A la base, c'était un petit OS sans prétention, mais je me suis prise au jeu et il est finalement beaucoup plus long que prévu. Je vous le propose donc en plusieurs parties, qui sont déjà toutes écrites sauf la toute dernière (en cours).
Je poste la première, n'hésitez pas à me dire si ça vous plait et je posterai la suite :)
(C'est mon premier Dramione, je ne sais pas trop ce que ça vaut...)
Une matinée ordinaire dans la Grande Salle. Un petit déjeuner exceptionnel. Mais à force d'avoir le même tous les matins, ça en deviendrait presque banal. Toujours les mêmes têtes, que jour après jour on commençait à connaître par cœur, même s'il y avait énormément d'élèves à Poudlard. Les professeurs, chacun à leur place. « Comme d'habitude » songea Drago Malefoy en baillant ostensiblement.
Rien n'avait changé. Ou plutôt, tout avait changé et on faisait comme si rien ne s'était produit. Halloween approchait, la sixième année de Drago était déjà bien entamée. Au moment du petit déjeuner, le jeune homme agissait normalement. Lui aussi faisait comme si rien n'avait rien changé, finalement. Il attrapa un croissant et le mangea machinalement tout en sirotant son jus de citrouille. Il n'avait pas spécialement faim. Il avait même plutôt l'estomac noué. A ses côtés, Crabbe et Goyle se chamaillaient au sujet d'une stupide part de tarte à la mélasse, Pansy minaudait en parlant à un débit si élevé qu'il n'aurait rien compris, même s'il avait pris la peine d'écouter, Zabini avait le nez plongé dans son bol et Nott lisait la Gazette.
- Tu as vu, Drago ? Ton père y est encore, lui lança ce dernier en lui montrant un article.
- Pourquoi est-ce que tu lis encore ces conneries ? lui répondit sèchement le jeune homme.
Depuis l'épisode du Département des Mystères l'année précédente, tout le monde savait que Lucius Malefoy était un Mangemort et avait été arrêté. Il était à présent en détention à Azkaban. A part les amis de Drago, personne n'osait lui en parler, mais il sentait souvent les regards de peur des premières années posés sur lui, même ceux de sa propre maison, et il entendait les chuchotements et les commentaires méprisants et horrifiés des élèves des autres maisons. Jetant un coup d'œil à l'article que Nott lui montrait, il sentit sa gorge se serrer à la vue de la photographie de son père en tenue de prisonnier, les yeux hagards, les épaules voutées, les cheveux emmêlés. Il semblait n'avoir plus rien de l'homme que Drago avait toujours connu, bien droit, fier et sûr de lui. Le jeune homme saisit le journal et chiffonna la page après l'avoir arrachée, puis il la lança droit dans le verre de Crabbe d'un air désinvolte. Celui-ci le regarda, scandalisé, ce qui le fit paraître encore plus stupide que d'habitude.
- Drago, il faut qu'on emmène les premières années à leur cours de botanique, dit Pansy.
- J'ai que ça à faire, grommela-t-il en se levant tout de même.
Autrefois, il aurait pris son rôle de préfet très à cœur, ainsi qu'un malin plaisir à traumatiser les premières années et à abuser de sa fonction. Pourtant, il n'avait rien besoin de faire pour faire peur aux plus jeunes, ni pour se faire respecter. Certains le regardaient même comme s'il était Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom incarné. Il n'en avait que faire. Il avait d'autres problèmes bien plus importants, et être préfet ne l'arrangeait vraiment pas. Cela lui faisait perdre un temps précieux. Conduisant silencieusement les premières années, ils croisèrent leurs homologues de Gryffondor, Granger et Weasley, et leur joyeuse troupe de premières années qui, quant à eux, riaient et discutaient. Les quatre préfets se dévisagèrent d'un air mauvais, mais les Serpentards passèrent leur chemin sans rien dire.
- C'est vrai que Malefoy a quand même l'air bizarre depuis le début de l'année, commenta Ron. Ça fait un moment qu'il nous laisse tranquille, c'est louche !
