Titre : REVELATIONS

Auteur : LAurore

Résumé : L'équipe du CBI est chargée d'une nouvelle enquête : une jeune française est retrouvée morte dans un motel de Sacramento. Parallèlement, Jane et Lisbon doivent faire face aux souvenirs de John le Rouge/Red John...

Note de l'auteur : A lire de préférence après RED END :)

Bonne lecture ! Et n'hésitez pas à me laisser des reviews ! ;)


REVELATIONS

La pièce était plongée dans la pénombre. Un mince filet de lumière passait à travers les volets clos. Ligotée à une chaise, Lisbon balayait la pièce du regard à la recherche d'une issue pour se sauver. Ses cheveux bruns lui collaient au visage, trempé de sueur. Elle se remit à tirer sur ses liens, de plus en plus violemment, ignorant totalement la corde qui lui brûlait la peau. Dans ses yeux, se lisait une détermination sans pareille…

Après maintes tentatives, à bout de forces, elle cessa. Elle baissa la tête et soupira, désespérée. Ses yeux s'emplirent de larmes. Elle qui n'était pas du genre à baisser les bras si facilement se laissait peu à peu envahir par le pessimisme.

Soudain, un bruit la fit se ressaisir. Elle releva vivement la tête et regarda, le corps tremblant de peur, dans la direction d'où semblait provenir le bruit. Elle vit la poignée de la porte bouger. Etait-ce son bourreau qui venait pour l'exécuter ? Le menton tremblotant, les larmes prêtes à couler, elle préféra fermer les yeux. Elle entendit la porte grincer, puis tout à coup :

— Lisbon ! s'exclama une voix masculine qu'elle reconnaissait entre toutes.

La jeune femme ouvrit les yeux et poussa un soupir de soulagement en découvrant Jane qui se tenait devant elle, un sourire béant aux lèvres, heureux de la retrouver en vie.

Le consultant accourra vers sa supérieure et s'empressa de la détacher.

Il venait de défaire tous ses liens et l'aidait à se relever quand une masse sombre surgit de nulle part. Jane et Lisbon se figèrent. L'inconnu s'avança. Un rayon de soleil éclaira alors son visage. Jane écarquilla les yeux lorsqu'il reconnut le regard impassible de John le Rouge. Le tueur esquissa un sourire, puis se mit à rire d'un rire démoniaque tandis qu'il brandissait son couteau…

Lisbon se réveilla en sursaut, haletante et ruisselante de sueur. Elle porta instinctivement la main à son cou. Elle soupira, soulagée que ce ne soit qu'un mauvais cauchemar… Elle inspira profondément, reprenant peu à peu sa respiration, puis jeta un coup d'œil à son réveil. Elle grimaça quand elle réalisa qu'il n'était que trois heures du matin. Elle souffla à nouveau et se rallongea, encore tourmentée…

* * *

Au CBI, Cho et Rigsby étaient chacun installés à leur bureau. Rigsby s'était mis à l'aise. Les pieds sur le bureau, il grignotait tranquillement des petits gâteaux.

Van Pelt les rejoignit, un café à la main.

— Le patron n'est toujours pas arrivé ? demanda-t-elle.

— Non, répondit Rigsby la bouche pleine.

— Vous ne trouvez pas ça inquiétant ?

Cho se tourna vers Van Pelt.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Ça ne lui ressemble pas…

— Arrête… Depuis qu'elle a échappé à John le Rouge, elle se pointe en retard presque tous les jours !

Van Pelt regarda Rigsby de travers.

— Quoi !? C'est vrai…

— J'aurais aimé t'y voir toi, avec un couteau sous la gorge !

— Attends, je dis pas que c'est pas traumatisant ! C'est clair que ça l'est, mais je trouve juste qu'elle se laisse un peu trop aller, c'est tout… Pas vrai, Jane ?

Jane était allongé sur son divan. Les yeux clos, il semblait s'être assoupi, mais tous savaient qu'il gardait toujours les oreilles grandes ouvertes…

— Arrête de te goinfrer au lieu de dire des conneries ! répliqua Cho.

Au même moment, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur Lisbon.

— Voilà le patron ! avertit Van Pelt, qui la voyait arriver à travers les vitres.

Rigsby ôta rapidement ses pieds de son bureau et camoufla le paquet de gâteaux dans un tiroir. Juste à temps. Lisbon pénétrait déjà dans le bureau.

— Bonjour.

— Bonjour patron.

— Désolée du retard, s'excusa Lisbon, un peu mal à l'aise.

— Vous avez de petits yeux patron, lui fit remarquer Rigsby.

— Mêlez-vous de vos affaires ! répliqua de but en blanc la chef de l'équipe, avant d'aller s'enfermer dans son bureau.

Rigsby se tourna vers Cho et Van Pelt, interloqué.

— Qu'est-ce que j'ai dit ?

Les deux agents levèrent les yeux au ciel tandis que Jane se leva du canapé et s'éclipsa.

* * *

Lisbon s'installait à son bureau quand on frappa à sa porte. Elle soupira, pas décidée à répondre. Mais la personne insista.

— Lisbon, c'est Jane.

La porte s'entrouvrit et Jane passa sa tête dans l'embrasure, tout souriant, comme d'habitude.

— Je peux entrer sans que tu me mordes ?

Lisbon acquiesça.

Même si tous les deux persistaient à nier par fierté qu'ils étaient devenus assez proches depuis l'arrivée de Jane dans l'équipe, les derniers évènements qu'ils avaient vécus les avaient rapprochés encore davantage… Si bien que la barrière entre le « vous » et le « tu » s'était alors naturellement abaissée.

— Je suis désolée, s'excusa Lisbon.

— Oh, c'est pas grave ! s'exclama Jane.

