Voici le premier épisode (ou premier chapitre) de ma Fanfiction concernant Fullmetal Alchemist. Il faut savoir que cette histoire est une suite totalement inventée de la première adaptation de FMA, ainsi que du film FMA: Les conquérants de Shamballa. Cependant, elle mélangera des thèmes concernant la première série, le film et les FMA Brotherhood, que j'ai découvert après avoir commencé à inventer cette histoire. Les personnages non issus de FMA sont totalment inventés par moi-même, les autres appartenant à leur auteur Hiromu Arakawa. Bonne lecture. J'espère que cela vous plaira.
FULLMETAL ALCHEMIST: BACK TO THE FUTURE
La mémoire... Elle évolue sans cesse, elle perpétue les souvenirs, et pourtant, il est si facile d'oublier, si l'on s'y force un peu. Il y a toujours quelqu'un ou quelque chose à l'origine du souvenir, mais au fil du temps, il n'est pas difficile de transformer les faits. Qu'adviendrait-il alors des souvenirs? Cultiver la mémoire, c'est faire exister sans cesse, même après une disparition. ….Sans la mémoire, rien ne continue, rien n'est.
«Noooooooooooooooon!»
Elle avait accouru depuis la colline, lorsqu'elle avait vu le feu embraser sa maison. Monsieur Becker était là. Il savait bien qu'elle se jetterait à l'intérieur, mais il n'était pas question de la laisser risquer sa vie pour ces sornettes.
«Laissez-moi! Lâchez-moi, je dois sauver ce qu'il reste!
C'est trop dangereux! Tout a déjà sans doute brûler! Reste ici! Cria-t-il en l'empoignant à pleine force.
Non! Lâchez-moi je dois y aller! Je vous en prie!
Le toit commençait à s'effondrer. Elle pleurait tant que ses yeux embués l'empêchaient de distinguer l'ampleur des dégâts. Mon Dieu, sa vie entière se trouvait dans ce brasier. Ne pouvait-elle donc rien faire?
C'est alors que les pompiers arrivèrent. Monsieur Becker relâcha quelque peu son bras, et elle en profita pour se défaire de son étreinte. Elle se précipita à l'intérieur de la fournaise. Par chance, il y avait encore un passage jusqu'à la bibliothèque. Elle se rua dans la pièce, cherchant de ses yeux ses précieuses recherches. Mais son bureau, ses livres, son lieu de travail, tout avait déjà commencé à se consumer. Il ne lui restait plus que ce livre, qu'elle conservait dans sa besace, et qui l'accompagnait toujours. Résignée, elle regarda un moment sa collection qui disparaissait dans les flammes, puis, consciente du danger du feu qui s'étendait, elle se dirigea vers la fenêtre pour s'échapper de cet enfer. C'est alors qu'elle les vit, dans l'encadrement de la porte, insensibles aux flammes qui léchaient les murs. Tout se passa si vite. Un mouvement de recul, puis plusieurs pas en arrière, ce sourire et ce regard froids, un éclair de lumière, et plus rien...
(Générique de début; à vous de choisir et d'imaginer le vôtre. Moi j'ai choisi l'opening 2 d'Hikaru no Go^^)
Episode 1: L'archéologue.
Le réveil sonna bien tôt ce matin-là. Sarah fit un léger mouvement sous la couette, puis se rendormie. Les rayons filtraient à présent à travers les rideaux. Une heure avait passé.
«Hmmm... Oh... QUOI? 8H30? C'est pas vrai! Je suis très en retard!»