- Ce que je trouve étrange, moi, c'est qu'il ne cherche pas à profiter plus de sa fonction de préfet, dit Hermione en fronçant les sourcils.
- Peut-être que Harry a raison…
- Oh, tu ne vas pas recommencer ! Malefoy n'est pas un Mangemort, ajouta-t-elle en baissant la voix. Il est peut-être bouleversé car son père est en prison et que tout le monde le méprise ou bien a peur de lui ici.
- Non mais Hermione, tu t'entends ? A croire que Malefoy est une pauvre petite chose qui n'a pas mérité tout ce qui lui arrive ! Et puis, je suis certain qu'il est très heureux de cette soudaine notoriété. Etre au centre de l'attention, c'est ce qu'il a toujours voulu, non ?
Hermione soupira, mais ne répondit pas. Il lui semblait tout de même que Malefoy cachait quelque chose, mais elle se retenait d'en parler à Harry et Ron car elle était persuadée qu'il s'agissait d'autre chose que cette histoire de Mangemort.
Le temps passait, les jours se ressemblaient, et Drago n'avançait pas. Un matin pluvieux du mois de novembre, il se réveilla à l'aube dans le dortoir des Serpentards, couvert de sueur et haletant. Reprenant ses esprits, il s'assit dans son lit et se prit la tête dans les mains. Puis, d'un geste rageur, il repoussa ses couvertures vertes et bondit hors du lit. Il fouilla dans sa malle pour rassembler quelques vêtements.
- Malefoy, qu'est-ce que tu fous ?! Il est 5h…, grogna la voix de Zabini depuis le fond de son lit.
- La ferme, aboya Drago en sortant du dortoir.
Il quitta la salle commune de Serpentard et prit la direction de la salle de bains des préfets, priant pour ne croiser personne. Il passa une main dans ses cheveux décoiffés et essuya une goutte de sueur froide qui perlait sur son front. Il était nerveux. Il murmura le mot de passe en arrivant devant la porte, mais celle-ci ne s'ouvrit pas. Il fronça les sourcils et réessaya.
- Ce n'est pas la peine de retenter, si la porte ne s'ouvre pas, c'est qu'il y a déjà quelqu'un à l'intérieur.
Il sursauta et plissa les yeux pour voir qui l'avait surpris ainsi. Il ne faisait pas encore jour et le cinquième étage était plongé dans l'obscurité.
- Tu ne me reconnais pas, beau blond ?
- Ah, grimaça-t-il. Salut Mimi.
La silhouette translucide de Mimi Geignarde se détachait dans le couloir sombre.
- Tu pourrais au moins faire semblant d'être content de me voir… soupira-t-elle. Même Harry fait des efforts quand il vient.
- Oh, ne me parle pas de lui.
- Pourquoi viens-tu si tôt ?
- Ça ne te regarde pas.
Un silence.
- Elle a bientôt terminé, si tu veux savoir, dit Mimi, la voix boudeuse.
- Elle ? Qui est-ce ?
- Tu verras bien, gloussa le fantôme. Tu veux que j'aille lui dire que tu t'impatientes ?
Ce ne fut pas nécessaire. La porte s'ouvrit, et une jeune fille vêtue d'une jupe plissée et d'un pull en sortit, une robe de sorcier sur le bras. Elle poussa un petit cri en tombant nez à nez avec Malefoy.
- Merlin, tu m'as fait peur !
- J'en suis absolument ravi, Granger.
Hermione lui lança un regard mauvais et le détailla. Il était habillé d'un pantalon et d'un T-shirt un peu trop larges, sûrement un pyjama, et ses cheveux blonds d'ordinaire si impeccables n'étaient pas coiffés. « C'est la première fois que je vois ça » ricana-t-elle intérieurement. Mais elle remarqua également qu'il avait l'air nerveux.
- Qu'est-ce que tu fais là si tôt ? lui demanda-t-elle, soupçonneuse. Il n'y a jamais personne à cette heure-ci d'habitude.
- Et bien, il serait peut-être temps de changer certaines habitudes, répliqua-t-il d'un ton cinglant. Il me semble que j'ai encore le droit de venir me laver quand je veux.
