Ma mère a toujours aimé les prénoms qui sortaient de l'ordinaire, elle aussi avait un prénom particulier.
- Elle s'appelait comment ?, demanda une nouvelle voix.
- Oh Gustav tu m'as fait peur, fit Bill en se tenant le cœur.
- P'tite nature va !, répondit-il.
- Ma mère s'appelle Cindelle.
- Et tu as des frères et sœurs ?, demanda Bill qui s'était assis sur le lit en compagnie de Gustav.
- Oui une sœur jumelle qui s'appelle Eliane.
- Elle s'est cassée la tête à les chercher quand même !, fit Gustav étonné.
Et de fils en aiguilles elle leur parla d'elle et de sa famille, interrompant son discours par de violentes crises de larmes durant lesquelles ils essayaient désespérément de la consoler. Puis les trois autres garçons commencèrent à raconter leur propre vie. Ils furent bientôt rejoint de Georg, accueillit à bras ouverts pour avoir ramené des biscuits au chocolat.
Et c'est au bout de plusieurs heures que vint cette proposition si importante pour la petite Emelia…
- Tu sais en rapport à… à ce qui c'est passé… enfin je voulais te demander si…
Emelia commença à se sentir mal et elle sortit de nouveau de la chambre pour faire sortir cette douleur qui lui tordait le ventre. Elle revenue plus pale que jamais et Georg la soutenu jusqu'au lit tant elle paraissait faible, pourtant elle se força à écouter la fin de la phrase du jeune brun.
- Je voulais te demander si tu voulais… habiter avec nous…
Emelia releva lentement la tête et planta son regard dans celui de Bill, une lueur d'incompréhension mêlée à de la surprise se lisait aussi clairement que dans un livre.
- Je… vous… vous êtes sérieux ? Mais je ne risque pas de vous déranger ?
- Un petite puce comme toi, ça prend pas de place, déclara Tom en passant sa main dans les cheveux de la gamine.
- Bon ben… j'accepte alors, dit Emelia d'une voix faible avant de sombrer dans l'inconscience.
Les mois passèrent les uns après les autres, la petite devenait chaque jours de plus en plus proche des quatre jeunes garçons, elle les suivait lors de leurs petits concerts et jalousait souvent les filles qui étaient proche d'eux, mais elle n'en disait pas mot de peur de les vexer, elle ne pouvait pas leur reprocher de devenir célèbres vu que leur rêve était de jouer de la musique. Bill était celui avec qui elle avait le plus d'affinité mais au bout du compte elle finit par s'apercevoir que Tom lui plaisait énormément… Ce qui n'était pas de chance car même pour son jeune age il avait la cote avec toutes les gamines du collège et ne cessait d'en profiter ce qui blessait énormément Emelia… Il lui arrivait souvent de s'enfermer dans la chambre de son père pour pleurer, l'avoir perdu laissait une plaie béante qui ne semblait pas vouloir cicatriser. Dans ces moments là Bill venait s'appuyer dos à la porte pour chanter en attendant qu'elle sorte sauf ce jour ci…
Ca faisait maintenant un an qu'elle était avec eux, un an de rires, de larmes et de tant d'autres choses. Pourtant comme souvent elle était allongée sur le lit de son père pleurant tout ce qu'elle pouvait de larmes. Les garçons l'avaient prévenu qu'ils étaient partit faire des courses et elle en avait profité pour s'éclipser dans l'autre appartement.
Un bruit lui indiqua que quelqu'un venait de s'adosser à la porte…
- Déjà rentré ?, se demanda la petite fille.
Elle s'attendait à entendre la voix de Bill mais fut surprise par des accords de guitare…
- Non… Tom ?, pensa-t-elle.
Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit doucement.
Tom se releva et contempla son visage mouillé et rougit et sans qu'elle n'ait pu dire un mot ni faire un geste il la prit contre lui et la serra. Emelia ne savait pas comment réagir face à cette étreinte soudaine, aussi, elle leva la tête cherchant une raison dans les beaux yeux noisettes qu'elle chérissait tant. Ceux-ci étaient fermés mais s'ouvrirent après avoir sentit le regard insistant qui pesait sur eux. Il lui sourit et la suite se passa si lentement qu'on aurait cru à une scène de film.
Le visage de Tom se pencha légèrement et ses lèvres à peine entrouvertes se rapprochèrent de celles de la petite fille.
- Il… il va me donner mon premier baiser !, pensa-t-elle affolée.
Lorsque les deux bouches se joignirent un sentiment de bonheur explosa en Emelia et les larmes qui continuèrent de couler étaient de la joie liquide. Hélas le téléphone sonna mettant fin à ce moment suspendu qu'Emelia aurait voulu interminable.