Elle bondit hors de son lit et commença à se préparer. Après un passage dans la salle de bains, elle arrangea ses anglaises châtains, puis elle opta pour sa tenue habituelle, un pantalon taillé brun, un chemisier jaune pâle et un pull sans manches à col en V rose. Elle ne prit pas le temps de déjeuner, enfila ses chaussures et son imperméable, saisit sa besace au passage et dévala les escaliers. Dans la rue, tout le monde la connaissait et la saluait. Sarah Macdowell était une jeune fille douce et aimable, quoique parfois colérique et bien maladroite. A seulement 18 ans, elle était diplômée en histoire et en archéologie à l'Université de Munich. Orpheline et vivant seule depuis que son oncle était parti sans explications, elle parvenait à gagner un peu d'argent en donnant un cours à la faculté sur son thème de prédilection: le mythe de l'alchimie. A son grand regret, seuls trois élèves suivaient son cours, mais elle était heureuse de pouvoir partager sa passion.
Elle parvint à s'installer derrière son bureau à 9h pile, ce qui relevait de l'exploit. Joëlle, Ludovic et Ézéchiel étaient déjà là, avides d'apprendre, ce qui lui faisait chaud au cœur. Elle avait l'impression que seuls eux la comprenaient. Il est vrai que dans ce monde, l'alchimie n'est qu'un mythe, une magie bon marché employée autrefois par les druides des tribus gauloises. Mais elle, elle était en mesure d'en dire bien plus long sur le sujet.
«Très bien. Alors, est-ce que l'un d'entre vous peut me rappeler la leçon que nous avons vue la semaine dernière?
Nous avions terminé sur la loi fondamentale de l'alchimie, basée sur le principe de l'échange équivalent, répondit Joëlle.
C'est exact. Ézéchiel, peux-tu me rappeler en quoi consiste cette loi?
Eh bien, cette loi suppose que si l'on veut obtenir quelque chose en alchimie, il faut obligatoirement en abandonner une autre de même valeur, créant ainsi l'équilibre de l'échange, et l'aboutissement parfait de l'expérience.
Très bonne réponse. Et qu'utilise-t-on pour permettre cette expérience?
On emploie un cercle de transmutation. Celui-ci fonde le lien entre l'alchimiste et les forces tectoniques. Le cercle symbolise le cycle qui constitue la vie, c'est-à-dire le principe du «Un est tout. Tout est un.», chaque individu faisant partie de ce cycle, répondit Ludovic.
C'est excellent! Bien si vous avez retenu tout cela, nous aborderons aujourd'hui le thème des différentes compositions alchimiques, ainsi que le tabou de la transmutation humaine.»
Ces deux heures passèrent très vite, mais comme toujours, elles furent passionnantes et mouvementées. Sarah se rendit ensuite en ville pour déjeuner et flâner dans les rues. En passant dans l'avenue principale, elle vit une foule de gens regroupés autour d'une estrade sur laquelle s'agitait un gros bonhomme moustachu.
Allez, allez Messieurs, Dames, tentez votre chance! Haranguait-il.
Intriguée, Sarah s'approcha un peu plus. Elle lut alors une affiche fixée sur l'estrade, qui expliquait ceci:
Repartez avec 10.000 marks!
Obtenez le meilleur vote de notre public, en nous montrant ce que vous savez faire!
Accomplissez l'exploit le plus original et le plus surprenant!
Vous avez toute la journée pour tenter votre chance!
La fortune vous attend!
Elle vit un homme remporter une moyenne de 7.1 pour avoir ingurgité une demi-douzaine d'assiettes de porcelaine, et se dit qu'il serait sans doute difficile de faire plus impressionnant que ça. Elle quitta l'endroit avec cette pensée, et s'empressa d'aller déjeuner. Une heure plus tard, elle s'assit à son emplacement préféré et ouvrit un livre, toujours le même, qu'elle trimballait sans cesse avec elle. Monsieur Becker, le boulanger, la trouva là, concentrée, ses yeux verts qui brillaient en parcourant les pages. Elle ne remarqua pas son arrivée.
«Alors, Sarah, toujours ici hein?»
Elle sursauta. Ce vieux monsieur aux traits bienveillant se tenait devant elle, souriant. Elle fut ravie de le voir. Cet homme avait en quelque sorte remplacé son oncle depuis qu'il avait disparu, il y a de cela 6 ans; en fait, elle le considérait même comme son père, son aîné, son confident. Il était sa seule famille désormais. Lui-même la considérait comme sa fille, et se montrait très protecteur.