Les deux membres du CBI firent place au silence. Jane tournait en rond. Soudain, il s'arrêta et se retourna vers Lisbon.

— Tu veux peut-être en parler ? proposa-t-il.

— Parler de quoi ?

Jane ancra ses yeux bleus dans ceux de Lisbon.

— C'est pas la peine de nier. Je sais ce que tu traverses…

La jeune femme détourna le regard. Elle soupira et fronça les sourcils. Elle n'aimait pas qu'il devine tout comme ça… Ça l'agaçait. Elle avait l'impression qu'il lisait en elle comme un livre ouvert ! C'était extrêmement gênant…

— Tu ne vas pas me faire croire que tes petits yeux et ta mauvaise humeur n'ont rien à voir avec ce qui s'est passé, poursuivit Jane.

Lisbon baissa les yeux.

— Je croyais que tu voyais un psy ?

Lisbon haussa les épaules et soupira.

— J'ai pas très confiance dans les psys…

Jane lui adressa un regard interrogateur.

— La dernière fois que j'ai consulté, le Dr Carmen a essayé de me mettre un meurtre sur le dos ! s'exclama-t-elle.

Jane grimaça.

— Ah oui, j'avais oublié…

Lisbon se cala au fond de son fauteuil en poussant un long soupir de lassitude.

— Comment tu fais Jane ? Ça fait plusieurs semaines qu'il est mort mais j'arrête pas de faire des cauchemars ! J'en dors plus ! Ça devient insupportable…

Jane avait détourné les yeux. Des images lui revenaient. Terribles. John le Rouge retenait Lisbon, un couteau sous la gorge. « Tu la verras mourir… » se souvint-il. Puis le rire démoniaque du tueur résonna dans sa tête, tandis qu'il revoyait la lame glisser doucement sur le cou de Lisbon et pénétrer dans sa chair…

— Patrick ?

Jane eut un léger sursaut.

— Ça va ? s'inquiéta Lisbon en remarquant ses yeux embués de larmes.

Jane demeura hagard un instant puis finit par acquiescer.

— Il faut du temps je crois, murmura-t-il, encore chamboulé.

Lisbon haussa les sourcils, sceptique.

— Et une bonne psychiatre, rajouta-t-il, retrouvant le sourire. Pourquoi tu n'irais pas voir Sophie Miller ? C'est une excellente psychiatre, je m'en porte garant.

— Je sais… Mais ça ira. Ça ira, affirma Lisbon. Je vais me reprendre.

— Bien sûr que tu vas te reprendre ! Tu vas pas laisser John le Rouge t'abattre !

Un sourire se dessina sur les lèvres de Lisbon. Les deux collègues se dévisageaient intensément quand soudain, le téléphone retentit. Lisbon décrocha.

— Lisbon. … Très bien. On arrive.

Elle raccrocha.

— Une nouvelle enquête ? devina Jane.

— Une jeune fille retrouvée morte dans un motel, confirma-t-elle.

* * *

Des véhicules de police et une ambulance étaient stationnés devant le motel autour duquel un périmètre de sécurité avait été mis en place. La police locale filtrait l'entrée et éloignait les curieux tandis qu'à l'intérieur, la police scientifique et l'équipe du CBI inspectaient déjà les lieux.

— Emilie Lefranc, annonça Rigsby. 21 ans, de nationalité française. C'est un client du motel qui l'a découverte. Il a été intrigué par la porte entrouverte.

— Lefranc ? répéta Jane, qui tournait autour de la jeune fille morte. Ça me dit quelque chose…

— C'est possible. Son père, Marc Lefranc, est producteur de musique à Los Angeles, répondit Van Pelt. Il s'est installé il y a une dizaine d'années et a créé son propre label.

— Ah ça doit être ça… Dis-donc, elle avait pas l'air d'être une très grande adepte du rangement, s'exclama Jane en observant la pièce sens dessus dessous.

— Comment est-elle morte ? demanda Lisbon en s'adressant au médecin légiste.

— Elle a dû se cogner à la table en tombant, répondit Jane. Elle a une grosse plaie à l'arrière du crâne. Et elle s'est battue, ou débattue. Elle porte des traces de lutte sur les bras, justifia-t-il en indiquant des hématomes.

Lisbon se retourna vers le légiste, qui confirma tout cela d'un simple hochement de tête. Jane sourit, fier de lui.

— Patron, on n'a retrouvé ni argent, ni bijoux, informa Cho.

— Ça s'apparente à un cambriolage on dirait…

— Humm… Nan, répondit Jane. Je crois pas qu'il s'agisse d'un cambriolage.

Lisbon se tourna vers lui.

— Ah non !? Et pourquoi ça ?

— J'en sais trop rien… Pour le moment.

Lisbon leva les yeux au ciel.

— Evidemment, pas de témoins ! soupira-t-elle. Personne n'a vu quelqu'un rentrer dans la chambre de la victime ?

— Non patron, répondit Rigsby.

— La victime est venue aux Etats-Unis seule ? Pas de petit ami qui l'a accompagnée ou…

— Pas de petit ami, répondit Jane. Il n'y a aucune affaire masculine dans cette chambre. Par contre, une amie, c'est possible… Il y a deux brosses à cheveux.

Lisbon fronça les sourcils. Elle ne voulait pas l'admettre mais elle était drôlement bluffée par son sens de l'observation ! Presque un peu jalouse même…

— Bien vu ! s'exclama Rigsby. Elle était accompagnée de Pauline Brice. C'est elle qui a réservé la chambre.

— Et où est-elle cette Pauline ? demanda Lisbon.

— Aucune idée. Elle est introuvable.

Lisbon échangea un regard inquiet avec Jane.


J'attends vos impressions sur ce premier chapitre ! ;)