Détachant ses lèvres, elle s'empara du combiné et répondit d'un ton qui semblait ensommeillé:
- Allo ?
- EMELIA ! Au Dieu soit loué tu es là ma petite chérie ! Oh si tu savais comme je me suis inquiétée, je viens à peine d'apprendre la nouvelle alors tu tiens le coup ? Qui s'occupe de toi ? Mais répond.
- Ma… maman ?
Les yeux ronds comme des billes et presque choquée, elle venait de réaliser qui ce trouvait au bout du fil.
- Alors ça va ? J'aurais juré que tu serais en larmes pourtant.
- Mais… mais maman de quoi tu parles.
- Mais enfin ton père est mort !
- Je suis au courant ça fait un an tu sais…
- UN QUOI !
- Tu… heu tu n'étais pas au courant ?
- JE VIENS DE L'APPRENDRE ! UN AN ! Mais qui s'est occupé de toi pendant ce temps ma puce ?
- Ben les voisins ils m'ont hébergé et…
- Très bien, bon mon avion décolle demain à 16h donc prépare tes affaires je te ramène en France !
- Tu… QUOI ! Mais… mais je…
- Tu ne discutes pas il est hors de question que tu restes là-bas sans personnes, tu remercieras les voisins de t'avoir accueillit mais ils comprendront qu'après la mort de ta seule famille dans ce pays tu sois forcée de retourner chez ta mère non ?
- Je… oui maman à demain…, les larmes d'Emelia coulèrent le long de ses joues lorsqu'elle raccrocha le téléphone. Tom qui ne comprenait pas le français ne pouvait pas savoir ce qui l'avait mit dans cet état.
- Qu'est-ce qui ce passe ?, demanda-t-il un peu affolé.
- Demain… je rentre chez moi…
- Mais c'est ici chez toi qu'est-ce que tu racontes ?
- Ma mère vient d'appeler, demain elle me ramène en France. Et sur ces mots elle tomba en larmes dans les bras de Tom dont les yeux noisettes commençaient à s'embuer.
Emelia lui laissa soin de prévenir les trois autres garçons car elle n'arrivait plus à aligner deux mots sans que des larmes apparaissent aux coins de ses yeux. Pour la première fois de sa vie, Bill s'énerva devant elle…
- NON ! Je suis désolé mais de quel droit vient-elle la chercher comme ça, d'un coup sans prévenir ! On s'est occupé d'elle parfaitement durant un an, pourquoi faut-il qu'elle reparte !
- Il s'agit de sa mère, répondit Georg, il me semble normal que…
Mais Bill ne le laissa pas finir et se jeta sur lui, le bloquant a terre et le secouant comme un pommier.
- C'est notre amie elle ne partira pas compris !
Gustav avait prit soin de tenir Emelia contre elle pour ne pas qu'elle voit la scène.
- Je veux qu'elle reste ici, continua Bill, je veux qu'elle…
BANG !
Tom, une poêle à la main, venait d'assommer son frère qui s'écroula lourdement sur son ami.
- Emmène-le dans la chambre et ferme-la à clef, ça ne lui ressemble pas, je me demande ce qui lui est passé par la tête.
Emelia encore choquée, tenait fermement le tee-shirt de Gustav, qui devenait de plus en plus humide sous ses sanglots.
Tom la prit par la main et d'un ton désolé lui dit simplement:
- Viens, on va rassembler tes affaires…
Elle acquiesça d'un signe de tête et se dirigea vers son appartement.
Pas un mot ne fut prononcé et le rangement ce fit en silence seulement troublé par les pleurs d'Emelia. Le soir enfin lorsqu'ils eurent finit, Tom proposa à Emelia de dormir avec elle. Le rouge aux joues, les yeux baissés, les mains moites, il attendit la réponse.
- Oh oui je veux bien. Elle répondit en souriant mais Tom voyait bien à quel point elle était triste de les quitter.
Ils s'allongèrent tout deux chacun d'un coté du lit et fixèrent le plafond longuement. Puis Emelia se rapprocha de lui et se blottit contre son corps. Tom rougit encore plus que tout à l'heure et eu un mal fou à s'endormir… Pour lui le matin arriva beaucoup trop vite. Après-en il tenait serré contre lui, le frêle corps de son amie… Et dire qu'il avait tout juste 13 ans et elle 10 ! Tom se leva pour préparer le petit déjeuner mais Emelia ne se leva qu'à midi et elle ne réussi pas à avaler quoi que ce soit. Bill avait reprit ses esprits mais abordait cependant une énorme bosse sur le sommet de sa tête qu'il reprocha à Tom en l'ignorant à chaque fois qu'ils se voyaient, c'est-à-dire tout le temps. Georg essayait de se montrer détaché de la situation, mais elle allait lui manquer à lui aussi car il s'était attaché à elle à force, même si au début il n'était pas trop d'accord sur sa présence, pensant qu'elle pourrait nuire aux répétitions de leur groupe à cause de son jeune age. Au contraire elle n'avait fait que les aider. Il sourit tristement en se rappelant la fois où elle avait tiré Tom du lit pour qu'il répète avec les autres.