«Oui, toujours. Je me sens bien ici, un peu dans ma bulle.
Pourtant, tu es sur une place publique, avec beaucoup de gens autour de toi, qui passent et repassent.
C'est vrai, mais à vrai dire, quand je me plonge dans ce livre, je ne remarque plus vraiment ce qu'il se passe aux alentours.
Mon enfant, je te trouve bien seule. Pourquoi viens-tu toujours t'isoler ici, quand tu pourrais te faire des amis de ton âge, et même rencontrer quelqu'un?
Hahaha! Je ne pense pas être le genre de fille que l'on recherche beaucoup, justement parce que je suis toujours dans mon coin, et je ne pense pas être très aguichante.
Eh bien, tu te trompes. Ma boulangerie est juste en face de ce monument où tu viens t'asseoir chaque jour, et de mon comptoir, je vois bien des garçons qui te regardent, et certains, qui ont remarqué que je te connaissais, m'ont même déjà questionné à ton sujet. Tu plais beaucoup, mais tu ne t'en rends jamais compte. A trop t'enfouir dans ces livres, tu en oublies de vivre!
Je ne crois pas beaucoup à ce que vous dites. Et ma vie est là, dans cette reliure, j'y ai mis toute ma passion. Cela me suffit. A présent, je dois y aller. J'ai à faire.»
Elle déposa un baiser sur la joue du vieil homme, et s'éloigna d'un pas léger. Monsieur Becker la regarda un instant, puis détourna les yeux vers le monument qui lui servait d'abri. Les deux hommes représentés sur cette sculpture lui souriaient avec bienveillance et témérité, l'un avec ses cheveux longs attachés et son bouc faisait preuve d'assurance, l'autre avec ses cheveux courts et sa petite moustache, affichait un sourire doux, mais plein de convictions. Sur le socle était écrit, en langue allemande: «Aux Héros de la Ville de Munich». Le vieil homme en ressenti un brin de fierté, mais aussi une vague d'amertume. «Sa vie... Sa passion...» Sa petite protégée était véritablement victime d'une grande solitude, pour aimer ainsi vivre avec des morts.
Sarah avait choisi deux bouquets d'œillets blancs. Ce serait parfait. Il faisait décidément bien froid, ce 14 décembre 1979. Elle se protégea d'une bourrasque hivernale en remontant le col de son imperméable. En repassant devant sa maison, elle fut alertée par la porte ouverte. Elle pénétra dans le hall d'entrée et se retrouva au milieu d'un remue-ménage, face à un empilement de meuble et d'objets familiers. Une femme aux cheveux bruns noués en queue de cheval, portant des lunettes et vêtue d'un tailleur, s'avança alors vers elle. A ses premiers mots, on sentit une froideur et une antipathie due sans doute à son métier.
«Mademoiselle Macdowell, je présume?
Euh... en effet.
J'ai avec moi un mandat de perquisition de vos biens, votre oncle doit une somme assez conséquente à votre propriétaire. N'ayant payé aucun de ses loyers depuis plusieurs mois, nous nous voyons dans l'obligation de saisir votre maison.
Comment? Mais c'est impossible. Mon oncle a disparu depuis des années, et je n'ai jamais su que nous devions payer un loyer! Comment se fait-il qu'il ne manque que quelques mois d'ailleurs?
Apparemment, votre oncle s'est arrangé pour que plusieurs loyers soient versée d'avance. Mais cela ne fonctionne plus depuis plus de dix mois. Comme vous n'avez pas payé vous-même après son départ, vous êtes en tort.
Mais puisque je vous dis que je l'ignorais!
Cela n'est pas mon affaire. Je suis ici pour saisir vos biens, sauf si vous avez de quoi payer votre retard aujourd'hui.»
Sarah était désespérée. Comment pourrait-elle être en possession d'une telle somme? Elle surpris soudain deux hommes entrer dans sa bibliothèque. Elle se rua dans la pièce et leur barra le passage.
