Coucou !
02/08/17 : maintenant qu'on a un paquet de chapitre, je remets la note d'auteur à neuf. Et d'ailleurs pour les anciens lecteurs qui passeraient par là, ne soyez pas étonné si vous vous rendez compte de quelques modifications. J'ai changé certaines tournures dont je n'étais pas satisfaite.
Ce chapitre démarre lentement, mais vous comprendrez bien vite l'intrigue de cette fic. Elle reprend le début de PoT, c'est un léger Univers Alternatif dans lequel un événement a profondément marqué la vie de Ryoma, ce qui impacte sur sa vie quotidienne et ses futures relations au sein de l'équipe de Seigaku.
Il est à savoir que la fic suivra la trame principale du canon, mais s'en écartera pour se concentrer davantage sur l'intrigue principale qui ne tourne pas autour du tennis mais davantage sur l'évolution de Ryoma, des soucis dus à son secret, et de ses relations avec ses coéquipiers. Une romance et des amitiés commenceront à prendre place peu à peu. J'essaye d'être au plus réaliste, au niveau du caractère des personnages comme de l'intrigue. Je développerais aussi le background de certains personnages secondaires qui auront rôle un plus important que dans le canon.
Le pairing de cette fic est le Kaidoh/Ryoma, mon OTP du fandom. Je déplore le manque de fics sur eux, mais comme vous voyez j'ai travaillé à combler ce manque. Je tiens à prévenir que ce couple ce développera très lentement, puisque la romance n'est pas l'objet principal de la fic et surtout parce que ces deux-là sont aussi doué en amour que... deux jeunes ados qui n'ont jamais vécu de romance et qui ne pensent qu'au tennis. Yep, disons-le comme ça. Soyez assuré qu'ils finiront ensemble, qu'il faille leur donner un coup de pied aux fesses ou non.
Pour ceux qui se demandent quand arrivent la suite ou si la fic n'est pas abandonnée, il suffit d'aller sur mon profil pour en avoir une idée. J'essaie d'y mettre les nouvelles à jour régulièrement. La motivation vacille, mais je n'ai pas l'intention de lâcher ce projet de si tôt.
Disclaimer : Les personnage et l'univers de Prince of Tennis ne m'appartiennent pas.
Chapitre 1 : Indépendance
Dans son lit, une tête brune aux reflets verts gigotait. Quiconque connaissait un tant soit peu Ryoma savait qu'il aimait dormir, par sa difficulté à quitter le lit et sa tendance à faire la sieste n'importe où. Ce matin-là ne faisait pas exception.
Sa cousine l'appela pour qu'il se réveille, mais le garçon, pas très coopératif, se retourna et s'enfouit sous sa couverture. Malheureusement pour lui, son chat sauta sur la couche de son maître et finit la tâche de la jeune fille. Le félin se glissa sous les draps pour frotter sa douce et épaisse fourrure contre le visage de l'adolescent.
– Karupin, gémit Ryoma qui se découvrait enfin.
Le jeune ouvrit des yeux fatigués et bâilla. Il savait qu'il ne pouvait pas se permettre d'être en retard, même s'il aurait préféré avoir quelques heures de sommeil en plus. Après un soupir, il caressa la bête, puis laissa derrière lui son lit défait sur lequel se vautrait l'animal.
Encore somnolent, il reconnut à tâtons dans sa penderie sa tenue de tennis et son uniforme scolaire. Il rangea la première dans son sac de sport, et enfila le deuxième. Le garçon s'apprêtait à migrer vers le rez-de-chaussée quand il heurta un obstacle inconnu.
– Oh, je suis désolée, Ryoma-san, s'excusa sa cousine. Je venais voir si tu t'étais levé. Le petit déjeuner est prêt.
À la suite de la jeune fille, il descendit l'escalier et salua sa mère, puis ignora son idiot de paternel. Ce dernier avait levé la tête de son journal pour faire un commentaire sur la mauvaise mine de sa progéniture. L'adulte ne pouvait s'empêcher de taquiner son enfant quand il le voyait ainsi, endormi, les cheveux en pagaille, et avec du mal à mettre un pied devant l'autre sans s'emmêler les pinceaux.