- Grand bien te fasse.
Elle commença à s'éloigner.
- Tu as mis du temps, Granger, ajouta-t-il de sa voix traînante, ne pouvant s'en empêcher. Mais je tiens à te dire que ce n'était pas la peine si c'est pour sortir avec la même tête qu'avant.
- Tu as vu la tienne ? répondit-elle du tac au tac en haussant un sourcil. Je parie que personne ne t'a jamais vu dans un tel état ! Ce serait dommage que je divulgue ton secret.
Et, après avoir observé avec délectation le visage de Malefoy se décomposer, elle tourna les talons. Il ne s'attendait sûrement pas à la croiser de si bonne heure.
« Sale Sang-de-Bourbe » siffla Drago entre ses dents en la regardant.
Après un bain des plus agréables dans le silence et la chaleur de la pièce, il se rendit à la Grande Salle. Il était à peine 7h et les quatre tables étaient presque vides. Hermione était déjà là, absorbée dans la Gazette du Sorcier, attendant Harry et Ron. Drago lui jeta un coup d'œil en passant à ses côtés pour rejoindre la table des Serpentards, mais elle ne le vit pas. Il s'assit, seul, se servit un verre de jus de citrouille, engloutit ses œufs au bacon et partit aussitôt, se dégageant de Pansy qui venait d'arriver. Mais en repassant près d'Hermione, il s'arrêta. Levant les yeux de sa lecture, elle le regarda avec dédain.
- Qu'est-ce que tu veux encore, Malefoy ?
- Te parler, répondit-il d'une voix étrange.
Elle posa son journal, surprise du ton qu'il avait employé, complètement dénué de mépris ou de sarcasme, ainsi que de sa réponse.
- Euh, me parler de quoi ?
- De rien. Je veux juste te parler.
- Ça ne va pas ? lui demanda-t-elle, de plus en plus étonnée.
- Non.
Elle allait lui demander ce qu'il se passait quand Harry et Ron arrivèrent.
- Qu'est-ce que tu fais là, Malefoy ? lui lança agressivement Harry.
- Je veux parler à Granger, répondit obstinément Drago.
- Laisse-la tranquille, lui conseilla Ron du ton le plus autoritaire qu'il pût en ayant la bouche déjà pleine de pancakes.
Le jeune Serpentard cligna alors des yeux, recula de deux pas, retrouvant son expression froide, et s'éloigna sans rien dire après avoir gratifié Hermione d'un regard hostile.
- Qu'est-ce qu'il t'a dit ? lui demanda Harry en se servant un jus de citrouille.
Elle lui raconta l'épisode de la salle de bains, puis ce qui s'était passé avant qu'ils n'arrivent. Elle ne comprenait pas. Malefoy était tout à fait normal quand elle l'avait croisé après son bain, et voilà qu'il venait d'agir comme un parfait inconnu ! Quelle mouche l'avait piqué ? Elle songea que c'était peut-être une nouvelle stratégie de sa part pour l'insulter et lui mener la vie dure, bien que cela faisait tout de même depuis le début de l'année que Malefoy se tenait tranquille.
- J'aimerais vraiment bien savoir ce qu'il manigance, déclara Harry.
Et Hermione hocha la tête à ses côtés, pensive.
Quelques jours plus tard, c'est en cours de Potions que Malefoy fit encore des siennes. En se dirigeant vers les cachots après le petit déjeuner, Harry, Ron et Hermione le virent, attendant seul devant la porte. Il était pourtant bien rare de voir Malefoy sans ses fidèles acolytes Crabbe et Goyle ou sans Parkinson pendue à son bras. Quoique en y réfléchissant bien, Harry avait souvent vu le jeune homme blond rôder seul dans le château depuis le début de l'année. Dès que Slughorn arriva, le Serpentard s'engouffra dans le cachot et alla s'assoir à sa place, sans regarder personne. Une fois que tout le monde fut entré, Slughorn prit la parole :
- Bien, bien. Aujourd'hui, j'aimerais que vous me prépariez un philtre de paix. C'est une potion qu'on voit en général en cinquième année, mais j'aimerais que vous la fassiez car j'en ai besoin d'une grande quantité, et cela ne peut pas vous faire de mal de réviser un peu ! Elle ne devrait pas trop vous poser de problème, ajouta-t-il en lançant un clin d'œil à Harry et Hermione.