«Non! Prenez tout ce que vous voulez, mais ne touchez pas à cette pièce, je vous en prie!
Tout, c'est tout, Mademoiselle! Il n'y aura pas d'exception!
S'il vous plaît! Tous mes travaux sont dans cette pièce, j'en ai besoin! Prenez tout le reste, tout ce qu'il y a dans la maison, mais ne touchez pas à cette pièce! Je paierais s'il le faut, je vous donnerai mon salaire chaque mois, je paierais toute la somme qu'il faudra! Combien cela ferait-il? S'il vous plaît, dites-le moi!
Voyons... Cela coûterait bien cher. En comptant la taille de la pièce, les meubles, les livres, les objets, et les honoraires bien sûr, il y en aurait pour... 10.000 marks.
Oh! 10.000 marks? Mais c'est énorme! Je n'aurais pas assez d'une vie!
Je vous l'avais dit, c'est inutile!»
Laissez-moi y réfléchir, laissez-moi 24 heures, s'il vous plaît! Si je n'ai pas de solutions, vous reviendrez prendre ce qu'il reste.
Vous avez jusqu'à demain matin. Vous deux, emportez tous les autres meubles dans le camion. Nous partons. Bonne chance Mademoiselle.»
Sarah les regarda sortir, puis referma la porte derrière eux, et se laissa glisser le long du mur. Assise là, sur le sol, elle fondit en larmes. Ses recherches, ses précieuses recherches allaient disparaître pour toujours. Que pouvait-elle faire? Après plusieurs minutes, elle se leva et se dirigea vers la bibliothèque. Anéantie, elle observa dans les moindres détails les quatre coins de la pièce. Elle fixa longuement cette armure massive adossée au mur, et accroché au-dessus d'elle, ce manteau rouge au caducée noir sur le dos. Elle regarda les coupures de journaux et les photographies éparpillés sur son bureau, parmi lesquels se trouvaient divers livres scientifiques et historiques. Elle flâna ensuite le long des étagères, passant son doigt sur les reliures des précieux ouvrages qui s'y trouvaient. Elle s'arrêta alors devant l'un d'eux, le premier qui lui avait fait trouver sa voie, l'Initiation à l'alchimie , et elle l'ouvrit. C'est alors qu'elle trouva à l'intérieur un vieux pendentif, une sorte d'hexagone de métal, avec en son centre un gros rubis rouge. Elle se souvint alors. Ce médaillon était un cadeau de son oncle, lorsqu'elle était enfant. Mais il lui avait bien précisé de ne pas le porter avant l'âge de ses 18 ans. Elle l'avait donc caché dans ce livre, qu'elle était en train de lire à l'époque, et s'était jurée de le récupérer le jour venu. Et voici ce jour. Elle avait 18 ans aujourd'hui même. Émue, elle le mit autour de son cou. Elle ressentit alors une étrange sensation, un vertige mêlé d'une puissance à peine contrôlée. Et puis, sans comprendre comment, elle sut ce qu'il fallait faire.
Il était déjà seize heures. L'homme capable de manger des assiettes de porcelaine semblait être en tête. Une femme toute petite capable d'avaler trente hamburgers en une minute le suivait de près. En dehors de cela, rien d'autre n'avait été très remarquable. L'animateur lui-même commençait à perdre patience en regardant cet imbécile tenter de faire tenir une petite cuillère sur son nez, sans grand succès. Il s'apprêtait à jeter l'éponge et à annoncer le gagnant, quand elle arriva. Une jeune femme portant un manteau rouge s'avança sur l'estrade et demanda l'autorisation de participer. Elle était fort jolie, pensa l'homme moustachu, mais il ne voyait pas très bien ce qu'elle pourrait faire.
«Je suis magicienne, dit Sarah. Sous vos yeux ébahis, Mesdames et Messieurs, je vais donner à cette armure que j'ai amenée avec moi une taille gigantesque.»
