"Bella ou celle qui ne sais pas ce qu'elle veut, qui elle veut, où elle le veut, quand elle veut et comment elle le veut"
Bien entendu, aucun des personnages de cette histoire ne m'appartiennent. Ils sont la propriété de Stephenie Meyer l'auteur de l'incroyable saga Twilight.
Too Complicated
Chapitre 1 : Boston
Je n'arrivais pas à me réjouir totalement de ce nouveau départ. J'étais consciente que c'était ce qu'il y avait de mieux pour moi et que j'avais réalisé le meilleur compromis possible. Mais rien n'y faisait, mon cœur était resté à Forks. Je quittais le patelin de mon enfance pour une vie de citadine à l'université de Boston. Nous étions trois à partager un appartement sur le campus universitaire. Aménagé de façon moderne et dépourvu de pratiquement toutes cloisons, cela ressemblait plus à un loft. Ma cousine était étudiante en deuxième année d'agencement d'intérieur, son rêve étant de réaliser des décors pour le cinéma. Elle avait trois ans de plus que moi et nous n'étions pas franchement les meilleures amies du monde. Rosalie avait un caractère exécrable. Très susceptible, elle était tantôt adorable et enjouée, tantôt d'une humeur de dog allemand. Mieux valait ne pas la croiser dans ses mauvais jours. Mon père m'avait imposé cette colocation, il refusait catégoriquement que je m'installe dans une ville où nous n'avions pas de famille. Heureusement pour moi, ma meilleure amie était du voyage. Angela avait visité Boston quelques années auparavant et était littéralement tombée sous le charme de la ville. Sa joie fut immense quand je lui annonçai mon inscription sur la côte est. Etudiante en histoire, elle se destinait à une carrière de conservatrice de musée. L'enthousiasme débordant de mes colocataires face à cette nouvelle existence ne dépeignait que trop peu sur moi. Je n'arrivais pas à l 'oublier, il était resté là-bas et c'est pourquoi j'étais incapable de me complaire dans cette nouvelle vie d'adulte.
La résidence où je m'installais était adorable. Tout semblait facile, les étudiants paraissaient tous amis, ils s'entraidaient de bon cœur et des fêtes avaient lieux tous les soirs. Le monde des Bisounours, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Cette atmosphère m'agaçait plus qu'autre chose, je n'étais pas prête pour cette nouvelle étape. Mais maintenant c'était trop tard, dans deux jours les cours commençaient. Rosalie entreprit de nous faire visiter les campus. Les filières étaient réparties en différents secteurs. Bien entendu, mon bâtiment de journalisme était le plus éloigné de notre appartement, j'en avais pour ¾ d'heure de marche quotidienne. Les bâtiments d'Angela n'étaient pas trop éloignés des miens et se trouvaient face à la B.U, je n'aurais pas beaucoup à marcher pour la retrouver. Rosalie avait plus de chance, ses locaux étant les premiers, elle n'avait besoin que de 5 minutes pour s'y rendre. Un léger sentiment d'agoraphobie s'insinuait en moi. C'était grand, c'était trop grand, je finirai tôt ou tard par me perdre et cette fois, il ne serait pas là pour me retrouver. La cafétéria se trouvait à l'entrée du campus et elle était continuellement bondée, mieux valait rapporter son déjeuner et s'installer sur l'herbe d'un des nombreux parcs embellissant l'université. La visite s'éternisait et j'étais éreintée, Angela aussi soufrait de nos 9 heures de car. Rosalie qui s'écoutait parler, ne s'apercevait de rien. A l'entrée de la résidence, nous rencontrâmes l'une des camarades de ma cousine et accessoirement notre voisine de pallier. Elle s'appelait Alice, étudiait l'art du costume cinématographique et partageait donc quelques cours avec Rosalie. Sa colocataire, Jessica, était parait-il une véritable peste. Elle était donc ravie de rencontrer de nouvelles amies. Cette fille respirait la joie de vivre et sa gaité était communicative. Nous finissions ainsi le chemin toutes les quatre. Alice nous invita à diner chez elle, ma cousine acceptait derechef mais Angela et moi étions mortes de fatigue et ne désirions qu'une chose retrouver notre oreiller. Alice nous enlaça tendrement l'une après l'autre. Elle était très amicale pour quelqu'un que nous venions de rencontrer, également très tactile, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un certain effroi, elle était probablement un peu dérangée. A peine m'étais-je glissée sous les draps que je m'endormis, mes dernières pensées allant vers mon homme que j'avais laissé à Forks.
