Me revoilà pour, cette fois, non pas un OS mais une fiction. J'espère que cela vous plaira et n'hésitez pas à donner votre avis.

Septembre 1996 :

Le Poudlard Express venait d'arriver en gare, des centaines d'élèves plus ou moins âgés regardaient la locomotive qui allait les emmener loin de leurs familles et de leurs proches durant plus de neuf mois. Il n'était pas difficile de remarquer un certain contraste parmi ces élèves, les futurs premières années demeuraient tout excités à l'idée de se retrouver dans le fameux château. Ils riaient, chantaient et ne tenaient plus en place. Comme chaque année l'atmosphère qui régnait dans la gare de King Cross était incroyablement joviale.

En revanche, certains élèves plus expérimentés tels que Drago Malefoy se demandaient encore ce qu'ils fichaient ici. Ce dernier était persuadé que Poudlard n'était rien d'autre qu'une vieille baraque où l'on apprenait la magie. Et encore, la magie, il aurait pu l'apprendre auprès de ses parents. Son père lui avait d'ailleurs proposé un arrangement au cours de l'été, cela avait enchanté le jeune homme qui se faisait une joie de rester au Manoir durant le reste de sa scolarité. Cependant sa mère n'était pas de cet avis, elle restait convaincue des bienfaits de Poudlard et avait contraint son fils à subir une année supplémentaire dans cette école de malheur.

Il n'était pas difficile d'apercevoir une lueur de dégoût sur le visage du jeune blond, il ne supportait pas l'idée d'être entouré de gamins, probablement tous des futurs Poufsouffles. Ses parents ne l'avaient pas accompagné à la gare cette année, il avait préféré venir seul, d'autant plus qu'il était loin d'être proche de ses « géniteurs » comme il les appelait.

Lorsque le train eu enfin ouvert ses portes, le Serpentard entra dans l'un des wagons dans lequel il avait pour habitude de s'asseoir. Il prit sa place habituelle et planta son regard sur la vitre qui se trouvait à sa gauche examinant chaque étudiants un par un dans le but de trouver des visages familiers. Il ne vit que des Gryffondors et des Serdaigles, les étudiants de Serpentards avaient déjà du monter à l'intérieur de la locomotive, du moins c'est ce qu'il espérait. Une fois confortablement installé, le jeune homme releva la tête et aperçut ses amis Blaise Zabini et Pansy Parkinson qui se placèrent juste en face de lui. Les trois amis ne prirent même pas la peine de se saluer laissant un lourd silence envahir le wagon.

Le jeune blond ne fut en aucun cas gêné par ce manque de conversation, au contraire il appréciait le fait qu'on le laisse tranquille. Cependant ce moment de plaisance allait vite être gâché par la Serpentard qui lui faisait face.

« Encore une année en compagnie du vieux fou… »Soupira Pansy en levant les yeux au ciel.

Des grognements s'échappèrent de la bouche de Drago. Il ne savait pas ce qui l'énervait le plus : le fait de parler de l'autre barbu ou que cette cruche de Parkinson ait rompu le silence de sa voix stridente.

« Il paraît qu'il aurait engagé un autre professeur pour les cours de potions. Répondit Blaise en espérant détendre l'atmosphère.

- Tu es sûr de ça? Rétorqua Pansy perplexe.

- Oui, mon père m'en a parlé, ce qui veut dire que Rogue serait susceptible d'avoir le poste de Défense Contre Les Forces du Mal.

- Enfin une bonne nouvelle pour embellir cette journée pourrie. » S'extasia Pansy, le sourire aux lèvres.

Après ce bref échange, le silence monopolisa de nouveau l'environnement, le regard de Drago n'avait pas quitté la vitre, il n'attendait qu'une chose : se retrouver dans son dortoir, loin de tous ces bons à rien, pour enfin dormir.

« Drago? Pourquoi tu ne parles pas? Demanda Blaise, légèrement contrarié que son ami n'ait pas réagit à la nouvelle qu'il avait annoncé.

- Hum? Répliqua le blond sans prendre la peine de relever son regard.

- Tu pourrais au moins faire semblant de t'intéresser à la conversation. Si tu pouvais éviter de faire la gueule toutes les demi-heures, ça pourrait être agréable, merci.»

Drago releva sa tête, plongea ses yeux polaires dans ceux de son ami et commença à contracter sa mâchoire. Le jeune homme paraissait excédé. Il était Drago Malefoy tout de même, un des sorciers les plus influents de sa génération, comment était-il possible que quelqu'un lui manque de respect ?

« Je te demande pardon Zabini ? Répète un peu pour voir ? Maintenant toi et Parkinson vous allez la fermer. C'est clair ? »

Le brun se tût immédiatement, il ne pouvait pas se permettre d'ouvrir un conflit avec le Prince des Serpentards, sa propre réputation lui tenait trop à cœur. En effet Blaise était considéré comme le bras droit de Drago, ils se connaissaient depuis le plus jeune âge et il était rare de les voir l'un sans l'autre. Cependant depuis quelques temps le blond était devenu distant préférant la solitude à la compagnie de son plus vieil allié. Le métis vivait à présent dans l'ombre de son ami, il avait appris à accepter cette situation même si les débuts furent délicats.