Il y eut des rires, des moqueries, des huées, mais elle ne se laissa pas impressionnée. Avec leur aide, à eux, elle était sûre de gagner ces 10.000 marks. Elle enfila des gants blancs marqués d'étranges symboles circulaires, et après avoir frappé dans ses mains, elle posa ces dernières sur le buste de l'armure de métal. C'est alors qu'elle se mit à grandir, grandir, jusqu'à atteindre environ 30 mètres. Les gens étaient abasourdis, le présentateur bouche bée. Non seulement l'armure était gigantesque, mais elle se mit à bouger et à marcher. Tous hurlèrent alors et s'enfuirent en tous sens. Effrayée, Sarah se rua à la poursuite de son œuvre et atteignant un pied de la créature, elle fit les mêmes gestes qu'auparavant et l'armure diminua de taille, jusqu'à retrouver ses dimensions d'origine.
Le public, caché en divers endroits, attendit d'être assurés qu'il n'y avait plus de danger. Après quelques minutes de calme, tous revinrent autour de l'estrade, où Sarah avait déjà repris place, visiblement gênée.
«Je suis désolée, dit-elle. Je ne voulais pas vous effrayer. Mais je ne contrôle pas bien mes pouvoirs, ajouta-t-elle en riant.»
Tous restèrent silencieux, observant cette étrange jeune fille. Puis l'animateur pris la parole:
«Mesdames et Messieurs, je crois que nous avons trouvé notre gagnante, n'est-ce pas? Je constate une moyenne de 9.6! Mademoiselle, j'ai le plaisir de vous annoncer que vous êtes notre gagnante! Les 10.000 marks sont à vous!»
Sarah pleurait de joie! Elle avait de quoi sauver sa bibliothèque! Elle avait réussi! Il ne lui restait alors qu'une chose à faire, les remercier.
Après un passage au bureau des huissiers pour déposer la somme tant espérée, Sarah récupéra les bouquets d'œillets blancs qu'elle avait laissés chez elle, et se dirigea enfin vers le cimetière.
Arrivée au pied de la colline, elle poussa la grille, le cœur léger et plein de gratitude. Sans réfléchir, elle suivit machinalement le chemin qui menait vers le haut de la colline, au fond du cimetière. Là, elle se trouva face à deux tombes blanches, sur lesquelles elle déposa chacun de ses bouquets de fleurs.
«Nous y voici, mes amis. Encore un 14 décembre. Quel triste anniversaire... Mais je suis ravie de venir vous voir chaque année». Elle resta debout face aux noms d'Edward et Alphonse Elric, et doucement, des larmes coulèrent sur ses joues, sans qu'elle ne les retienne.
«Dites Mr Becker. Vous connaissez bien Mademoiselle Macdowell, n'est-ce pas? Y a-t-il une chance de lui parler un jour?»
C'était toujours pareil avec tous ces prétendants. Chaque fois il ne savait pas quoi leur répondre. Mais ce jeune garçon, c'était bien le plus acharné, il venait à la boulangerie tous les jours, et cherchait à en savoir toujours plus sur Sarah. Mr Becker savait bien que c'était un bon garçon, mais il ne pouvait pas lui faire de promesse. Mais à lui, peut-être pouvait-il lui dire ce qui le rongeait.
«Si je vous demande ça, c'est parce que, même si l'on voit que de la compagnie lui ferait du bien, il est impossible de l'aborder. C'est comme si la solitude qui se lit dans ses yeux formait un barrage entre elle et nous. Mais à vous, elle vous parle. Comment entre-t-on dans son univers?
