Disclaimer : Albator appartient à son créateur M. Leiji Matsumoto
Les autres personnages sont à moi
1.
Bien que réfrénant leurs affolements respectifs, Albator et Gander se tenaient de part et d'autre du caisson de cryogénisation où Alguérande avait été placé en état de survie à durée indéterminée.
Tous deux tournèrent ensuite la tête vers Pouchy qui demeurait debout au pied du caisson.
- Je peux savoir en quoi cet assassinat va servir ? siffla enfin le second du Pharaon.
- Les aiguilles venimeuses des sphères de ma bague ont suspendu ses fonctions vitales. Il suffira de le réveiller, le moment venu, répondit tranquillement le jeune homme blond.
- « il suffira » ? aboya son père. Il suffisait déjà d'attendre que ton fichu Arbre guérisse Madaryne et nous la rende… On a vu le résultat ! Maintenant, quatre gosses n'ont plus ni mère ni père !
- Mais que s'est-il passé avec Madaryne Von Erback Waldenheim ? préféra jeter Gander Oxymonth. Pourquoi n'était-elle plus où vous l'aviez laissée, Pouchy ?
- Elle était vulnérable, l'Arbre concentré plus sur sa guérison et à la maintenir en vie au vu du traitement que pour la protéger j'imagine. Une entité ennemie n'a dû avoir guère de mal à l'escamoter !
- En ce cas, pourquoi l'Arbre n'a-t-il alerté personne ? insista le capitaine de l'Arcadia.
Pouchy réfléchit un instant.
- Lancé comme il était, je dirais qu'il a tourné en boucle, Madaryne si infime poussière pour sa toute-puissance qu'il n'a même pas réalisé sa disparition. Ce n'est que quand Algie est revenu pourvu de son nouvel équilibre qu'il a réagi.
- Équilibre ? Il était franchement hystérique ! se récria encore Albator.
De son œil noir, il foudroya le cadet de ses enfants.
- Toi, le pacifique, tu as presque brisé la nuque d'Alguérande ! ?
- C'était la seule solution, Torien a bien insisté… Et ça permettait aussi à Alguérande de ne pas être inquiété pour le commandement du Pharaon !
- Ah oui, vraiment ? grinça Gander. Algie a tout fait pour assurer à son poste. Vu qu'il n'est plus en état, le général Hurmonde…
- … ne va rien faire du tout, coupa Pouchy. Mon frère a été blessé sur ma planète, ce sera un « accident » dans l'exercice de ses fonctions. Votre Gléa l'a déjà couvert par un certificat médical à durée forcément indéterminée. Je vous assure qu'Alguérande ne risque rien, dans l'extrême urgence, Torien a veillé à tout !
- Tu avais aussi assuré à ton aîné qu'il retrouverait son épouse, jeta son père, toujours aussi acerbe. Et voilà que tu l'as envoyé… tu ne sais même pas où !
- C'était la seule…
- Tais-toi ! hurla le grand Pirate balafré. Je ne te permettrai pas décimer plus la famille. Ne les approche plus jamais ! Retourne à ton Sanctuaire où tout n'est supposé qu'être rose bonbon et laisse les adultes régler des problèmes de leur âge !
Et dans l'envol de sa cape suie et rubis, il quitta la salle de repos spécialement aménagée pour accueillir le temps nécessaire le caisson d'Alguérande.
Gander huma le verre de red bourbon, en avala une gorgée, le liquide glissant directement dans la panse synthétique de son corps Mécanoïde, et qui serait vidée et remplacée lors de sa révision quotidienne.
- Toujours un régal.
Il jeta un coup d'œil à son interlocuteur qui semblait encore tout aussi rouge que les revers du col de sa cape majestueuse.
- Vous avez été très dur avec le petit…
- Pouchy est tellement dans un autre monde, bien plus encore qu'Alguérande qui pourtant est pas mal barré dans son genre ! L'un comme l'autre décimeraient une moitié de l'univers pour sauver l'autre !
- Ça, c'est même fort injuste…
- Des mois durant, Alguérande a usé son espoir et sa santé dans l'attente de retrouver sa femme. Et là, il est parti la rejoindre dans des univers dont tout semble indiquer qu'on ne revient pas ! continua de rugir Albator. Et, pour toute assurance, j'ai les divagations d'un gamin de dix-huit ans incapable d'écraser un moustique !
- Il me semble que autant Alguérande que Pouchy ont fait leurs preuves, dans plus d'un domaine, remarqua encore doucement le Mécanoïde.
- Ils peuvent étriper, provoquer des catastrophes ou détruire des systèmes solaires, mais s'entretuer, c'est intolérable !
- Alguérande est juste à la frontière, poursuivit Gander. Pouchy a complètement paralysé son organisme et le caisson le maintient en vie. Peut-être était-ce effectivement l'ultime solution pour…
- Vous ne raisonneriez jamais ainsi si vous aviez des enfants ! ragea encore Albator. Et j'aurai, dans moins de trois mois, à dire à quatre gamins qu'après leur mère, c'est leur père qui ne reviendra pas !
- Je suis désolé de ces nouvelles épreuves. J'espérais moi aussi leur fin, au contraire ! Ensuite, je…
Albator leva la main pour faire taire le Mécanoïde.
- Suffit ! intima-t-il. Cessez de défendre une cause qui n'a même pas lieu d'être ! Pouchy est inexcusable ! Débrouillez-vous pour trouver des explications, beau parleur, moi je rentre sur Terre et j'emmène Alguérande avec moi ! Et cela, ça ne se discute pas !
