Disclaimer : Albator, Clio, Toshiro, Eméraldas, Maetel – appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Les autres personnages sont à bibi.

1.

- Bienvenue à bord, capitaine !

- Merci, j'espère bien, lieutenant Oxymonth ! Je ne pense pas que le Pharaon finirait sa mission de vol de reconnaissance sans moi ? !… Même si j'ai failli à mon poste à plus d'une reprise… Je suis heureux d'assurer au mieux.

Gander étreignit amicalement les épaules de son capitaine, après l'inévitable accueil protocolaire.

- Mes programmations me permettent de suppléer, si cela était nécessaire. Mais j'apprécie encore plus de te voir assis dans votre fauteuil noir, sur la plateforme surélevée de la passerelle de notre cuirassé.

Alguérande, encore en civil, à la fin de la dernière escale de ses neufs mois de mission, s'étira, ayant hâte de clôturer les cinq semaines de fin de vol, pour revoir les siens.

- Je meurs de faim !

- Comme d'hab. ! Je t'ai fait rôtir des entrecôtes, avec des assortiments de salades fraîches et des pommes de terre en chemise. Cela te sera servi pour ton dîner.

- Tu viens le partager avec moi ?

- J'espère bien, il y a de quoi combler les appétits de trois gars ayant le double de ta corpulence ! Tu te goinfres, et tu ne prends pas un gramme, même le Mécanoïde que je suis est jaloux !

Alguérande éclata de rire alors que les ascenseurs l'emmenaient à son appartement.

- Quoi, tu grossis ?

- J'ai des tissus biologiques par-dessus de mon exosquelette. Ils sont dilatables, si je puis dire, tout comme ma mémoire et mon cœur sensible est en constant mode d'apprentissage. Et donc, pour ta question : oui, je peux prendre du poids – contrairement à toi, donc ! Tu es vraiment trop parfait, Algie, même et surtout pour un Humain !


Arrivé dans son appartement, ses bagages amenés par le service interne de la flotte terrestre, Alguérande se servit un grand verre d'eau fraîche, en but la moitié avant d'ôter son manteau de voyage pour s'asseoir dans un des canapés de son salon.

- Si j'étais parfait, je ne connaîtrais que bonheurs et bienveillances depuis ma naissance, ce fut tout le contraire. Et j'ai déjà tant enduré…

- Que redoutes-tu, Alguérande ? interrogea doucement le lhorois.

- Je pense qu'il s'agit d'un sentiment que tous les Mâles Alphas de la famille ont connu, à de multiples reprises, murmura le jeune homme en ignorant la part de gâteau à la crème qui lui était tendue. Quand nous avons droit au bonheur, cela signifie que les tragédies sont au rendez-vous… J'ai peur, Gander !

- Algie ! Le petit Althénor pousse gentiment, ses parents sont heureux au possible et la société d'informatique de ton aîné croule sous les contrats. Alcéllya s'est mariée et rêve de fonde sa propre famille. Pouchy roucoule lui aussi, à sa manière, avec la belle Terswhine et ils veillent tous les deux sur Terra IV et la Colonie Sylvidre de la Reine Wylvéline. Et toi…

Gander se mordit les lèvres, conscient de s'être laissé emporter.

- Je suis désolé, Alguérande.

Le jeune homme balafré à la crinière fauve eut un désinvolte haussement des épaules, en complète opposition avec la pâleur et l'agitation fébrile de ses doigts qui martyrisaient un innocent coussin argenté près de lui.

- Madaryne et moi en sommes arrivés à des eaux paisibles, si je puis dire, mais je vois si peu Alveyron… En même temps, vu ma profession, je ne pourrais guère le garder plus que lors de nos longues escales… Finalement, je devrais peut-être réserver cette place à l'école vétérinaire…

- Tu y excellerais, Algie, tu aimes tant les animaux, et tu sais tant t'occuper d'eux !

- Mais je ne serai jamais qu'un Militaire, c'est mon choix !

Gander se leva.

- Je te laisse te réinstaller, te rafraîchir. Je ne reviendrai que ce soir, pour le dîner !

- Avec plaisir, merci, sourit Alguérande.


Tout de noir vêtu, une écharpe de soie dorée autour du cou, boutons de manchettes scintillants aux revers de sa veste, Alguérande accueillit à son tour assez protocolairement son second et ami.

- Et je passe l'étape apéro et bouchées car je suis affamé !

Gander retint le jeune homme par le poignet, pour sa part absolument pas en tenue festive ou simplement de ville, le regard préoccupé ou plutôt attristé.

- Assieds-toi, Algie, j'ai reçu un appel…

- Si c'était une alerte, j'aurais été mis au courant, moi aussi. Pas d'alarme, donc je m'en fiche ! Allons manger, j'ai très très faim !

- Assieds-toi, Algie… J'ai reçu un appel, de ta mère…

Alguérande blêmit, se laissant tomber dans le fauteuil le plus proche de lui, bras et jambes coupés, anéantis dans l'attente des mots à venir qu'il refusait d'entendre !

- Ma mère… A toi… Pourquoi pas à moi ?… Que disait-elle ?

Gander hésitant, Alguérande sentit toutes les fibres de son être se tétaniser, lui faisant endurant le martyre.

- Gander ! ?

- Alguérande, capitaine, ton père est mort.