Mon garçon, vous me posez là une colle. Moi-même, je ne connais que la partie visible de l'iceberg. Ce que je sais de Sarah, c'est ce qu'elle me dit. Mais ce qu'elle ressent vraiment, je n'en sais rien. Ce qui la sépare du monde réel, c'est sa passion pour l'alchimie, et pour les frères Elric. Elle a passé sa vie à étudier les moindres recoins de leur vie, et maintenant, elle s'est totalement intégrée à leur histoire, si bien qu'elle en oublie d'écrire la sienne. Tenez, en ce moment même, elle se recueille sur leur tombe, elle leur parle, elle mange avec eux parfois, elle pleure. Elle fait ça chaque année, pour l'anniversaire de leur mort. Le plus étonnant, c'est qu'elle n'y va jamais le reste de l'année. Toujours le 14 décembre, qui est également, à croire que le destin a manigancé quelque chose, le jour de son anniversaire.
C'est un bien triste anniversaire. Pourquoi va-t-elle se torturer l'esprit, au lieu de s'amuser avec ses amis?
Je le sais bien. Je ne trouve aucun moyen de la sortir de cette impasse. Elle s'est toujours sentie si seule qu'elle s'est totalement enfermée dans ce monde, peuplé d'alchimie et des frères Elric. Nos mots, nos sentiments ne l'atteignent plus. Elle s'est créée une vie bien à elle, hors de la réalité, sur laquelle nous n'avons aucune emprise.
Je vois. Si elle ne sors pas la tête du sable, nous resterons invisible, et elle laissera passer sa vie sans faire le moindre effort. Il faudrait lui trouver une raison de vivre, autre que les frères Elric et leur sorcellerie.
Hin! C'est certain. Mais croyez-moi, c'est peine perdue. J'aime cette enfant, mais je suis découragé depuis bien longtemps.»
Sur ces mots, le jeune homme le salua, et quitta la boutique. Mr Becker lui avait transmis son inquiétude, mais il sentait son cœur plus léger. Peut-être ne serait-il plus seul pour aider Sarah désormais.
Le soleil commençait déjà à se coucher. Sarah, dans sa méditation, n'avait pas remarqué que le cimetière se couvrait d'une couleur orangée. Elle sortit doucement de sa torpeur. Puis elle remarqua la présence de quelqu'un derrière elle.
«Bonsoir, Sarah Macdowell.»
Elle sursauta quand elle entendit son nom sortir d'une bouche étrangère. Elle toisa cette nouvelle venue: c'était une dame apparemment vieille, entièrement drapé d'un linge blanc, qui ne laissait voir qu'une partie de son visage. A en juger par la couleur basanée de ses mains, il s'agissait sans doute d'une bohémienne.
-B..Bonsoir.
-Haha! Vous semblez surprise que je connaisse votre nom. J'ai entendu parler de votre cours à l'université. A vrai dire, je suis surprise de trouver quelqu'un d'autre que moi ici. Il y a longtemps que plus personne ne s'intéresse aux frères Elric, et à leur attitude héroïque, lorsqu'ils ont sauvé Munich pendant la guerre. Cependant, si c'est vous, je suis moins étonnée, car vous êtes la seule personne, à part moi, à tout savoir de ces hommes, n'est-ce pas?»
Sarah était abasourdie. Non seulement cette personne la connaissait, mais en plus elle prétendait connaître la vie des deux frères. Elle pensait pourtant être la seule spécialiste, elle en était même sûre.
«Excusez-moi mais, qui êtes vous? S'empressa-t-elle de demander.
Ah oui, pardon. Je suis Noah. Vous avez sans doute entendu parler de moi.
Noah! Cria Sarah, les yeux encore plus grand ouverts. Ca alors! Je ne pensais pas avoir la chance de vous rencontrer un jour! Vous avez tant de choses à m'apprendre sur eux! Vous savez peut-être la façon mystérieuse dont ils sont morts!
Non. Comme vous le savez sûrement, j'ai été déportée dans un camp pendant la guerre. Je n'étais pas là durant la bataille de Munich. Je ne suis revenue qu'en 1945, mais Ed et Al étaient déjà morts depuis deux ans. J'ignore ce qu'il s'est passé, dit-elle tristement.
Ah, oui. Évidemment. Pardonnez-moi. C'est le seul mystère que je n'ai pas réussi à résoudre concernant leur vie.