Gustav pleura mais en cachette car il ne voulait pas faire plus de peine à Emelia. Bill râla dans son coin et Tom pleura lui aussi, mais en serrant contre lui Emelia jusqu'à lui couper le souffle et Emelia aurait voulu mourir entre ses bras.
17h45, on sonna à la porte. Emelia ouvrit et sa mère lui fondit dessus et la prit dans ses bras.
- Oh ma petite fille si tu savais combien je suis heureuse de te voir. Elle aussi pleurait, c'était contagieux aujourd'hui…
Emelia ne répondit pas et quitta l'étreinte maternelle.
- On y va ?
Elle voulait en finir au plus vite tellement elle avait mal.
-Attend ma puce j'aimerai remercier tes voisins qui t'ont si gentiment accueillit…
« Youpi les ennuis vont commencer, pensa Emelia, que va-t-elle dire lorsqu'elle saura que c'est quatre garçons tous plus vieux que moi et laissés libres de répéter ici par leurs parents sans aucune autorité… Aie Aie Aie. »
Sa mère alla sonner à la porte des garçons. Ce fut Tom qui ouvrit la porte. Ses yeux étaient rougit et il leva difficilement la tête pour regarder la maman d'Emelia.
- Oh la vache !, pensa-t-il, qu'est-ce qu'elles se ressemblent !.
Emelia précisa:
- Ils ne parlent pas français, juste allemand et anglais.
- Tu as du améliorer ton allemand alors, sourit sa mère.
- Heu non… mon anglais…
Tom ne comprenait pas ce qu'elles se disaient mais sa mère ria légèrement.
- Tes parents sont là ?, demanda sa mère en anglais.
Derrière elle, Emelia faisait de grands gestes et Tom répondit:
- Non ils sont heu… partit, ils sont partit il y a une heure.
- Quand vont-il revenir ? Je peux peut-être les attendre.
Emelia fit de nouveau de grands gestes exprimant la négation.
- Heu non ils vont rentrer très tard, ils sont partit au… au restaurant ! Et après ils vont au cinéma.
- Dommage, déclara simplement la maman d'Emelia. Puis elle se tourna vers sa fille. Écoute il te reste encore une heure et demi le temps que les déménageurs prennent ce qu'il y a dans l'appart, le camion ira chez nous par la route mais nous, nous prendrons l'avion d'accord ?
- Oui oui d'accord, dit Emelia en baissant les yeux.
- A toute à l'heure ma puce, dit sa mère en redescendant chercher les déménageurs.
La petite resta plantée devant l'entrée, face à Tom, sans dire un mot.
- Ben entre, tu vas pas rester là…
Elle sourit et suivit le jeune garçon à l'intérieur de la pièce.
Les trois autres garçons étaient tous assit dans le canapé ils ne bougeaient pas et regardaient la télé. Lorsque Emelia rentra ils levèrent tous la tête et semblèrent surprit.
-Tu restes ?, demanda Bill avec espoir.
- Encore une heure, répondit-elle comme si elle terminait sa phrase.
Des larmes apparurent dans les yeux déjà rougit de Bill et d'un coup il se leva et fondit sur elle pour la tenir entre ses bras. Emelia était surprise mais elle sourit au moment même où ses larmes à elle coulèrent sur ses joues. Il y eu un moment de silence puis Emelia demanda:
- Qu'est-ce que vous allez faire ?
Tous la regardèrent étrangement, ce demandant ce que cela voulait dire. Bill répondit, serrant toujours la petite entre ses bras.
- On va continuer à essayer de se faire connaître et ensuite je crois qu'on improvisera…
- Qui sais, fit Georg, peut-être qu'un jour tu nous verras en concert et tu diras à toutes tes amies « Ah moi je les connais, j'ai vécu avec eux pendant un an et même que Gustav fait chier tout le monde en se levant tôt le matin ! »
Tout le monde éclata de rire sauf Gustav qui rétorqua:
- Certain lance des cailloux sur des voitures…
- J'avais pas fait exprès !, se défendit Georg, je voulais la lancer sur un pote !
- Tu t'enfonces là…, ajouta Bill.
Emelia commença à rigoler et tout le monde la suivit, Tom demanda alors:
- Tu te souviens de comment nous nous sommes rencontré ?
- Tom c'était il y a un an, merci je m'en souviens !
- Je ne t'aimais pas du tout, fit Tom en rougissant.
Emelia ne comprit pas tout de suite puis dit faiblement:
- Pourquoi ?