Le garçon s'éveilla en même temps que son estomac : il prit place à table et dévora le petit déjeuner japonais préparé avec amour par sa mère. Après avoir fini de manger, il chercha ses affaires dans sa chambre, passa en coup de vent dans la salle de bain sur le conseil de Nanako, et redescendit. Il demanda l'heure à sa cousine alors qu'elle glissait un bentô dans son sac.
– Il est sept heures dix, répondit-elle. Tu arriveras à être à l'heure ? Tu es sûr que tu ne préfères pas que tante Rinko te conduise ?
– Je ne suis pas en retard. J'y vais !
L'adolescent se chaussa et quitta la maison. Il arriva au collège Seishun en même temps que la sonnerie retentit. Les cours avaient commencé depuis plus d'une semaine et il s'habituait à cette école malgré les désagréments.
Si Ryoma n'aimait pas la foule, c'était d'autant plus vrai maintenant. L'heure de pointe des étudiants était assez ennuyante. Obligé de slalomer entre les élèves, il trouva étrangement le chemin plus long que d'habitude. D'ailleurs, il n'y avait plus de monde quand il finit par atteindre l'entrée du bâtiment qu'il cherchait.
Au moment où il arriva à sa classe, ses camarades étaient déjà rentrés et le professeur s'apprêtait à fermer la porte. L'enseignant ne fit aucune remarque sur son retard et Ryoma s'assit à sa table.
Il savait qu'il devait faire attention malgré le fait qu'on lui laisse passer pas mal de choses, il ne voulait pas risquer sa place à Seigaku suite à des retards répétitifs. Il se sentait ici comme sur un siège éjectable, sa présence ne pouvait que causer des ennuis et il craignait le jour où on le lui ferait remarquer. Le jeune se fit donc petit et sortit ses affaires en silence. Ce cours, comme les suivants, se déroula sans encombre.
À la fin de la journée, il se dirigea vers les courts de tennis. Derrière lui, un élève de sa classe l'interpella. Ryoma, qui ne s'attendait pas à ce qu'on lui parle alors qu'il prenait soin d'éviter tout le monde, tourna rapidement la tête vers l'élève sans dissimuler sa surprise.
Il enfonça davantage sa casquette sur sa tête en attendant d'apprendre ce que l'autre lui voulait. Quand son camarade se présenta, il vit en lui quelqu'un de trop bavard et d'insignifiant. Il préféra continuer sa route et oublia le nom d'Horio dans la seconde qui suivit.
Il n'avait pas de temps à perdre avec des personnes inintéressantes. Il comptait bien passer sa scolarité tranquillement et sans faire d'histoires, pour cela il valait mieux n'être proche de personne en particulier. Il suffisait que quelqu'un remarque sa différence et l'information se répandrait comme une traînée de poudre. Il en avait déjà fait l'expérience une fois et ne tenait pas à recommencer.
Il accéléra le pas, puisque l'allée qui menait au club de tennis était celle qu'il connaissait le mieux. Dans sa hâte, il n'entendit pas arriver quelqu'un sur son chemin. Le première année s'arrêta de justesse avant la collision, il eut un mouvement de recul après avoir frôlé l'obstacle qui lui semblait s'être mis sur son chemin juste pour l'assaillir.
– Tu devrais regarder où tu vas quand tu marches, lui conseilla la personne qu'il avait failli heurter.
C'était un garçon. À sa voix et sa corpulence, Ryoma supposa qu'il était plus vieux. Peu importait, il releva la tête avec ennui. Apparemment, les gêneurs ne manquaient pas dans cet établissement.
– C'est un gros sac que tu portes là, nota l'autre avec intérêt.
L'aîné remarqua quelque chose de bizarre dans l'attitude du plus jeune, même s'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
– Je n'aime pas ton regard, mais, comme tu sembles être en première année, je vais laisser passer pour cette fois.
Sur ces mots le gêneur s'en alla. Le jeune joueur de tennis écouta les pas s'éloigner, puis reprit sa route. Étant donné qu'il n'y avait pas grand monde sur les courts et qu'on l'avait informé que les inscriptions ne se feraient pas aujourd'hui, le prodige alla un peu plus loin pour s'entraîner contre un mur.