Hermione afficha un air suffisant et se lança immédiatement dans la préparation, sans même regarder dans son livre. Harry chercha quant à lui si le Prince de Sang-Mêlé n'avait pas griffonné quelques commentaires au sujet de ce philtre mais la potion ne figurait pas dans le manuel. Il allait devoir faire appel à sa mémoire et utiliser un livre de cinquième année. Il jeta un coup d'œil à Malefoy. Zabini ricanait en montrant Ron du doigt, mais Malefoy ne semblait pas y faire attention. Il préparait sa potion consciencieusement. Hermione passa devant lui comme une furie, les cheveux complètement ébouriffés et emmêlés à cause des vapeurs s'échappant des chaudrons, et fouilla dans le placard pendant un bon moment. Ne trouvant pas ce qu'elle cherchait, elle releva la tête pour regarder autour d'elle et ses yeux tombèrent sur Drago. Elle s'approcha de sa table.
- Tu as pris tout le sirop d'ellébore, Malefoy, dit-elle d'un ton impatient.
- Ah, répondit-il simplement.
- Je peux en avoir ? demanda-t-elle, irritée.
- Oui.
Il lui tendit une fiole. Elle croisa ses yeux gris et se sentit mal à l'aise. Mais qu'avait-il à la fin ? Au moins, d'ordinaire, elle savait à quoi s'en tenir avec lui !
- Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça ?
- Je te trouve plutôt belle, annonça-t-il d'une voix monotone.
Elle se figea, interdite, et le regarda d'un air ahuri. Aucune trace d'ironie, ni de mépris. Personne ne semblait avoir entendu ce qu'il avait dit à part elle. Elle ne répondit pas et se dépêcha de retourner à sa place, jetant sans cesse des regards à Malefoy. Au bout de vingt minutes, le jeune homme releva vivement la tête de son chaudron, comme si quelque chose l'avait piqué, et regarda Hermione, horrifié, pendant tout le reste de l'heure.
- C'est fini, annonça finalement Slughorn. Laissez-moi jeter un œil à vos préparations… Mr Londubat, ce n'est pas si mal cette fois, continuez comme ça ! Miss Parkinson, c'est une catastrophe… Mr Weasley, ce n'est pas fini, malheureusement. Ah, Harry ! Oh… Hum… Ce n'est pas la bonne couleur, mon garçon. Une erreur d'étourderie sans doute. Miss Granger, c'est parfait, comme toujours ! Mr Malefoy, c'est… C'est très bien ! Excellent, comme celle de Miss Granger !
Harry et Ron se regardèrent, étonnés. Certes, Malefoy était plutôt bon en potions, mais de là à égaler Hermione… Celle-ci serrait les poings, tremblante, regardant Malefoy avec rage. Avait-il dit… ce qu'il avait dit pour tenter de la déconcentrer ? Pour la distraire pendant qu'un de ses comparses allait regarder dans son chaudron pour tricher ? Elle fut la seule à le voir subtiliser un peu de potion discrètement pendant que Slughorn avait le dos tourné.
De retour dans la salle commune des Gryffondors, Hermione raconta à voix basse ce qu'il s'était passé à ses deux meilleurs amis. Ron éclata d'un rire tonitruant, faisant sursauter les quelques premières années qui jouaient aux échecs non loin. Hermione le regarda, un air de reproche dans les yeux. Entre deux éclats de rire, il parvint à articuler le terme « belle ».
- Je ne vois pas ce que ça a de drôle, déclara furieusement Hermione. C'est vexant, Ron !
- Désolée, Hermione, répondit-il en essuyant une larme. Ce n'est pas pour te vexer, c'est juste que Malefoy qui te dit ça, tu avoueras que c'est quand même pour le moins inattendu !