Personne n'avait compris pourquoi Drago était devenu si fermé, il avait, certes, toujours manifesté un certain mépris et une certaine arrogance envers les autres qu'il considérait comme inférieurs mais ces derniers temps il avait développé une sorte d'aversion pour autrui. Lorsqu'il était jeune, le blond était très porté sur la moquerie, probablement pour se donner un genre de mauvais garçon. Aujourd'hui la moquerie avait fait place à la cruauté. Désormais les mots qu'il prononçait produisaient un effet bien plus brutal qu'auparavant, il aurait fallu être fou pour s'attiser les foudres du jeune homme.

Il n'y avait, cependant, eu aucun élément déclencheur à ce changement de comportement, Drago lui même n'avait pas su interpréter ce retournement mental, il se sentait juste incompris. Il avait du faire face à un grand nombre de questions cet été de la part de sa mère mais le jeune homme avait toujours refusé d'y répondre. Le seul qui le laissait en paix était son père, jamais il n'avait paru inquiet ou déboussolé par le mutisme de son fils.

Le Serpentard était perdu dans ses pensées lorsque le train s'immobilisa, il regarda la vitre à sa gauche et remarqua que la nuit était tombée. Le trajet lui avait paru à la fois court et interminable. Il était à la fois affligé et ravi d'être arriver. Ses pensées étaient contradictoires, cela lui arrivait fréquemment ces temps-ci. Il n'arrivait même plus à contrôler son propre esprit. Tout lui semblait confus, il ne savait pas si tous ces changement étaient éphémères ou au contraire permanents. Peut-être allait-il vivre dans la confusion jusqu'à la fin de ses jours ? Ou bien, du jour au lendemain, tout ce désordre psychologique allait enfin prendre fin ? Ses réflexions lui donnaient un mal de tête effroyable, il avait tellement hâte de retrouver ses draps en soie pour pouvoir se reposer une bonne fois pour toute. Malheureusement pour lui, il allait d'abord, devoir subir l'épreuve du festin que lui réservait ce cher Dumbledore.

oOo

Le repas avait commencé, le directeur avait énoncé son discours, discours que Drago connaissait sur le bout des doigts pour l'avoir entendu prés de six fois et les élèves papotaient de manière animée autour des différentes tables se trouvant dans la Grande Salle. Les professeurs demeuraient toujours les mêmes à l'exception du nouvel enseignant de potions : Horace Slughorn. C'était un vieil homme plutôt petit qui respirait la joie de vivre à des kilomètres et qui avait l'air de manquer sérieusement d'autorité. Le simple fait d'examiner ce nouvel arrivant énerva profondément le Serpentard. Ce dernier n'aimait pas les personnes joviales, cela l'exaspérait plus que tout, il ne comprenait pas pourquoi la moitié de la population sur Terre ressentait le besoin d'afficher son bonheur alors que lui, était loin d'être heureux.

Blaise avait donc vu juste, Rogue avait enfin été nommé professeur de Défense Contre Les Forces Du Mal. Le jeune homme était donc persuadé d'avoir de bonnes notes dans cette matière dorénavant ce qui lui remonta quelque peu le moral.

Drago jeta un coup d'œil aux autres tablées qui lui faisaient face. Les Serdaigles avait l'air captivés par l'animation qui régnait dans la pièce, leurs yeux étaient fixés sur le nouveau professeur qui leur avait été présenté. Le Serpentard était convaincu qu'ils pensaient déjà aux cours du lendemain. C'était bien leur genre.

Son regard dévia ensuite sur la table des Poufsouffles. Il était inutile de commenter leur table : ces bons à rien ne changeraient jamais de toute façon. Selon Drago leurs capacités magiques étaient égales à celles des moldus et des Sang-De-Bourbe c'est à dire quasiment inefficaces.

C'est au moment où Drago était prêt à analyser la tables des Gryffondors que la jeune femme à ses côtés décida de lui adresser la parole.

« Drago ?

- Daphné.

- Tu n'as pas touché à ton assiette, tout va bien ?

- Oui très bien, merci. Tu peux retourner à tes occupation. Cracha-t-il

- Je peux savoir pourquoi tu me parles sur ce ton alors que j'essaie simplement d'être gentille avec toi ? Répliqua-t-elle vexée de la réflexion de son camarade.

- Et moi je peux savoir pourquoi tu décides soudainement de m'emmerder alors que je ne t'ai rien demandé ? »

Les poings de Drago s'étaient brutalement serrés, sa mâchoire s'était contractée et ses yeux lançaient des éclairs. Les élèves présents à la table des Serpentards avaient cessé toute activité et restaient interdits face au spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Le blond aurait voulu les frapper un par un juste pour qu'ils arrêtent de le fixer tel un animal de foire. Sentant toute l'attention sur lui, le jeune homme prit l'initiative de fusiller des yeux tous les Serpentards qui avait eu assez de courage pour oser le dévisager. Imposant le respect, le blond se détendit et commença à déguster le contenu de son assiette. Une fois son repas terminé, Drago se leva et se dirigea vers sa salle commune afin de se relaxer. Sur son chemin il entendit quelques murmures provenant d'élèves de première années, il se promit de leur régler leur compte le lendemain.