Ce n'est pas grave, dit Noah avec un grand sourire. Cela me fait du bien, de pouvoir parler d'eux avec quelqu'un.
A moi aussi. Vous avez vécu tant de choses à leurs côtés, depuis la destruction du portail de Shamballa.
Ha! Une sacrée aventure, mais bien sûr, tout était faux de A à Z. Ces allemands ont vraiment cru à Shamballa! Mais on était loin du compte!
C'est vrai. Le monde d'Ed et Al n'avait rien à voir avec un paradis. Ce pendant, j'aurais tant aimé être là...»
Noah lui jeta un coup d'œil amusé, puis s'assit à ses côtés. Toutes deux parlèrent d'Edward et d'Alphonse, jusqu'à ce qu'elle se rendent compte que le soleil avait totalement cédé sa place aux étoiles.
Sarah et elle se dirent au revoir. Noah s'éloigna la première, après avoir fait ses adieux à ses deux vieux amis. Sarah la regarda s'éloigner, puis se tourna vers la ville illuminée par les réverbères. C'est alors quelle vit au loin un incendie. Prise de terreur, elle réalisa que cet incendie venait de chez elle. Elle courut alors, aussi vite que ses jambes le pouvaient. En quelques minutes, elle arriva sur place, en hurlant d'effroi. Mr Becker, qui avait accourut sur place, redoutait sa venue. Il ne parvint pas à la retenir. Sarah s'engouffra dans cette prison de flammes. Son but était de sauver le plus d'objets possibles, ses livres, ses recherches, l'armure d'Alphonse, le manteau d'Edward, tout. Mais hélas, il était trop tard. La bibliothèque brûlait entièrement. Sur le point de quitter les lieux, le cœur gros, elle fût stopper dans son élan par l'arrivée de trois étranges personnes. Il y avait une femme aux cheveux flamboyants coupé en carré, avec des yeux bleus étroits, et de longs ongles qui ressemblaient davantage à des griffes acérées. Elle était accompagnée de deux étranges créatures, l'une ressemblant plus ou moins à un homme massif, à la peau rocailleuse, dont les épaules et le dos étaient couverts de flammes, et l'autre était un petit humanoïde chauve avec de grosses lunettes et une langue de lézard qui pendait hors de sa bouche.
« Qui êtes-vous cria Sarah, qui devait élever sa voix déjà étranglée de sanglots, tant l'incendie faisait rage.
Qui nous sommes importe peu. Ce qui compte, c'est ce que nous voulons. Et ce que nous voulons, c'est toi, répondit la femme. Tu détiens le secret, et tu vas nous le révéler. Viens avec nous.
Quel secret? De quoi parlez-vous?
Ne fais pas l'ignorante. Burst, va la chercher.»
L'homme aux flammes s'avança alors vers elle.
«Non! Laissez-moi tranquille!»
Sarah recula, effrayée. Elle glissa, et en tombant au sol, elle remarqua un étrange dessin tracé sur le parquet, un cercle qui se dessinait sous elle, réagissant aux flammes. Alors, son pendentif se mit à briller. En un instant, elle ne vit que les yeux jaunes vifs de cette étrange créature, ses bras cherchant à l'atteindre à travers une mumière rouge. Mais le cercle déployait une incroyable puissance qui l'empêchait d'aller plus loin. Sarah bascula alors dans une atmosphère totalement obscure, froide et étouffante, puis elle perdit connaissance.
Une lumière bleue surgit au milieu de la forêt. Ils accoururent tous deux vers le cercle de mégalithes, d'où provenait cette lumière. Sarah resta étendue sur le sol, en reprenant quelque peu ses esprits. Cependant, elle était trop faible pour se lever, ou même pour garder ses yeux ouverts. Elle ne réussit qu'à voir deux silhouettes encapuchonnées se pencher sur elle, l'une tendant les bras pour la porter, puis plus rien.
(générique de fin: Mermaid Melody en français, ending 1. Mais à vous de vous inventer encore une fois votre propre générique, si vous le voulez ^^)