Harry était quant à lui totalement abasourdi. Ça n'avait aucun sens.
- Il a pris de la potion à la fin de l'heure, ajouta Hermione.
- Pourquoi aurait-il besoin de cette potion ? s'étonna Ron.
- Enfin, ça paraît évident. Harry a remarqué qu'il avait l'air tout le temps malade depuis le début de l'année, et quand je l'ai croisé à la salle de bain ce matin, il paraissait vraiment nerveux. Le philtre de paix permet d'apaiser l'angoisse et le stress.
- C'est peut-être pour cela qu'il a aussi bien réussi sa potion, avança Harry. Peut-être qu'il a l'habitude d'en faire.
- Oui, c'est possible ! Bon, là, je crois que je ne peux plus le nier, il cache vraiment quelque chose… MAIS, continua-t-elle précipitamment en voyant une expression victorieuse se peindre sur le visage des deux garçons, je ne pense pas que ça ait un rapport avec les Mangemorts.
Harry haussa les épaules.
- Il faut qu'on découvre ce qu'il trafique.
Malefoy évita soigneusement de croiser les trois Gryffondors pendant les jours qui suivirent, et, quand par malheur, il se trouvait en leur présence, il prenait bien garde de ne pas les regarder et de ne pas leur parler. Cela ne lui ressemblait pas, mais il ne pouvait pas faire autrement. Mais qu'est-ce qui lui avait pris pendant le cours de potions ? Pourquoi avait-il dit ça, par Merlin ?! Il l'avait toujours trouvée plutôt mignonne, et il aimait bien son teint et ses cheveux pendant les cours de potions. Bien entendu, il se gardait bien de le dire, et même de le penser le plus souvent. Il préférait se moquer d'elle avec ses amis. Il se répugnait d'avoir de telles pensées. Et là, il n'avait pas pu réprimer sa réponse lorsqu'elle lui avait posé la question. Quelle horreur. Quelle honte. « Je suis en train de devenir cinglé » songea-t-il.
Un matin qu'il était assis, seul, sous un arbre en face du lac noir, contemplant sa surface lisse d'un air morose tout en réfléchissant à sa mission ainsi qu'à son plan qui semblait comporter des défauts, il vit Granger entrer dans son champ de vision d'un pas décidé.
- Qu'est-ce que tu fais à traîner tout le temps dans mes pattes, sale Sang de Bourbe ? cracha-t-il en se levant d'un bond.
Elle tressaillit en entendant l'insulte. Le cœur du jeune homme se serra légèrement. Il se força à ne pas en tenir compte.
- Je vois que tu es redevenu toi-même, Malefoy.
- La ferme ! Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Tu n'étais pas au petit-déjeuner, observa-t-elle.
- Et c'est pour une remarque aussi perspicace que tu viens me déranger ? lança-t-il d'un ton cinglant par-dessus son écharpe verte et argent.
Elle l'observa en plissant les yeux, comme si cela allait lui permettre de percer à jour son secret, puis haussa les épaules et passa son chemin. Il la regarda s'éloigner, emmitouflée dans son manteau. Cette fille avait un don pour le faire sortir de ses gonds. Bon, il fallait bien avouer qu'il l'avait souvent cherché. « Elle est très laide » chercha-t-il à se persuader en continuant à la regarder. « Une touffe de cheveux horribles, des dents trop grandes, un sang impur, des yeux noisettes éclatants… » Il s'arrêta, épouvanté par ses pensées qui divaguaient. « Elle est intelligente, ça, je ne peux pas le nier… Si on avait été amis… Si on avait pu être amis, elle m'aurait sans doute aidée. En attendant, nous ne sommes pas amis car c'est une Sang de Bourbe, une Gryffondor, et une amie de Potter par-dessus le marché. N'oublie pas ça, Drago Malefoy » se dit-il à lui-même en se dirigeant vers la Grande Salle pour récupérer Crabbe et Goyle. « Personne ne peut m'aider. Je dois faire cela tout seul. C'est moi, et personne d'autre ».