Arrivé dans la salle commune, le jeune homme s'assit sur son fauteuil favori et ferma les yeux pendant quelques secondes, il était nécessaire qu'il souffle un peu, les conditions étaient des plus favorables étant donné que la pièce demeurait déserte. Son crâne lui faisait énormément mal, il avait l'impression qu'un marteau s'était attaqué à son cerveau, cela devait cesser immédiatement sinon il péterait littéralement un plomb. La douleur se fit de plus en plus insupportable, son corps se mit à trembler et son souffle devint subitement saccadé. Il décida de se lever et d'ouvrir une fenêtre afin de prendre un peu l'air, des perles de sueurs avaient commencé à couler sur son front, il se sentait étouffer dans cette pièce comme si tout l'oxygène environnant avait soudain disparu.

Drago se sentit partir, il devait à tout prix garder le contrôle, un Malefoy devait toujours maîtriser la situation. Le problème c'est qu'à ce moment précis, le jeune blond ne maîtriser absolument pas la situation, il était aux bords de la folie. La douleur qui s'était installé dans sa tête se dupliqua, il prit alors le premier objet qui se trouvait dans son champ de vision et le jeta violemment au sol. Il avait besoin de tout détruire comme si cela lui permettrait de soulager son mal-être.

Le Serpentard se laissa tomber au sol et entama de crier, sa voix était cassée par les larmes qui commençaient à étouffer sa gorge et les tremblements qui avaient intégré son corps se transformèrent en convulsions. Son état était désastreux, pourquoi lui ? Jamais il n'avait vécu une telle humiliation, il arrivait à ressentir de la pitié envers lui même, il se méprisait tellement en cet instant. Il n'avait qu'une seule envie : dormir et ne plus jamais se réveiller. La porte de la salle commune s'ouvrit alors qu'il était en train de pousser un énième cri de douleur, Drago aperçut alors un visage familier, Daphné Greengrass se tenait devant lui, elle laissa échapper une exclamation d'horreur lorsqu'elle vit le corps du jeune homme, à terre.

Daphné se hâta d'approcher le jeune homme, elle appela Blaise et Pansy afin qu'ils puissent l'aider à soulever le corps quasiment inerte du jeune Malefoy. Lorsque les deux autres Serpentards arrivèrent dans la pièce, ils ne comprirent pas comment Drago avait pu en arriver là. Ils relevèrent le blond et l'emmenèrent précipitamment à l'infirmerie de l'école. Durant le trajet les convulsions du jeune homme n'avaient cessé d'augmenter, les palpitations de son cœur étaient étrangement lentes alors que son rythme respiratoire amplifiait de seconde en seconde. Le blond bascula la tête en arrière, ferma les yeux et sentit son esprit quitter son corps. Il allait dormir, il fallait qu'il dorme.

oOo

Drago se réveilla le lendemain matin à l'infirmerie de Poudlard, il enfonça sa tête contre son oreiller, il se sentait bien, tellement mieux que la veille. Il ne ressentait plus aucune douleur son corps était comme anesthésié. Il ne détachait pas son regard du plafond de la pièce, il avait encore envie de dormir, mais sa soif de sommeil fût interrompu par Mme Pomfresh.

« Monsieur Malefoy ! Vous êtes réveillé.

- Bien observé. » Répondit-il sur le ton narquois qui lui était propre.

L'infirmière ne releva pas et s'approcha de son chevet.

« Je vais vous servir votre petit déjeuner dans moins d'un quart d'heure, soyez prêt.

- Attendez, qu'est-ce qu'il m'est arrivé hier soir ?

-Et bien Monsieur Malefoy, je dois vous avouer que c'est bien la première fois que je soigne un tel cas. Vous trembliez, transpiriez et votre rythme cardiaque demeurait très aléatoire. Je pense que vous avez fait une crise d'angoisse très exagérée.

- Exagérée ? Comment ça exagérée ? Dit-il, non sans dissocier son regard du plafond.

- Je ne sais pas, je vous ai donné une potion anti douleur qui devrait vous soulager pendant plusieurs heures, en attendant d'aller en cours cet après midi, Miss Granger s'occupera de vous. »

Granger ? Comment ça Granger ? Pourquoi la Sang-De-Bourbe s'occuperait de lui ? Le jeune homme pivota sa tête vers la gauche et aperçut une chevelure brune abondante, de grands yeux chocolats ainsi qu'une cravate rouge et or. C'était bel et bien réel, Mlle-Je-Sais-Tout se tenait à côté de lui et il n'avait pas d'autre choix que de passer toute sa matinée avec elle.

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