Je fus réveillée par la sonnerie du téléphone, mon portable hurlait « she hates me » des Puddle of Mudd. C'était la musique préférée de mon amoureux, il l'écoutait toujours en boucle lorsqu'il travaillait et c'était lui qui me l'avait téléchargé juste avant mon départ. Je décrochais encore somnolente et mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque j'entendis sa voix à l'autre bout du fil.
« Bella ? »
« Mon amour ? Oh tu me manques t'as pas idée à quel point ! »
« A ce point ? Mais on s'est quitté hier. »
« Je sais, mais je me sens perdue ici. »
« Tu as Angela et…Rosalie, ce n'est pas comme si tu étais toute seule. »
« J'y arriverai pas mon amour, je suis qu'une loque quand t'es pas là. » J'entendis un puissant rire roque.
« Je t'aime Bee. »
« Moi aussi je t'aime. »
« On a toujours su qu'on en arriverait là un jour. »
« Je sais mais ça me tue »
Rosalie également réveillée par mon téléphone avait envisagé dans un premier temps de me balancer ses oreillers à la figure. Mais, sa curiosité maladive avait eu raison d'elle et ma cousine s'était approchée d'Angela pour obtenir plus de détails quant à mon mystérieux interlocuteur.
« Avec qui est-ce qu'elle parle ? »
« A-t-on avis ? »
« Non, elle est encore avec lui ? Depuis tout ce temps ? »
« Bah qu'est-ce que tu veux, c'est l'homme de sa vie voilà tout. »
« Ce crétin ? Charlie doit être ravi. »
Ma meilleure amie coupa court à la discussion en s'enfonçant sous sa couette. Rosalie trop excitée par ce qu'elle venait d'entendre se leva pour préparer le petit déjeuner. Je n'arrivais pas à lâcher le téléphone. Mon homme toujours de l'autre côté de la ligne me manquait trop, je n'avais pas le courage de le quitter à nouveau même si cette fois c'était purement symbolique.
« Je passerai te voir bientôt mon amour. Profite de ta rentrée, ne gâche pas tout à cause de moi. »
« C'est moi qui ai tout gâché en partant. »
« Ne dit pas ça, c'est parfaitement faux. Nous savions depuis le début que tu devrais partir un jour ou l'autre, ton père nous aurait assassinés autrement. » Je riais à sa blague mais le cœur n'y était pas.
« Quel dommage que tu ne puisses pas venir me rejoindre. »
« On en a déjà parlé Bee, si j'avais su que notre relation deviendrait aussi importante pour nous, jamais je ne me serais lancé dans cette histoire. Mais, maintenant c'est trop tard et je ne peux pas laisser mon père gérer ça tout seul ! »
« Je sais, c'est toi qui as raison. C'est juste que… »
« Pour moi aussi c'est dur mon amour. Mais, on va très bien s'en sortir tu verras. » Le cœur serré, je ne réussis à articuler que trois mots :
« Je t'aime. »
« Moi encore plus Bee. »
Il avait raccroché mais je gardais le téléphone portable collé contre mon oreille, comme pour prolonger une étreinte que nous n'avions pas eu. Je me levais du canapé en cuir un peu sonnée par ma conversation. L'esprit dans la lune, mon tibia rencontra la table basse en verre placée entre la télévision et le sofa. Je m'écroulais sur l'un des fauteuils à côté de moi, les deux mains plaquées sur ma jambe, étouffant un cri de douleur. Angela s'était levée d'un bond et accourait à mes côtés, Rosalie pouffait en m'observant du coin de