Porté par le mouvement de la raquette et le son de la balle qui fendait l'air, il perdit la notion du temps. Il entendit des voix s'élever sur un des terrains au loin, mais ne s'y intéressa pas plus. Les minutes s'écoulèrent jusqu'au moment où une personne s'adressa à lui.
– C'est une bonne frappe, commenta la voix qui lui disait vaguement quelque chose.
Si le garçon l'avait entendu s'approcher et ne s'étonnait même plus qu'on lui parle, il fut néanmoins surpris par la question de son interlocuteur :
– Tu es Echizen Ryoma ? Tu es plus petit que ce que j'imaginais.
Le prodige n'arrivait vraiment pas à la remettre une identité sur cette voix. Il arrêta la balle et lui demanda, sans se retourner :
– On se connaît ?
– C'est marqué sur ton sac, expliqua l'autre. Je suis Momoshiro Takeshi, en deuxième année. La coach m'a parlé de toi. Il paraît que tu sais faire des Twist serves ?
Bien sûr, son sac. Il avait oublié que son nom était dessus. Quoi qu'il en soit, l'aîné semblait intéressé par ses capacités, et lui-même était venu dans cette école pour ses bons joueurs : peut-être était-ce l'occasion de vérifier si c'était une bonne décision ?
– Et alors ? questionna-t-il avec un sourire sur les lèvres.
– Alors je vais t'écraser. Tu vas voir à qui tu as affaire !
Le cadet devint plus sérieux. Il ne pouvait pas deviner les compétences de ce joueur, mais il savait qu'il ne perdrait pas après une telle provocation. Il pivota et s'avança d'un pas tranquille vers les terrains.
Les deux s'installèrent sur un des courts et le deuxième année lui laissa le premier service. Le nouveau ne savait pas encore si son adversaire méritait qu'il soit sérieux ou non. Il y avait des chances, mais par instinct il décida quand même de le tester en utilisant sa main droite.
Puisqu'il était têtu, il ne voulait utiliser son Twist serve que s'il y était obligé. Cependant, il y eut recours plus vite que ce qu'il aurait cru, car Momoshiro retournait ses services normaux avec une grande facilité. Ça ne lui plaisait pas, mais Ryoma dut lui donner ce qu'il voulait.
Comme attendu, l'aîné ne parvint pas à renvoyer son service spécial au premier coup ni au second. Cela dit, au troisième, la balle dépassa enfin le filet : le jeune prodige devait lui accorder que ce n'était pas un joueur trop mauvais. Cependant, il avait l'impression que son adversaire ne montrait pas son plein potentiel. Il n'avait aucune idée de la raison de sa retenue, mais il comptait bien le forcer à se donner à fond. Il changea de main.
Ryoma ne serait jamais sérieux face à quelqu'un qui ne l'était pas non plus. Aussi n'insista-t-il pas quand le plus vieux abandonna en plein match. Il rangea son équipement.
Sa réponse, il l'avait. Ce senpai, qui n'était déjà pas trop mauvais, n'était sûrement pas un titulaire. On lui avait dit plus tôt que ces derniers n'étaient pas là aujourd'hui. Normalement, les représentants de leur club seraient encore meilleurs. Il manquait plus que de voir s'ils seraient à sa hauteur.
De son côté, Momoshiro était plutôt impressionné par ce gosse. Comme quoi la taille ne faisait pas le joueur ! Au début, il avait pensé que c'était juste un gamin arrogant qui se reposait sur sa maîtrise du Twist serve, mais il savait maintenant qu'il avait eu tort : Echizen avait montré de bonnes capacités pendant leur court échange de frappes.
Le drop volley qui avait clos le match montrait que le cadet avait bien plus d'un tour dans son sac. Il avait abandonné à l'instant où il avait compris que le première année était en fait gaucher. À l'instant où le plus jeune était devenu sérieux, Momo avait su qu'il ne voulait pas l'affronter sans être lui-même à pleine capacité. Ça ne servait à rien de continuer.
