Lovely complex inverted

CHAPITRE 1

Cela va faire deux mois depuis mon entrée au collège Naraka . Peut-être était-ce parce que j'étais un enfant plutôt timide, je n'avais pas d'amis, à par ce triste ciel qui m'accompagnait dans ma mélancolique vie de classe, par la fenêtre fragilisée par tous les cris d'enfants, portés par le vent d'été qui nous rapprocher des vacance. De toutes façons, je n'appréciais pas beaucoup parler avec eux : leurs regards de corbeaux carnassiers prêts à sauter sur une proie faible m'effrayaient plus qu'autre chose.

Lors de la fin des cours, je marchais machinalement dans les longs couloirs vides de l'établissement sans but précis, à par l'envie de ne rencontrer aucun être capable de m'empêcher d'apprécier le doux chant des oiseaux volant à travers le ciel bleu. Quelque part, ce ciel me rappelle les yeux de ma mère : tellement beau mais impossible à atteindre. Je n'ai jamais pu observer ces doux yeux rassurants de moi-même, elle est partie rejoindre ce ciel bien trop tôt pour que j'aie le temps de la rattraper. Je peux paraître stupide à culpabiliser pour si peu, mais pour moi, même si je ne l'ai jamais vu de mes yeux, elle restera à jamais ma source d'inspiration, celle qui m'aidera et me portera toujours, à travers mes chansons, celle qui écoutera toujours mes morceau de piano... celle qui me rappellera pourquoi je fais tout ça lorsque j'aurai oublié.

J'errais toujours dans les couloirs du collège lorsqu'une mélodie, semblable au chant que j'entendais souvent durant mon enfance, parvint à mes oreilles. Pour je ne sais quelle raison, je me mis à courir dans la direction de la musique, et plus je me rapprochais, plus je pouvais reconnaître le son d'un violon.

Arrivé devant la salle d'où venait le morceau je m'aperçus que celle-ci avait cessé. J'ouvris alors la porte et aperçus, de dos, une étudiante à la magnifique et longue chevelure rousse. Ces cheveux flottaient sous la brise comme une flamme ardente, sauvage, dans une savane aux couleurs d'automne. Je me demande si, à cet instant même, je n'étais pas rouge d'avoir couru comme un forcené juste pour voir une fille jouer du violon.

Je retournais donc sur mes pas, quand tout à coup mon sac s'agrippa à ce qui sembler être la poignée de la porte, me faisant trébucher et faire un magnifique atterrissage sur le sol - dans la plus grande absence de silence, naturellement. Ce fut tellement non-silencieux que la jeune fille sursauta et se retourna brusquement et... C'était un garçon.

Oups, pensé-je à voix haute.

Le jeune homme à la crinière de feu me scruta du regard, les sourcils froncés, plus effrayant encore que tous les animaux de ma classe réunis. Il s'avança d'un pas décidé dans ma direction et s'arrêta juste sous mon nez. Avant de juger le livre à sa couverture, j'aurais dû juger la taille et la carrure du livre. Et aussi son uniforme qui lui sert effectivement de couverture. Et puis, soyons honnête, il est loin de ressembler à une fille.

A mon grand étonnement, le garçon me tendit la main, me demanda si je ne m'étais pas fait mal, me releva en m'adressant un grand sourire… Une expression complètement différente du regard noir qu'il m'avait jeté il y avait seulement quelques instants. Ce sourire était même plutôt apaisant. Il ouvrit la bouche mais finalement ne dit rien. Il ravala ses paroles, rangea son violon à une vitesse hallucinante et sortit brusquement de la salle, sans me lancer un seul autre regard.

Je sortis de la salle peu après lui. Je me posait tout un tas de questions, comme : qui était-il ? Pourquoi avait-il réagi comme ça ? Comment étais-ce possible d'avoir des cheveux aussi longs ? Etait-ce une teinture ?...