l'œil. J'en étais certaine à présent, cette ville ne m'aimait pas, je n'arriverai jamais à m'intégrer. Je ne quittai pas mon lit de la journée. Angela avait accepté de visiter la ville avec ma cousine que lorsqu'Alice proposa de me tenir compagnie en attendant, elle refusait de me laisser seule. Ma voisine passa la journée à me venter les mérites de la fac, à m'expliquer succinctement sa vie, à me poser des questions sur la mienne (ce qui avait duré beaucoup plus longtemps)… Cette fille était atypique, c'était certain. Mais, elle était également incroyablement attachante et je l'appréciais dorénavant sincèrement. Notre voisine n'avait pas beaucoup d'amis mais elle adorait les fêtes du campus et rencontrer du monde. Elle me proposa immédiatement de l'accompagner à la soirée donnée le lendemain soir en l'honneur de la rentrée universitaire. Je refusais catégoriquement mais l'éclair dans son regard me laissait entendre que je ne m'en sortirai pas aussi facilement. Elle trépignait d'impatience de me présenter son petit ami. Etudiant en psychologie, il s'appelait James. Ils s'étaient rencontrés l'année dernière à halloween lors d'une soirée costumée, il avait revêtu le costume de Dracula, alors qu'elle avait pris les traits du petit chaperon rouge. Elle avait immédiatement craqué pour son côté mauvais garçon mais, à l'attitude et au look si travaillé. Il était ''incroyablement sexy''. A ces mots, Alice rougit et m'arracha un sourire, le premier depuis que j'avais quitté mon âme sœur. Les cours débutaient le lendemain matin et je décidais une fois encore de me coucher tôt.
Le réveil fut plus difficile que la veille. Mon entrain était à son minimum et ma motivation inexistante, je n'avais vraiment aucune envie d'être dans cette ville, dans cette université, dans cette résidence. Je n'avais pas envie parce que lui n'y était pas, je voulais le retrouver. Les premiers cours ne sont jamais très intéressants, les professeurs nous ont présenté leurs différents programmes et les dossiers que nous avions à rendre. J'avais retrouvé Angela à l'heure du déjeuner et nous nous étions installées sur la pelouse la plus proche de mon bâtiment. C'est alors que je remarquais la proximité de mes locaux avec les bâtiments probablement les plus attractifs de la fac. Du moins pour la gente féminine. Mes cours avaient lieu face aux terrains de sports utilisés par les étudiants en S.T.A.P.S. Des centaines d'apollons, transpirant à longueur de journée dans leurs tenues moulantes. Cela ne me faisait ni chaud ni froid, je n'avais qu'un seul homme dans ma vie et je brulais de le retrouver. La journée passa rapidement. De retour à l'appartement, Alice et Rosalie discutaient houleusement de la tenue appropriée pour la fête de ce soir. Je passai devant elles sans leur accorder le moindre regard, m'affalai sur mon lit et attrapai mon téléphone. J'avais reçu un sms. '' Profite de ta rentrée et ne déprime pas trop, je te fais confiance. Je t'aime. '' C'était mon homme. Décidément, la seule personne sur cette planète capable de me redonner le sourire. Je relisais le message pour la 26ème fois quand Alice s'approcha de moi une robe outrageusement courte à la main.