Malgré sa mauvaise attitude, il aurait plaisir à affronter ce gamin de nouveau.
– Est-ce que ça te va vraiment, Momoshiro ? questionna la coach Ryuzaki en s'approchant de lui, amusée. À ce stade, ce première année t'aurait battu.
– Possible.
En le défiant, Momo ne pensait pas que cette nouvelle recrue serait d'un tel niveau. C'était davantage par curiosité qu'il avait voulu jouer, et il n'aurait pas cru que – le service mis à part – ce petit gars aurait tant de techniques. Si le match avait continué, il aurait très bien pu perdre, il le reconnaissait sans mal.
– Sois sérieux. Si tu n'étais pas blessé, tu aurais…
– Non, l'interrompit-il en souriant. Ce gamin, il le savait dès le départ.
– Tu crois ? l'interrogea-t-elle, septique.
– Il a joué avec sa main non dominante contre un senpai, ça devait être sa manière de se donner un handicap.
Cette année promettait d'être intéressante.
Sur ces paroles, l'adolescent s'en alla. La femme, elle, songeait à la situation avec plus de sérieux : elle n'était pas si sûre de ce qu'avançait son joueur. Elle quitta le terrain pour rattraper Ryoma, qui avait déjà mis les voiles, et réussit à l'interpeller avant qu'il ne quitte le collège.
– Echizen.
Elle posa une main sur l'épaule de l'enfant. Si ce dernier fut surpris, il ne le montra pas.
– Je suis Ryuzaki Sumire, l'entraîneur du club de tennis. Tu te souviens ? Tu comptes toujours le rejoindre, n'est-ce pas ?
L'adolescent acquiesça et se demanda si elle avait des objections quant à son admission au club. Il pensait pourtant que tout avait déjà été mis au clair.
– Je pense que tu seras un bon élément. J'attends beaucoup de toi.
Elle venait donc pour l'accueillir ? C'était toujours mieux qu'une opposition, cependant le garçon se doutait qu'il y avait autre chose derrière. Après tout, elle ne serait pas venue lui parler seulement pour cette raison. Il ajusta son couvre-chef, impatient de partir.
– Les professeurs ont reçu l'instruction de ne rien dire aux élèves. Je peux comprendre ce besoin d'intimité, mais comptes-tu aussi cacher que tu es aveugle aux membres du club ?
Ryoma releva la tête. Cette femme n'était pas comme les autres enseignants : elle n'était pas mal à l'aise et n'allait pas par quatre chemins. Il appréciait ce changement. Quelques professeurs étaient déjà venus lui parler au sujet de sa condition, et le première année trouvait vraiment agaçante la façon qu'ils avaient à vouloir le ménager. Le pire était quand ils ne voulaient pas appeler un chat un chat ou qu'ils avaient pitié de lui.
Il voulait être traité comme un adolescent normal. C'était pourquoi il s'était arrangé pour qu'on ne divulgue pas son infirmité. Moins il y avait de personnes au courant, mieux c'était. Il confirma donc à la coach qu'il ne voulait pas qu'elle l'annonce. Elle accepta son choix, même si de la perplexité se faisait ressentir dans sa voix.
Il fut soulagé de ne recevoir aucune objection, il avait déjà bien assez bataillé pour qu'on accepte sa requête. Avant de le laisser partir, la professeur tint à être sûre qu'il n'hésite pas à venir la voir en cas de besoin. Ryoma la salua simplement, sans s'attarder sur son offre, et se mit en route pour rentrer chez lui.
Voilà pour le première chapitre. Je voulais laisser le suspens plutôt que d'annoncer d'entrée la cécité de Ryoma. Le chapitre suivant expliquera un peu plus comment Ryoma se débrouille et comment il est possible qu'il cache sa cécité et puisse jouer au tennis malgré celle-ci.
Ce chapitre était surtout un préambule pour donner le point de vue extérieur et annoncer l'intrigue, dès le chapitre suivant on commence les choses sérieuses. Le chapitre deux sera posté la semaine prochaine, en espérant que vous apprécierez.
N'hésitez pas à me donner vos avis. Bye bye !
