PROLOGUE
« LE JUGEMENT »
Le son des cliquetis des chaînes étaient maintenant devenu familier. Cet endroit sombre, humide et dont les âmes des défunts revenaient hantés les lieux. Il entendait leurs cris d'angoisse, leurs pleurs, leurs gémissements.
Il avançait sans vraiment sentir ses jambes le portées, sans jamais vraiment sentir les mains qui le tenait fermement d'une prise douloureuse.
La douleur de ses poignets serrés dans ces liens magiques n'était pas aussi conséquentes que la douleur que procurait un crucio, alors il en faisait fi.
Qui avait mentionné que la prise d'Azkaban était la pire de toute ? Celui qui n'avait manifestement jamais vu cet endroit, ce couloir. Ce couloir destiné aux prisonniers « spéciaux » en attente de leur procès. La plupart du temps, ils finissaient toujours condamnés au baiser.
C'est dans ses longs couloirs obscurs qu'il se déplacait. Les bras des hommes de la pires espèce dépassaient des barreaux de fers, essayant de frôler son épaule. Avec quelle intention, il ne le savait pas et ne voulait pas le savoir.
Ses parents avaient été emportés dans un autre endroit. Il ne savait pas où ils se trouvaient. C'était peut être mieux comme ça.
Parlons en de ses parents. Ses êtres autrefois si fiers et arrogants maintenant réduits à de vulgaires loques sans espoirs de vivre. Quelle honte pour la famille Malfoy. Sa mère avait peut être une chance de s'en sortir, n'ayant pas activement participé à la guerre et aux tueries.
Son père en revanche était condamné, Draco n'avait aucun espoir que son père s'en sorte aussi facilement que toutes les autres fois.
Les deux Aurors se tenaient de par et d'autre de lui, leurs mains fortes écrasait les bras de Draco. Cela lui faisait penser qu'il n'avait pas eu de contact humain depuis très longtemps. Lui qui n'avait jamais été très tactile, voila que le toucher d'un autre être humain lui manquait. Il ne savait pas depuis combien de temps il n'avait plus vu la lumière du jour. Quelques mois sûrement.
Il avait l'impression que cela faisait toute une vie.
Cette lumière qu'il voyait à présent au fond de ce couloir étroit lui faisait plisser les yeux. Une larme coula le long de sa joue le temps de s'acclimater à ce changement de clarté.
Il du fermer ses yeux clairs afin d'éviter un mal de tête imminent.
Il se retrouva soudainement dans une grande pièce, faite de marbre sombre et au beau milieu, une chaise en bois qui avait l'air tout aussi inconfortable que le sol de sa précédente cellule.
Des murmures lui parvint aux oreilles et Draco leva la tête, étonné de voir la foule de personnes qui regardaient dans sa direction. Leur visage plein de mépris et dégoûtant. Cette populace venue voir le déchet qu'était devenu l'héritier Malfoy. Ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire craquelé sur son visage plus pâle qu'à l'habitude.
On le traîna sans ménagement sur la chaise et on y attacha ses mains grâce aux liens magiques.
Bientôt, ses jambes et ses bras furent immobilisés. Sa tête resta basse, refusant de reconnaître la présence des autres personnes dans la salle du jugement.
_ Monsieur Malfoy, veuillez me faire face.
La voix venait de dessus et Draco leva son visage vers le juge trônant face à lui, dans une position dominante par rapport à lui faible et petit dans sa chaise.
Dans son fauteuil de cuir, le juge le regardait de la même manière que tous les autres.
_ Nous faisons appel à vous car une missive nous est parvenue plus tôt dans la journée vous concernant. Cette missive remettait en question votre condamnation en faveur d'une peine….plus légère.
Il fallut quelques secondes pour que le message s'intègre à son cerveau avant que Draco n'écarquille les yeux légèrement.
_ En effet, cette lettre stipule que la prison a perpétuité serait si difficile pour vous que vous ne parviendrait pas à y faire face. Et Merlin, nous ne voulons pas d'un malheureux incident dans une de nos cellules à Azkaban. Fit le juge, le sourire aux lèvres comme si de rien n'était.