« Bella, tu as prévu une tenue pour ce soir ? »
« Ce n'est pas la peine Alice, je ne viendrai pas. »
« Mais je ne te laisse pas le choix. Ta sœur ma dit que tu n'avais pas emporté beaucoup de bagages, alors je me suis dis que je pourrais te trouver quelque chose. Elle te plait ? »
« C'est très gentil Alice vraiment, mais tu te fatigues pour rien. »
« Bella, je sais que l'on vient à peine de se rencontrer mais je t'assure que si tu viens pas à cette soirée, tu vas me le payer très cher. »
« heu… »
« Je te considère déjà comme une amie Bella et je ne supporte pas que mes amis broient du noir pendant que je m'amuse. Et puis tu dois absolument rencontrer mon copain. »
« Bon d'accord, mais je ne resterai pas très longtemps. »
« On verra ça. »
Les deux heures qui suivirent furent les pires de mon existence. Une à une mes amies s'étaient prisent au jeu du relooking. Elles m'avaient fait essayer des centaines de tenues, chaussures, coiffures et autres maquillages. J'étais encore plus fatiguée qu'en arrivant. La fête avait lieu dans un bar loué pour l'occasion, à deux pas du campus. Nous nous installâmes Alice, Rosalie, Jessica, Angela et moi à une table en plein milieu de la piste de danse. Je n'arriverai jamais à m'amuser, même si j'y mettais un peu plus de bonne volonté ce serait peine perdue, j'en étais certaine. Alors que les filles discutaient shampoing, garçons et autres futilités, mon esprit ressassait mes souvenirs de Forks et ce que j'y avais laissé. Le seul homme de ma vie, celui que j'avais toujours connu et qui d'aussi loin que je m'en souvienne avait toujours été ma moitié. Notre relation amicale durant notre petite enfance s'était muée en gentil flirt à l'adolescence. Un attachement comme en vivent tous les jeunes de cet âge. Cependant, notre entrée au lycée avait été déterminante. Il avait un an de plus que moi et fut le premier à ressentir une évolution de ses sentiments à mon égard. Je n'avais jamais osé lui dire mais me concernant, j'avais toujours été irrémédiablement amoureuse de lui. Il avait toujours été là pour moi, m'avait toujours défendue, protégée, consolée. Il était mon âme sœur, celui sans lequel ma vie n'avait aucun sens. Sans lui j'avais l'impression d'étouffer. Je suffoquais. Littéralement, je ne m'étais pas aperçue que pendant mes divagations, j'avais cessé de respirer. Je fus prise d'une bruyante quinte de toux, mais heureusement la musique couvrait mes gémissements peu glorieux. Je reprenais difficilement mon souffle, le rythme cardiaque encore emballé. Je tournais la tête afin de trouver une parcelle d'air un peu plus fraiche. C'est alors que je remarquai trois garçons installés au bar, visiblement pris dans une discussion très intense. Ils étaient tous les trois très différents. Tout à gauche, il y avait un grand blond, les cheveux mi-long en bataille à l'allure plutôt chétive. A droite, se trouvait un autre garçon légèrement plus petit que les deux autres, les cheveux d'un noir de jais. Le troisième étudiant était beaucoup plus à mon goût, brun, athlétique, il portait le blouson de l'université. Je ne distinguais pas leurs visages, ils me tournaient le dos. Pourtant, j'avais du mal à détacher mon regard de celui du milieu. C'était comme s'il m'appelait, comme si nos deux corps se réclamaient l'un à l'autre. Etrange sensation, le seul homme pour qui j'avais déjà ressenti ça se trouvait à plus de 700 km d'ici.
« Tout va bien Bella. » C'était Alice qui s'inquiétait de me voir ainsi contorsionnée.
« Oui, oui, ça va mieux je te remercie. »
« Tant mieux, James arrive. »
Un très charmant garçon, les cheveux blond, coupés courts, habillé d'un blouson de cuir et d'un jean moulant, s'avançait vers nous. Il arrivait à point nommé. Cela m'éviterait de me triturer le crâne en repensant à l'étrange sensation qui m'avait parcourue quelques minutes plus tôt. Et à mon homme pour qui je m'inquiétais. A Forks, tous nos amis étaient partis à l'université, il était tout seul comme moi. L'ouverture de sa récente entreprise l'empêchant de m'accompagner en ville. Il ne restait plus que quelques lycéens de notre âge et c'était bien là tout le problème. La pire fille du lycée, Lauren avait redoublé sa terminale. Depuis que nous nous connaissions, elle avait toujours tout fait pour m'être désagréable et ça ne s'était pas arrangé quand elle avait appris notre relation. Lauren avait toujours eu un faible pour mon amoureux. Et maintenant que j'étais partie, elle avait le champ libre, je n'étais plus là pour garder la main mise son mon homme. Non, je devais lui faire confiance, il fallait que j'arrête de penser à tout ça. Il fallait que j'arrête de penser à Jacob.
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Un grand merci à Beth et Juju pour leur généreuse contribution à cette nouvelle FF. Sans elles cette FF n'aurait pas été écrite aussi vite ! Merci les filles.