Voyant la petite de nouveau attristée il s'empressa de dire qu'à présent il l'adorait.
- Mais pourquoi tu ne m'aimais pas en faite ?, demanda-t-elle.
- J'avais peur qu'à cause de toi nous ne pourrions plus répéter et comme nous étions venu ici exprès pour ça…
- Désolée, dit-elle en souriant.
- C'est plutôt à Tom d'être désolé en faite, intervint Gustav.
- J'vois pas pourquoi, répondit-il surprit.
- Non mais écoute-moi ça ! Quel mauvaise foi !, s'indigna Bill.
- De toute façon c'est du passé, j'ai changé maintenant !
Tom se mit à sourire et Emelia détourna la tête pour ne pas que les autres remarquent ses petites joues roses.
Trois coups à la porte, trois coups de théâtre. Cinq têtes qui se retournent au même moment, comme dans un film d'horreur la porte s'ouvre lentement et apparaît le doux visage de Cindelle, la maman d'Emelia, pourtant ce visage signifit tout ce que les cinq enfants se refusent.
- On va y aller ma puce.
Des bredouillements inaudibles, des larmes distinctes apparaissent sur le visage d'Emelia. Tom reste fort mais une profonde tristesse lui tord le cœur à lui plus que les autres mais il n'ose pas le dire… par fierté bien sur, un homme ne souffre pas.
- J'ai mit tes valises dans la voiture, puis se tournant vers les garçons, je suis désolée mais les adieux vont devoir être écourtés car nous avons un avion à prendre. Vous remercierez vos parents d'avoir hébergés ma petite Emelia aussi longtemps, si j'avais su plus tôt je serais venu la chercher.
- Ca a été un plaisir de pouvoir jouer avec elle, dit Gustav.
- Allez Emelia, dit sa maman, dit au revoir à tes amis.
Emelia s'avança timidement et se mit sur la pointe des pieds pour dire au revoir à Gustav et contre toute attente celui-ci la prit dans ses bras en la serrant contre lui. Il fut bien vite rejoint par les trois autres garçons et dans cette mêlée Tom déposa discrètement ses lèvres sur celles de la petite fille. Au bout de quelques instants Cindelle appela sa fille, il fallait y aller maintenant. Emelia en pleure, se sépara de ses amis qui décidèrent tout de même de l'accompagner jusqu'à la voiture. Mais Cindelle pressa sa fille, il ne fallait pas qu'elles loupent l'avion. A l'intérieur de l'auto, Emelia adressa de grands signes à ses amis et s'écria par la fenêtre « Tokio Hotel für immer ! » les yeux pleins de larmes et un grand sourire aux lèvres.
C'est cette image d'elle qui frappa le plus les quatre garçons, pour la toute première fois Emelia venait d'acclamer leur groupe en allemand. Bien sur quand ils l'emmenaient dans leurs petits concerts elle était toujours la première à hurler leurs noms mais cela toujours en anglais. Le fait qu'elle l'ait fait ce jour là en allemand les touchaient beaucoup. Ils restèrent là plusieurs minutes même après que la voiture ait disparue au loin.
- Tu parles allemand Mimu ?
- Non ce sont les seuls mots que je connais, les filles qui venaient à leurs concerts criaient ça tout le temps, et puis ça ressemble à l'anglais.
- Oh je me disais aussi, ma Mimu qui parle allemand c'est exceptionnel !
- Arrête de m'appeler Mimu, j'ai dix ans maintenant !
- Eh oh j'ai fait l'effort de ne pas t'appeler comme ça devant tes amis ne m'en demande pas trop. Et c'est quoi cette histoire de concerts ?
- Ils veulent devenir musiciens alors aux anniversaires ils jouaient leur musique.
- Ah je vois, dit Cindelle moyennement rassurée.
Arrivant devant l'aéroport, elle se tourna vers sa fille.
- Allez souris tu vas rentrer dans un pays où les gens parlent français, profite de tes derniers instants ici.
Emelia se tourna pour regarder dans la direction d'où elles venaient et répondit:
- Oui… je profite.
Et sur la fenêtre pleine de buée elle y dessina un cœur qui s'effaça bien vite à cause de la différence de température, Emelia soupira et descendit de la voiture, respirant pour la dernière fois l'air extérieur du pays de son enfance.
L'avion décollait avec à bord, une petite fille aux larmes silencieuses que personne ne pouvait arrêter à part un jeune garçon aux dreadlocks qui en ce moment même scrutait le ciel avec espoir d'y apercevoir le monstre de métal qui emportait la seule qu'il ait aimé jusqu'alors. De chacun de leurs coté, personne n'osait s'aventurer à lui parler. A ce moment même trois garçons et une maman pensent simplement:
- « Ca lui passera »