Draco déglutit, offensé qu'on le juge trop fragile et sachant tout de même que c'était effectivement le cas.
Les rires autour de lui lui donnaient envie de saigner ses oreilles jusqu'à ne plus rien entendre et les lèvres recourbaient qu'il pouvait voir pourraient lui faire se crever les yeux pour ne plus rien percevoir. Cette sensation dans sa poitrine qu'il n'avait plus ressenti depuis longtemps. Ce coeur battant la chamade, ses mains moites et transpirantes, ce souffle haletant. Il s'en souvenait. Il était enfin remplit d'émotions, tellement d'émotions. Ses lèvres se courbèrent d'elles même en un sourire bienheureux.
Il était furieux. Tellement furieux.
Il entendit au loin le juge parler de sa libération conditionnelle. Il entendit qu'il ne pourrait plus faire de magie avancé, qu'il serait constamment surveillé par un Auror autour de Poudlard, qu'il veillerait à ce que Draco offre ses services au bon rétablissement de l'école.
Encore absent, il sentit une baguette contre sa gorge et soudainement, quelque chose vint lui serrer le cou, le faisant s'étrangler autour du collier qui s'était formé à cet endroit là. Un collier de restriction magique. Il se demanda brièvement qui était la personne qui avait envoyé cette missive. Sûrement quelqu'un d'assez haut placé pour pouvoir « libérer » un mangemort.
Les gens autour de lui hués, criaient des insanités. Un doux bruit à ses oreilles. On le nommait meurtrier, violeur, tueur de moldus et tout un tas d'inepties absolument hilarantes. Ne devrait-il pas en faire autant. Combien d'hommes dans cette salle ont-ils déjà frappés leur femme ? Combien de violeurs étaient encore en libertés alors qu'ils n'étaient pas mangemorts, qu'ils étaient sans histoires. Croyaient-ils tous que les moldus étaient de petits angelots errant sur cette planète ? Ils étaient pourris. Comme les sorciers. Comme ses son père. Comme lui.
On l'amena vers une porte blindé qui était probablement la sortie. Les deux aurors qui le tenaient jusque là s'arrêtèrent devant et le lâchèrent . Un des deux prit la parole.
_ Je serai celui qui s'occupera de te surveiller pour aussi longtemps que le ministère le jugera nécessaire.
Draco se tourna vers lui et l'examina. Une tête de plus que lui, une peau pâle, des traits marqués, des yeux et des cheveux bruns. Rien d'extraordinaire. Il n'inspirait ni la crainte, ni l'admiration et encore moins l'espoir d'une société plus sécuritaire. Il ricana intérieurement.
Peu importe cette personne anonyme qui avait envoyé ce message. Peu importe qu'on lui ai retiré une partie de sa magie. Peu importe qu'il n'ai plus aucune intimité. Et peu importe ses parents loin de lui dans un lieu sûrement aussi lugubre qu'ici.
Toutes ces choses qu'il avait subies ici. Peut importe. Il allait sortir se dit-il en fixant cette porte de sortie. Il allait sortir. Il irait à Poudlard. Il allait le revoir. La personne qui lui avait tout prit.
La personne qu'il détestait le plus au monde.
La personne qu'il avait aimé le plus au monde.
Alors qu'il sortait avec l'auror à ses côtés, encore munies des liens magiques sur ses poignets, il se retourna une dernière fois vers le lieu qui le hanterai sûrement pour toute une vie, lisant silencieusement l'écrito sur la grande porte.
«Centre pénitencier pour créatures magiques »
Ce lieu qui lui avait rappelé ce qu'il était devenu. Un monstre.
Alors qu'ils s'éloignèrent, le regard gris de Draco se posèrent sur le bras de l'homme qui le retenait. Il ouvrit un peu la bouche, laissant échapper une langue sinueuse et ses pupilles se dilatèrent.
Je veux le manger...
A suivre…..
